The Writings of Maria Valtorta

69. Jésus instruit Judas Iscariote.

69. Jesus teaches Judas Iscariot.

69.1

C’est encore Jésus et Judas. Après avoir prié dans le lieu le plus voisin du Saint permis aux hommes juifs, ils sortent du Temple.

Judas voudrait rester avec Jésus. Mais ce désir se heurte à l’opposition du Maître.

« Judas, je désire rester seul pendant les heures de la nuit. Pendant la nuit mon esprit tire sa nourriture du Père. Oraison, méditation et solitude me sont plus nécessaires que la nourriture matérielle. Celui qui veut vivre par l’esprit et porter les autres à faire de même, doit faire passer la chair après – je dirais presque : la tuer – pour accorder tous ses soins à sa vie spirituelle. C’est vrai pour tous, Judas. Pour toi aussi, si tu veux vraiment appartenir à Dieu, c’est-à-dire au surnaturel.

– Mais nous sommes encore de la terre, Maître. Comment pourrions-nous délaisser la chair au point de nous occuper uniquement de l’esprit ? Ce que tu dis n’est-il pas en opposition avec le commandement de Dieu : “ Tu ne tueras point ? ” Est-ce que ce commandement n’interdit pas aussi de se tuer ? Si la vie est un don de Dieu, devons-nous l’aimer ou non ?

– A toi, je répondrai comme je ne répondrais pas à une âme simple à qui il suffit d’élever le regard de l’âme ou de l’esprit jusqu’aux sphères du surnaturel, pour la faire s’envoler avec nous vers les domaines de l’esprit. Toi, tu n’es pas un simple. Tu as été formé dans un milieu qui t’a affiné… mais qui t’a aussi souillé par ses subtilités et ses principes. Te rappelles-tu Salomon, Judas ? Il était sage, le plus sage de son temps. Te souviens-tu de ce qu’il a dit[1] après avoir exploré toutes les connaissances de cette époque ? “ Vanité des vanités, tout est vanité. Craindre Dieu et observer ses commandements, c’est là le devoir de tout homme. ” Or je t’assure que, en fait de mets, il faut savoir prendre ce qui nourrit, mais pas le poison. Si nous nous rendons compte qu’un mets nous est nuisible parce qu’il provoque en nous des réactions néfastes – c’est-à-dire s’il est plus fort que nos humeurs naturelles qui pourraient le neutraliser –, il faut renoncer à ce mets, même s’il flatte le goût. Le pain ordinaire et l’eau de source valent mieux que les plats compliqués de la table du roi, relevés par des épices qui troublent et empoisonnent.

– Que dois-je éviter, Maître ?

– Tout ce qui te trouble et dont tu es conscient. Car Dieu, c’est la paix, et si tu veux avancer sur les voies du Seigneur, tu dois désencombrer ton esprit, ton cœur et ta chair de tout ce qui n’est pas paix et amène le trouble. Je sais qu’il est difficile de se réformer soi-même. Mais je suis ici pour t’aider à le réaliser. Je suis ici pour aider l’homme à redevenir enfant de Dieu, à se remodeler comme par une seconde création, en une renaissance de soi-même.

69.2

Mais laisse-moi te répondre à ce que tu demandais pour que tu ne dises pas que tu es resté dans l’erreur par ma faute. Il est vrai que le suicide est un véritable meurtre. La vie, qu’il s’agisse de la nôtre ou de celle d’autrui, est un don de Dieu et le pouvoir de l’enlever est réservé à Dieu seul, puisque c’est lui qui l’a donnée. Qui se tue avoue son orgueil, or Dieu déteste l’orgueil.

– Avoue son orgueil ? Je dirais plutôt son désespoir.

