The Writings of Maria Valtorta

68. Jésus enseigne au Temple, avec Judas Iscariote.

68. Jesus teaches in the Temple.

68.1

Je vois Jésus, accompagné de Judas, pénétrer dans l’enceinte du Temple et, après avoir franchi la première terrasse – ou, si l’on préfère, la première plate-forme –, s’arrêter dans un endroit entouré de portiques qui borde une grande cour pavée de marbres de couleurs variées. L’endroit est fort beau et très fréquenté.

Jésus regarde autour de lui et voit une place qui lui plaît. Mais avant de s’y rendre, il dit à Judas :

« Appelle-moi le magistrat responsable. Je dois me faire reconnaître pour qu’on ne dise pas que je manque aux coutumes et au respect.

– Maître, tu es au-dessus des coutumes, et personne plus que toi n’a le droit de parler dans la Maison de Dieu, toi, son Messie.

– Nous le savons toi et moi, mais pas eux. Je ne suis pas venu pour scandaliser ni pour enseigner à violer non seulement la Loi, mais aussi les coutumes. Au contraire : je suis venu justement pour enseigner le respect, l’humilité et l’obéissance et pour supprimer les scandales. C’est pourquoi je veux demander à pouvoir parler au nom de Dieu, en faisant reconnaître par le magistrat responsable que je suis digne de le faire.

– La dernière fois, tu ne l’as pas fait.

– La dernière fois, j’étais brûlé par le zèle de la Maison de Dieu profanée par trop de choses. La dernière fois, j’étais le Fils du Père[1], l’Héritier qui, au nom du Père et par amour de ma Maison, agissait avec majesté, majesté à laquelle magistrats et prêtres sont inférieurs. Maintenant, je suis le Maître d’Israël et j’en­seigne aussi cela à Israël. Et puis, Judas, crois-tu que le disciple soit au-dessus du Maître ?

– Non, Jésus.

– Et toi, qui es-tu ? Et qui suis-je ?

– Tu es le Maître, moi le disciple.

– Alors, si tu reconnais qu’il en est ainsi, pourquoi veux-tu faire la leçon au Maître ? Va et obéis. Moi, j’obéis à mon Père. Toi, obéis à ton Maître. La première condition pour être fils de Dieu, c’est d’obéir sans discuter, en pensant que le Père ne peut que donner des ordres saints. Et la première condition du disciple est d’obéir à son Maître en pensant que le Maître sait et ne peut donner que des ordres justes.

– C’est vrai. Pardon. J’obéis.

– Je te pardonne. Va. Et, Judas, prends bien conscience encore d’une chose, rappelle-toi ceci. Rappelle-le-toi toujours à l’avenir…

– D’obéir ? Oui.

– Non, rappelle-toi que, moi, je me suis toujours montré respectueux et humble envers le Temple. Envers le Temple, c’est-à-dire envers les classes dominantes. Va. »

Judas le regarde d’un air pensif, interrogateur… mais il n’ose pas l’interroger davantage, et il s’en va, méditatif.

68.2

… Il revient avec un personnage richement vêtu.

« Voici, Maître, le magistrat.

– Que la paix soit avec toi. Je te demande la permission d’enseigner à Israël parmi les rabbins d’Israël.

– Tu es rabbin ?

– Je le suis.

– Quel a été ton maître ?

– L’Esprit de Dieu, qui me parle avec sagesse et m’éclaire toute parole des textes sacrés.

– Serais-tu plus grand qu’Hillel, toi qui prétends con­naître toute doctrine sans avoir eu de maître? Comment quelqu’un peut-il se former s’il n’y a personne pour s’en charger ?

– De la même manière que s’est formé David, ce berger inconnu devenu roi puissant et sage par la volonté du Seigneur.

– Ton nom ?

– Jésus, fils de Joseph de Nazareth, fils de Jacob, de la race de David, et de Marie, fille de Joachim, de la race de David, et d’Anne, fille d’Aaron ; Marie est la vierge dont le mariage a été célébré au Temple, parce qu’elle était orpheline, par le grand prêtre, selon la Loi d’Israël.

– Qui peut en apporter la preuve ?

– Il doit y avoir encore des lévites qui se souviennent de cet événement et qui étaient contemporains de Zacharie, de la classe d’Abia, mon parent. Interroge-les, si tu doutes de ma sincérité.

