Os Escritos de Maria Valtorta

287. De Ramoth à Gérasa, avec la caravane du marchand.

287. De Ramot a Gerasa

287.1

Dans la lumière un peu crue d’un matin quelque peu venteux, apparaît dans toute son originale beauté le caractère singulier de ce village posé sur une plate-forme rocheuse qui se dresse au milieu d’une couronne de sommets plus ou moins élevés. On dirait un grand plateau de granit sur lequel sont posés des maisons, des maisonnettes, des ponts, des fontaines, qui se trouvent là comme pour divertir un enfant géant.

Les maisons paraissent taillées dans la roche calcaire qui forme la matière de base de cette région[1].

Construites de blocs superposés, sans mortier ou à peine équarris, elles ressemblent à un jeu de cubes fabriqué par quelque grand gamin ingénieux.

Tout autour de ce hameau, on contemple sa campagne boisée et fertile, avec des cultures variées qui, vues d’en haut, font comme un tapis où l’on distingue des carrés, des trapèzes, des triangles, les uns de terre brune que l’on vient de piocher, d’autres de couleur vert émeraude à cause de l’herbe qu’a fait repousser la pluie d’automne, d’autres rougies par les dernières feuilles des vignes et des vergers, d’autres vert-gris avec les peupliers et les saules, d’autres d’un vert émaillé avec les chênes et les caroubiers, ou vert bronze avec les cyprès et les conifères. C’est très très beau !

Des routes s’en vont comme à partir d’un nœud de rubans, du village à la plaine lointaine, ou bien vers des montagnes encore plus hautes et s’enfoncent sous des bois, ou bien séparent d’un trait gris les prés verdoyants et les terres ocre brun des labours.

Il y a aussi un riant cours d’eau argenté au-delà du village en remontant vers la source ; du côté opposé, il devient couleur d’azur teinté de jade dans les descentes vers les vallées entre gorges et pentes ; il apparaît et disparaît, capricieux, de plus en plus fort et plus bleuté à mesure qu’il grossit en ne permettant plus aux roseaux du fond et aux herbes qui ont poussé dans son lit à la saison sèche de le teinter de vert. Maintenant il reflète le ciel, après avoir enseveli les tiges sous une épaisseur d’eau déjà profonde.

Le ciel est d’un azur irréel : une écaille précieuse d’un émail bleu foncé, sans la moindre fêlure dans sa masse merveilleuse.

287.2

La caravane se remet en route, avec les femmes encore à cheval car, dit le marchand, la route est fatigante au-delà du village et il faut faire vite pour arriver à Gérasa avant la nuit. Emmitouflés, dispos après le repos, ils avancent rapidement sur la route qui monte au milieu de superbes fourrés côtoyant les pentes plus élevées d’une montagne solitaire qui se dresse comme un bloc énorme au-dessus des autres monts en contrebas. C’est un véritable géant tel qu’on en rencontre aux endroits les plus élevés de notre Apennin.

« Galaad » indique du doigt le marchand resté près de Jésus, qui conduit toujours par la bride le mulet de la Vierge. Et il a­joute :

« Après cela, la route est meilleure. Es-tu déjà venu ici ?

– Jamais. Je voulais y venir au printemps, mais à Galgala j’ai été repoussé.

– Te repousser ? Quelle erreur ! »

Jésus le regarde et se tait.

Le marchand a pris en selle Marziam, qui peinait vraiment sur ses jambes courtes pour suivre le pas rapide des montures. Et Pierre le sait, qu’il est rapide ! Il avance, s’efforçant péniblement de suivre, imité par les autres, mais il est toujours distancé par la caravane. Il transpire, mais il est content car il entend rire Marziam, il voit la Vierge reposée et le Seigneur heureux. Il parle en haletant avec Matthieu et son frère André qui restent en queue comme lui et il les fait rire en leur disant que s’il avait des ailes à la place des jambes, il serait comblé en cette matinée. Il s’est débarrassé de tout fardeau comme les autres, en attachant les sacs aux selles des femmes, mais la route est vraiment malaisée sur les pierres que la rosée rend glissantes. Les deux Jacques, Jean et Jude sont plus braves et suivent de près les mulets des femmes. Simon le Zélote parle avec Jean d’En-Dor. Timon et Hermastée sont occupés eux aussi à conduire les mulets.