– Et qu’est-ce que le désespoir, sinon de l’orgueil ? Réfléchis, Judas. Pourquoi quelqu’un désespère-t-il ? Parce que les mal­heurs s’acharnent sur lui et qu’il n’en peut venir à bout par ses propres moyens. Ou bien parce qu’il est coupable et estime que Dieu ne peut lui pardonner. Dans ces deux cas, n’est-ce pas l’orgueil qui le domine ? L’homme qui ne veut se fier qu’à lui-même n’a plus l’humilité de tendre la main au Père et de lui dire : “ Je ne puis, mais toi, tu le peux. Aide-moi, car c’est de toi que j’espère et attends tout. ” Quant à celui qui prétend : “ Dieu ne peut me pardonner ”, il mesure Dieu à son aune : il sait qu’une personne offensée comme il l’a offensée ne pourrait pas pardonner. Là aussi, c’est de l’orgueil. L’humble compatit et pardonne même s’il souffre de l’offense qu’il a reçue. L’orgueilleux ne pardonne pas. Mais il se montre aussi orgueilleux en ce qu’il ne sait pas courber le front et reconnaître : “ Père, j’ai péché, pardonne à ton pauvre fils coupable. ” Or ne sais-tu pas, Judas, que tout sera pardonné par le Père, si le pardon est imploré d’un cœur sincère et contrit, humble et désireux de résurrection dans le bien ?

– Mais certaines crimes rendent le pardon impossible. Ils sont impardonnables.

– C’est toi qui le dis, et ce sera vrai parce que l’homme l’aura voulu. Mais en vérité je te dis que, même après le forfait des forfaits, si le coupable accourait aux pieds du Père – il s’appelle Père pour cela, Judas, c’est un Père d’une perfection infinie – si, en pleurant, en suppliant de lui pardonner, il s’offrait à l’expiation, mais sans désespoir, le Père lui donnerait le moyen d’expier pour qu’il mérite le pardon et sauve son âme.

69.3

– Alors, tu dis que les hommes cités[2] par l’Ecriture comme s’étant donné la mort ont mal agi.

– Il n’est pas permis de faire violence à qui que ce soit, et pas plus à soi-même. Ils ont mal agi. Dans leur imparfaite connaissance du bien, ils auront en certains cas obtenu encore la miséricorde de Dieu. Mais quand le Verbe aura éclairé toute vérité et donné la force aux âmes par son Esprit, à partir de ce moment, il ne sera plus pardonné à ceux qui meurent dans le désespoir, ni au moment du jugement particulier, ni après des siècles de Géhenne, ni au jugement général, jamais. Est-ce là de la dureté de la part de Dieu ? Non : de la justice. Dieu dira : “ Tu as voulu, toi, une créature douée de raison et de science surnaturelle, créée libre par moi, suivre le chemin que tu as choisi et tu as dit : ‘Dieu ne me pardonne pas. Je suis pour toujours séparé de lui. Je juge que je dois me faire justice pour mon délit. Je quitte la vie pour échapper aux remords’, sans penser que les remords ne t’auraient plus atteint si tu étais venu sur mon sein paternel. Qu’il en soit fait selon ton jugement. Je ne viole pas la liberté que je t’ai donnée. ”

C’est cela que dira l’Eternel à celui qui se sera suicidé. Penses-y, Judas : la vie est un don que l’on doit aimer. Mais quel don est-ce ? Un don saint. C’est pourquoi il faut l’aimer saintement. La vie dure tant que la chair résiste. Ensuite commence la grande Vie, l’éternelle Vie, de béatitude pour les justes, de malédiction pour ceux qui ne le sont pas. La vie est-elle un but ou un moyen ? C’est un moyen. Elle est ordonnée à une fin qui est l’éternité. Par conséquent, donnons à la vie ce qu’il lui faut pour qu’elle dure et pour servir l’âme dans sa conquête : continence de la chair en tous ses désirs, en tous. Continence de la pensée en tous ses désirs, en tous. Continence du cœur dans toutes les passions humaines. Au contraire, que les passions qui viennent du Ciel soient sans li­mites : amour de Dieu et du prochain, volonté de servir Dieu et le prochain, obéissance aux paroles divines, héroïsme dans le bien et dans la vertu.