– Je te fais confiance. Mais qu’est-ce qui me prouve que tu es capable d’enseigner ?

– Ecoute-moi, et tu jugeras par toi-même.

– Tu es libre de le faire, mais… n’es-tu pas nazaréen ?

– Je suis né à Bethléem de Juda, à l’époque du recensement ordonné par César. Proscrits par des ordres injustes, les descendants de David se trouvent partout. Mais la race est celle de Juda.

– Tu sais… les pharisiens… toute la Judée… à l’égard de la Galilée…

– Je le sais, mais rassure-toi. C’est à Bethléem que j’ai vu le jour, à Bethléem Ephrata d’où vient ma race. Si je vis aujourd’hui en Galilée, c’est pour que s’accomplisse ce qui a été annoncé. »

Le magistrat s’éloigne de quelques mètres, et court là où on l’appelle.

68.3

Judas demande :

« Pourquoi ne lui as-tu pas dit que tu étais le Messie ?

– Mes paroles le diront.

– Quelle est la chose annoncée qui doit s’accomplir ?

– La réunion de tout Israël sous l’enseignement de la parole du Christ. Je suis le Pasteur dont ont parlé les prophètes et je viens rassembler les brebis de tout le pays. Je viens guérir les malades et ramener les égarés au bon pâturage. Pour moi, il n’y a ni Judée ni Galilée, ni Décapole ou Idumée. Il n’y a qu’une seule chose : l’Amour qui embrasse d’un seul regard et unit dans une étreinte unique pour sauver… »

Jésus est inspiré. Il semble émettre des rayons tant il sourit à son rêve. Judas le regarde avec admiration.

Des curieux s’approchent des deux hommes, qui attirent et frappent par leur allure bien différente.

Jésus baisse les yeux et sourit à cette petite foule. Un sourire dont aucun peintre ne pourra jamais rendre la douceur et que nul croyant ne peut imaginer s’il ne l’a pas vu. Puis il dit :

« Venez, si le désir d’une parole éternelle vous y pousse. »

68.4

Il se dirige sous un arc du portique et, adossé à une colonne, il commence à parler. Il emprunte son sujet à l’événement de la matinée.

« Ce matin, en entrant dans Sion, j’ai vu que deux fils d’A­braham étaient prêts à se tuer pour quelques deniers. Au nom de Dieu, j’aurais pu les maudire, car Dieu dit : “ Tu ne tueras point ” et aussi que celui qui n’obéit pas à la Loi sera maudit. Mais j’ai eu pitié de leur ignorance de l’esprit de la Loi et je me suis borné à empêcher l’homicide pour leur donner la possibilité de se repentir, de connaître Dieu, de le servir dans l’obéissance, en aimant non seulement ceux qui les aiment, mais même ceux qui sont leurs ennemis.

Oui, Israël. Un jour nouveau se lève pour toi et le précepte de l’amour devient encore plus lumineux. L’année commence-t-elle donc par le pluvieux mois d’Etanim ou bien par le triste mois de Casleu aux journées plus courtes qu’un rêve, aux nuits longues comme un jour sans pain ? Non, elle commence par le mois de Nisan, fleuri, ensoleillé, joyeux, où tout est riant, où le cœur de l’homme, même le plus pauvre et le plus triste, s’ouvre à l’espérance parce que vient l’été. C’est le temps des moissons, les jours de soleil, les fruits, la douceur même du sommeil sur un pré en fleurs sous la clarté des étoiles. Il est facile de se nourrir, car tout lopin de terre porte légumes ou fruits pour apaiser la faim de l’homme.

Voilà, Israël. Il est terminé, l’hiver, le temps de l’attente. Voici maintenant la joie de la promesse qui s’accomplit. Le Pain et le Vin sont là, tout prêts à calmer la faim. Le Soleil est parmi vous. Tout, sous ce Soleil, rend la respiration plus profonde et plus douce, même le premier précepte de notre Loi, le plus saint des saints préceptes : “ Aime ton Dieu et aime ton prochain. ”

Dans la lumière relative qui t’a été accordée jusqu’ici, il t’a été dit : “ Aime ceux qui t’aiment et hais ton ennemi. ” Tu n’aurais pu faire davantage, parce que la colère de Dieu pesait encore sur toi par la faute du manque d’amour d’Adam. Pour toi, l’ennemi était non seulement celui qui violait tes frontières, mais aussi celui qui t’avait causé quelque tort dans la vie privée, ou du moins qui paraissait l’avoir fait. Il en résultait que la haine couvait dans tous les cœurs, car peut-on trouver un homme qui, volontairement ou non, n’offense pas son frère ? Ou quelqu’un qui arrive à la vieillesse sans avoir été offensé ?

