Gli Scritti di Maria Valtorta

68. Jésus enseigne au Temple, avec Judas Iscariote.

68. Gesù, nel Tempio con l’Iscariota, ammaestra.

68.1

Je vois Jésus, accompagné de Judas, pénétrer dans l’enceinte du Temple et, après avoir franchi la première terrasse – ou, si l’on préfère, la première plate-forme –, s’arrêter dans un endroit entouré de portiques qui borde une grande cour pavée de marbres de couleurs variées. L’endroit est fort beau et très fréquenté.

Jésus regarde autour de lui et voit une place qui lui plaît. Mais avant de s’y rendre, il dit à Judas :

« Appelle-moi le magistrat responsable. Je dois me faire reconnaître pour qu’on ne dise pas que je manque aux coutumes et au respect.

– Maître, tu es au-dessus des coutumes, et personne plus que toi n’a le droit de parler dans la Maison de Dieu, toi, son Messie.

– Nous le savons toi et moi, mais pas eux. Je ne suis pas venu pour scandaliser ni pour enseigner à violer non seulement la Loi, mais aussi les coutumes. Au contraire : je suis venu justement pour enseigner le respect, l’humilité et l’obéissance et pour supprimer les scandales. C’est pourquoi je veux demander à pouvoir parler au nom de Dieu, en faisant reconnaître par le magistrat responsable que je suis digne de le faire.

– La dernière fois, tu ne l’as pas fait.

– La dernière fois, j’étais brûlé par le zèle de la Maison de Dieu profanée par trop de choses. La dernière fois, j’étais le Fils du Père[1], l’Héritier qui, au nom du Père et par amour de ma Maison, agissait avec majesté, majesté à laquelle magistrats et prêtres sont inférieurs. Maintenant, je suis le Maître d’Israël et j’en­seigne aussi cela à Israël. Et puis, Judas, crois-tu que le disciple soit au-dessus du Maître ?

– Non, Jésus.

– Et toi, qui es-tu ? Et qui suis-je ?

– Tu es le Maître, moi le disciple.

– Alors, si tu reconnais qu’il en est ainsi, pourquoi veux-tu faire la leçon au Maître ? Va et obéis. Moi, j’obéis à mon Père. Toi, obéis à ton Maître. La première condition pour être fils de Dieu, c’est d’obéir sans discuter, en pensant que le Père ne peut que donner des ordres saints. Et la première condition du disciple est d’obéir à son Maître en pensant que le Maître sait et ne peut donner que des ordres justes.

– C’est vrai. Pardon. J’obéis.

– Je te pardonne. Va. Et, Judas, prends bien conscience encore d’une chose, rappelle-toi ceci. Rappelle-le-toi toujours à l’avenir…

– D’obéir ? Oui.

– Non, rappelle-toi que, moi, je me suis toujours montré respectueux et humble envers le Temple. Envers le Temple, c’est-à-dire envers les classes dominantes. Va. »

Judas le regarde d’un air pensif, interrogateur… mais il n’ose pas l’interroger davantage, et il s’en va, méditatif.

68.2

… Il revient avec un personnage richement vêtu.

« Voici, Maître, le magistrat.

– Que la paix soit avec toi. Je te demande la permission d’enseigner à Israël parmi les rabbins d’Israël.

– Tu es rabbin ?

– Je le suis.

– Quel a été ton maître ?

– L’Esprit de Dieu, qui me parle avec sagesse et m’éclaire toute parole des textes sacrés.

– Serais-tu plus grand qu’Hillel, toi qui prétends con­naître toute doctrine sans avoir eu de maître? Comment quelqu’un peut-il se former s’il n’y a personne pour s’en charger ?

– De la même manière que s’est formé David, ce berger inconnu devenu roi puissant et sage par la volonté du Seigneur.

– Ton nom ?

– Jésus, fils de Joseph de Nazareth, fils de Jacob, de la race de David, et de Marie, fille de Joachim, de la race de David, et d’Anne, fille d’Aaron ; Marie est la vierge dont le mariage a été célébré au Temple, parce qu’elle était orpheline, par le grand prêtre, selon la Loi d’Israël.

– Qui peut en apporter la preuve ?

