Os Escritos de Maria Valtorta

187. De Tarichée à Jérusalem pour la Pâque.

187. Indo a Jerusalém pela Páscoa.

187.1

Jésus congédie les barques en disant :

« Je ne reviendrai pas. »

Puis, suivi des apôtres à travers la région qui, de la rive opposée déjà, paraissait fertile, il se dirige vers une montagne qui se dresse en direction du sud sud-ouest.

La traversée de cette région belle, mais sauvage, n’enthousiasme guère les apôtres : le chemin est couvert de joncs qui s’accrochent aux pieds ; de roseaux qui font pleuvoir sur la tête une pluie de rosée retenue par les couperets des feuilles ; de broussins qui frappent le visage de la masse dure de leurs fruits séchés ; de saules pleureurs effilochés dont les branches retombent de tous côtés en vous chatouillant ; de plaques d’herbes traîtresses qui semblent pousser sur un terrain solide et qui au contraire cachent des flaques d’eau où le pied s’enfonce, car ce ne sont que des enchevêtrements de queues-de-renard et de vesces qui ont poussé sur des flaques d’eau et sont si serrées qu’elles cachent l’élément qui leur a donné naissance. Les apôtres marchent en silence, ne se parlant que du regard.

J’indique ici la configuration du lieu[1].

Jésus, de son côté, paraît merveilleusement heureux au milieu de cette verdure aux mille couleurs, de toutes ces fleurs qui rampent, qui se tiennent droites, qui s’agrippent pour monter, qui tendent de jolis festons parsemés de légers liserons d’un rose mauve très léger, qui forment un délicat tapis bleu sous l’effet des milliers de corolles des myosotis des marais qui ouvrent la coupe parfaite de leur corolle blanche, rosée ou bleue au milieu des larges feuilles plates des nénuphars. Jésus admire les panaches des roseaux de marais, soyeux et emperlés de rosée, et il se penche avec ravissement pour observer la délicatesse des queues-de-renard qui couvrent l’eau d’un voile émeraude. Jésus tombe en extase devant les nids que les oiseaux construisent en de joyeuses allées et venues agrémentées de trilles, voletant, s’empressant allègrement, le bec rempli de brins de paille, de duvet pris aux roseaux, de flocons de laine arrachés aux haies qui les avaient elles-mêmes arrachés aux troupeaux en migration… Il semble le plus heureux sur terre. Où est le monde, avec ses méchancetés, sa fausseté, ses douleurs, ses embûches ? Le monde est au-delà de cette oasis de verdure fraîche et fleurie, où tout sent bon, resplendit, rit, chante. C’est ici la terre créée par le Père et que l’homme n’a pas profanée, et l’on peut y oublier l’homme.

187.2

Il veut faire partager son bonheur aux autres, mais il ne trouve pas d’accueil favorable. Les cœurs sont fatigués et exaspérés par tant d’irritation. Ils la reportent sur les choses et même sur le Maître en un mutisme qui ressemble à l’immobilité de l’air avant un orage. Seuls son cousin Jacques, Simon le Zélote et Jean s’intéressent à ce qui intéresse Jésus. Les autres sont tout simplement… absents, pour ne pas dire hostiles. Ils gardent le silence entre eux, peut-être pour ne pas bougonner, mais intérieurement ils doivent s’échauffer, et même bouillir.

C’est justement une plus vive exclamation admirative devant le joyau vivant d’un pigeon qui vient en volant apporter à sa compagne un petit poisson argenté, qui les fait parler.

Jésus dit :

« Mais peut-il y avoir rien de plus délicat ? »

Pierre répond :

« De plus délicat, peut-être pas… mais, je t’assure que la barque, c’est plus pratique. Ici, il y a aussi de l’eau, mais c’est une vraie pataugeoire…

– Moi, je préférerais le chemin des caravanes à ce… jardin, s’il te plaît de l’appeler ainsi, et je suis tout à fait d’accord avec Simon, approuve Judas.

– Le chemin des caravanes, c’est vous qui ne l’avez pas voulu, répond Jésus.

