The Writings of Maria Valtorta

76. A Yutta chez le berger Isaac. Sarah et ses enfants.

76. At Juttah with the shepherd Isaac.

76.1

Je vois une fraîche vallée où grondent les eaux d’un petit torrent d’argent qui coule vers le sud en bondissant et en écumant ; il fait jaillir sa riante fraîcheur sur les petits pâturages de ses rives, mais on dirait que son humidité remonte aussi sur les pentes tant elles sont vertes : c’est de l’émeraude aux teintes variées qui se diffuse du sol à travers buissons et arbustes du sous-bois, jusqu’à la cime de grands arbres, parmi lesquels on voit de nombreux noyers. Cette forêt est entrecoupée de clairières qui sont de verts plateaux d’herbe grasse, des pâtu­rages sains où les troupeaux refont leurs forces.

Jésus descend avec ses disciples et les trois bergers vers le torrent. Patiemment, il s’arrête quand il faut attendre une brebis attardée ou l’un des bergers qui doit courir après un agneau qui a perdu son chemin. C’est tout à fait le Bon Berger, maintenant. Il s’est muni lui aussi d’une longue branche pour écarter les tiges des ronces, des aubépines et des clématites qui surgissent de tous côtés et cherchent à s’agriffer aux vêtements. Cela complète sa physionomie pastorale.

« Tu vois, Yutta est là-haut. Nous allons passer le torrent. Il y a un gué utilisable en été sans aller jusqu’au pont. Il aurait été plus court de venir par Hébron, mais tu ne l’as pas voulu.

– Non, nous irons à Hébron plus tard. La priorité va toujours à ceux qui souffrent.

76.2

Les morts ne souffrent plus, quand ce sont des justes. Or Samuel était un juste. Ensuite, pour les morts qui ont besoin de prières, il n’est pas nécessaire d’être auprès de leurs ossements pour les réciter.

Les ossements ? Qu’est-ce ? La preuve de la puissance de Dieu qui a tiré l’homme de la poussière. Pas autre chose. L’animal lui-même a des os. Un squelette moins parfait que celui de l’homme, pour tout animal. Seul l’homme, le roi de la création, a la position droite du roi qui domine ses sujets, avec un visage qui regarde en face et en haut, sans avoir besoin de se tordre le cou. En haut, là où se trouve la demeure du Père. Mais ce sont toujours des ossements, de la poussière qui retourne à la poussière. La Bonté éternelle a décidé de la reconstruire au Jour éternel pour donner aux bienheureux une joie encore plus vive. Pensez-y : non seulement les âmes seront réunies et s’aimeront comme sur la terre et beaucoup plus, mais ils seront heureux de se revoir sous l’aspect qu’ils eurent sur la terre : les chers bébés aux cheveux bouclés comme l’étaient ceux des tiens, Elie, les pères et les mères aux cœurs et aux visages resplendissants d’amour comme les vôtres, Lévi et Joseph. Et même toi, Joseph, tu pourras enfin con­naître ces vi­sages dont tu as la nostalgie. Plus d’orphelins, plus de veufs, parmi les justes, là haut…

Les suffrages pour les morts, on peut les offrir partout. C’est la prière d’une âme pour une âme qui nous était unie, à l’Esprit parfait qui est Dieu et qui est partout. O sainte liberté de tout ce qui est spirituel ! Pas de distances, pas d’exils, pas de prisons, pas de tombeaux… Rien qui divise et enchaîne à une impuissance pénible ce qui est en dehors et au-dessus des liens charnels. Vous allez, avec ce qu’il y a de meilleur en vous, vers vos bien-aimés. Eux vous rejoignent avec ce qu’ils ont de meilleur. Et tout, dans ces effusions d’esprits qui s’aiment, évolue autour du Feu éternel de Dieu, Esprit absolument parfait, Créateur de tout ce qui fut, est et sera, Amour qui vous aime et vous apprend à aimer…

76.3

Mais nous voici arrivés au gué, je crois. Je vois une rangée de pierres qui affleurent sur le peu d’eau qu’il y a au fond.

– Oui, c’est celui-là, Maître. En temps de crue, c’est une cascade grondante, mais à cette époque elle ne forme plus que sept ruisselets qui rient en passant dans les intervalles des six grosses pierres du gué. »

En fait, six grosses pierres à peu près carrées sont posées à une bonne main l’une de l’autre au fond du torrent et l’eau, qui formait d’abord un unique ruban brillant, se sépare en sept petits rubans puis, dans sa course riante, elle se hâte de se réunir au delà du gué en une fraîcheur unique qui s’éloigne au galop, tout en bavardant avec le gravier du fond.

Les bergers surveillent le passage des brebis qui, en partie, passent sur les pierres, et en partie préfèrent descendre dans l’eau, qui n’a pas plus d’une main de profondeur et boire cette onde de diamant qui écume et pétille.