– Il doit y avoir encore des lévites qui se souviennent de cet événement et qui étaient contemporains de Zacharie, de la classe d’Abia, mon parent. Interroge-les, si tu doutes de ma sincérité.

– Je te fais confiance. Mais qu’est-ce qui me prouve que tu es capable d’enseigner ?

– Ecoute-moi, et tu jugeras par toi-même.

– Tu es libre de le faire, mais… n’es-tu pas nazaréen ?

– Je suis né à Bethléem de Juda, à l’époque du recensement ordonné par César. Proscrits par des ordres injustes, les descendants de David se trouvent partout. Mais la race est celle de Juda.

– Tu sais… les pharisiens… toute la Judée… à l’égard de la Galilée…

– Je le sais, mais rassure-toi. C’est à Bethléem que j’ai vu le jour, à Bethléem Ephrata d’où vient ma race. Si je vis aujourd’hui en Galilée, c’est pour que s’accomplisse ce qui a été annoncé. »

Le magistrat s’éloigne de quelques mètres, et court là où on l’appelle.

68.3

Judas demande :

« Pourquoi ne lui as-tu pas dit que tu étais le Messie ?

– Mes paroles le diront.

– Quelle est la chose annoncée qui doit s’accomplir ?

– La réunion de tout Israël sous l’enseignement de la parole du Christ. Je suis le Pasteur dont ont parlé les prophètes et je viens rassembler les brebis de tout le pays. Je viens guérir les malades et ramener les égarés au bon pâturage. Pour moi, il n’y a ni Judée ni Galilée, ni Décapole ou Idumée. Il n’y a qu’une seule chose : l’Amour qui embrasse d’un seul regard et unit dans une étreinte unique pour sauver… »

Jésus est inspiré. Il semble émettre des rayons tant il sourit à son rêve. Judas le regarde avec admiration.

Des curieux s’approchent des deux hommes, qui attirent et frappent par leur allure bien différente.

Jésus baisse les yeux et sourit à cette petite foule. Un sourire dont aucun peintre ne pourra jamais rendre la douceur et que nul croyant ne peut imaginer s’il ne l’a pas vu. Puis il dit :

« Venez, si le désir d’une parole éternelle vous y pousse. »

68.4

Il se dirige sous un arc du portique et, adossé à une colonne, il commence à parler. Il emprunte son sujet à l’événement de la matinée.

« Ce matin, en entrant dans Sion, j’ai vu que deux fils d’A­braham étaient prêts à se tuer pour quelques deniers. Au nom de Dieu, j’aurais pu les maudire, car Dieu dit : “ Tu ne tueras point ” et aussi que celui qui n’obéit pas à la Loi sera maudit. Mais j’ai eu pitié de leur ignorance de l’esprit de la Loi et je me suis borné à empêcher l’homicide pour leur donner la possibilité de se repentir, de connaître Dieu, de le servir dans l’obéissance, en aimant non seulement ceux qui les aiment, mais même ceux qui sont leurs ennemis.

Oui, Israël. Un jour nouveau se lève pour toi et le précepte de l’amour devient encore plus lumineux. L’année commence-t-elle donc par le pluvieux mois d’Etanim ou bien par le triste mois de Casleu aux journées plus courtes qu’un rêve, aux nuits longues comme un jour sans pain ? Non, elle commence par le mois de Nisan, fleuri, ensoleillé, joyeux, où tout est riant, où le cœur de l’homme, même le plus pauvre et le plus triste, s’ouvre à l’espérance parce que vient l’été. C’est le temps des moissons, les jours de soleil, les fruits, la douceur même du sommeil sur un pré en fleurs sous la clarté des étoiles. Il est facile de se nourrir, car tout lopin de terre porte légumes ou fruits pour apaiser la faim de l’homme.