– Eh, bien sûr… Mais moi, je n’aurais pas cédé aux Géraséniens. J’aurais quitté cet endroit, mais j’aurais continué ma route au-delà du fleuve en continuant par Gadara, Pella et toujours en descendant » grommelle Barthélemy.

Son grand ami Philippe termine :

« Les routes appartiennent à tout le monde, enfin, et nous pouvions y passer, nous aussi.

– Mes amis, mes amis ! Je suis tellement affligé, j’ai une telle nausée… N’augmentez pas ma peine par vos mesquineries ! Laissez-moi chercher un peu de réconfort auprès de ce qui ne connaît pas la haine… »

Ce reproche, par sa douce tristesse, touche les apôtres.

« Tu as raison, Maître. Nous sommes indignes de toi. Pardonne notre sottise. Tu es capable de voir ce qui est beau parce que tu es saint et que tu regardes avec les yeux du cœur. Nous qui sommes de pauvres êtres de chair, nous n’écoutons que cette chair… Mais ne t’en soucie pas. Tu peux être sûr que, même si nous étions dans un paradis, sans toi ce serait triste. Mais avec toi… ah ! C’est toujours beau pour le cœur. Ce sont les membres qui s’y refusent, murmurent-ils à plusieurs.

187.3

– Nous allons bientôt sortir d’ici et nous allons trouver un terrain plus praticable, même s’il est moins frais, promet Jésus.

– Où allons-nous précisément ? demande Pierre.

– Apporter la Pâque aux gens qui souffrent. Je voulais le faire depuis un certain temps. Je ne l’ai pas pu. Je l’aurais fait à notre retour en Galilée. Maintenant qu’on nous force à suivre des routes que nous n’aurions pas choisies, je vais bénir les pauvres amis de Jonas.

– Mais nous allons perdre du temps ! La Pâque est proche ! Il y a toujours des retards pour diverses raisons. »

Un autre chœur de lamentations s’élève vers le ciel. Je ne sais comment Jésus peut avoir tant de patience… Il dit, sans faire de reproches à personne :

« Je vous en prie, ne me créez pas d’obstacles ! Comprenez mon besoin d’aimer et d’être aimé. Je n’ai que ce réconfort sur la terre : aimer et faire la volonté de Dieu.

– Et nous y allons d’ici ? N’était-ce pas plus beau d’y aller par Nazareth ?

– Si je vous l’avais proposé, vous vous seriez rebellés. Personne ne me croira dans ces parages… et je le fais pour vous… qui avez peur.

– Peur ? Ah non ! Nous sommes prêts à combattre pour toi !

– Priez le Seigneur de ne pas vous mettre à l’épreuve. Je vous sais bagarreurs, rancuniers, avec la manie de vous en prendre à ceux qui m’attaquent, de mortifier le prochain. Tout cela, je le sais. Mais j’ignore si vous êtes courageux. Pour moi, je serais passé, même seul, par la route ordinaire, et rien ne me serait arrivé, car ce n’est pas mon heure. Mais j’ai pitié de vous, j’obéis à ma Mère et enfin – oui, même cela – je ne veux pas blesser le pharisien Simon. Je ne blesserai pas les pharisiens. Mais eux me blesseront.

– Et, d’ici, par où passe-t-on ? Je ne connais pas cette région, dit Thomas.

– Nous rejoignons le mont Thabor, nous le longeons en partie et, en passant près d’En-Dor, nous allons à Naïm. De là, dans la plaine d’Esdrelon. Ne craignez rien !… Doras, fils de Doras et Yokhanan sont déjà à Jérusalem.

187.4

– Oh, ce sera beau ! On dit que du sommet, à un certain endroit, on voit la grande mer, celle de Rome. Cela me fait tellement plaisir ! Tu nous emmènes la voir ? »

Jean prie Jésus, son beau visage d’enfant tourné vers lui.

« Pourquoi est-ce que cela te fait tellement plaisir de la voir ? lui demande Jésus avec une caresse.