287.3

Finalement, le plus difficile est franchi et un tableau tout différent s’offre à la vue étonnée. La vallée du Jourdain a définitivement disparu. Maintenant l’œil découvre à l’orient un haut plateau d’une étendue imposante, sur laquelle seulement des rides de collines arrivent à peine à s’élever pour interrompre la monotonie du paysage. Je n’aurais jamais pensé qu’il y avait en Palestine quelque chose de semblable. On dirait que la tempête rocheuse des montagnes c’est apaisée et pétrifiée en une énorme vague restée suspendue entre le niveau du fond et le ciel, avec, comme unique souvenir de sa furie première, ces petites lignes de collines, écume des crêtes solidifiées çà et là alors que l’eau de la vague s’est étendue en une surface plane d’une merveilleuse magnificence. On arrive à cette région de paix lumineuse par un dernier défilé, sauvage comme l’est l’abîme entre deux lames qui se heurtent, les deux dernières lames d’une tempête. Au fond, un nouveau torrent court en écumant vers l’ouest. Il arrive de l’est dans un parcours tourmenté, rageur, à travers roches et cascades, contrastant ainsi avec la paix lointaine de l’énorme plateau.

« Maintenant la route va être bonne. Si tu le permets, je vais ordonner une halte, dit le marchand.

– Je me laisse conduire par toi, homme. Tu le sais. »

Ils descendent tous et se dispersent sur la pente afin de chercher du bois pour cuire le déjeuner, de l’eau pour les pieds fatigués, pour les gorges assoiffées. Les bêtes, que l’on a déchargées de leurs fardeaux, broutent l’herbe touffue ou descendent s’abreuver aux eaux limpides du torrent. Une odeur de résine et de viande rôtie se dégage des petits feux allumés pour cuire les agneaux.

Les apôtres ont préparé un feu et y cuisent des poissons salés, lavés au préalable dans l’eau fraîche du torrent. Mais le marchand les voit, vient leur apporter un petit agneau ou un chevreau, et les force à l’accepter. Et Pierre se met en devoir de le rôtir après l’avoir farci de plantes aromatiques.

Le repas est vite préparé et vite consommé.

287.4

Et, sous le soleil à pic de midi, ils reprennent leur marche sur une route meilleure qui longe le torrent en direction du nord-est, dans une région d’une fertilité merveilleuse et bien cultivée, riche en troupeaux de brebis et de porcs qui s’enfuient en grognant devant la caravane.

« Cette ville entourée de murs, Seigneur, c’est Gérasa. Une ville de grand avenir. Elle est en train de se développer et je ne crois pas me tromper en disant qu’elle rivalisera vite avec Joppé et Ascalon, avec Tyr et beaucoup d’autres villes pour la beauté, le commerce et la richesse. Les romains en voient toute l’importance sur cette route qui va de la mer Rouge, et par conséquent de l’Egypte, au Pont-Euxin par Damas. Ils aident les géraséniens à bâtir… Ils ont bon œil et bon flair. Pour le moment, elle a seulement de nombreux commerces, mais plus tard !… Ah ! Elle sera belle et riche ! Une petite Rome avec des temples et des piscines, des cirques et des thermes. Moi, je n’y avais que des com­merces. Mais j’ai déjà acquis beaucoup de terrain pour y installer des magasins, pour les revendre cher après les avoir achetés bon marché, peut-être pour construire une vraie maison de riche et venir m’y établir dans ma vieillesse quand Baldassar, Nabor, Félix et Sidmia pourront respectivement tenir et diriger les magasins de Sinope, Tyr, Joppé et Alexandrie à l’embouchure du Nil. Pendant ce temps, les trois autres garçons grandiront et je leur donnerai les magasins de Gérasa, d’Ascalon, de Jérusalem peut-être. Et les filles, riches et belles, seront recherchées et feront de beaux mariages et me donneront beaucoup de petits-enfants… »

Le marchand rêve les yeux ouverts à un avenir doré.