Voilà, Israël. Il est terminé, l’hiver, le temps de l’attente. Voici maintenant la joie de la promesse qui s’accomplit. Le Pain et le Vin sont là, tout prêts à calmer la faim. Le Soleil est parmi vous. Tout, sous ce Soleil, rend la respiration plus profonde et plus douce, même le premier précepte de notre Loi, le plus saint des saints préceptes : “ Aime ton Dieu et aime ton prochain. ”

Dans la lumière relative qui t’a été accordée jusqu’ici, il t’a été dit : “ Aime ceux qui t’aiment et hais ton ennemi. ” Tu n’aurais pu faire davantage, parce que la colère de Dieu pesait encore sur toi par la faute du manque d’amour d’Adam. Pour toi, l’ennemi était non seulement celui qui violait tes frontières, mais aussi celui qui t’avait causé quelque tort dans la vie privée, ou du moins qui paraissait l’avoir fait. Il en résultait que la haine couvait dans tous les cœurs, car peut-on trouver un homme qui, volontairement ou non, n’offense pas son frère ? Ou quelqu’un qui arrive à la vieillesse sans avoir été offensé ?

Moi, je vous dis : aimez aussi celui qui vous offense. Faites-le en pensant qu’Adam et tout homme après lui transgresse la loi divine et que personne ne peut affirmer : “ Je n’ai pas offensé Dieu. ” Pourtant, Dieu pardonne, non pas une fois, mais des dizaines de fois, des milliers de fois. Il pardonne, comme le prouve le fait qu’il y a encore des hommes sur terre. Pardonnez donc comme le Seigneur pardonne. Et si vous ne pouvez le faire par amour du prochain qui vous a nui, faites-le pour l’amour de Dieu qui vous donne le pain et la vie, qui vous protège dans les besoins que vous avez sur cette terre et qui a disposé tous les événements pour vous procurer la paix éternelle sur son sein. C’est la Loi nouvelle, la Loi du printemps de Dieu, de l’époque fleurie de la grâce venue parmi les hommes, du temps qui vous donnera le Fruit sans pareil et qui vous ouvrira les portes du Ciel.

68.5

On n’entend plus la voix qui parlait dans le désert. Mais elle n’est pas muette. Elle parle encore à Dieu pour Israël. Elle parle encore au cœur de tout israélite à la conscience droite. Après vous avoir enseigné à faire pénitence pour préparer les voies du Seigneur qui vient, à faire preuve de charité en donnant votre superflu à ceux qui n’ont même pas le nécessaire, et à avoir l’honnêteté de ne pas extorquer, ni de blesser, elle vous dit : “ L’Agneau de Dieu, celui qui enlève les péchés du monde, celui qui vous baptisera dans le feu de l’Esprit Saint, est parmi vous. Il nettoiera son aire, amassera son froment. ”

Sachez reconnaître celui que le Précurseur vous indique. Ses souffrances agissent auprès de Dieu pour vous donner la lumière. Voyez. Que s’ouvrent les yeux de votre âme, et vous connaîtrez la Lumière qui vient. Je relaie la voix du prophète qui annonce le Messie et, avec la puissance qui me vient du Père, je l’amplifie et y unis ma propre puissance, et je vous appelle à la vérité de la Loi. Préparez vos cœurs à la grâce de la Rédemption qui est proche. Le Rédempteur est parmi vous. Bienheureux ceux qui seront dignes d’être rachetés parce qu’ils auront fait preuve de bonne volonté.

Que la paix soit avec vous ! »

Un des assistants demande :

« Es-tu disciple de Jean-Baptiste, pour que tu en parles avec une telle vénération ?

– J’ai reçu de lui le baptême sur les rives du Jourdain avant son emprisonnement. Je le vénère parce qu’il est saint aux yeux de Dieu. En vérité je vous le dis, parmi les fils d’Abraham il n’en est pas de plus élevé en grâce que lui. De sa venue au monde à sa mort, les yeux de Dieu se seront posés sans marque de dédain sur cet homme béni.

– Il t’a donné l’assurance de la venue du Messie ?

– Sa parole, qui ignore le mensonge, a indiqué à ceux qui étaient près de lui le Messie déjà vivant.

– Où ? Quand ?

– Quand le moment était venu de l’indiquer. »

68.6

Mais Judas éprouve le besoin de répéter à droite et à gauche :

« Le Messie, c’est celui qui vous parle. J’en témoigne, moi qui le connais et suis son premier disciple.

– Lui !… Oh !… » Effrayés, les gens s’écartent.

Mais Jésus est si doux qu’ils reviennent près de lui.

« Demandez-lui quelque miracle. Il est puissant. Il guérit. Il lit dans les cœurs. Il répond à toute question.