Moi, je vous dis : aimez aussi celui qui vous offense. Faites-le en pensant qu’Adam et tout homme après lui transgresse la loi divine et que personne ne peut affirmer : “ Je n’ai pas offensé Dieu. ” Pourtant, Dieu pardonne, non pas une fois, mais des dizaines de fois, des milliers de fois. Il pardonne, comme le prouve le fait qu’il y a encore des hommes sur terre. Pardonnez donc comme le Seigneur pardonne. Et si vous ne pouvez le faire par amour du prochain qui vous a nui, faites-le pour l’amour de Dieu qui vous donne le pain et la vie, qui vous protège dans les besoins que vous avez sur cette terre et qui a disposé tous les événements pour vous procurer la paix éternelle sur son sein. C’est la Loi nouvelle, la Loi du printemps de Dieu, de l’époque fleurie de la grâce venue parmi les hommes, du temps qui vous donnera le Fruit sans pareil et qui vous ouvrira les portes du Ciel.

68.5

On n’entend plus la voix qui parlait dans le désert. Mais elle n’est pas muette. Elle parle encore à Dieu pour Israël. Elle parle encore au cœur de tout israélite à la conscience droite. Après vous avoir enseigné à faire pénitence pour préparer les voies du Seigneur qui vient, à faire preuve de charité en donnant votre superflu à ceux qui n’ont même pas le nécessaire, et à avoir l’honnêteté de ne pas extorquer, ni de blesser, elle vous dit : “ L’Agneau de Dieu, celui qui enlève les péchés du monde, celui qui vous baptisera dans le feu de l’Esprit Saint, est parmi vous. Il nettoiera son aire, amassera son froment. ”

Sachez reconnaître celui que le Précurseur vous indique. Ses souffrances agissent auprès de Dieu pour vous donner la lumière. Voyez. Que s’ouvrent les yeux de votre âme, et vous connaîtrez la Lumière qui vient. Je relaie la voix du prophète qui annonce le Messie et, avec la puissance qui me vient du Père, je l’amplifie et y unis ma propre puissance, et je vous appelle à la vérité de la Loi. Préparez vos cœurs à la grâce de la Rédemption qui est proche. Le Rédempteur est parmi vous. Bienheureux ceux qui seront dignes d’être rachetés parce qu’ils auront fait preuve de bonne volonté.

Que la paix soit avec vous ! »

Un des assistants demande :

« Es-tu disciple de Jean-Baptiste, pour que tu en parles avec une telle vénération ?

– J’ai reçu de lui le baptême sur les rives du Jourdain avant son emprisonnement. Je le vénère parce qu’il est saint aux yeux de Dieu. En vérité je vous le dis, parmi les fils d’Abraham il n’en est pas de plus élevé en grâce que lui. De sa venue au monde à sa mort, les yeux de Dieu se seront posés sans marque de dédain sur cet homme béni.

– Il t’a donné l’assurance de la venue du Messie ?

– Sa parole, qui ignore le mensonge, a indiqué à ceux qui étaient près de lui le Messie déjà vivant.

– Où ? Quand ?

– Quand le moment était venu de l’indiquer. »

68.6

Mais Judas éprouve le besoin de répéter à droite et à gauche :

« Le Messie, c’est celui qui vous parle. J’en témoigne, moi qui le connais et suis son premier disciple.

– Lui !… Oh !… » Effrayés, les gens s’écartent.

Mais Jésus est si doux qu’ils reviennent près de lui.

« Demandez-lui quelque miracle. Il est puissant. Il guérit. Il lit dans les cœurs. Il répond à toute question.

– Parle-lui, toi, pour moi. Dis-lui que je suis malade. Mon œil droit est mort, le gauche se dessèche.

– Maître…

– Judas ? »

Jésus, qui caressait une enfant, se retourne.

« Maître, cet homme est presque aveugle et désire voir. Je lui ai dit que tu peux le guérir.

– Je le peux pour qui a la foi. As-tu foi, homme ?

– Je crois dans le Dieu d’Israël. Je viens ici pour me jeter dans la piscine de Bethsaïde[2]. Mais il y a toujours quelqu’un qui me précède.

