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Quel homme n’a jamais vu, au moins une fois, une aube sereine de mars ? S’il s’en trouve un, il est bien malheureux car il ignore l’une des plus belles grâces de la nature, quand elle se réveille au printemps, redevenue vierge, petite fille, comme elle devait l’être au premier jour.
C’est une grâce pure en toutes choses, depuis les herbes nouvelles où brille la rosée, jusqu’aux petites fleurs qui s’ouvrent comme des enfants qui naissent, jusqu’au premier sourire de la lumière du jour, jusqu’aux oiseaux qui s’éveillent dans un frôlement d’ailes et gazouillent leur premier “ tchip ? ” interrogateur qui prélude à tous leurs discours mélodieux de la journée, jusqu’à l’odeur même de l’air qui a perdu pendant la nuit, sous l’action de la rosée et grâce à l’absence de l’homme, toute souillure de poussière, de fumée et d’exhalaisons de corps humains. C’est dans cette grâce que cheminent Jésus, les apôtres et les disciples. Avec eux se trouve aussi Simon, fils d’Alphée.
Ils se dirigent vers le sud-est, franchissant les collines qui forment une couronne autour de Nazareth, passent un torrent et traversent une plaine étroite entre les collines de Nazareth et des montagnes vers l’est.