– Parle-lui, toi, pour moi. Dis-lui que je suis malade. Mon œil droit est mort, le gauche se dessèche.

– Maître…

– Judas ? »

Jésus, qui caressait une enfant, se retourne.

« Maître, cet homme est presque aveugle et désire voir. Je lui ai dit que tu peux le guérir.

– Je le peux pour qui a la foi. As-tu foi, homme ?

– Je crois dans le Dieu d’Israël. Je viens ici pour me jeter dans la piscine de Bethsaïde[2]. Mais il y a toujours quelqu’un qui me précède.

– Peux-tu croire en moi ?

– Si je crois à l’ange de la piscine, ne dois-je pas croire en toi dont le disciple affirme que tu es le Messie ? »

Jésus sourit. Il se mouille le doigt avec la salive et effleure œil malade.

« Que vois-tu ?

– Je vois les objets sans le brouillard qui les recouvrait auparavant. Et l’autre, tu ne le guéris pas ? »

Jésus sourit de nouveau. Il refait le même geste sur l’œil a­veugle.

« Que vois-tu maintenant ? demande-t-il en enlevant son doigt de la paupière fermée.

– Ah ! Seigneur Dieu d’Israël ! J’y vois comme quand, enfant, je courais sur les prés. Sois béni pour l’éternité ! »

L’homme pleure, prostré aux pieds de Jésus.

« Va. Sois bon maintenant par reconnaissance pour Dieu. »

68.7

Un lévite, arrivé vers la fin du miracle, demande :

« Par quel pouvoir fais-tu ces choses ?

– Tu me le demandes ? Je vais te le dire si tu réponds à ma question. D’après toi quel est le plus grand : un prophète qui annonce le Messie ou le Messie en personne ?

– Quelle question ! Le Messie est le plus grand : c’est le Rédempteur promis par le Très-Haut !

– Alors, pourquoi les prophètes ont-ils fait des miracles ? Par quel pouvoir ?

– Par le pouvoir que Dieu leur donnait pour prouver aux foules que Dieu était avec eux.

– Eh bien, c’est par ce même pouvoir que j’accomplis les miracles. Dieu est avec moi, et je suis avec lui. Je prouve aux foules qu’il en est bien ainsi et que le Messie peut, à plus forte raison et dans une plus large mesure, accomplir ce que les prophètes ont pu faire. »

Pensif, le lévite s’éloigne et tout se termine.

68.1

Vedo Gesù che, avendo al fianco Giuda, penetra nel recinto del Tempio e, dopo aver superato la prima terrazza, o scaglione se piace più dirla così, si ferma in un luogo porticato che costeggia un ampio cortile, lastricato con marmi di diverso colore. Il luogo è molto bello e affollato.

Gesù si guarda intorno e vede un posto che gli piace. Ma, prima di dirigersi ad esso, dice a Giuda: «Chiamami il magistrato del luogo. Devo farmi riconoscere, acciò non si dica che manco alle consuetudini e al rispetto».

«Maestro, Tu sei al di sopra delle consuetudini, né alcuno più di Te ha diritto di parlare nella Casa di Dio, Tu, suo Messia».

«Io lo so, tu lo sai, ma essi non lo sanno. Io sono venuto non per scandalizzare, né per insegnare a violare non solo la Legge ma anche le consuetudini. Anzi sono venuto proprio per insegnare rispetto, umiltà e ubbidienza e per levare gli scandali. Perciò voglio chiedere di poter parlare in nome di Dio, facendomi riconoscere degno di farlo dal magistrato del luogo».

«L’altra volta non lo facesti».

«L’altra volta m’arse lo zelo della Casa di Dio, profanata da troppe cose. L’altra volta ero il Figlio del Padre[1], l’Erede che in nome del Padre e per amore della mia Casa agiva nella sua maestà, alla quale magistrati e sacerdoti sono inferiori. Ora sono il Maestro d’Israele, e insegno ad Israele anche questo. E poi, Giuda, credi tu che il discepolo sia da più del Maestro?».

«No, Gesù».

«E tu chi sei? E chi sono Io?».

«Tu il Maestro, io il discepolo».