Jésus passe sur les pierres, et derrière lui les disciples. Ils reprennent leur marche sur l’autre rive.

76.4

« Tu m’as dit que tu veux faire savoir à Isaac que tu es ici, mais sans entrer dans le village ?

– Oui, c’est ce que je veux.

– Alors, ce serait bien de se séparer. Moi, j’irai le trouver. Lévi et Joseph resteront avec le troupeau et avec vous. Je monte à partir d’ici, ce sera plus rapide. »

Et Elie se met à gravir la pente vers un groupe de maisons toutes blanches qui resplendissent au soleil, tout là-haut. J’ai l’impression de le suivre. Le voilà aux premières maisons. Il prend un sentier entre les maisons et les jardins. Il fait quelques dizaines de mètres, puis tourne sur un chemin plus large d’où il entre sur une place.

Je n’ai pas dit que tout cela se passait aux premières heures de la matinée. Je le précise maintenant pour expliquer que le marché se tient encore sur la place. Ménagères et vendeurs parlent à voix haute sous les arbres qui donnent de l’ombre à la place.

Elie va, sans hésiter, jusqu’au point où la place se continue par une route, une route assez belle. C’est peut-être la plus belle du village. Au coin, il y a une masure, ou mieux une pièce, dont la porte est ouverte. Presque sur le seuil se trouve un pauvre lit avec un infirme squelettique qui demande lamentablement une obole aux passants.

Elie entre en trombe.

« Isaac… c’est moi.

– Toi ? Je ne t’attendais pas. Tu es venu à la dernière lune.

– Isaac… Isaac… Sais-tu pourquoi je suis venu ?

– Je l’ignore… tu es ému… qu’est-ce qui arrive ?

– J’ai vu Jésus de Nazareth ! C’est un homme, maintenant, un rabbi. Il est venu me chercher… et il veut nous voir. Oh ! Isaac, tu te trouves mal ? »

En fait, Isaac s’est laissé aller comme s’il mourait. Mais il se ressaisit :

« Non. C’est la nouvelle… Où est-il ? Comment est-il ? Ah, si je pouvais le voir !

– Il est en bas, dans la vallée. Il m’envoie te dire ceci, exactement ceci : “ Viens, Isaac, car je veux te voir et te bénir. ” Je vais appeler quelqu’un qui m’aide à te descendre.

– C’est ce qu’il a dit ?

– Oui. Mais que fais-tu ?

– J’y vais. »

Isaac repousse ses couvertures, remue ses jambes inertes, les descend du grabat, les appuie au sol. Il se lève, encore un peu incertain et titubant. Tout cela en un clin d’œil, sous les yeux écarquillés d’Elie qui finit par comprendre et crie… Une bonne femme s’amène, curieuse. Elle voit l’infirme, debout, qui, n’ayant rien d’autre, se drape dans une des couvertures. Elle s’enfuit en criant comme une poule effrayée.

« Allons… partons d’ici pour faire plus vite et échapper à la foule… Vite, Elie. »

Ils sortent en courant par la porte du jardin de derrière et repoussent la fermeture de branches sèches. Une fois dehors, ils filent par un sentier misérable, puis descendent une ruelle au milieu des jardins et de là à travers les prés et les bosquets jusqu’au torrent.

76.5

« Voilà Jésus, dit Elie en le montrant du doigt. Ce grand et bel homme blond, vêtu de blanc avec un manteau rouge… »

Isaac court à travers le troupeau qui broute et avec un cri de triomphe, de joie, d’adoration, se jette aux pieds de Jésus.

« Relève-toi, Isaac. Je suis venu t’apporter paix et bénédiction. Lève-toi, que je voie ton visage. »

Mais Isaac ne peut se lever. C’est trop d’émotions à la fois et il reste sur le sol, des larmes de bonheur dans les yeux.

« Tu es venu tout de suite. Tu ne t’es pas demandé si tu le pouvais…

– Tu m’as demandé de venir… alors je suis venu.

– Il n’a même pas fermé sa porte ni ramassé ses oboles, Maître.

– Peu importe, les anges veilleront sur sa demeure. Es-tu content, Isaac ?

– Oh ! Seigneur !

– Appelle-moi : Maître.

– Oui, Seigneur, mon Maître. Même sans être guéri, j’aurais été bien heureux de te voir. Comment ai-je pu trouver tant de grâce près de toi ?

– En raison de ta foi et de ta patience, Isaac. Je sais combien tu as souffert !

– Ce n’est rien, rien, plus rien ! Je t’ai trouvé ! Tu es en vie ! Tu es ici ! Cela, c’est tout… Le reste, tout le reste appartient au passé. Mais, Seigneur et Maître, maintenant, tu ne t’en vas plus, n’est-ce pas ?