287.5

Jésus demande calmement :

« Et après ? »

Le marchand se secoue, le regarde d’un air perplexe et répond :

« Et après ? Ce sera tout. Après viendra la mort… C’est triste, mais c’est comme ça.

– Et tu abandonneras toute activité ? Tous tes magasins ? Toutes tes affections ?

– Mais, Seigneur ! Moi, je ne le voudrais pas ! Mais comme je suis né, je dois aussi mourir. Et je devrai tout quitter. »

Il pousse un soupir si profond que son souffle suffirait à pousser en avant la caravane…

« Mais qui te dit qu’à la mort on quitte tout ?

– Qui ? Mais les faits ! Quand on est mort… il n’y a plus rien. Plus de mains, plus d’yeux, plus d’oreilles…

– Tu n’es pas seulement mains, yeux et oreilles.

– Je suis un homme. Je le sais. J’ai d’autres choses. Mais tout finit avec la mort. C’est comme le coucher du soleil. Son coucher le fait disparaître…

– Mais l’aurore le recrée ou plutôt le ramène de nouveau. Tu es un homme, tu l’as dit. Tu n’es pas un animal comme celui que tu montes. Lui, une fois mort, est réellement fini. Toi, non. Tu as ton âme. Tu ne le sais pas ? Tu ne sais même plus cela ? »

Le marchand entend ce triste reproche, triste et doux, et il baisse la tête en murmurant :

« Cela, je le sais encore…

– Et alors ? Tu ne sais pas que l’âme survit ?

– Je le sais.

– Et alors ? Tu ne sais pas qu’elle a toujours une activité dans la vie de l’au-delà ? Sainte, si elle est sainte. Mauvaise, si elle est mauvaise. Elle a des sentiments. Ah ! Comme elle en a ! D’amour, si elle est sainte. De haine, si elle est damnée. De la haine pour qui ? Pour les causes de sa damnation. Dans ton cas, les activités, les magasins, les affections uniquement humaines. D’amour, pour qui ? Pour les mêmes choses. Et que de bénédictions sur les enfants et sur les activités des enfants peut apporter une âme qui est dans la paix du Seigneur ! »

L’homme est pensif. Il dit ensuite :

« Il est tard. Je suis vieux désormais. »

Et il arrête son mulet. Jésus sourit et répond :

« Moi, je ne te force pas. Je te conseille. »

Et il se retourne pour regarder les apôtres qui, pendant l’arrêt avant d’entrer dans la ville, aident les femmes à descendre et prennent leurs sacs.

287.6

La caravane repart et ne tarde pas à entrer, par la porte que gardent deux tours, dans la ville affairée.

Le marchand revient vers Jésus :

« Veux-tu encore rester avec moi ?

– Si tu ne me renvoies pas, pourquoi ne devrais-je pas le vouloir ?

– A cause de ce que je t’ai dit. Saint comme tu l’es, je dois t’inspirer du dégoût.

– Oh non ! Je suis venu pour ceux qui sont comme toi. Je vous aime parce que c’est vous qui en avez le plus besoin. Tu ne me connais pas encore. Mais je suis l’Amour qui passe en mendiant l’amour.

– Alors, tu ne me hais pas ?

– Je t’aime. »

Un éclair traverse le fond des yeux de l’homme. Mais il dit avec un sourire :

« Alors nous allons rester ensemble. Je vais m’arrêter trois jours à Gérasa pour affaires. J’y laisse les mulets pour les chameaux. J’ai la correspondance des caravanes dans les endroits de plus long parcours et j’ai un serviteur pour s’occuper des bêtes que je laisse à cet endroit. Et toi, que vas-tu faire ?