«E allora, se riconosci così essere le cose, perché vuoi insegnare al Maestro? Va’ e ubbidisci. Io ubbidisco al Padre mio. Tu ubbidisci al Maestro tuo. Condizione prima del Figlio di Dio: ubbidire senza discutere, pensando che il Padre non può che dare ordini santi. Condizione prima del discepolo: ubbidire al Maestro, pensando che il Maestro sa e non può dare che ordini giusti».

«È vero. Perdona. Ubbidisco».

«Perdono. Vai. E, Giuda, senti ancora una cosa: ricordati questo. Ricordatelo sempre, in futuro».

«Di ubbidire? Sì».

«No: ricorda che Io fui col Tempio rispettoso e umile. Col Tempio, ossia con le caste potenti. Va’».

Giuda lo guarda pensosamente, interrogativamente… ma non osa chiedere altro. E se ne va meditabondo.

68.2

… Torna con un paludato personaggio. «Ecco, Maestro, il magistrato».

«La pace sia con te. Io chiedo di insegnare, fra i rabbi d’Israe­le, ad Israele».

«Sei Tu rabbi?».

«Lo sono».

«Quale fu il tuo maestro?».

«Lo Spirito di Dio, che mi parla con la sua sapienza e che mi illumina di luce ogni parola dei testi santi».

«Sei da più di Hillel, Tu che senza maestro dici sapere ogni dottrina? Come può uno formarsi se non vi è chi lo forma?».

«Come si formò Davide, pastorello ignoto, divenuto il re potente e sapiente per volere del Signore».

«Il tuo Nome».

«Gesù di Giuseppe di Giacobbe, della stirpe di Davide, e di Maria di Gioacchino della stirpe di Davide e di Anna d’Aronne, Maria, la Vergine sposata nel Tempio, perché orfana, dal Sommo Sacerdote, secondo la legge d’Israele».

«Chi lo prova?».

«Ancora qui devono esservi leviti che si ricordano del fatto e che furono coetanei di Zaccaria, della classe di Abia, il mio parente. Interrogali, se dubiti della mia sincerità».

«Ti credo. Ma chi mi prova che Tu sia capace di insegnare?».

«Ascoltami e giudicherai tu stesso».

«Sei libero di farlo… Ma… non sei nazareno?».

«Sono nato a Betlem di Giuda al tempo del censo ordinato da Cesare. Proscritti per ordini ingiusti, i figli di Davide sono dovunque. Ma la stirpe è di Giuda».

«Sai… i farisei… tutta la Giudea… per la Galilea…».

«Lo so. Ma rassicurati. A Betlem vidi la luce, a Betlem Efrata da cui viene la mia stirpe, e se ora vivo in Galilea non è che perché si compia il segnato…».

Il magistrato si allontana di qualche metro, accorrendo dove lo chiamano.

68.3

Giuda chiede: «Perché non hai detto che sei il Messia?».

«Le mie parole lo diranno».

«Quale è il segnato che si deve compiere?».

«La riunione di tutto Israele sotto l’insegnamento della parola del Cristo. Io sono il Pastore di cui parlano i Profeti e vengo a radunare le pecore di ogni regione, vengo a curare le malate, a mettere sul pascolo buono le erranti. Non vi è per Me Giudea o Galilea, Decapoli o Idumea. Vi è solo una cosa: l’Amore che guarda con un unico occhio e unisce in un unico abbraccio per salvare…».

Gesù è ispirato. Pare sprigioni raggi, tanto è sorridente al suo sogno. Giuda lo guarda ammirato.

Della gente, curiosa, si è avvicinata ai due, la cui diversa imponenza attira e colpisce.

Gesù abbassa lo sguardo, sorride a questa piccola folla col suo sorriso, la cui dolcezza nessun pittore potrà mai rendere e nessun credente, che non lo abbia visto, può immaginare. E dice: «Venite, se vi sprona desiderio di parola eterna».

68.4

Si dirige sotto un arco del portico e, addossato ad una colonna, comincia a parlare. Prende lo spunto dal fatto del mattino.