– Peux-tu croire en moi ?

– Si je crois à l’ange de la piscine, ne dois-je pas croire en toi dont le disciple affirme que tu es le Messie ? »

Jésus sourit. Il se mouille le doigt avec la salive et effleure œil malade.

« Que vois-tu ?

– Je vois les objets sans le brouillard qui les recouvrait auparavant. Et l’autre, tu ne le guéris pas ? »

Jésus sourit de nouveau. Il refait le même geste sur l’œil a­veugle.

« Que vois-tu maintenant ? demande-t-il en enlevant son doigt de la paupière fermée.

– Ah ! Seigneur Dieu d’Israël ! J’y vois comme quand, enfant, je courais sur les prés. Sois béni pour l’éternité ! »

L’homme pleure, prostré aux pieds de Jésus.

« Va. Sois bon maintenant par reconnaissance pour Dieu. »

68.7

Un lévite, arrivé vers la fin du miracle, demande :

« Par quel pouvoir fais-tu ces choses ?

– Tu me le demandes ? Je vais te le dire si tu réponds à ma question. D’après toi quel est le plus grand : un prophète qui annonce le Messie ou le Messie en personne ?

– Quelle question ! Le Messie est le plus grand : c’est le Rédempteur promis par le Très-Haut !

– Alors, pourquoi les prophètes ont-ils fait des miracles ? Par quel pouvoir ?

– Par le pouvoir que Dieu leur donnait pour prouver aux foules que Dieu était avec eux.

– Eh bien, c’est par ce même pouvoir que j’accomplis les miracles. Dieu est avec moi, et je suis avec lui. Je prouve aux foules qu’il en est bien ainsi et que le Messie peut, à plus forte raison et dans une plus large mesure, accomplir ce que les prophètes ont pu faire. »

Pensif, le lévite s’éloigne et tout se termine.

68.1

I see Jesus entering the enclosure of the Temple with Judas beside Him. After going through the first terrace, He stops in a porch on the side of a wide yard, paved with multicoloured marble. The place is beautiful and crowded.

Jesus looks around and sees a spot He likes. But before turning His steps to it, He says to Judas: «Call the official of the place for Me. I must make Myself known, so that no one may say I break the custom and lack in respect.»

«Master, You are above the custom and no one more than You is entitled to speak in the House of God, since You are His Messiah.»

«I know, you know, but they do not know. I have not come to scandalise or to teach people to break not only the Law, but also the custom. On the contrary, I have come to teach respect, humbleness and obedience and to remove scandals. I therefore want to ask to be allowed to speak in God’s name, making the official of the place acknowledge Me as being worthy.»

«You did not do that the last time.»

«The last time I was inflamed by the zeal for the House of God, desecrated by too many things. The last time I was the Son of the Father, the Heir Who, in the name of the Father and for the love of My House, acted in His majesty, which is above officials and priests. Now I am the Master of Israel, and I teach Israel also that. After all, Judas, do you think that a disciple is greater than His Master?»

«No, Jesus.»

«And who are you? And who am I?»

«You are the Master, I the disciple.»

«Well then, if you admit that, why do you want to teach your Master? Go and obey. I obey My Father, you must obey your Master. The first condition of the Son of God: to obey without discussing orders, knowing that the Father can give but holy orders. The first condition of a disciple: to obey his Master, knowing that the Master knows and can give but just orders.»

«It is true. Forgive me. I will obey.»

«I forgive you. Go. And, Judas, listen to one more thing: remember that. Always bear that in mind in future.»

«To obey? Yes, I will.»

«No: remember that I was respectful and humble to the Temple. To the Temple: that is, to the mighty castes; go.»

Judas looks at Him, wistfully and inquisitively… but he dare not ask further questions. And he goes away thoughtfully.

68.2

… He comes back with a sumptuously dressed personage. «Here, Master, the official.»

«Peace be with you. I ask to teach Israel, amongst the rabbis of Israel.»

«Are You a rabbi?»

«Yes, I am.»

«Who was Your teacher?»

«The Spirit of God Who speaks to Me in His wisdom and enlightens every word of the Holy Scriptures for Me.»

«Are You greater than Hillel, since You say You know all doctrines, without a teacher? How can one be formed if there is no one forming him?»

«As David was formed, an unknown little shepherd, who became a powerful and wise king by God’s will.»