– Je ne sais pas… parce qu’elle est grande et qu’on n’en voit pas la fin… Elle me fait penser à Dieu… Quand nous sommes allés sur le mont Liban, j’ai vu la mer pour la première fois parce que je n’avais jamais été ailleurs que le long du Jourdain ou sur notre petite mer… et j’en ai pleuré d’émotion. Tant de bleu azur ! Tellement d’eau ! Et qui ne déborde jamais !… Quelle chose merveilleuse ! Et les astres qui sur la mer dessinent des routes lumineuses… Ah, ne riez pas de moi ! Je regardais la voie dorée du soleil jusqu’à en être ébloui, la voie argentée de la lune jusqu’à n’avoir plus dans les yeux que son éclatante blancheur, et je les voyais se perdre dans le lointain. Ces voies me parlaient. Elles me disaient : “ Dieu est dans ce lointain infini et ce sont les voies de feu et de pureté qu’une âme doit suivre pour aller à Dieu. Viens. Plonge-toi dans l’infini, en ramant sur ces deux voies, et tu trouveras l’Infini. ”

– Tu es poète, Jean, dit Jude, admiratif.

– Je ne sais pas si c’est de la poésie. Je sais que cela m’enflamme le cœur.

– Mais tu as vu la mer aussi à Césarée et à Ptolémaïs, et de bien près. Nous étions sur la rive ! Je ne vois pas la nécessité de faire tant de chemin pour voir une autre étendue de mer. Au fond… nous sommes nés sur l’eau…, souligne Jacques, fils de Zébédée.

– Et nous y sommes même maintenant, malheureusement ! » s’exclame Pierre, qui, à cause d’un moment de distraction pour écouter Jean, n’a pas vu une flaque traîtresse et s’y est enfoncé copieusement… On rit, et Pierre le premier.

Mais Jean répond :

« C’est vrai, mais vu d’en haut c’est plus beau. On voit plus large et plus loin. On pense plus haut et plus vaste… On désire… on songe… »

Et, vraiment, Jean rêve déjà… Il regarde devant lui, sourit à son rêve… On dirait une rose thé, humide d’une très fine rosée, tant sa peau lisse et claire de jeune blond prend un velouté carné couvert d’une légère sueur qui le rend encore plus semblable à un pétale de rose.

« Que désires-tu ? A quoi rêves-tu ? » demande doucement Jésus à son préféré.

On dirait un père qui interroge tendrement son enfant chéri qui parle dans un doux sommeil. C’est vraiment à l’âme de Jean que Jésus s’adresse, tant sa question se fait douce pour ne pas déchirer ce rêve plein d’amour.

« Je désire parcourir cette mer infinie… vers d’autres terres qui sont au-delà… Je désire y aller pour parler de toi… Je rêve, je rêve d’un voyage à Rome, en Grèce, vers des lieux ténébreux pour y apporter la lumière… pour que ceux qui vivent dans les ténèbres prennent contact avec toi et vivent en communion avec toi, la Lumière du monde… Je rêve d’un monde meilleur… de le rendre meilleur en te faisant connaître, c’est-à-dire par la connaissance de l’Amour qui crée la bonté, qui rend pur, héroïque, un monde où l’on s’aime en ton nom et qui élève ton nom, la foi en toi, ta doctrine par-dessus la haine, par-dessus le péché, la chair, le vice de l’esprit, par-dessus l’or, par-dessus toute chose… Je rêve de parcourir avec mes frères que voici la mer de Dieu, sur des chemins de lumière pour te porter, toi… comme autrefois ta Mère t’a porté du Ciel à nous… Je rêve… je rêve d’être le petit enfant qui, ne connaissant rien d’autre que l’amour, reste serein, même devant les tourments… et chante pour réconforter les adultes qui réfléchissent trop, et qui va de l’avant… à la rencontre de la mort avec un sourire… à la rencontre de la gloire avec l’humilité de celui qui ne sait pas ce qu’il fait, mais sait seulement qu’il va vers toi, l’Amour… »

Les apôtres ont retenu leur respiration durant cette confession de foi de Jean en extase… Arrêtés là où ils étaient, ils regardent le plus jeune d’entre eux parler, les paupières baissées sur ses yeux, comme un voile jeté sur l’ardeur qui s’élève de son cœur. Ils regardent Jésus transfiguré sous l’effet de la joie de se retrouver si complètement dans son disciple…

Quand Jean se tait, tout en restant un peu incliné – cela rappelle la grâce de l’humble Marie à l’Annonciation de Nazareth –, Jésus lui donne un baiser sur le front en disant :

« Nous irons voir la mer pour te faire rêver encore à l’avenir de mon Royaume dans le monde.