– J’évangéliserai pendant le sabbat. Je t’aurais quitté si tu ne t’étais pas arrêté car le sabbat est sacré pour le Seigneur. »

L’homme plisse le front, réfléchit et approuve comme à regret :

« …Oui… C’est vrai. Il est sacré pour le Dieu d’Israël. Il est sacré. Il est sacré. »

Il regarde Jésus…

« Je te le consacrerai, si tu permets.

– A Dieu. Pas à son Serviteur.

– A Dieu et à toi, en t’écoutant. Je vais faire mes affaires aujourd’hui et demain matin. Ensuite, je t’écouterai. Viens-tu maintenant à l’hôtellerie ?

– Forcément. J’ai les femmes, et ici je suis inconnu.

– Voici mon auberge. C’est la mienne parce c’est là que sont mes écuries d’une année à l’autre. Mais j’ai de vastes pièces pour les marchandises. Si tu es d’avis…

– Que Dieu t’en récompense. Allons. »

287.1

Na luz ainda um pouco fraca desta manhã um tanto ventosa, a singularidade deste povoado apoiado sobre uma plataforma rochosa, erguida entre uma coroa de picos, uns mais altos, outros mais baixos do que ele, aparece em toda a sua beleza característica. Parece uma grande bandeja de granito, tendo sobre si apoiadas casas, casinhas, pontes, fontes, para o divertimento de um menino gigante.

As casas parecem ter sido entalhadas na rocha calcária, que constitui a matéria básica desta região[1]. Esquadradas em blocos superpostos, mas sem nenhum revestimento de reboco, outros nem mesmo trabalhados, até parecem mesmo as casinhas de um presépio construído com cubos por alguma criança engenhosa.

E, ao redor de todo este pequeno povoado, pode-se ver a sua fértil campina cheia de árvores, com culturas variadas, as quais, vistas do alto, parecem um tapete feito de quadrados, de trapézios, de triângulos, outros amorenados pela cor da terra recentemente capinada, outros ainda verdes como esmeraldas, por causa da erva que já nasceu, depois das chuvas de outono e os que vão ficando avermelhados pelas extremas folhas das videiras e dos pomares, outros, enfim, de um verde cinzento por causa dos choupos e salgueiros, ou do verde esmalte dos carvalhos e das alfarrobeiras, ou ainda de um verde bronze, que é devido aos ciprestes e às coníferas. É muito, muito belo!

Há estradas que vão, como fitas que saem de um nó, ou seja, do povoado para a planície distante ou então para os montes, até para os mais altos, e descem por baixo dos bosques, ou separam, com sua cor cinzenta, o verde dos prados cor de amora dos campos arados.

Vê-se um risonho curso d’água, que é cor de prata, para lá do povoado, que é de um azul desbotado meio cor de jade, na parte oposta onde está a descida para o vale, por entre gargantas e declives, que numa hora aparece e noutra desaparece, brincalhão, cada vez mais crescido e mais azul, pois vai aumentando pouco a pouco o volume de suas águas, não permitindo mais que os caniços nascidos em seu fundo nem as ervas de seu fundo o pintem de verde nos meses da seca, mas agora está refletindo o céu, tendo sepultado os caules sob um espesso véu de águas profundas.

O céu está de um azul irreal: uma escama preciosa de um azul esmalte forte, sem nenhuma rachadura, em seu conjunto maravilhoso.

287.2

A caravana põe-se assim de novo em movimento, com as mulheres ainda a cavalo, porque, como diz o mercador, a estrada é difícil através desta região, e é preciso percorrê-la logo, para se poder chegar a Gerasa já de noite. Cobertos com seus mantos, bem dispostos, porque bem descansados, vão indo, ligeiros, pela estrada que vai subindo por baixo de uma mata bem cerrada e que passa rente aos altos barrancos de um monte solitário, que se ergue como um enorme bloco sobre as costas dos outros montes subjacentes. Um verdadeiro gigante, semelhante ao qual só se encontra nos pontos mais altos do nossos Apeninos.