– Isaac, j’ai tout Israël à évangéliser. Je pars… Mais, si je ne puis rester, tu peux toujours me servir et me suivre.

76.6

Veux-tu être mon disciple, Isaac ?

– Oh ! Mais je ne serai pas bon !

– Tu sauras confesser que je suis ? Le confesser en dépit des mépris et des menaces ? Et dire que c’est moi qui t’ai appelé et que tu es venu ?

– Même si tu ne le voulais pas, j’annoncerais tout cela. En cela, je te désobéirais, Maître. Pardonne-moi si je le reconnais. »

Jésus sourit.

« Alors, tu vois que tu es bon pour être disciple ?

– Ah ! S’il ne s’agit que de faire cela ! Je croyais que ce serait plus difficile. Qu’il faudrait aller à l’école des rabbis pour te servir, toi, le Rabbi des rabbis… et aller à l’école si vieux !… »

En fait, l’homme a au moins cinquante ans.

« L’école, tu l’as déjà suivie, Isaac.

– Moi ? Non.

– Si, toi. N’as-tu pas continué à croire et à aimer, à respecter et bénir Dieu et ton prochain, à ne pas être envieux, à ne pas désirer ce qui appartient à autrui et même ce que tu avais possédé mais que tu n’avais plus, à ne dire que la vérité même si cela te portait tort, à ne pas commettre l’adultère avec Satan en faisant des péchés ? N’as-tu pas fait tout cela, au cours de ces trente années de malheurs ?

– Si, Maître.

– Tu vois, l’école, tu l’as déjà faite. Continue ainsi et ajoute la révélation de mon existence dans le monde. Il n’y a rien d’autre à faire.

– Je t’ai déjà prêché, Seigneur Jésus. Aux enfants qui venaient, quand je suis arrivé dans ce village, boiteux, mendiant mon pain et faisant encore quelques travaux de tonte ou de traite et puis, lorsque le mal s’est aggravé au-dessous de la taille, quand ils venaient autour de mon lit. Je parlais de toi aux enfants de ce temps-là, comme aussi aux enfants de maintenant, leurs fils… Les enfants sont bons et croient toujours. Je leur parlais du temps de ta naissance… des anges… de l’étoile et des mages… et de ta Mère… Ah ! Dis-moi, elle est vivante ?

– Elle est vivante et te salue. Elle parlait toujours de vous.

– Ah ! Si je pouvais la voir !

– Tu la verras. Tu viendras dans ma maison, un jour. Marie te saluera en t’appelant : mon ami.

– Marie… Oui. Son nom, dans ma bouche est doux comme le miel.

76.7

Il y a une femme à Yutta – oui, c’est maintenant une femme – qui vient d’avoir son quatrième enfant. C’était autrefois une fillette, une de mes petites amies. Elle a donné comme noms à ses enfants : Marie et Joseph aux deux premiers et, n’osant appeler le troisième Jésus, elle l’a nommé Emmanuel, nom de bénédiction pour elle-même, sa maison et Israël. Et elle cherche quel nom donner au quatrième, né depuis six jours. Ah, quand elle saura que je suis guéri ! Et que tu es ici ! Elle est bonne comme le pain, Sarah, et Joachim son époux l’est aussi. Et leurs parents ? C’est grâce à eux que je suis vivant. Ils m’ont toujours abrité et aidé.

– Allons chez eux leur demander abri pour les heures de soleil et leur apporter la bénédiction pour leur charité.

– Par là, Maître. Ce sera plus commode pour le troupeau et pour échapper aux gens, qui sont certainement excités. La vieille qui m’a vu me dresser debout a certainement parlé. »

76.8

Ils suivent le torrent, le quittent plus au sud pour prendre un sentier assez raide qui monte en suivant un éperon de la montagne fait comme la proue d’un navire. Le torrent se trouve maintenant dans la direction opposée à la montée et coule dans le fond entre deux rangées de montagnes qui se coupent en formant une belle vallée accidentée.

Je reconnais l’endroit… Il est impossible de confondre, c’est celui de la vision de Jésus et des enfants[1] que j’ai eue le printemps dernier. Le muret habituel en pierres sèches délimite la propriété qui coupe la vallée. Voici les prés, avec les pommiers, les figuiers, les noyers, voici la maison blanche sur un fond de verdure, avec son aile en saillie qui protège l’escalier, qui fait office de por­tique et d’abri, voici le petit dôme tout en haut, voici le potager avec le puits, la tonnelle et les parterres…

De grands bruits de voix s’élèvent de la maison. Isaac s’a­vance. Il entre et demande à grands cris :

« Marie, Joseph, Emmanuel, où êtes-vous ? Venez voir Jésus. »

Les trois petits accourent : une fillette de cinq ans environ et deux garçons de quatre et deux ans, le dernier au pas encore incertain. Ils restent bouche bée en présence du… ressuscité. Puis la fillette s’écrie :