«Your Name?»

«Jesus of Joseph of Jacob of the House of David, and of Mary of Joachim of the House of David and of Anne of Aaron. Mary, the Virgin married in the Temple by the High Priest, according to the law of Israel, because She was an orphan.»

«Who can prove that?»

«There must still be some Levites here who will remember the event and who were the same age as Zacharias of the class of Abijah, My relative. Ask them, if you doubt My sincerity.»

«I believe You. But who will prove to me that You are capable of teaching?»

«Listen to Me and you will judge for yourself.»

«You are free to do it… But… are You not a Nazarene?»

«I was born at Bethlehem of Judah, at the time of the census decreed by Caesar. Banished by unfair orders, the children of David are now everywhere. But the family is of Judah.»

«You know… the Pharisees… all Judaea… throughout Galilee…»

«I know. But be reassured. I was born at Bethlehem, at Bethlehem Ephrathah, whence My family comes; if now I live in Galilee, it is only to fulfil the given sign…»

The official goes away a few yards, hastening to where they call him.

68.3

Judas asks: «Why did You not say that You are the Messiah?»

«My words will say so.»

«Which is the sign to be fulfilled?»

«The union of Israel under the teaching of the word of Christ. I am the Shepherd of Whom the Prophets speak and I have come to gather all the sheep of every region, I have come to cure the sick ones and put the wandering ones on a good pasture. There is no Judaea or Galilee, no Decapolis or Idumaea for Me. There is only one thing: the Love that sees with one glance only and joins in one embrace only in order to save…» Jesus is inspired. Rays of light seem to be emanating from Him, so happily He smiles at his dream. Judas, amazed, stares at Him.

Some curious people draw near them, fascinated and struck by their different magnificence.

Jesus lowers His head and smiles at the little group with a smile, the sweetness of which no painter will ever be able to portray and no believer, who has never seen it, will ever be able to imagine. And He says: «Come if you are anxious to hear eternal words.»

68.4

He turns His steps towards the arch of the porch, and leaning against a column, He begins to speak. He refers to the event of the morning as a starting point.

«This morning, on entering Zion, I saw two children of Abraham who were ready to kill each other for a few coins. I could have cursed them in the name of God, because God says: “You shall not kill” and He also says that those who do not maintain the Law are to be cursed. But I felt pity for their ignorance of the spirit of the Law and I only prevented them from committing murder, that they may have the opportunity of repenting, knowing God, serving Him in obedience, loving not only those who love them, but also their enemies.

Yes, Israel. A new day is rising for you and the commandment of love is becoming brighter. Does the year begin with the foggy Ethanim, or with the sad Chislev, the days of which are shorter than a dream and its nights longer than a calamity? No, it begins with the flowery, sunny, happy Nisan, when everything smiles and the heart of man, even the most poor and sad one, opens to hope, because summer is coming, with its crops, sunshine and fruit, when it is sweet to sleep on a meadow full of flowers, under a starry sky, and it is easy for man to nourish himself, because every clod of earth bears herbs or fruit to satisfy his hunger.

Here, Israel. Winter, the time of expectation, is over. Here is now the joy of the promise which is being accomplished. The Bread and Wine are about to be ready for your hunger. The Sun is among you. Everything breathes more freely and sweetly under this Sun. Also the precept of our Law: the first and most holy of the holy precepts: “Love your God and love your neighbour”.

In the dim light granted to you so far, you were told: “Love those who love you and hate your enemies”: you could not have done any better, because the wrath of God still weighed upon you, owing to Adam’s sin of estrangement. And your enemy was not only he who crossed the borders of your fatherland, but also he who did you wrong privately or you thought he had done. Hatred, therefore, was smouldering in every heart, because which man, intentionally or unintentionally, does not give offence to his brother? And which man reaches an old age without being offended?

I say to you: love also those who offend you. Do that, considering that Adam, and every man through him, is a sinner against God, and there is no one who can say: “I have not offended God”. And yet, God forgives, not once only He forgives, dozens of times, He forgives thousands of times, as proved by the fact that man still exists on the earth. Forgive therefore, as God forgives. And if you cannot do it out of love for the brother who injured you, do it for the love of God, Who gives you bread and life, Who protects you in your worldly needs, and has arranged all events to procure eternal peace for you in His bosom. This is the new law, the law of God’s springtime, of the flowery time of Grace amongst men, of the time that will bear you a matchless Fruit that will open the gates of Heaven for you.