«Stamane, entrando in Sionne, ho visto che per pochi denari due figli d’Abramo erano pronti ad uccidersi. Nel nome di Dio avrei potuto maledirli, poiché Dio dice: “Non ucciderai”, e dice anche che chi non lo ubbidisce nella sua Legge sarà maledetto. Ma ho avuto pietà della loro ignoranza allo spirito della Legge ed ho solo impedito l’omicidio per dare loro modo di pentirsi, conoscere Dio, servirlo in obbedienza, amando non solo chi li ama, ma anche chi è loro nemico.

Sì, Israele. Un giorno nuovo sorge per te e anche più luminoso si fa il precetto d’amore. Comincia forse l’anno col nebbioso etanim, oppure con il triste casleu dalle giornate più brevi di un sogno e dalle notti lunghe come un malanno? No, esso ha inizio col fiorito, solare, allegro nisam, in cui tutto ride e il cuore dell’uomo, anche fosse il più povero e triste, si apre alla speranza perché viene l’estate, le biade, il sole, le frutta, dolce è il dormire anche su un prato in fiore con le stelle per lucerna, facile il nutrirsi perché ogni zolla porta erba o frutto per la fame dell’uomo.

Ecco, o Israele. Finito è l’inverno, tempo di attesa. Ora è la gioia della promessa che si compie. Il Pane e il Vino stanno per esser pronti alla tua fame. Il Sole è fra te. Tutto, a questo Sole, prende più ampio e dolce respiro. Anche il precetto della nostra Legge, il primo, il più santo dei precetti santi: “Ama il tuo Dio e ama il tuo prossimo”.

Nella relativa luce che fin qui ti fu concessa, ti fu detto — non avresti potuto fare di più, perché su te ancora pesava il corruccio di Dio per la colpa di disamore di Adamo — ti fu detto: “Ama coloro che ti amano e odia il tuo nemico”. E nemico ti era non solo chi varcava i tuoi patrii confini, ma anche chi ti aveva mancato, privatamente, o che ti pareva avesse mancato. Onde l’odio covava in tutti i cuori, poiché quale è mai quell’uomo che, volutamente o senza volere, non fa offesa al fratello? E quale quello che giunge a vecchiezza senza essere offeso?

Io vi dico: amate anche chi vi offende. Fatelo pensando che Adamo, e ogni uomo per lui, è prevaricatore verso Dio, né vi è alcuno che possa dire: “Io non ho offeso Dio”. Eppure Dio perdona, non una ma dieci e dieci volte perdona, ma mille e diecimila volte perdona, e ne è prova il sussistere dell’uomo sulla terra. Perdonate dunque come Dio perdona. E se non lo potete fare per amore verso il fratello che vi ha nuociuto, fatelo per amore di Dio che vi dà pane e vita, che vi tutela nei bisogni della Terra ed ha predisposto ogni evento per procurarvi l’eterna pace sul suo seno. Questa è la Legge nuova, la Legge della primavera di Dio, del tempo fiorito della Grazia venuta fra gli uomini, del tempo che vi darà il Frutto senza pari che vi aprirà le porte del Cielo.

68.5

La voce che parlava nel deserto non si ode. Ma muta non è.

Essa parla ancora a Dio per Israele e parla ancora ad ogni retto israelita nel cuore e dice — dice dopo avervi insegnato a far penitenza per preparare le vie al Signore che viene, e ad avere carità dando il superfluo a chi non ha neppure il necessario, e ad avere onestà non estorcendo e vessando — vi dice: “L’Agnello di Dio, Colui che toglie i peccati del mondo, Colui che battezzerà col fuoco dello Spirito Santo è fra voi. Egli pulirà la sua aia, raccoglierà il suo frumento”.

Sappiate conoscere Colui che il Precursore vi indica. Le sue sofferenze operano verso Dio per darvi luce. Vedete. Si aprano i vostri occhi spirituali. Conoscerete la Luce che viene. Io raccolgo la voce del Profeta che annuncia il Messia, e col potere che mi viene dal Padre la amplifico e vi unisco il mio potere, e vi chiamo alla verità della Legge. Preparate i vostri cuori alla grazia della Redenzione vicina. Il Redentore è fra voi. Beati quelli che saranno degni di essere redenti perché avranno avuto buona volontà.

La pace sia con voi».

Uno chiede: «Sei Tu discepolo del Battista, che ne parli con tanta venerazione?».