« Isaac ! Maman ! Isaac est ici ! Judith a bien vu ! »

D’une pièce où l’on mène grand bruit sort une femme, la mère, robuste, brune, grande, celle de la vision lointaine, toute belle dans ses vêtements de fête : son habit de lin blanc ressemble à une riche chemise qui descend avec des plis jusqu’aux chevilles, serrée à ses flancs plutôt forts par un châle à rayures multicolores qui modèle des hanches puissantes, en retombant avec des franges à la hauteur des genoux par derrière, et qui reste ouvert par-devant après s’être croisé à la hauteur de la ceinture sous une boucle de filigrane. Un voile léger avec des branches de roses de couleur sur un fond ivoire est fixé sur ses tresses noires comme un petit turban et puis descend de la nuque, avec des ondulations et des plis sur les épaules et la poitrine. Une couronne de petites médailles reliées par une chaîne la fixe sur la tête. Elle porte des boucles d’oreilles aux lourds anneaux. Sa tunique est tenue serrée par un collier d’argent qui passe par les œillets du vêtement. Aux bras, des lourds bracelets d’argent.

« Isaac ! Mais comment ? Judith… je croyais que le soleil l’avait rendue folle… Tu marches ! Mais que s’est-il passé ?

– Le Sauveur, Sarah ! C’est lui ! Il est venu !

– Qui ? Jésus de Nazareth ? Où est-il ?

– Là, derrière le noyer ! Il demande si tu le reçois !

– Joachim ! Mère ! Venez tous ! C’est le Messie ! »

Femmes, hommes, garçons, bébés sortent en poussant des cris… mais quand ils voient Jésus, grand et majestueux, ils sont intimidés et restent comme pétrifiés.

« La paix à cette maison et à vous tous. La paix et la bénédiction de Dieu. »

Souriant, Jésus marche lentement vers le groupe.

« Mes amis, voulez-vous donner asile au voyageur ? » et il sourit plus encore.

Son sourire triomphe des craintes. L’époux a le courage de parler :

« Entre, Messie. Nous t’avons aimé sans te connaître. Nous t’aimerons d’autant plus après avoir fait ta connaissance. La maison est en fête pour trois choses aujourd’hui : pour toi, pour Isaac et pour la circoncision de mon troisième garçon. Bénis-le, Maître. Femme, apporte le bébé ! Entre, Seigneur. »

76.9

Ils entrent dans une pièce préparée pour la fête. Tables et mets, tapis et branchages partout.

Sarah revient avec un beau nouveau-né entre les bras. Elle le présente à Jésus.

« Dieu soit avec lui, toujours. Quel nom porte-t-il ?

– Aucun. Celle-ci, c’est Marie, celui-là Joseph, cet autre Emmanuel, pour le dernier, il… n’a pas encore de nom… »

Jésus fixe le couple et sourit :

« Cherchez un nom, s’il doit être circoncis aujourd’hui… »

Les époux se regardent, le regardent, ouvrent la bouche, la referment sans mot dire. Tous sont attentifs.

Jésus insiste :

« L’histoire d’Israël compte tant de grands noms, de doux noms, des noms bénits. Les plus doux, les plus bénits sont déjà donnés, mais peut-être y en a-t-il encore quelque autre. »

Les deux époux s’écrient ensemble :

« Le tien, Seigneur ! » mais l’épouse ajoute :

« Mais il est trop saint… »

Jésus sourit et demande :

« Quand aura lieu la circoncision ?

– Nous attendons l’opérateur.

– J’assisterai à la cérémonie. En attendant, je vous remercie pour mon Isaac. Désormais, il n’aura plus besoin des bons. Mais les bons ont encore besoin de Dieu. Vous avez appelé le troisième : “ Dieu avec nous ”. Mais vous avez Dieu depuis que vous avez fait preuve de charité à l’égard de mon serviteur. Soyez bénis. Sur terre et au Ciel on se souviendra de votre acte.

– Isaac s’en va, maintenant ? Il nous quitte ?

– Vous en souffrez ? Mais il lui faut servir son Maître. Il reviendra pourtant, tout comme moi. Vous, pendant ce temps, vous parlerez du Messie… Il y a tant à dire pour convaincre le monde !

76.10

Mais voici celui qu’on attend. »

Un personnage solennel entre, avec un serviteur. Saluts et inclinations.

« Où est le bébé ? demande-t-il avec hauteur.

– Il est ici. Mais salue le Messie. Il est chez nous.

– Le Messie ?… Celui qui a guéri Isaac ? Je sais, mais… nous en parlerons après. Je suis très pressé… Le bébé et son nom. »

Les personnes présentes sont mortifiées des façons de l’homme. Mais Jésus sourit comme si les impolitesses ne s’adressaient pas à lui. Il prend le petit, touche de ses beaux doigts le petit front, comme pour le consacrer et dit : « Son nom est Yésaï » puis il le rend à son père, qui passe dans une pièce voisine avec l’homme hautain et d’autres. Jésus reste là où il est jusqu’au retour de l’enfant qui pousse des cris désespérés.