187.5

– Seigneur… tu as dit que nous allons ensuite à En-Dor. Alors, fais-moi plaisir à moi aussi… pour me faire passer l’amertume du jugement de cet enfant…, dit Judas.

– Oh ! Tu y penses encore ? demande Jésus.

– Toujours. Je me sens diminué à tes yeux et à ceux de mes compagnons. Je réfléchis à ce que vous pouvez penser…

– Comme tu te tortures le cerveau pour rien ! Pour moi, je ne pensais même plus à cette bagatelle, et il en était sûrement de même pour les autres. C’est toi qui nous le rappelles… Tu es un enfant habitué uniquement aux caresses, et la parole d’un enfant t’est apparue comme la condamnation d’un juge. Or ce n’est pas cette parole que tu dois craindre, mais plutôt ta conduite et le jugement de Dieu. Mais pour te persuader que tu m’es aussi cher qu’avant, comme toujours, je te dis que je vais te faire ce plaisir. Que veux-tu voir à En-Dor ? C’est un pauvre endroit au milieu des rochers…

– Je te le dirai. Accepte de m’y conduire.

– D’accord. Mais attention à ne pas en souffrir par la suite…

– Si, pour lui, voir la mer ne peut le faire souffrir, voir En-Dor ne peut me nuire.

– Voir ?… Non, mais ce qui peut te faire du mal, c’est le désir de ce que tu cherches à voir. Mais nous irons là-bas. »

Ils reprennent la route en direction du mont Thabor dont la masse apparaît toujours plus proche alors que le sol perd son aspect marécageux, devient solide, et la végétation se fait plus clairsemée et laisse place à des plantes plus hautes ou à des buissons d’aubé­pines et de ronces dont les frondaisons nouvelles et les fleurs précoces sont tout épanouies.

187.1

Jesus se despede das barcas, dizendo: “Não voltarei atrás” e, acompanhado pelos seus, através da região que parecia muito fértil, vista da margem oposta, dirige-se para um monte, que aparece na direção sudoeste.

Os apóstolos vão indo em silêncio, falando um com o outro, somente com os olhos, pouco entusiasmados com o caminho pelo meio dessa região bonita, mas selvagem, cheia de carriços que se agarram aos pés, de caniços que fazem chover sobre as cabeças uma chuvinha do orvalho que ficou retido pelas fendas por entre suas folhas; de caroços de frutas secas, que lhes batem no rosto; de salgueiros frágeis que batem por toda parte nos corpos dos viandantes, fazendo-lhescócegas; de traidoras passagens no terreno, onde há ervas que parecem ter nascido em um solo sólido, mas, ao invés disso, escondem poças d’água nas quais os pés afundam, pois elas não são mais que uns aglomerados de rabos-de-raposa e de outras amarantáceas, nascidas em pequenos charcos e tão cerradas, que escondem o elemento em que nasceram.

Jesus, do lugar em que está, parece alegrar-se com todo aquele verde de mil tons, com todas aquelas flores, pelas quais eles passam roçando, ou que estão erguidas e se agarram às outras para subir, que soltam delicados festões cobertos de graciosos convólvulos de uma cor rosa-malva tênue ou formam um tapete azul muito bonito para as milhares de corolas de miosótis palustres, que abrem seus cálices perfeitos em corolas brancas, róseas ou azuis, por entre as largas folhas chatas dos nenúfares. Jesus admira os penachos dos caniços do brejo, sedosos e cor de pérola e se inclina alegre para observar a delicadeza dos rabos-de-raposa, que formam um véu de esmeralda sobre as águas. Jesus para, extasiado, diante dos ninhos que os pequenos pássaros constróem, com um ir e vir feliz, acompanhado de trilos, de pulos, de um cansaço contente, dos flocos de lã arrancada às sebes que, por sua vez, as tinham arrancado dos rebanhos, que por ali passaram… Ele parece a pessoa mais feliz que possa haver. Onde está o mundo com as suas maldades, falsidades, dores e insídias? O mundo está do lado de lá deste oásis verde e florido, onde tudo é perfumado, tudo brilha, tudo ri e canta. Aqui está a terra criada pelo Pai e não profanada pelo homem, e aqui pode-se até esquecer o homem.