69.4

Je t’ai répondu, Judas. Es-tu convaincu ? Cette explication te suffit-elle ? Sois toujours sincère et demande, si tu n’es pas encore suffisamment instruit : je suis ici pour être le Maître qui enseigne.

– J’ai compris et cela me suffit. Mais… c’est très difficile de faire ce que j’ai compris. Toi, tu le peux parce que tu es saint. Mais moi… je suis un homme, jeune, plein de vie…

– C’est pour les hommes que je suis venu, Judas, pas pour les anges. Eux, ils n’ont pas besoin de maître. Ils voient Dieu. Ils vivent dans son Paradis. Ils n’ignorent pas les passions des hommes, car l’Intelligence, qui est leur vie, les met au courant de tout, même ceux qui ne sont pas gardiens d’un homme. Mais, spirituels comme ils le sont, ils ne peuvent avoir qu’un péché, comme l’eut l’un d’eux qui entraîna les moins solides en charité : l’orgueil, cette flèche qui défigura Lucifer, le plus beau des archanges, et en fit le monstre horrible de l’Abîme. Je ne suis pas venu pour les anges qui, après la chute de Lucifer, sont saisis d’horreur à la moindre trace d’une pensée d’orgueil. Mais je suis venu pour les hommes, pour faire de ces hommes des anges.

L’homme était la perfection de la création. Il avait de l’ange l’esprit et de l’animal une beauté parfaite dans tout son être animal et moral. Aucune créature ne pouvait l’égaler. Il était le roi de la terre comme Dieu est le Roi du Ciel, et un jour, ce jour où il se serait endormi pour la dernière fois sur la terre, il serait devenu roi avec le Père dans le Ciel. Satan a coupé les ailes de l’ange-homme, il lui a mis des griffes de bête sauvage et la soif de l’impureté. Il en a fait un être qui est plutôt un homme-démon qu’un homme tout court. Je veux effacer cet enlaidissement de Satan, supprimer la faim de la chair, corrompue, souillée, rendre ses ailes à l’homme, le faire redevenir roi, cohéritier du Père et du Royaume céleste. Je sais que l’homme, s’il en a la volonté, peut faire tout ce que je dis pour redevenir un roi et un ange. Je ne vous demanderais pas ce que vous ne pourriez faire. Je ne suis pas un de ces rhéteurs qui prêchent des doctrines impossibles.

69.5

J’ai pris une vraie chair, pour connaître par l’expérience d’une nature charnelle ce que sont les tentations de l’homme.

– Et les péchés ?

– Tentés, tous peuvent l’être. Pécheurs, ceux-là seulement qui le veulent.

– Tu n’as jamais péché, Jésus ?

– Je n’ai jamais consenti au péché. Et cela non parce que je suis le Fils du Père, mais parce que je l’ai voulu – et je le voudrai encore - pour montrer à l’homme que le Fils de l’homme n’a pas péché parce qu’il s’y est refusé, et que l’homme, s’il ne veut pas le péché, peut ne pas le commettre.

– Tu n’as jamais été tenté ?

– J’ai trente ans, Judas. Je n’ai pas vécu dans une caverne sur une montagne, mais parmi les hommes. Même si j’avais été dans l’endroit le plus solitaire de la terre, crois-tu que je n’aurais pas eu de tentations ? Nous avons tout en nous : le bien et le mal. Nous portons tout en nous[3]. Dieu souffle sur le bien et il l’avive comme un encensoir aux parfums agréables et sacrés. Satan souffle sur le mal et il en fait un bûcher de flammes féroces. Mais la volonté attentive et la prière constante ressemblent à du sable humide jeté sur les flammes infernales, elles l’étouffent et en triomphent.

– Mais si tu n’as jamais péché, comment peux-tu juger les pécheurs ?

– Je suis homme et je suis le Fils de Dieu. Ce que je pourrais ignorer comme homme et en mal juger, je le connais et j’en juge comme Fils de Dieu. Et du reste !… Judas, réponds à cette question : quelqu’un qui a faim, souffre-t-il plus en disant : “ Maintenant je m’assieds à table ”, ou en disant : “ Il n’y a pas de nourriture pour moi ” ?