« Donne-moi, le bébé, femme. Il ne pleurera plus » pro­pose-t-il pour réconforter la mère angoissée.

Le bébé, sur les genoux de Jésus, se tait effectivement.

Jésus forme un groupe autour de lui, avec tous les petits autour de lui, et aussi les bergers et les disciples. On entend au dehors les bêlements des brebis qu’Elie a enfermées dans un enclos, et, dans la maison, le bruit de la fête. On apporte à Jésus et aux siens des friandises et des boissons, mais Jésus les distribue aux petits.

« Tu ne bois pas, Maître ? Tu n’acceptes rien ? C’est de bon cœur.

– Je le sais, Joachim, et je les accepte de tout cœur. Mais laisse-moi faire plaisir aux petits. C’est ma joie…

– Ne t’occupe pas de cet homme, Maître.

– Non, Isaac. Je prie pour qu’il voie la lumière. Jean, emmène les deux petits voir les brebis.

76.11

Quant à toi, Marie, viens plus près et dis-moi : Qui suis-je ?

– Tu es Jésus, le fils de Marie de Nazareth, né à Bethléem. Isaac t’a vu et m’a donné le nom de ta Mère pour que je sois bonne.

– Pour l’imiter, tu dois être bonne comme l’ange de Dieu, plus pure qu’un lys éclos au sommet de la montagne, pieuse comme le lévite le plus saint doit l’être. Seras-tu cela ?

– Oui, Jésus.

– Dis : Maître ou Seigneur, mon enfant.

– Laisse-la m’appeler par mon nom, Judas. Ce n’est qu’en passant sur des lèvres innocentes qu’il ne perd pas le son qu’il a sur les lèvres de ma Mère. Tous, au cours des siècles, diront ce nom, les uns par intérêt, d’autres pour des raisons différentes et beaucoup pour blasphémer. Seuls les innocents, sans calcul et sans haine, le diront avec un amour égal à celui de cette petite et de ma Mère. Les pécheurs aussi m’appelleront comme cela, mais par besoin de pitié. Ma Mère et les enfants ! Pourquoi m’appelles-tu Jésus ? dit-il, en caressant la fillette.

– Parce que je t’aime bien… comme mon père, ma maman et mes petits frères » dit-elle en embrassant les genoux de Jésus, et elle rit en levant son visage.

Jésus se penche pour lui donner un baiser, et c’est ainsi que tout prend fin.

76.1

A fresh valley resounding with the water of a silvery little torrent flowing foamy southwards among the rocks. The gay freshness of the water spreads out on the little pastures on the banks, but its moisture seems to climb up the very green slopes of the hills. It is a beautiful, varied, emerald green, that from the soil through the bushes and shrubs of the brushwood reaches up to the top of the tall trees of the wood. Many of them are walnut trees. The wood is spotted with many green open spaces, covered with thick grass, which are good, healthy pastures for herds.

Jesus is going down towards the torrent with His disciples and the three shepherds. He stops patiently to wait for a sheep that has been left behind or when one of the shepherds has to run after a lamb that has gone astray. He is the Good Shepherd now. He has provided Himself with a long branch to push aside blackberry, hawthorn and clematis branches, which stick out in all directions, and catch garments. And the stick completes His pastoral figure.

«See? Juttah is up there. We will cross the torrent, there is a ford, which is very useful in summer, without having to use the bridge. It would have been quicker to come via Hebron. But You did not want that.»

76.2

«No. We will go to Hebron later. We must always go first to those who suffer. The dead do not suffer any longer when they have been just people. And Samuel was a just man. And if the dead need our prayers, it is not necessary to be near their bones to pray for them.

Bones? What are they? A proof of the power of God Who made man with dust. But nothing else. Also animals have bones. But the skeletons of all animals are not so perfect as a man’s skeleton. Only man, the king of creation, has an upright position, as a king over his subjects, and his face looks forwards and upwards without having to twist his neck; man looks upwards, towards the Abode of the Father. But they are still bones. Dust that will return to dust. The eternal Bounty has decided to assemble them again on the eternal Day to give even a greater joy to the blessed souls. Just imagine: not only will the souls be reunited and will love one another as and even more than they did on the earth, but they will rejoice also seeing one another with the same features they had on the earth: dear curly-haired children, like yours, Elias, fathers and mothers with loving hearts and faces like yours Levi and Joseph. Indeed, in your case Joseph, it will be the day when at last you will see the faces for which you feel nostalgia. There are no more orphans, no widows among the just, up there…

Prayers for the dead can be said anywhere. It is the prayer of a soul for the soul of a relative to the Perfect Spirit, Who is God, Who is everywhere. Oh! holy freedom of what is spiritual! There are no distances, no exile, no prisons, no tombs… There is nothing that can divide or restrict in painful impotence what is outside and above the chains of the flesh. You will go, with your better part, towards your beloved ones. And they will come to you with their better part. And the whole effusion of loving souls will rotate around the Eternal Fulcrum, around God: the Most Perfect Spirit, the Creator of everything that was, is and will be, Love that loves you and teaches you how to love…

76.3

But here we are at the ford. I can see a row of stones emerging from the shallow water.»