– Galaad –diz, fazendo um sinal, o mercador, que permanece perto de Jesus, o qual vai segurando sempre as rédeas do burrinho da Virgem.

E acrescenta:

– Depois disto, a viagem é melhor. Já estiveste por aqui?

– Nunca. Queria vir na primavera. Mas em Gálgala fui repelido.

– Repelido, Tu? Que erro!

Jesus olha para ele, e se cala.

O mercador trouxe para sua sela Marziam, que estava de fato passando mal com suas perninhas curtas, para manter a distância, atrás do passo rápido dos cavalos. E Pedro é que sabe se esse passo é rápido! Ele faz todo o esforço para caminhar à frente, e é imitado pelos outros, mas vai ficando sempre um tanto distanciado da caravana. Está suado, mas está contente porque ouve Marziam rir, vê repousada a Senhora, e alegre o Senhor. Fala, esbaforido, com Mateus e com seu irmão André, que são os que vão na retaguarda como ele, e faz que eles se riam, dizendo que, assim como tem pernas, se tivesse asas, seria bem feliz, naquela manhã. Ele se desembaraçou de todos os pesos, como os outros, amarrando os sacos nas selas das mulheres, mas a estrada é difícil mesmo, ainda mais nos lugares em que se vai pisando sobre as pedras que o orvalho fez ficar escorregadias. Os dois Tiagos, juntos com João e Tadeu são os mais valentes, e dão seus passos ao mesmo tempo que as mulas das mulheres. Simão Zelotes fala com João de Endor. Timoneu e Hermasteu também se ocupam em guiar os burros.

287.3

Finalmente, a pior parte já passou e um grande e diferente cenário se abre aos olhos admirados. O vale do Jordão desapareceu completamente. Agora os olhares se espalham para o lado do oriente, por cima de um altiplano de grande extensão, sobre o qual somente uma encrespadura de colinas faz um leve sinal de querer elevar-se, para quebrar a monotonia da paisagem. Eu nunca teria pensado que pudesse haver na Palestina uma coisa assim. Parece que, depois da tempestade rochosa dos montes, ela se tenha petrificado e sossegado, transformando-se em um enorme vagalhão, que ficou suspenso entre o nível do fundo e o céu, com uma única lembrança da sua primitiva fúria, e que ficou naquelas fileiras de colinas, com a espuma das cristas solidificada aqui e ali, enquanto que a água do vagalhão se esparramou, formando esta superfície plana de maravilhosa beleza. E a esta região de paz luminosa se chega, atravessando uma última garganta, selvagem como é o abismo entre dois vagalhões que se chocam, os dois últimos vagalhões de uma tempestade no mar, em cujo fundo há uma torrente espumante, que corre para o oeste, vinda do leste por um agitado e furioso caminho, por entre rochas e cascatas, e que contrasta tanto com aquela paz lá ao longe, no enorme planalto.

– Agora o caminho vai ser bom. Se permites, eu vou dar ordens de parar –diz o mercador.

– Eu me deixo guiar por ti, homem. Tu sabes.

Descem todos e se espalham pelo declive, indo procurar lenha para cozinhar os alimentos, água para os pés cansados e para as gargantas sedentas. Os animais, aliviados do peso de suas cargas, estão pastando a erva viçosa, e descem para onde possam beber a água límpida da torrente. Pelo ar se espalha o cheiro de resinas e de carne assada: ele vem de pequenas fogueiras, que eles já acenderam, e já começaram a assar os cordeiros.

Os apóstolos já prepararam também o seu pequeno fogo, e sobre ele estão esquentando peixes salgados, depois de os terem lavado na água fresca da torrente. Mas o mercador vê isso, e se aproxima deles, levando um cordeirinho já esfolado, ou um cabritinho, e os obriga a aceitá-lo. E Pedro se prontifica a assá-lo, depois de tê-lo enchido com poejos frescos.

