Os Escritos de Maria Valtorta

404. En route vers Emmaüs de la plaine.

404. Em caminho para Emaús da planície.

404.1

L’aube met une clarté d’un vert laiteu sur la voûte du ciel, au-dessus de la vallée fraîche et silencieuse. Puis cette lueur si indéfinie, qui est et qui n’est pas encore de la lumière, baigne le haut des deux pentes. Elle semble caresser doucement les sommets les plus élevés des monts de Judée et dire aux vieux arbres qui les couronnent : “ Me voici, je descends du ciel, je viens de l’orient, précédant l’aurore, chassant les ombres, apportant la lumière, l’activité, la bénédiction d’un nouveau jour que Dieu vous accorde. ” Et les cimes s’éveillent, accompagnées du soupir des feuillages, du pépiement des premiers oiseaux, réveillés par le frémissement des branches, par cette clarté naissante. Plus tard, l’aube continue à descendre vers les buissons du sous-bois, puis vers les herbes, vers les pentes, de plus en plus bas et elle est saluée par des gazouillis sans cesse plus nombreux dans les frondaisons et l’ondoiement dans les herbes des lézards réveillés. Enfin, elle atteint le petit torrent du fond, change ses eaux sombres en un opaque scintillement d’argent qui ne cesse de s’éclaircir et de devenir brillant. Et là-haut, dans le ciel, où l’indigo de la nuit s’était à peine éclairci en un pâle bleu verdâtre d’aube, se dessine la première annonce de l’aurore en le colorant de bleu clair teinté de rose… Et voici un cirrus léger, floconneux, qui arrive, déjà tout mousseux et rosé…

Jésus sort de la grotte et regarde… Il se lave au torrent, se coiffe, s’habille, jette un coup d’œil dans la grotte… Il n’appelle pas… au contraire, il gravit la montagne et va prier sur un pic qui fait saillie et qui est assez élevé pour donner une large vue sur l’orient déjà tout rosi par l’aurore, sur l’occident encore teinté d’indigo. Il prie… il prie ardemment, à genoux, les coudes à terre, presque allongé… Et il reste ainsi jusqu’à ce que d’en bas montent les voix des douze qui se sont réveillés et l’appellent.

Il se lève et répond :

« J’arrive ! »

L’écho de l’étroite vallée répercute plusieurs fois sa voix parfaite. On dirait que la vallée transmet à la plaine, qu’on entrevoit à l’occident, la promesse du Seigneur : “ J’arrive ” pour lui permettre de s’en réjouir d’avance.

Jésus se met en route en soupirant et en prononçant une phrase qui résume sa longue prière et l’explique :

« Père, donne-moi ton réconfort… »

Il descend rapidement et, arrivé en bas, salue d’un sourire très doux ses apôtres de ses mots habituels :

« Que la paix soit avec vous en cette nouvelle journée.

– Avec toi aussi, Maître » répondent tous les apôtres, même Judas.

404.2

Je ne sais pas si ce dernier est rassuré par le silence de Jésus qui ne lui a pas fait de reproches et qui le traite comme tous les autres, ou s’il a médité pendant la nuit un plan pour se tirer d’affaire. Son regard est moins torve et il se tient moins à l’écart. C’est même lui qui demande au nom de tous :

« Nous allons à Jérusalem ? Si oui, il faut revenir un peu en arrière et prendre ce pont. De l’autre côté, il y a une route qui mène directement à Jérusalem.

– Non. Nous allons à Emmaüs de la plaine.

– Mais pourquoi ? Et la Pentecôte ?

– Nous avons le temps. Je veux me rendre chez Nicodème et chez Joseph, par les plaines vers la mer…

– Mais pourquoi ?

– Parce que je n’y suis pas encore allé et ce peuple m’attend… Et parce que les bons disciples l’ont désiré. Nous aurons le temps de tout faire.

– C’est cela que t’a dit Jeanne ? C’est pour cela qu’elle t’a appelé ?

– Ce n’était pas nécessaire. C’est à moi, directement à moi qu’ils l’ont dit, dans les jours de Pâque. Et je suis fidèle au rendez-vous.

– Moi, je n’irais pas… Ils sont peut-être déjà à Jérusalem… La fête est proche… Et puis… Tu pourrais rencontrer des ennemis, et…

– Des ennemis, j’en rencontre partout et j’en ai toujours près de moi… »

Jésus darde son regard sur l’apôtre qui est sa douleur… Judas ne souffle plus mot. Il est trop dangereux d’aller plus loin ! Il le sent et se tait.