«Yes, Master, it is that one there. At the time of floods it is a roaring waterfall, now there are seven streamlets flowing placidly between the six large stones of the ford.»

In fact, six large stones, cut quite squarely, are laid across the torrent, at about a foot from each other and the water, which before them is like a large sparkling ribbon, is divided into seven minor ones, rushing happily to join together again beyond the ford, forming one only fresh stream which flows, babbling among the stones.

The shepherds watch the sheep crossing, some walk on the stones, some prefer crossing in the stream, only a foot deep, and they drink the pure gurgling water.

Jesus crosses the stones followed by His disciples. They resume walking on the other bank.

76.4

«You told me that You want to inform Isaac that You are here, but You do not want to go into the village?»

«Yes, that is what I want.»

«Well, we had better part. I will go to him, Levi and Joseph will stay with the herd and with You. I’ll go up here. It will be quicker.» And Elias starts climbing up the mountain side, towards the white houses which are so bright up there in the sunshine.

I seem to be following him. He is now at the first houses. He goes along a tiny path between houses and kitchen gardens. He walks thus for about ten metres. He then turns into a wider road and then enters the square. I forgot to mention that this is happening in the early morning hours. I am saying so now because the market is still on in the square and housewives and vendors are shouting under the shady trees of the square.

Elias goes resolutely to the point where the square ends and quite an attractive street starts. Perhaps the nicest in the village. At the corner there is a little house, or rather, a room with its door wide open. Almost on the threshold there is a little bed, on which an emaciated sick man is lying, asking all passers-by for alms, in a plaintive voice.

Elias dashes in. «Isaac… it’s me.»

«You? I was not expecting you. You were here last month.»

«Isaac… Isaac… Do you know why I have come?»

«No, I don’t… You are excited. What’s happening?»

«I have seen Jesus of Nazareth, He is a man, now, a rabbi. He came looking for me… and He wants to see us. Oh! Isaac! Are you not well?»

Isaac, in fact, has fallen back as if he were dying. But he comes round: «No. The news… Where is He? What is He like? Oh! If I could see Him!»

«He is down in the valley. He sent me tell to you exactly this: “Come, Isaac, because I want to see you and bless you”. I’ll call someone now to help me and I’ll take you down.»

«Is that what He said?»

«Yes, it is. But what are you doing?»

«I’m going.»

Isaac throws away the blankets, he moves his paralysed legs, he throws them off the straw mattress, he puts his feet on the floor, he stands up, still somewhat hesitating, and shaky. It all happens in an instant, under Elias’ wide open eyes… who at last understands and begins to shout… A little woman looks in curiously. She sees the sick man stand up and cover himself with one of the blankets, since he has nothing else, and run away, shouting like a mad man.

«Let us go… this way, it will be quicker and we will not meet the crowd… Quick, Elias.»

They run through a little door of a kitchen garden in the back, they push the gate, made of dry branches, and once outside, they run along a narrow dirty path, then down a little road along kitchen gardens and finally through meadows and thickets, right down to the torrent.

76.5

«There is Jesus, over there» says Elias, pointing at Him. «The tall, handsome one, with fair hair, with a white tunic and red mantle…»

Isaac runs, he cuts through the grazing sheep, and with a cry of triumph, joy and adoration he prostrates himself at Jesus’ feet.

«Stand up, Isaac. I have come. To bring you peace and blessings. Stand up, that I may see your face.»

But Isaac cannot stand up. Too much excitement at once and he remains prostrated, with his face on the ground, crying! happily.

«You came at once. You did not worry whether you could…»

«You told me to come… and I came.»

«He did not even close the door or pick up the alms, Master.»

«It does not matter. The angels will watch his house. Are you happy, Isaac?»

«Oh! My Lord!»

«Call Me Master.»

«Yes, my Lord, my Master. Even if you had not healed me, I would have been happy to see You. How could I find so much grace with You?»

«Because of your faith and patience, Isaac. I know how much you suffered…»

«Nothing! nothing! It does not matter! I have found You. You are alive. You are here. That’s what matters. The rest, all the rest is over. But, my Lord and my Master, You are not going away anymore, is that right?»

«Isaac, I have the whole of Israel to evangelise. I am going…

But if I cannot stay, you can always serve and follow Me.