A refeição é logo preparada, e logo consumida.

287.4

E, debaixo de um sol que está em pleno meio-dia, a marcha é retomada por um caminho melhor, que vai ladeando a torrente, em direção ao nordeste, por uma região de uma fertilidade maravilhosa e muito bem cultivada, rica de ovelhas e de manadas de porcos, que fogem grunhindo, diante da caravana.

– Aquela cidade murada é Gerasa, Senhor. Cidade de grande futuro. Agora ela está se formando, e creio não errar, se disser que ela logo irá competir com Jope e Ascalon, com Tiro e com muitas outras cidades pela beleza, comércio e riqueza. Os romanos estão vendo a importância dela, colocada sobre esta estrada que, do Mar Vermelho, e, portanto, do Egito, passando por Damasco, vai até o Mar do Ponto. E os gerasenos ajudam a construí-la… Eles têm olhos e faro muito bons. Por enquanto, ela tem só bons negócios. Mas depois!… Oh! Ela será bela e rica! Será uma pequena Roma com templos e piscinas, circos e termas. Eu aí só tinha negócios, mas agora já adquiri aí muitos terrenos, para neles construir empórios, e vende-los a alto preço daqui a pouco, talvez para construir uma casa de grão-senhor, e vir para ficar aí em minha velhice, quando Baltasar, Nabor, Félix e Sidmia já estiverem podendo, respectivamente, tomar conta dos empórios e administrá-los em Sinopo, em Tiro, em Jope, e em Alexandria, que fica na foz do rio Nilo. Enquanto isso, irão crescendo os outros três filhos homens, e eu lhes darei os empórios de Gerasa, de Ascalon, e de Jerusalém talvez. E as moças, ricas e belas, serão cortejadas e farão bons casamentos, e me darão muitos netos…

O mercador está sonhando, de olhos abertos, com um futuro mais cor-de-rosa e dourado.

287.5

Jesus, calmo, lhe pergunta:

– E depois?

O mercador estremece, olha, perplexo, para Jesus, e depois diz:

– E depois? Basta. Depois virá a morte… É triste. Mas é assim.

– E deixarás todas as atividades? Todos os empórios? Todos os afetos?

– Mas, Senhor! Eu não quereria isso. Mas, assim como nasci, também tenho que morrer. E deverei deixar tudo –e dá um suspiro tal, que faz andar para a frente a caravana com seu sopro.

– Mas, quem te diz que com a morte se deixa tudo?

– Quem? Ora, os fatos. Uma vez mortos… Nada mais. Nem mãos, nem olhos e ouvidos.

– Tu não és somente mãos, olhos e ouvidos.

– Eu sou um homem. Eu sei. Tenho outras coisas. Mas tudo se acaba com a morte. É como o pôr-do-sol. Ele muda tudo…

– Mas a aurora torna a criá-lo, ou melhor, no-lo reapresenta. Tu és um homem, como disseste, não és um animal, como esse que estás cavalgando. Ele, uma vez morto, de fato se acabou. Mas tu, não. Tu tens uma alma. Não sabes disso? Nem isso tu sabes mais?

O mercador ouve a triste censura, triste e doce, e inclina a cabeça, murmurando:

– Isto eu ainda sei…

– E, então? Não sabes que a alma sobrevive?

– Eu sei.

– E, então? Não sabes que ela sempre tem uma atividade na outra vida? Uma atividade santa, se ela for santa. Má, se ela for má. Ela tem os seus sentimentos. Oh! Se tem! De amor, se for santa. De ódio, se for condenada. Ódio por quem? ódio pelas causas de sua condenação. No teu caso são as tuas atividades: os empórios, os afetos totalmente humanos. E de amor por quem? Pelas mesmas coisas. E, que bênçãos para os filhos e para as atividades dos filhos não lhes poderá dar uma alma que estiver na paz do Senhor?