404.3

Jean et André reviennent avec de petits fruits qui semblent appartenir à la famille des framboises ou des caprons, mais plus foncés, presque comme des mûres encore rouges, et ils les tendent au Maître :

« Cela va te plaire. Nous les avons remarqués hier soir, et nous sommes montés les cueillir pour toi. Mange-les, Maître. Ils sont délicieux. »

Jésus caresse les deux bons et jeunes apôtres qui lui présentent leurs baies sur une large feuille lavée au torrent : au-delà des fruits, c’est leur amour qu’ils lui offrent. Jésus choisit les plus beaux et en donne un peu à chaque apôtre. Ils les mangent avec du pain.

« Nous avons cherché du lait pour toi, mais il n’y avait pas encore de bergers… » dit André en s’excusant.

– Peu importe. Dépêchons-nous, pour arriver à Emmaüs avant la grande chaleur. »

Ils se mettent en chemin et ceux qui ont le plus d’appétit mangent encore en marchant. La fraîche vallée s’élargit de plus en plus, et elle finit par déboucher dans une plaine fertile où les moissonneurs sont déjà en plein travail.

« Je ne savais pas que Nicodème possédait des maisons à Emmaüs, observe Barthélemy.

– Pas à Emmaüs, plus loin. Ce sont des champs de parents dont il a hérité…, explique Jésus.

– Quelles belles campagnes ! » s’exclame Jude.

C’est en effet une vraie mer d’épis dorés entremêlés de vergers de rêve et de vignes qui déjà promettent une gloire de grappes. Arrosées comme elles le sont par les centaines de petits torrents qui descendent des montagnes toutes proches, aux mois où l’irrigation est la plus nécessaire, avec des nappes d’eaux souterraines, c’est un véritable éden agricole.

« Oui ! La plaine est plus belle que l’an dernier. Au moins, il y a de l’eau et des fruits…, marmonne Pierre.

– Celle de Saron l’est encore davantage, lui répond le Zélote.

– Mais n’est-ce pas déjà celle-ci ?

– Non, elle vient après. Mais celle-ci s’en rapproche… »

Les deux apôtres se mettent à discuter, en s’éloignant un peu.

404.4

« Des propriétés de pharisiens, hein ? demande Jacques, fils de Zébédée, en montrant la riche campagne.

– De Judéens certainement. Ils ont pris les meilleures terres en les enlevant de mille manières à leurs premiers propriétaires ! » lui répond Jude, qui se souvient peut-être des biens de son père en Judée d’où ils furent chassés en perdant une grande partie de leur fortune.

Judas est piqué au vif :

« S’ils vous ont été pris, c’est parce que vous autres, galiléens, vous êtes moins saints, inférieurs…

– Je te prie de te souvenir qu’Alphée et Joseph étaient de la race de David, de sorte que l’Edit les a obligés d’aller s’inscrire à Bethléem de Juda. Et Jésus est né là-bas pour cette raison » répond calmement Jacques, fils d’Alphée, en prévenant la riposte mordante de son fougueux frère, et en montrant le Seigneur, qui est en train de parler avec Matthieu et Philippe.

– Oh ! c’est bon ! » dit Thomas, conciliant et juste. « Pour ma part, je dis qu’il y a partout du bon et du mauvais. Dans notre commerce, nous avons approché des gens de toute origine, et je peux vous assurer que j’ai trouvé des personnes honnêtes ou malhonnêtes dans toutes les races. Et d’ailleurs… Pourquoi se vanter d’être judéen ? Est-ce nous qui l’avons voulu ? Hein ? Est-ce que je savais, quand j’étais dans le sein de ma mère, ce que c’était que d’être judéen ou galiléen ? J’étais là… et j’y restais. Une fois né, j’étais dans les langes, bien au chaud, sans me demander si l’air que je respirais était judéen ou galiléen… Je ne connaissais que le sein maternel… C’est notre cas à tous. Maintenant, pourquoi se fâcher ainsi parce que l’un est né plus haut et l’autre plus bas ? Ne sommes-nous pas pareillement d’Israël ?

– Tu as raison, Thomas » répond Jean. Et il conclut : « D’ailleurs, nous appartenons désormais à une seule race : celle de Jésus.