– Il souffre plus dans le second cas, car le seul fait de s’en savoir privé lui ramène l’odeur des mets et son estomac se tord d’envie.

– Voilà : la tentation vous mord comme cette envie, Judas. Satan la rend plus aiguë, plus précise, plus séduisante que tout assouvissement. En outre, l’acte apporte une satisfaction et parfois le dégoût, tandis que la tentation, au lieu de faiblir, développe une plus abondante floraison comme un arbre qu’on a taillé.

– Et tu n’as jamais cédé ?

– Je n’ai jamais cédé.

– Comment as-tu pu ?

– J’ai dit : “ Mon Père, ne m’induis pas en tentation. ”

– Comment se fait-il que toi, le Messie, toi qui opères des miracles, tu aies demandé l’aide du Père ?

– Pas seulement son aide : je lui ai demandé de ne pas m’induire en tentation. Crois-tu que, sous prétexte que je suis celui que je suis, je puisse me passer du Père ? Oh, non ! En vérité, je te le dis, le Père accorde tout au Fils, mais aussi le Fils reçoit tout du Père. Et je te dis que tout ce qu’on demandera en mon nom au Père sera accordé.

69.6

Mais nous voici à Gethsémani, où j’habite. On en voit déjà les premiers oliviers au-delà des murs. Toi, tu habites au-delà du Tofet. Déjà la nuit descend. Il vaut mieux que tu ne montes pas jusque là-haut. Nous nous reverrons demain, au même endroit. Adieu… Que la paix soit avec toi.

– Que la paix soit avec toi aussi, Maître… Mais je voudrais te dire encore une chose. Je t’accompagnerai jusqu’au Cédron, puis je reviendrai. Pourquoi résider dans ce lieu si humble ? Tu sais, les gens regardent à tant de choses. Ne connais-tu personne en ville qui possède une belle maison ? Si tu veux, je peux te conduire chez des amis. Ils te donneront l’hospitalité par amitié pour moi, et ce serait une demeure plus digne de toi.

– Tu crois cela ? Moi pas. Le digne et l’indigne se trouvent dans toutes les classes sociales. Et, sans manquer à la charité, mais pour ne pas offenser la justice, je t’affirme que l’indigne, ce qui est indigne par malice, se trouve souvent chez les grands. Il n’est ni nécessaire ni utile d’être puissant pour être bon ou pour dissimuler ce qui est péché aux yeux de Dieu. Tout doit être inversé sous mon signe. Celui qui sera grand, ce n’est pas le puissant, mais l’homme humble et saint.

– Mais pour être respecté, pour s’imposer…

– Hérode est-il respecté ? César est-il respecté ? Non. On les subit et les lèvres comme les cœurs les maudissent. Crois bien, Judas, que je saurai m’imposer aux bons – et même à ceux qui désirent seulement l’être – par la modestie plutôt que par des airs de grandeur…

– Mais alors… tu mépriseras toujours les puissants ? Tu t’en feras des ennemis ! Moi qui pensais parler de toi à beaucoup de gens que je connais et qui ont un nom…

– Je ne mépriserai personne. J’irai vers les pauvres comme vers les riches, vers les esclaves comme vers les rois, vers les purs comme vers les pécheurs. Mais si je dois être reconnaissant à celui qui me procurera du pain et un toit quand je serai fatigué – quels que soient ce toit et cette nourriture –, je donnerai toujours la préférence à ce qui est humble. Les grands ont déjà beaucoup de joies. Les pauvres n’ont que la droiture de leur conscience, un amour fidèle, des enfants, et ils se voient écoutés par ceux qui sont au-dessus d’eux. Moi, je me pencherai toujours sur les pauvres, les affligés et les pécheurs. Je te remercie de ton obligeance. Mais laisse-moi à ce lieu de prière et de paix. Va, et que Dieu t’inspire ce qui est bien. »

Jésus quitte le disciple et pénètre parmi les oliviers ; tout se termine là.