187.2

Ele quer repartir sua felicidade com os outros. Mas não encontra um terreno propício. Os corações estão cansados e exacerbados, cheios de tanta má vontade que a querem revirar sobre as coisas e até sobre o Mestre, com um mutismo fechado, semelhante àquele ar parado, que precede um temporal. Somente o primo Tiago, o Zelote e João se interessam pelo que interessa a Jesus. Pois os outros não são mais do que… uns ausentes, para não dizer hostis. Talvez, para não murmurar, fazem silêncio entre si. Mas, por dentro, cada um deve estar falando, até demais.

Uma mais viva exclamação de admiração, diante da jóia viva que é um pequeno pombo do mato, que vem voando e trazendo para a companheira um peixinho cor de prata, é justo aquilo que os faz abrir as bocas.

Jesus diz:

– Mas, poderá haver coisa mais gentil?

Pedro responde:

– Talvez mais gentil não… mas eu Te garanto que mais cômoda é a barca. Aqui estamos também na umidade e, em compensação, não temos comodidade…

– Eu preferiria ir pela estrada caravaneira, a ir… por este jardim, se é que Te agrada chamá-lo assim, e estou completamente de acordo com Simão –diz Iscariotes.

– A estrada caravaneira, vós não a quisestes –responde Jesus.

– É certo. Mas eu não teria entregado os pontos aos gerasenos. Eu teria ido embora de lá, mas teria continuado do outro lado do rio, indo por Gadara, por Pela, e por ali abaixo, sempre para baixo –resmunga Bartolomeu.

E o seu grande amigo Filipe termina:

– As estradas, afinal, são de todos, e por elas poderíamos caminhar nós também.

– Amigos, amigos! Eu estou tão aflito, estou tão enojado… Não aumenteis meus sofrimentos com as vossas mesquinharias! Deixai-me procurar um pouco de consolo nas coisas que não sabem odiar…

A censura, doce em sua tristeza, toca os apóstolos.

– Tens razão, Mestre. Nós somos indignos de Ti. Perdoa a nossa estultice. Tu és capaz de ver a beleza, porque és santo e olhas com os olhos do coração. Nós, carniça, sentimos somente esta carniça… Mas, não repares. Podes crer que, ainda que estivéssemos em um paraíso, sem Ti estaríamos tristes. Mas, contigo… oh, é sempre mais belo para o coração. Somente os nossos membros é que se recusam

–murmuram muitos.

187.3

– Daqui a pouco, sairemos daqui e encontraremos um chão mais cômodo, ainda que menos fresco –promete Jesus.

– Aonde iremos, precisamente? –pergunta Pedro.

– Levar a Páscoa aos que sofrem. Há tempo que o queria fazer. Mas não pude. Eu o teria feito, ao voltar da Galileia. Agora, que me obrigam a andar por caminhos não escolhidos por nós, Eu vou abençoar os pobres amigos de Jonas.

– Mas assim vamos perder tempo! A Páscoa já está perto! Sempre nos atrasamos por diversas causas.

E um outro coro de lamentações se levanta até o céu. Não sei como Jesus pode ter tanta paciência… E, sem censurar a ninguém, Ele diz:

– Eu vos peço. Não me crieis obstáculos! Compreendei minha necessidade de amar e de ser amado. Só tenho este conforto na terra: o amor e fazer a vontade de Deus.

– E vamos por aqui? Não seria melhor irmos para Nazaré?

– Se Eu vos tivesse proposto isso, vós vos teríeis revoltado. Ninguém pensará que estou por estes lugares, e faço-o por vós que… tendes medo.