– Oui, il est d’origine judéenne, mais conçu et habitant en Galilée, après être né à Bethléem, comme pour nous dire par les faits qu’il est le Rédempteur d’Israël tout entier, du nord au midi. Je crois que cela a été voulu par le Très-Haut, pour nous apprendre que les divisions vont à l’encontre de l’amour du prochain, et que le Maître est envoyé pour nous rassembler tous comme l’affectueuse mère poule dont parlent[1] les livres saints. Et pour la seule raison qu’il est appelé “ le Galiléen ”, on ne devrait pas éprouver de mépris pour les Galiléens » dit Jacques, fils d’Alphée, avec douceur mais fermeté.

Jésus, qui marchait quelques mètres en avant et semblait occupé à parler avec Matthieu et Philippe, se retourne pour dire :

« Tu as bien parlé, Jacques, fils d’Alphée. Tu comprends la Vérité et les vérités, ainsi que la justice de tous les actes de Dieu. En effet, rappelez-vous tous et toujours, que Dieu ne fait jamais rien sans but, de même qu’il ne laisse sans récompense rien de ce que font les hommes au cœur droit. Bienheureux ceux qui savent reconnaître les raisons de Dieu dans les événements même les plus insignifiants, et les réponses de Dieu aux sacrifices des hommes. »

Pierre se retourne ; il est sur le point de parler. Mais il garde le silence et se borne à sourire à son Maître, qui se réunit à ses apôtres car ils marchent maintenant sur une route à grande circulation à travers des champs dorés.

404.5

Ils se dirigent vers Emmaüs qui est déjà proche : c’est un groupe de maisons d’un blanc aveuglant au milieu des couleurs blonde des blés mûrs et verdoyante des vergers.

« Maître ! Maître ! Arrête-toi ! Tes disciples ! » crient des voix lointaines.

Une poignée d’hommes, laissant en plan des paysans qui se reposent un peu à l’ombre d’un pommier, courent vers Jésus par un sentier ensoleillé. Ce sont Mathias et Jean, les anciens bergers, d’abord disciples de Jean-Baptiste, ainsi que Nicolaï, Abel qui était autrefois lépreux, Samuel, Hermastée, et d’autres encore.

« Paix à vous. Comment êtes-vous ici ?

– Eh bien, Maître, nous avons longé toutes les côtes de la mer. Nous allions maintenant à Jérusalem. Plus haut se trouve Etienne avec d’autres et, plus haut encore, Hermas et d’autres. Isaac, notre petit maître à tous, est encore plus en altitude — du moins il y était —. Quant à Timon, il était de l’autre côté du Jourdain. Mais, à présent, ils doivent tous être en route pour la fête de la Pentecôte. Nous nous sommes répartis en de nombreux groupes, petits, mais pas inactifs. Ainsi, s’ils nous persécutent, ils pourront en capturer quelques-uns, mais pas tous, explique Mathias.

– Vous avez bien fait. Je me suis étonné de ne pas vous avoir trouvés dans toute la Judée méridionale…

– Maître… Tu y allais… Qui mieux que toi ? Et puis… Ah ! elle a eu plus qu’il ne faut pour devenir sainte ! Et pourtant… Elle envoie des pierres à ceux apportent la parole du Ciel. Dans les gorges du Cédron, Elie et Joseph ont été frappés et ils sont passés au-delà du Jourdain, dans la maison de Salomon. Joseph a failli être tué par une pierre sur la tête. Pendant huit jours, ils ont vécu dans une grotte profonde, avec quelqu’un que tu avais envoyé qui connaissait tous les secrets des montagnes. Puis, de nuit, lentement, ils sont partis de l’autre côté… »

Les disciples et les apôtres sont agités par le souvenir et l’annonce de ces persécutions, mais Jésus les calme :

« Les Innocents ont teint de la pourpre de leur sang très pur le chemin du Christ. Mais ce dernier devra être toujours rougi de pourpre pour effacer les empreintes du Mal sur la route de Dieu. C’est la voie royale. Les martyrs le font par amour pour moi. Bienheureux entre les bienheureux, ceux qui à cause de moi subissent la persécution.

– Maître, nous nous adressions à ces paysans. Ne vas-tu pas prendre la parole à ton tour ? demande Jean, l’ancien berger.

– Allez leur dire qu’au crépuscule je parlerai près de la porte d’Emmaüs. Maintenant, le soleil m’en empêche. Allez. Et que Dieu soit avec vous. Je serai au bout de cette route. »

Il les bénit et reprend sa marche en cherchant de l’ombre, car le soleil est brûlant sur la route blanche, à peine ombragée par des platanes plantés sur les bords, à cet effet.