69.1

I see Jesus and Judas once again: they are coming out of the Temple, after praying in the area closest to the Holy of Holies, allowed to Jewish males.

Judas would like to remain with Jesus. But the Master objects to his wish. «Judas, I want to be alone at night time. At night, My spirit gets its nourishment from the Father. Prayer, meditation and solitude are more important for Me than material food. He who wishes to live for the spirit, and lead others to live the same life, must disregard the flesh, even more, I would say: kill it, to devote all his attention to the spirit. Everybody must do that, you know, Judas. You, too, if you really want to belong to God, that is to the supernatural.»

«But we are still on the earth, Master. How can we neglect the flesh and take care only of the spirit? Is what You say not the antithesis of God’s commandment: “You shall not kill”? Does the commandment not forbid also suicide? If life is a gift from God, must we love it, or not?»

«I will not reply to you as I would reply to a simple-minded man, whom it is sufficient to get to raise his soul or his mind to supernatural spheres, so that we can take him with us flying in spiritual kingdoms. You are not a simple-minded person. You were formed in an environment that refined you… and it also marred you with its quibbles and doctrines. Do you remember Solomon, Judas? He was wise, the wisest man of those times. Do you remember what he said[1], after acquiring all knowledge? “Vanity of vanities, all is vanity. To fear God and observe His commandments, that is all that matters to man”. Now I tell you that it is necessary to know how to get nourishment, but no poison, from food. And if we know that a food is bad for us, because it causes detrimental reactions in us, as it is stronger than our salutary juices which could counteract its effects, we must take no more of that food, even if it is pleasant to taste. Plain bread and water from the fountain are better than the sophisticated dishes of the king’s table, containing drugs which upset and poison.»

«What must I leave, Master?»

«Everything you know that upsets you. Because God is peace and if you want to follow the path of God, you must clear your mind, your heart and your flesh of everything that is not peace producing and causes perturbation. I know it is difficult to amend one’s way of living. But I am here to help you. I am here to help man to become the son of God once again, to recreate himself by means of a new creation, of an autogenesis wanted by man himself.

69.2

But let Me reply to your question, so that you may not say that you were left in error through a fault of Mine. It is true that to kill oneself is the same as killing other people. Both our own and other people’s lives are the gift of God and only God, Who gives life, has the authority to take it. Who kills himself, confesses his own pride, and pride is hated by God.»

«He confesses his pride? I would say his despair.»

«And what is despair but pride? Just think, Judas. Why does one despair? Either because misfortunes persistently perturb him and he wants to overcome them by himself, but is unable to do so. Or because he is guilty and he thinks that he cannot be forgiven by God. In both cases, is not pride the basic reason? The man who wants to do all by himself, is no longer humble enough to stretch out his hand to the Father and say to Him: “I am not able, but You are. Help me, because I hope and wait for everything from You”. The other man who says: “God cannot forgive me” says so, because measuring God by his own standards, he knows that another person could not forgive him, if that person had been offended, as he offended God. So here again it is pride. A humble man understands and forgives, even if he suffers for the offence received. A proud man does not forgive. He is proud also because he is not capable of lowering his head and saying: “Father, I have sinned, forgive Your poor guilty son”. But do you not know, Judas, that the Father will forgive everything, if one asks to be forgiven with a sincere, contrite, humble, heart willing to rise again to new life?»

«But certain crimes are not to be forgiven. They cannot be forgiven.»

«That is what you say. And it will be true only because man wants it to be true. But, oh! I solemnly tell you that even after the crime of crimes, if the guilty man should rush to the Father’s feet – He is called Father, Judas, just for that, and He is a Father of infinite perfection – and crying, implored Him to be forgiven, offering to expiate, without despairing, the Father would make it possible for him to expiate and thus deserve forgiveness and save his soul.»

69.3

«Well, then, You say that the men quoted by the Scriptures who killed themselves, did wrong.»