«Ebbi battesimo da lui, sulle rive del Giordano, prima della sua prigionia. Lo venero perché santo egli è agli occhi di Dio. In verità vi dico che fra i figli di Abramo non ve ne è uno più ­grande in grazia di lui. Dal suo avvento alla sua morte, gli occhi di Dio si saranno posati senza moto di sdegno su questo benedetto».

«Egli ti ha assicurato del Messia?».

«La sua parola che non mente ha indicato ai presenti il Messia già vivente».

«Dove? Quando?».

«Quando fu l’ora di indicarlo».

68.6

Ma Giuda si sente in dovere di dire a destra e a manca: «Il Messia è Colui che vi parla. Io ve lo testifico, io che lo conosco e gli sono discepolo primo».

«Lui!… Oh!…». La gente si scosta intimorita. Ma Gesù è così dolce che torna ad accostarsi.

«Chiedetegli qualche miracolo. Egli è potente. Guarisce. Legge nei cuori. Risponde ad ogni perché».

«Digli tu, per me che son malato. L’occhio destro è morto, il sinistro già si secca…».

«Maestro».

«Giuda». Gesù, che accarezzava una bambinella, si volta.

«Maestro, quest’uomo è quasi cieco e vuol vedere. Gli ho detto che Tu puoi».

«Io posso per chi ha fede. Hai tu fede, uomo?».

«Io credo nel Dio d’Israele. Vengo qui per gettarmi in Betsaida[2]. Ma vi è sempre chi mi precede».

«Puoi credere in Me?».

«Se credo nell’angelo della piscina, non devo credere a Te che il tuo discepolo dice che sei il Messia?».

Gesù sorride. Si bagna il dito con la saliva e sfiora l’occhio malato. «Che vedi?».

«Vedo le cose senza la nebbia di prima. E l’altro non lo guarisci?».

Gesù sorride di nuovo. Ripete l’atto sull’occhio cieco. «Che vedi?», chiede levando il polpastrello dalla palpebra calata.

«Ah! Signore d’Israele! Ci vedo come quando correvo bambino sui prati! Te benedetto in eterno!». L’uomo piange, prostrato ai piedi di Gesù.

«Va’. Sii buono, ora, per riconoscenza a Dio».

68.7

Un levita, che è giunto verso la fine del miracolo, chiede: «Con che potere fai queste cose?».

«Tu me lo chiedi? Pure te lo dico, se mi rispondi ad una domanda. Secondo te è più grande un profeta che profetizza il Messia o il Messia stesso?».

«Che domanda! Il Messia è il più grande: è il Redentore promesso dall’Altissimo!».

«Allora perché i Profeti fecero miracoli? Con qual potere?».

«Col potere che Dio loro dava per provare alle folle che Dio era con loro».

«Ebbene, con lo stesso potere Io faccio miracolo: Dio è con Me, Io sono con Lui. Io provo alle folle che così è, e che il Messia ben può, con maggior ragione e misura, ciò che potevano i Profeti».

Il levita se ne va pensoso e tutto finisce.


Notes

  1. La dernière fois, j’étais le Fils du Père… Maintenant, je suis le Maître… : Là aussi – ajoute Maria Valtorta sur une copie dactylographiée – ressortent les deux natures unies en une seule Personne : Dieu et Homme.
  2. Bethsaïde désigne, dans l’œuvre de Maria Valtorta comme dans les versions de la Vulgate, tantôt la piscine de Jérusalem (Jn 5, 2), tantôt la ville sur le lac de Génésareth (Jn 1, 44). Dans les versions modernes de la Bible, la piscine est appelée Bezata (Missel), Bethzatha (TOB) ou encore Bethesda (BJ).

Note

  1. L’altra volta ero il Figlio del Padre… Ora sono il Maestro…: Anche qui – così annota MV su una copia dattiloscritta – risultano le due Nature unite in un’unica Persona, ma ben distinte: Dio e Uomo.
  2. Betsaida (e a volte Betseida) è detta nell’opera valtortiana, così come nelle versioni della “volgata”, sia la piscina di Gerusalemme (Giovanni 5, 2) sia la città sul lago di Genezaret (Giovanni 1, 44). Nelle moderne versioni della Bibbia, la piscina è detta Bethesda o Betzaetà.