404.1

A aurora espelha uma luminosidade leitosa pela abóbada do céu, e de lá do alto por sobre o vale fresco e silencioso. Depois, sua claridade ainda confusa, que já é luz, mas ainda não é luz, desce sobre o alto dos dois declives. Parece acariciar levemente as partes mais altas dos montes judaicos, e dizer às velhas árvores que os coroam: “Eis-me aqui, estou descendo do céu, venho do oriente, precedo a aurora, expulso as sombras, sou a portadora da luz, da operosidade, sou a bênção de um novo dia, que Deus vos concede”, e as copas despertam com um suspiro em suas folhagens, com o chilrear dos primeiros passarinhos, que acordaram com aquele leve tremer das ramagens e com aquela primeira claridade. E a aurora já chega até mais abaixo, até às moitas por baixo do bosque, depois até às ervas, e depois aos declives, cada vez mais para baixo, enquanto a saúdam, sempre em número crescente, os gorjeios por entre as folhagens e o barulho, por entre as ervas, dos lagartos que já despertaram. Depois, ela chega à pequena torrente do fundo, muda as águas escuras dela, em um opaco cintilar de prata, que cada vez vai-se tornando mais nítido e brilhante. Enquanto isso, lá em cima no céu, que mal havia clareado um pouco o azul anil da noite, dando-lhe a cor de um azul celeste meio esverdeado da aurora que já vem chegando, pincela-se o primeiro anúncio da aurora, transformando-o em azul celeste com laivos cor de rosa… Depois, um cirro, minúsculo, flocoso, sai, velejando, já todo enfeitado com uma espuma rosada…

Jesus sai da gruta, e fica olhando… Depois vai lavar-se na torrente, se arruma, se veste, dá umas olhadas pela gruta… Não chama. Em vez disso, sobe pelo monte, e vai rezar sobre um pico saliente, e já tão elevado, que permite à vista um longo raio de visão por sobre o oriente todo, já rosado por causa da aurora, e sobre o ocidente ainda mergulhado no anil. Ele reza… reza ardentemente, de joelhos, com os cotovelos no chão, quase todo inclinado… E fica rezando assim, até que lá de baixo subam as vozes dos doze, que já despertaram, e o estão chamando.

Ele se levanta, e responde:

– Já vou!

E o vale estreito faz repercutir várias vezes o eco, em voz perfeita. Parece que o vale transmite à planície, que já se começa a ver a ocidente, a promessa do Senhor “já vou”, a fim de que a planície se alegre antecipadamente com isso.

Jesus já se põe a andar, dando um suspiro, e com uma frase, que resume a sua longa oração e a explica:

– E Tu, ó Pai, dá-me conforto.

Desce sem demora, e, tendo chegado lá em baixo, saúda, com um doce sorriso, aos seus apóstolos, com suas palavras de costume:

– A paz esteja convosco neste novo dia.

– E a Ti também, Mestre! –respondem os apóstolos. Todos eles.

404.2

Até Judas que, não sei se tranquilizado pelo silêncio mantido por Jesus, que não o censurou, e que o trata como a todos os outros, ou se porque tinha, durante a noite, meditado algum plano a seu favor. Ele está menos turvo e menos separado dos outros, e até é, logo ele, quem pergunta por todos:

– Vamos a Jerusalém? Se sim, é preciso voltar um pouco atrás, e através daquela ponte. Depois da ponte, há um caminho que vai direto a Jerusalém.

– Não. Vamos para Emaús da planície.

– Mas, por quê? E as festas de Pentecostes?

– Ainda há tempo. Quero ir à casa de Nicodemos e de José, pelas planícies, rumo ao mar…

– Mas, por quê?

– Porque Eu ainda não estive lá, e o povo de lá me espera… E porque os bons discípulos assim desejaram. Teremos tempo para tudo.

– Foi isso o que te disse Joana? Foi para isso que ela te chamou?

– Não era preciso isso. A Mim, diretamente a Mim, eles o disseram nos dias da Páscoa. E Eu mantenho a palavra.

– Eu não iria lá… Talvez já estejam em Jerusalém… A festa está próxima… E depois… Poderias encontrar inimigos, e…

– Inimigos, Eu encontro por toda parte, e eles estão sempre perto de Mim… –e Jesus dardeja um olhar sobre o apóstolo, que é a causa de sua dor…

Judas não fala mais. É perigoso demais continuar. Ele o percebe e se cala.

404.3

Estão de volta João e André, com umas pequenas frutas, parece-me que da família das framboesas, ou dos morangos, parecidas também com amoras ainda não maduras, e as oferecem ao Mestre:

– Gostas delas. Nós as vimos ontem à tarde, e subimos a fim de colhê-las para Ti. Come-as, Mestre. São boas.