«It is not lawful to do violence to anybody, not even to oneself. They did wrong. In their limited knowledge of good, perhaps in certain cases, they had mercy from God. But after the Word has clarified the truth and has given strength to spirits with His Spirit, then he who dies in despair will no longer be forgiven. Neither in the instant of the personal judgement, nor after centuries of Gehenna, on Doomsday, never! Is that hardness by God? No: it is justice. God will say: “You, a creature gifted with reason and supernatural knowledge, created free by Me, you decided to follow the path you chose and you said: ‘God will not forgive me. I am separated from Him forever. I think I must apply the law by myself to my own crime. I am parting from life to evade remorse without considering that you would no longer have felt remorse if you had come to My faithful bosom. And let it be done to you, as you judged. I will not violate the freedom I gave you”.

That is what the Eternal Father will say to suicide. Meditate on it, Judas. Life is a gift, a gift to be loved. But what gift is it? A holy gift. So love it holily. Life lasts as long as the flesh holds out. Then the great Life, the eternal Life begins. A Life of blissful happiness for the just, of malediction for the unjust. Is life a purpose or a means? It is a means. It serves for a purpose which is eternity. Then let us give life what is required to make it last and serve the spirit in its conquest. Continence of the flesh in all its lusts, in all of them. Continence of the mind in all its desires, in all of them. Continence of the heart in all human passions. Infinite instead is to be the ardour for heavenly passions: love of God and the neighbour, obedience to the divine word, heroism in good and virtue.

69.4

I have given you the answer, Judas. Are you convinced? Is the explanation sufficient? Be always sincere, and ask when you do not yet know enough: I am here to be your Master.»

«I have understood and it is sufficient. But… it is very difficult to do what I have understood. You can… because You are holy. But… I am a man, young and full of life…»

«I have come for men, Judas. Not for the angels. They do not need a teacher. They see God. They live in His Paradise. They are not unaware of the passions of men, because the Intelligence, which is their Life, makes them acquainted with everything, also those who are not guardians of men. But, spiritual as they are, they can have but one sin, as one of them had, and he drew to his side those who were weaker in charity: pride, the arrow that disfigured Lucifer, the most beautiful of the archangels, and turned him into the horrifying monster of the Abyss. I have not come for the angels, who, after Lucifer’s fall, are horrified even at the shadow of a proud thought. But I have come for men. To make angels of men.

Man was the perfection of creation. He had the spirit of the angel and the full beauty of the animal, complete in all its animal and moral parts. There was no creature equal to him. He was the king of the earth, as God is the King of Heaven, and one day, when he would have fallen asleep for the last time on the earth, he would have become king with the Father in Heaven. Satan tore the wings off the angel-man and he replaced them with the claws of a beast and with intense yearning for filth, and lured him into becoming a being which is better described as a man-demon, rather than simply a man. I want to eradicate the disfigurement worked by Satan, as well as the corrupted craving of the contaminated flesh. I want to give back to man his wings, and make him king once again, co-heir of the Father and of the Celestial Kingdom. I know that man, if he is willing, can do what I say, to become once again king and angel. I would not tell you things you could not do. I am not one of the rhetors who preach impossible doctrines.

69.5

I have real flesh, so that through the experience of the flesh, I might learn which are the temptations of man.»

«And what about sins?»

«Everyone can be tempted. Sinners are only those who want to be such.»

«Have You ever sinned, Jesus?»

«No, I never wanted to sin. Not because I am the Son of the Father. But because I wanted and I want to prove to man that the Son of man did not sin because He did not want to sin, and that man can, if he wants, not sin.»

«Have You ever been tempted?»

«I am thirty years old, Judas. And I did not live in a cave upon a mountain. I lived amongst men. And if I had been in the loneliest place in the world, do you think temptations would not have come to Me? We have everything in us: good and evil. We carry everything with us. And the breath of God blows on the good and vivifies it like a thurible of sweet-smelling holy incense. And Satan blows on evil, thus kindling a furious blazing fire. But diligent goodwill and constant prayer are like damp sand on the hellish fire: they suffocate it and put it out.»