– Medo? Ah! Isso, não. Estamos prontos até a combater por Ti.

– Pedi ao Senhor que não vos faça passar por uma prova. Eu sei que sois rixentos, invejosos, tendes o desejo de ofender a quem Me ofende, de mortificar o próximo. Tudo isso Eu sei. Mas que sejais corajosos, isso não sei. Por Mim, Eu teria caminhado até sozinho e pelos caminhos comuns, e nada me teria acontecido, porque ainda não é a hora. Mas tenho piedade de vós. E tenho obediência para com minha mãe e também isto: não quero causar desgosto ao fariseu Simão. E não lho causarei. Mas eles causarão desgosto a Mim.

– E daqui para onde iremos? Eu não tenho prática nestes lugares

–diz Tomé.

– Chegaremos ao Tabor, iremos ao lado dele por um trecho e, passando perto de Endor, iremos a Naim, e de lá iremos pela planície de Esdrelon. Não tenhais medo!… Doras, o filho de Doras e Jocanã já estão em Jerusalém.

187.4

– Oh! Como deve ser bonito! Dizem que do cume, do ponto mais alto, se pode avistar o Grande Mar, o de Roma. Isso me agrada muito! Vais levar-nos a vê-lo?

João faz a pergunta, com o seu rosto de menino bom levantado para Jesus.

– Por que é que te agrada tanto vê-lo? –pergunta Jesus, acariciando-o.

– Não sei. Porque é grande, e não se vê o seu fim… Ele me faz pensar em Deus… Quando estivemos no Líbano, eu vi o mar pela primeira vez, porque nunca tinha estado a não ser ao longo do Jordão ou então em nosso pequeno mar… e chorei de emoção. Que azul! Quanta água! E sua água não extravasa nunca!… Que coisa maravilhosa! E os astros, que fazem caminhos de luz sobre o mar… Oh! Não riais de mim! Fiquei olhando o caminho de ouro do Sol até ficar ofuscado, o caminho de prata da Lua até não ter mais nos olhos senão aquele candor fixo, e via como eles se iam dissipando e sumindo ao longe, muito longe. E aqueles dois caminhos falavam comigo. Eles me diziam: “É Deus que está naquelas lonjuras sem fim, e estes são os caminhos de fogo e de pureza que uma alma deve seguir, a fim de ir para Deus. Vem. Mergulha no infinito, remando por estes dois caminhos e encontrarás o Infinito.”

– És um poeta, João –diz admirado Tadeu.

– Não sei se isto é poesia. Só sei que acende o coração.

– Mas tu já viste o mar também em Cesareia e Ptolomaida, e bem de perto. Nós estávamos à beira dele. Não vejo necessidade de fazer uma viagem tão grande para ir ver outra água do mar. Afinal, nós nascemos na água… –observa Tiago de Zebedeu.

– E nela estamos ainda agora, infelizmente! –exclama Pedro que, tendo-se distraído por uns instantes, para ficar ouvindo João, não viu uma poça traiçoeira, e nela tomou um verdadeiro banho…

Todos se riem, a começar pelo próprio Pedro.

Mas João responde:

– É verdade. Mas, visto lá de cima, ele é mais belo. Podemos ver mais e mais longe. Ficamos pensando com mais profundidade e amplitude… Ficamos desejando, sonhando…

E, em verdade, João já está sonhando… Olha para a frente e sorri ao seu sonho. Parece uma rosa cor de carne, coberta por um orvalho miudinho, a tal ponto sua pele lisa e clara de jovem louro se torna da cor de um veludo purpurino e se cobre de um leve suor, que a torna ainda mais parecida com uma pétala de rosa.

– Que queres? Com que estás sonhando? –pergunta Jesus, em voz baixa, ao seu predileto, e parece um pai que interroga docemente um querido filhinho, que lhe está contando um doce sonho seu. Fala exatamente à alma de João, Jesus, tão doce no interrogar, para não estragar o sonho do seu amoroso discípulo.