Jesus acaricia os dois bons e jovens apóstolos, que lhe oferecem os seus frutos sobre uma grande folha, que eles lavaram na torrente, e porque, mais do que aqueles frutos, eles lhe querem oferecer o seu amor. Ele escolhe as mais bonitas daquelas frutinhas, e dá um pouco delas a todos, e eles as comem com pão.

– Nós procuramos leite para Ti… Mas ainda não havia chegado nenhum pastor… –desculpa-se André.

– Não faz mal. Vamos andar depressa, para chegarmos a Emaús, antes do calor forte.

Eles lá se vão, e os que estão com maior apetite ainda, estão comendo, enquanto vão pelo vale fresco, que se torna mais largo, e termina desembocando em uma fértil planície, onde já está em plena atividade o trabalho dos ceifadores.

– Eu não sabia que Nicodemos tinha casa em Emaús –diz Bartolomeu.

– Não é em Emaús. É noutro lugar. São campos de parentes, herdados por ele… –explica Jesus.

– Que bela campina –exclama Tadeu.

De fato, é um mar de espigas de ouro, entremeado com pomares de sonhos, por vinhas que já estão prometendo grande abundância de cachos. Esta região é rica de água por causa dos montes vizinhos, que derramam nela centenas e centenas de pequenas torrentes, justamente nos meses em que é necessária a irrigação. Além disso, ela é dotada de lençóis de água subterrâneos, o que é um verdadeiro Éden para os agricultores.

– Hum! Está mais bela do que a do ano passado –resmunga Pedro–. Pelo menos agora temos água e frutas…

– Mas a de Saron é também muito bonita –lhe responde o Zelotes.

– Mas Saron já não é esta?

– Não. É a que vem depois desta. Mas esta já tem alguma coisa de…

Os dois apóstolos se põem a falar um com o outro, afastando-se um pouco.

404.4

– Coisa de fariseus, hein? –pergunta Tiago de Zebedeu, mostrando a bela campina.

– De judeus, certamente. Eles pegaram os primeiros lugares, usurpando-os de mil modos, tomando-os de seus primeiros donos

–responde-lhe Tadeu, que talvez esteja se lembrando dos bens paternos na Judeia, dos quais eles foram expulsos, perdendo a prosperidade em que viviam.

Iscariotes se ressente com isso:

– Se aqueles bens vos foram tomados, é porque vós, os galileus, sois menos santos, sois inferiores.

– Eu peço que te lembres de que Alfeu e José eram da estirpe de Davi. E tanto assim eram, que o Edito os fez irem recensear-se em Belém de Judá. E Ele nasceu lá, foi por isso –responde calmo Tiago de Alfeu, tomando a frente da resposta pungente do seu impetuoso irmão e mostrando o Senhor, que está falando com Filipe e Mateus.

– Oh! Bem! Por mim, eu digo que o bom e o mau existem em toda parte. Em nosso comércio nós nos temos aproximado de pessoas de todas as raças, e eu vos garanto que encontrei gente honesta e gente desonesta em todas as raças. E depois… por que gabar-se de ser judeu? Será que nós é que quisemos isso? Hum! Será que eu sabia bem, quando estava no seio de minha mãe, o que era ser judeu ou galileu?! Eu estava lá… e só isso. E, uma vez que eu nasci, puseram-me faixas, que produziam um calor agradável, sem ficar eu perguntando a mim mesmo se o ar que eu estava respirando era judeu ou galileu… Eu nada mais conhecia do que o bico do peito de minha mãe… E, como eu, assim todos vós. Agora, por que ficar dizendo essas coisas, porque um nasceu um pouco mais para cima, e o outro um pouco mais para baixo? –diz, conciliador e justo, Tomé.

– Tens razão, Tomé –responde João.

E conclui:

– E, além disso, nós agora somos de uma só e mesma estirpe: a de Jesus.

– Sim, o Qual— e até creio que tenha sido querido pelo Altíssimo, para ensinar-nos que as divisões são contra o amor ao próximo, e que Ele foi mandado para recolher a todos, como a amorosa galinha, da qual falam[1] os livros santos — o Qual é de estirpe judaica, mas concebido e residente na Galileia, depois de ter nascido em Belém, como que para dizer-nos, pela voz dos fatos, que Ele é o Redentor de todo Israel, do setentrião ao meio-dia. Só porque Ele é chamado “o Galileu,” não se deveria ter desprezo para com os galileus –diz com doçura e firmeza Tiago de Alfeu.