«But if You have never sinned, how can You judge sinners?»

«I am a man and the Son of God. What I might ignore as a man and judge wrongly, I know and judge as the Son of God. After all!… Judas, answer this question of Mine. Will one who is hungry, suffer more by saying: “I will now sit down at the table” or by saying: “There is no food for me”?»

«He suffers more in the latter case, because the simple thought that he is without food, will bring back to him the pleasant smell of food and his bowels will be tortured by biting desire.»

«Right: temptation is as biting as that desire, Judas. Satan makes it more intense, more real, more alluring than any accomplished act. Further, the act satisfies, and at times nauseates; whereas temptations do not subside, but like pruned trees, they grow stronger and stronger.»

«And have You never yielded?»

«No, never.»

«How did You manage?»

«I said: “Father. lead Me not into temptation”.»

«What? You, the Messiah, You work miracles and You ask Your Father for help?»

«Not only for help: I ask Him not to lead Me into temptation. Do you think that I, simply because I am I, can do without the Father? Oh! no! I solemnly tell you that the Father grants everything to His Son, and that the Son receives everything from the Father. And I tell you that everything the Father will be asked for in My name will be granted.

69.6

But here we are at Gethsemane, where I live. The first trees can be seen beyond the walls. You live beyond Tophet. It is getting dark already. You had better not come up as far as that. We will meet again tomorrow at the same place. Goodbye. Peace be with you.»

«Peace be with You, too, Master… But I would like to tell You another thing. I will come with You as far as the Kidron, then I will come back. Why do You live in such a humble place? You know, people notice so many things. Do You not know anyone in town with a beautiful house? If You wish, I can take You to some friends. They will give You hospitality because of my friendly attitude towards them; and the house would be more worthy of You.»

«Do you think so? I do not. All classes of people are worthy or unworthy. And without lacking in charity, but to avoid offending justice, I tell you that the unworthy, the mischievously unworthy, are often to be found amongst the great ones. It is not necessary and it is of no use being influential to be good or to hide sins from the eyes of God. Everything will be turned over under My Sign. And not he who is mighty will be great, but he who is humble and holy.»

«But to be respected, to impose oneself…»

«Is Herod respected? Is Caesar respected? No, they are endured and cursed both by lips and by hearts. And believe Me, Judas, on good people, or simply on people of goodwill, it will be easier for Me to impose Myself with modesty rather than with majesty.»

«But… will You always despise the mighty ones? You will make enemies of them! I was thinking of speaking of You to many people I know and who are influential…»

«I will not despise anybody. I will meet the poor as well as the rich, slaves as well as kings, pure people as well as sinners. But if I have to be grateful to those who supply Me with bread and a roof that I may carry on My work, whatever the roof and the bread may be, I will always give My preference to the humble. The great ones already have so many joys. The poor have but their honest conscience, a faithful love, children and the joy of being listened to by those who are above them. I will always be bent over the poor, the afflicted, and sinners. I thank you for your good intention. But leave Me to this place of peace and prayer. Go, and may God inspire you with what is good.»

Jesus leaves the disciple and goes into the olive-grove, and the vision ends.


Notes

  1. dit en : Qo 1, 1-2 ; 12, 8.13.
  2. cités, par exemple en : Jg 9, 54 ; 1 S 31, 4-5 ; 2 S 17, 23 ; 1 R 16, 18 ; 2 M 14, 41-46.
  3. Nous avons tout en nous : le bien et le mal. Nous portons tout en nous. Ces affirmations sont exactes quand elles s’appliquent à la condition humaine en général. Néanmoins, Maria Valtorta les a corrigées, sur une copie dactylographiée, d’une manière qui semble plus adaptée à la double nature humaine et divine de celui qui parle : Autour de nous, nous avons tout : le bien et le mal. Nous pouvons tout accueillir en nous.

Notes

  1. he said, in Ecclesiastes 1:1-2; 12:8.13.