68.5

The voice that spoke in the desert is no longer heard. But it is not mute. It still speaks to God on behalf of Israel and still speaks to every Israelite with an honest heart and it says — after teaching you to do penance to prepare the ways to the Lord Who is coming, and to be charitable giving what is surplus to those who lack even what is necessary, and to be honest without extorting and vexing — it says: “The Lamb of God, He Who takes away the sins of the world, Who will baptise with the fire of the Holy Spirit is amongst you. He will clear His threshing-floor and gather His wheat”.

Endeavour to recognise Him Whom the Precursor indicates to you. His suffering is imploring God to give you light. See. May your spiritual eyes be opened. You will recognise the Light that is coming. I pick up the voice of the Prophet announcing the Messiah, and with the power I receive from the Father, I amplify it and I add My authority to it and I call you to the truth of the Law. Prepare your hearts for the grace of the oncoming Redemption. The Redeemer is amongst you. Blessed are those who will be worthy of being redeemed, because they are men of goodwill.

Peace be with you.»

Someone asks: «Are You a disciple of the Baptist, since You speak of him with such veneration?»

«I was baptised by him, on the banks of the Jordan, before he was imprisoned. I venerate him because he is holy in the eyes of God. I solemnly tell you that among the children of Abraham there is no one greater in grace than he is. From his birth to his death, the eyes of God will rest upon that blessed man without any feeling of disdain.»

«Did he give You any assurance about the Messiah?»

«His word, which does not lie, pointed out the living Messiah to those present.»

«Where? When?»

«When it was time to do so.»

68.6

But Judas feels obliged to say to everybody: «The Messiah is He Who is speaking to you. I declare it, because I know Him, and I am His first disciple.»

«Him!… Oh!…» The people move away frightened. But Jesus is so sweet that they gather round Him again.

«Ask Him to work some miracles. He is powerful. He can heal. He can read your hearts. He can answer all your questions.»

«Tell Him, on my behalf, that I am not well. My right eye is blind. My left one is already failing…»

«Master.»

«Judas.» Jesus, Who is caressing a little girl, turns around.

«Master, this man is almost blind and he wants to see. I told him you can…»

«I can heal him who has faith. Have you faith, man?»

«I believe in the God of Israel. I come here to enter the Bethzatha Pool. But there is always someone before me.»

«Can you believe in Me?»

«If I believe in the angel of the pool, should I not believe in You, Who Your disciple says are the Messiah?»

Jesus smiles. He wets His finger with saliva and lightly touches the diseased eye. «What can you see?»

«I see things without the fog I used to see. Are You not healing the other one?»

Jesus smiles once again. He repeats the operation on the blind eye. «What can you see?» He asks, removing His fingertip from the closed eyelid.

«Ah! Lord of Israel! I can see as well as when I was a little boy, running through the meadows! May You be blessed forever and ever!” The man cries, kneeling at Jesus’ feet.

«Go. Be good, now, out of gratitude to God.»

68.7

A Levite who arrived towards the end of the miracle, asks: «With what authority do You do such things?»

«Are you asking Me? I will tell you, if you answer a question. According to you, who is greater, a prophet who prophesies the Messiah or the Messiah Himself?»

«What a question! The Messiah is greater: He is the Redeemer promised by the Most High!»

«Well, then, why did the Prophets work miracles? Whit what authority?»

«With the authority given to them by God to prove to the crowds that God was with them.»

«Well, I perform miracles with the same authority: God is with Me, I am with Him. And I thus prove to the people that what I say is true and that the Messiah, with a greater right and a greater power, can do what the Prophets were able to do.»

The Levite goes away pensive and the vision ends.


Notes

  1. La dernière fois, j’étais le Fils du Père… Maintenant, je suis le Maître… : Là aussi – ajoute Maria Valtorta sur une copie dactylographiée – ressortent les deux natures unies en une seule Personne : Dieu et Homme.
  2. Bethsaïde désigne, dans l’œuvre de Maria Valtorta comme dans les versions de la Vulgate, tantôt la piscine de Jérusalem (Jn 5, 2), tantôt la ville sur le lac de Génésareth (Jn 1, 44). Dans les versions modernes de la Bible, la piscine est appelée Bezata (Missel), Bethzatha (TOB) ou encore Bethesda (BJ).