Jesus, que parecia estar distraído, a conversar com Mateus e Filipe a alguns metros à frente, vira-se e diz:

– Falaste bem, Tiago de Alfeu. Tu compreendes a Verdade e as verdades e as justiças de cada ato de Deus. Porque Deus, lembrai-vos disso todos e sempre, nada fez sem uma finalidade, assim como não deixa sem prêmio nada daqueles que têm um coração reto. Felizes daqueles que sabem ver as razões de Deus nos acontecimentos, até nos mais simples, e as respostas de Deus aos sacrifícios dos homens.

Pedro se vira, e está com vontade de falar. Mas ele fecha a boca, e se limita a sorrir para o seu Mestre, que agora se reúne com os seus apóstolos.

404.5

O lugar por onde eles estão caminhando é uma larga estrada mestra, por entre campos de ouro. Vão indo para Emaús, que já está perto. É um amontoado de casas de cor branca deslumbrante, por entre o louro dos grãos maduros e o verde dos excelentes pomares.

– Mestre! Mestre! Para! Olha os teus discípulos! –gritam umas vozes distantes, e um punhado de homens, deixando no ar uns camponeses que estão descansando, um pouco à sombra de um pomar, vai correndo para Jesus, indo por uma estradinha ensolarada.

São Matias e João, ex-pastores e depois discípulos do Batista. Com eles estão Nicolau, Abel, o ex-leproso, Samuel, Hermasteu e mais outros.

– A paz esteja convosco. Estais aqui?

– Sim, Mestre. Percorremos todas as praias do mar. Agora estamos indo para Jerusalém. Mais acima estão Estevão e os outros. E, mais acima ainda, Hermes e mais outros. E depois, Isaque, o pequeno mestre de todos nós, ainda mais acima. Pelo menos ele lá estava. Como também estava Timoneu no Além-Jordão. Mas já estarão todos juntos para irem à festa do Pentecostes. Aqui estamos assim divididos, em tantos grupos, pequenos, mas não inertes. Assim, se nos perseguirem, poderão capturar alguns, mas não todos –explica Matias.

– Fizeste bem. Eu estava admirado por não vos ter encontrado em nenhuma das partes da Judeia meridional.

– Mestre… Tu é que ias por lá… E quem melhor do que tu? Além disso, essa parte recebeu mais do que é preciso para fazer-se santa! Mas, pelo contrário!… Ela atira pedras em quem lhe leva a palavra do Céu. Elias e José, nas gargantas do Cedron foram atacados, e de lá saíram, indo para o Além-Jordão, para a casa de Salomão. José quase foi morto, com uma pedrada na cabeça. Durante oito dias, viveram em uma gruta profunda, com um que foi mandado por ti, e que conhecia todos os segredos dos montes. Depois, de noite, pouco a pouco, foram indo para outro lugar…

Os discípulos e os apóstolos estão agitados, uns a relembrarem, e outros ao ficarem sabendo dessas perseguições. Mas Jesus os acalma, dizendo:

– Os Inocentes tingiram com a púrpura do seu sangue inocente o caminho do Cristo. Mas aquele caminho deve ser de novo sempre tingido de púrpura para apagar os rastos do Mal sobre o caminho de Deus. É uma estrada real. Tingem-na de púrpura os que são mártires por amor de Mim. Felizes entre os felizes os que por Mim sofrem perseguição.

– Mestre, nós estávamos falando àqueles camponeses. Não lhes falarás Tu agora? –pergunta o ex-pastor João.

– Ide dizer-lhes que ao pôr-do-sol lhes falarei, junto à porta de Emaús. Agora o sol os incomoda. Ide. E Deus esteja convosco. Eu estarei no fim desta estrada.

Ele os abençoa, e recomeça a andar, procurando uma sombra, pois o sol está ardente, brilhando sobre a estrada branca, na qual há apenas duas estreitas áreas de sombra, que descem dos plátanos plantados a fim de servirem de abrigo para a estrada, e de limites para as beiras da mesma.


Notes

  1. parlent, par des images analogues, en Dt 32, 11 ; Rt 2, 12 ; Ps 17, 8 ; 36, 8 ; 61, 5 ; 63, 8 ; 91, 4.

Notas

  1. falam, com imagens análogas, em Deuteronômios 32,11; Rute 2,12; Salmo 17,8; 36,8; 61,5; 63,8; 91,4.