– Eu quero andar por aquele mar infinito… ir a outras terras que estão para lá dele… Eu quero ir para falar de Ti… Estou sonhando… sonhando em ir até Roma, até a Grécia, até os lugares escuros, para levar-lhes a luz… de modo que os que vivem nas trevas, venham a ter contato contigo e vivam em comunhão contigo, ó Luz do mundo… Sonho um mundo melhor… para fazê-lo melhor por meio do conhecimento de Ti, isto é, por meio do conhecimento do Amor, que torne bons, puros, que torne heróico um mundo que se possa amar em teu Nome e — acima do pecado, da carne, do vício da mente, acima do ouro, acima de todas as coisas, — exalte o teu Nome, a tua Fé, a tua Doutrina… sonho de estar eu com estes meus irmãos, indo pelo mar de Deus, Te levando por estradas de luz… como, há tempo, Tua mãe te trouxe dos Céus para nós… Sonho… sonho que sou um menino que, não conhecendo nada mais que o amor, permanece sereno, até quando vai de encontro aos tormentos… e canta para dar coragem aos adultos, que ficam pensando demais, e vai adiante… ao encontro da morte, com um sorriso… ao encontro da glória, com a humildade de quem não sabe bem o que está fazendo e que só sabe ir até Ti, Amor.

Os apóstolos ficaram com a respiração parada, durante a extática confissão de João… Firmes no lugar em que estavam, olham para o mais jovem, que está falando com os olhos velados pelas pálpebras, como por um véu lançado sobre o ardor que sobe do coração e olham para Jesus, que se transfigura na alegria de reencontrar-se tão completo no seu discípulo…

Quando João se cala, ficando um pouco inclinado, — e faz-nos lembrar a graça da Anunciação da Humilde Virgem em Nazaré — Jesus o beija na fronte, dizendo:

– Iremos ver o mar, para fazer-te sonhar ainda com a vinda do meu Reino ao mundo.

187.5

– Senhor… depois disseste que vamos para Endor. Contenta, então, também a mim… para que passe a minha amargura pelo julgamento daquele menino… –diz Iscariotes.

– Oh! Ainda pensas naquilo? –pergunta Jesus.

– Sempre. Eu me senti diminuído aos teus olhos e aos dos companheiros. Fico pensando em que estareis pensando…

– Como esquentas a cabeça por nada! Eu nem me lembrava mais daquela inépcia, e certamente os outros também não. E tu no-lo vens recordar. És um menino acostumado às caricias e a palavra duma criança pareceu a teus olhos a condenação dum juiz. Mas não é esta a palavra que deves temer, e sim as tuas ações e o juízo de Deus. Mas, a fim de persuadir-te que continuas a ser-me caro como antes e como sempre, Eu te digo que te irei contentar. Que queres ir ver em Endor? É um pobre lugar colocado entre penhascos…

– Leva-me até lá, e eu te direi.

– Está bem. Mas toma cuidado, para não sofreres depois por isso…

– Se para este não pode ser um sofrimento ir ver o mar, a mim não pode fazer mal ir ver Endor.

– Ver?… Não. Mas é o desejo daquilo que se procura ver, ao ver, é que pode fazer mal. Mas iremos lá…

E retomam a estrada, dirigindo-se para o Tabor, cujo vulto já vai aparecendo cada vez mais perto, enquanto o seu solo se vai despojando daquela sua aparência palustre e se tornando sólido e de vegetação mais rara, deixando lugar para outras árvores mais altas, ou moitas de clematites e de cardos, que estão rindo com suas folhas novas e suas flores precoces.


Notes

  1. la configuration du lieu est reproduite comme Maria Val­torta l’a dessinée sur la dernière page du cahier manuscrit. De gauche à droite, les noms des villes bordant le lac sont : Tarichée, Tibériade, Magdala, Capharnaüm, Bethsaïde, Guerguesa, Hippos. Au sud de Hippos, après le torrent, il est indiqué « lieu du débarquement » et Gamla dans l’arrière-pays. Entre ces derniers se trouvent des petits points, expliqués en bas de page de la manière suivante : « L’endroit en pointillé représente les bois de chênes. » Au nord se trouve Chorazeïn.