76.6

Do you want to be My disciple, Isaac?»

«Oh! But I am not capable!»

«Can you avow Who I am? Avow it against jeers and threats? And tell people that I called you and you came?»

«Even if You did not want, I would avow all that. I would disobey You in that, Master. Forgive me for saying so.»

Jesus smiles. «You can see then that you are capable of becoming a disciple!»

«Oh! If that’s all one has to do! I thought it was more difficult, that we had to go to school with the rabbis to learn how to serve You, the Rabbi of rabbis… and to go to school at my age…» The man in fact must be at least fifty years old.

«You have done your schooling already, Isaac.»

«Me? No.»

«Yes, you have. Have you not continued to believe and love, to respect and bless God and your neighbour, not to be envious, not to wish what belongs to other people, and even what was your own and you no longer possessed, to speak only the truth, even if it should be harmful to you, not to associate with Satan committing sins? Have you not done all these things, in the last thirty years of misfortunes?»

«Yes, Master.»

«So you see, you have done your schooling. Go on doing so and reveal, in addition, to the world, that I am in the world. There is nothing else to be done.»

«I have already preached You, Lord Jesus. I preached You to the children, who used to come, when I arrived lame in this village, begging for bread and doing some work, such as shearing and dairy work, and the children used to come round my bed, when I got worse and I was paralysed from my waist downwards. I spoke of You to the children of many years ago, and to the children of present times, who are the sons of the previous ones… Children are good and they always believe… I told them of Your birth… of the angels… of the Star and the Wise Men… and of Your Mother… Oh! Tell me! Is She alive?»

«She is alive and She sends you Her regards. She always spoke of you all.»

«Oh! If I could see Her!»

«You will see Her. You will come to My house one day. Mary will greet you saying: “My friend”.»

«Mary… yes, when you utter that name it is like filling your mouth with honey…

76.7

There is a woman in Juttah, she is a woman now, she had her fourth child not long ago, but once she was a little girl, one of my little friends… and she called her children: Mary and Joseph the first two, and as she dared not call the third one Jesus, she called him Emmanuel, as a good omen for herself, her home and Israel. And she is now thinking of the name to be given to her fourth child, born six days ago. Oh! When she hears that I am healed! And that You are here! Sarah is as good as home made bread, and her husband Joachim is also so good. And their relatives? I owe them my life. They have always helped and sheltered me.»

«Let us go and ask them for hospitality during the hottest hours of the day and to bless them for their charity.»

«This way, Master. It is easier for the sheep and we will avoid the people, who are most certainly excited. The old woman, who saw me getting up, will have certainly told them.»

76.8

They follow the torrent, then further south they depart from it, and take to a steep path, following a prominence of the mountain shaped like the prow of a ship. Now the torrent flows in the opposite direction to that of those who are climbing. The water runs along a beautiful uneven valley formed by the intersection of two ranges of mountains. I recognise the place. It is unmistakable. It is the scene of the vision of Jesus and the children[1], which I saw last spring. The usual little dry-stone wall marks the boundaries of the estate, which declines towards the valley. I see the meadow with apple-trees, fig-trees, walnut-trees, then the white house surrounded by green lawns, with the protruding wing which protects the staircase and forms a porch and loggia. And there is the little dome on the highest part, the kitchen garden with the well, the pergola and the flower beds…

One can hear a lot of shouting from the house. Isaac walks in front of them all. He goes in. He calls at the top of his voice: «Mary, Joseph, Emmanuel! Where are you? Come to Jesus.»

Three little ones run: a girl about five years old, and two little boys, about four and two years of age, the latter still somewhat uncertain when walking. They are dumbfounded when they see the… revived man. Then the little girl shouts: «Isaac! Mummy! Isaac is here! Judith was right.»

A woman comes out of a room where there is a lot of noisy shouting: the buxom, brown, tall, lovely mother of the past vision, most beautiful in her best dress: a snow-white linen dress, like a rich chemise falling in puckers down to her ankles, tied at her well-shaped waist by a multicoloured striped shawl, that covers her wonderful hips dropping in fringes down to her knees at the back, while at the front it is tied under the philigree buckle and its ends are hanging loose. A light veil patterned with rose branches on a beige background is pinned to her black plaits, like a tiny turban, and falls onto her neck in flowing folds and then onto her shoulders and breasts. It is held tight on her head by a small crown of medals tied together by a little chain. Heavy rings hang from her ears, and her tunic is held close to her neck by a silver necklace which passes through eyelets of her dress. She wears heavy silver bracelets on her arms.

«Isaac! What’s this? Judith… I thought she had gone mad… But you are walking! What happened?»

«The Saviour! Oh! Sarah! He is here! He has come!»

«Who? Jesus of Nazareth? Where is He?»

«Over there! Behind the walnut-tree, and He wishes to know if you will receive Him!»