O homem está pensativo. Depois ele diz:

– É tarde. Já estou velho.

E faz parar o burro. Jesus sorri, e responde:

– Eu não te obrigo. Eu te aconselho.

E depois se vira, e fica olhando para os apóstolos que, nesta última etapa, antes de entrarem na cidade, estão ajudando as mulheres a descer e apanhando os seus sacos.

287.6

A caravana parte dali, e vai entrando logo na cidade, pela porta que é vigiada das torres, nesta cidade de tráfego intenso.

O mercador volta até Jesus:

– Queres ficar ainda comigo?

– Se tu não me repeles, porque haveria Eu de não querer?

– Por aquilo que eu te disse. Eu devo estar causando-te náuseas, porque Tu és Santo.

– Oh! Não! Eu vim para aqueles que são como tu. Eu vos amo, porque sois os mais necessitados. Tu ainda não me conheces. Mas Eu sou o Amor que passa mendigando amor.

– Então, não me odeias?

– Eu te amo.

O homem está com um brilho em seus olhos fundos. Mas, ele diz, com um sorriso:

– Então, vamos ficar juntos. Em Gerasa, eu pararei três dias para negócios. Lá eu deixarei os burros, e passarei a usar camelos. Eu tenho um ponto de caravanas em cada lugar de parada maior, e tenho um servo cuidando dos animais que eu deixo no lugar. E Tu, que farás?

– Evangelizarei no sábado. Eu te teria deixado, se tu não tivesses parado, porque o sábado é um dia consagrado ao Senhor.

O homem franze a testa, pensa e, como alguém que sente muita dificuldade, afinal concorda:

– Sim. É verdade. É consagrado ao Deus de Israel. É consagrado. É consagrado.

Ele olha para Jesus…

– Eu te consagrarei, se me permites.

– A Deus. Não ao Servo.

– A Deus e a ti, ouvindo-te. Farei hoje e amanhã de manhã os meus negócios. E depois te ouvirei. Vais para o albergue agora?

– É preciso. Estou com as mulheres, e aqui sou desconhecido.

– Aqui está a minha propriedade. É minha, porque nela estão as minhas cavalariças todos os anos. Mas eu tenho amplos quartos para as mercadorias. Se quiseres…

– Que Deus te recompense por isso. Vamos.


Notes

  1. cette région : Maria Valtorta en a fait deux dessins sur les pages intérieures d’un feuillet plié, qu’elle a cousu entre les pages manuscrites du cahier. Sur l’esquisse de gauche on lit : Comment se présente le panorama quand on va à Ramoth – Judée – Plaine du Jourdain – Mer Morte – Jourdain – Plaine au-delà du Jourdain – Galaad – Ramoth. Sur le dessin de droite, on peut lire : Panorama après avoir franchi les montagnes – Gérasa – Hauts-plateaux. Sur la face extérieure du feuillet, Maria Valtorta a écrit : Dessiner des chaînes de montagne si intriquées n’est pas facile, et je ne suis guère habile. Néanmoins, bien que très schématique, cette esquisse sert à en donner une idée, surtout si l’on s’aide de la description.

Notas

  1. desta região, da qual MV fez dois esboços sobre a face interna de um folheto dobrado, que costurou entre as páginas autografadas do caderno. Sobre o esboço da esquerda, se lê: Como se apresenta no panorama Ramot – Judeia – Planície do Jordão – Mar Morto – Jordão – Planície além Jordão – Galaad – Ramot. Sobre o esboço da direita, se lê: Como depois de ter superado os montes – Gerasa – Altiplano. Sobre a face externa do folheto, MV escreveu: Fazer cadeias montanhosas tão próximas não é fácil, e eu só farei bem pouco. Porém muito embrionariamente o esboço serve para dar ideia, ainda mais se nos ajuda com a descrição.