«Joachim! Mother! Come here, all of you! The Messiah is here!»

«Women, men, boys, little ones run out shouting and yelling… but when they see Jesus, tall and stately, they lose heart and become petrified.

«Peace to this house and to you all. The peace and blessing of God.» Jesus walks slowly, smiling, towards the group. «My friends: will you give hospitality to the Wayfarer?» and He smiles even more.

His smile overcomes all fears. The husband takes heart: «Come in, Messiah. We have loved You before meeting You. We will love You more after meeting You. The house is celebrating today for three reasons: for You, for Isaac and for the circumcision of my third son. Bless him, Master. Woman, bring the baby! Come in, my Lord.»

76.9

They go into a room decorated for the feast. There are tables with foodstuffs, carpets and branches everywhere.

Sarah comes back with a lovely new-born baby in her arms. She presents him to Jesus.

«May God be always with him. What is his name?»

«No name yet. This is Mary, this is Joseph, this is Emmanuel… but this one has no name yet…»

Jesus looks at the parents, who are close to each other, He smiles: «Find a name, if he is to be circumcised today…»

They look at each other, they look at Him, they open their mouths and close them again without saying anything. Everyone is paying attention.

Jesus insists: «The history of Israel has so many great, sweet, blessed names. The sweetest and most blessed ones have already been given. But perhaps there are still some left.»

The parents cry out together: «Yours, Lord!» and the mother adds: «But it is too holy…»

Jesus smiles and asks: «When will he be circumcised?»

«We are waiting for the circumciser.»

«I will be present at the ceremony. And in the meantime I wish to thank you for what you have done for My Isaac. He no longer needs the help of good people. But good people still need God. You called your third son: God be with us. But you had God with you ever since you were charitable to My servant. May you be blessed. Your charity will be remembered in Heaven and on the earth.»

«Is Isaac going away now? Is he leaving us?»

«Is that upsetting you? But he must serve his Master. But he will come, and so will I. In the meantime, you will speak of the Messiah… There is so much to be said to convince the world!

76.10

But here is the person you are expecting.»

A pompous individual comes in with a servant. There are greetings and low bows. «Where is the child?» he asks with haughtiness.

«He is here. But greet the Messiah. He is here.»

«The Messiah! The one who healed Isaac? I heard about it. But… We will talk about it after. I am in a great hurry. The child and his name.»

The people present are mortified by the man’s manners. But Jesus smiles as if the impoliteness was not addressed to Him. He takes the baby, He touches his little forehead with His beautiful fingers, as if He wanted to consecrate him and says: «His name is Jesai» and He hands him back to his father, who goes into another room with the haughty man and other people. Jesus remains where He was until they come back with the child, who is screaming desperately.

«Woman, give Me the child. He will not cry any longer» He says to comfort the distressed mother. In fact, the child, once he is laid on Jesus’ knees, is silent.

Jesus forms a group of His own, with the little ones around Him, and also the shepherds and disciples. The sheep that Elias has put in an enclosure are bleating outside. There is the noise of a party in the house. They bring sweets and drinks to Jesus. But Jesus hands them out to the little ones.

«Are You not drinking, Master? Will You not have anything. We are offering it warmly.»

«I know, Joachim, and I accept wholeheartedly. But let Me make the little ones happy first. They are My joy…»

«Pay no attention to that man, Master.»

«No, Isaac. I will pray that he may see the Light. John, take the two little boys to see the sheep.

76.11

And you, Mary, come closer to Me and tell Me: Who am I?»

«You are Jesus, the Son of Mary of Nazareth, born in Bethlehem. Isaac saw You and he gave me the name of Your Mother, that I may be good.»

«To imitate Her, you must be as good as an angel of God, purer than a lily that blooms on top of a mountain, as pious as the holiest Levite. Will you be like that?»

«Yes, Jesus, I will.»

«Say: Master or Lord, little girl.»

«Let her call Me with My name, Judas. Only when it is uttered by innocent lips, it does not lose the sound that it has on My Mother’s lips. Everybody, throughout future centuries, will mention that name, some because of an interest or other, some to curse it. Only innocent people, without any interest and any hatred, will pronounce it with the same love as this little girl and My Mother. Also sinners will invoke Me, because they need mercy. But My Mother and the little ones! Why do you call Me Jesus?» He asks, caressing the little girl.

«Because I love You… as I love my father, mother and my little brothers» she says, embracing Jesus’ knees, and smiling with her head turned upwards.

And Jesus bends down and kisses her… and it all ends in this way.


Notes

  1. la vision de Jésus et des enfants : Ecrite le 7 février 1944, elle sera placée dans le chapitre 396. Elle était restée exclue des deux premières éditions de l’œuvre.

Notes

  1. the vision of Jesus and the children, written on February 7th 1944, included in chapter 396.