Os Escritos de Maria Valtorta

432. Avec les paysans de Yokhanan, près de Séphoris.

432. Com os camponeses de Jocanã, perto de Séforis.

432.1

« Vont-ils venir ? » demande Matthieu à ses compagnons qui sont assis sous un bois de chênes verts sur les premières pentes de la colline où s’élève Séphoris. La plaine d’Esdrelon n’est plus visible, car elle est au-delà de la colline où ils se trouvent. Mais une plaine beaucoup plus petite s’étend entre cette colline et celles de la région de Nazareth, bien distinctes dans la limpide clarté de la lune.

« Ils l’ont promis, et ils vont venir, répond André.

– Certains, du moins. Ils sont partis au milieu de la première veille et ils arriveront au début de la seconde, estime Thomas.

– Plus tard, dit Jude.

– Il nous a fallu moins de trois heures, objecte André.

– Nous sommes des hommes, et en pleine force. Eux sont fatigués, et des femmes les accompagnent probablement, répond encore Jude.

– Pourvu que leur maître ne s’en aperçoive pas ! soupire Matthieu.

– Il n’y a pas de danger : il est parti pour Jezréel, chez un ami.

432.2

Quant à l’intendant, il vient lui aussi, car il ne hait pas le Maître, dit Thomas.

– Cet homme est-il sincère ? demande Philippe.

– Oui, car il n’a pas de raison de ne pas l’être.

– Qui sait ? Etre dans les bonnes grâces du maître et…

– Non, Philippe. Yokhanan le renvoie après les vendanges, précisément parce qu’il ne hait pas le Maître, répond André.

– Qui vous a dit cela ? demandent plusieurs.

– Lui et les paysans… chacun de leur côté. Et quand deux hommes de catégories sociales différentes sont d’accord, c’est signe que ce qu’ils disent est vrai. Les paysans pleuraient le départ de l’intendant. Il était devenu très humain. Et il nous a lui-même rapporté : “ Je suis un homme, pas une marionnette. L’an dernier il m’a demandé : ‘ Honore le Maître, approche-le, sois son fidèle. ’ J’ai obéi. Aujourd’hui, il me dit : ‘ Malheur à toi si tu aimes mon ennemi et si tu leur permets de l’aimer. Je ne veux pas d’anathème sur mes terres pour avoir accueilli ce maudit. ’ Mais, maintenant que je l’ai connu, comment puis-je considérer cet ordre comme juste ? J’ai rétorqué à mon maître : ‘ Tu tenais un discours différent l’an dernier, pourtant c’est toujours le même homme. ’ Il m’a frappé une première fois. J’ai lancé : ‘ Je ne suis pas un esclave et, même si je l’étais, tu ne posséderais pas ma pensée. Or j’estime que Celui que tu appelles maudit est saint. ’ Il m’a frappé de nouveau. Ce matin, il m’a dit : ‘ L’anathème d’Israël est sur mes terres. Malheur à toi si tu transgresses mon ordre. Tu ne seras plus mon serviteur. ’ J’ai répondu : ‘ Tu as raison : je ne serai plus ton serviteur. Cherches-en un autre qui ait ton cœur et qui soit un rapace pour tes biens comme tu l’es pour les âmes d’autrui. ’ Il m’a jeté par terre et battu… Mais le travail de l’année va bientôt finir et, à la lune de Tisri, je vais être libre. Je le regrette seulement pour eux…” et il montrait les paysans, raconte Thomas.

– Mais où l’avez-vous vu ?

– Dans le bois, comme si nous étions des voleurs. Michée, à qui nous avions parlé, l’avait averti et il est arrivé encore couvert de sang ; les serviteurs et les servantes étaient venus par petits groupes…, précise André.

432.3

– Hum ! Alors Judas avait raison ! Lui connaît l’humeur du pharisien…, fait remarquer Barthélemy.

– Judas sait trop de choses !… opine Jacques, fils de Zébédée.

– Tais-toi ! Il pourrait t’entendre ! conseille Matthieu.

– Non. Il s’est éloigné en disant qu’il a sommeil et mal à la tête, répond Jacques.

– C’est la lune : la lune dans le ciel et la lune dans sa tête. Il est ainsi, plus changeant que le vent, déclare sentencieusement Pierre, jusqu’alors muet.

– Oui… Un vrai malheur parmi nous ! soupire Barthélemy.

– Non. Ne dis pas cela ! Ne parle pas de malheur ! Dis plutôt moyen de se sanctifier…, corrige Simon le Zélote.

– Ou de se damner, car il met les vertus en danger…, dit Jude d’un ton tranchant.

– C’est un malheureux ! » commente tristement André.

432.4

Un silence s’établit. Puis Pierre demande :

« Est-ce que le Maître prie encore ?

– Non. Il est passé pendant que tu dormais, pour rejoindre Jean et son frère Jacques, placés en sentinelles sur la route. Il veut être présent dès l’arrivée de ces pauvres paysans. Ce sera peut-être la dernière fois qu’il les verra, répond Simon le Zélote.

– Pourquoi la dernière fois ? Pourquoi ? Ne dis pas cela. Tu sembles porter malheur ! lance Jude, tout agité.

– Mais parce que, tu t’en rends bien compte, nous sommes de plus en plus persécutés… Je ne sais pas comment nous ferons à l’avenir…

– Simon a raison… Hé ! ce sera une belle avancée d’être tous “ esprits ”… Mais… s’il était permis d’avoir un petit peu… d’humanité…, un tout petit peu de protection de Claudia ne nous aurait pas fait de mal, dit Matthieu.

– Non. Il vaut mieux être seuls… et surtout purs de tout contact avec les païens. Moi… je ne suis pas d’accord, tranche avec décision Barthélemy.

– Assez peu, moi aussi… » confesse Jude. « Le Maître dit cependant que sa Doctrine doit s’étendre dans le monde entier, et que c’est à nous qu’il reviendra de semer partout sa parole. Nous devrons donc nous habituer à approcher les païens et les idolâtres…

– Ce sont des gens impurs. J’ai l’impression de faire un sacrilège. La Sagesse aux porcs !

– Ils ont une âme, eux aussi, Nathanaël ! Tu avais pitié de la fillette hier…

– Parce que… il faut la former à partir de rien. C’est comme un nouveau-né… Mais les autres !… Et puis elle n’est pas romaine…

– Tu crois que les gaulois sont moins idolâtres ? Ils ont leurs dieux cruels, eux aussi. Tu t’en apercevras si tu dois aller les convertir ! intervient Simon le Zélote, qui est plus cultivé que les autres, je dirais plus cosmopolite.

– Mais elle n’est pas de la race des profanateurs d’Israël. Moi, je ne prêcherai jamais aux ennemis d’Israël, ni aux actuels ni aux anciens.

– Alors… tu devras aller très loin, chez les hyperboréens, parce que… on ne le dirait pas, mais Israël a fait l’essai de tous les peuples voisins… dit Thomas.

– J’irai au loin…

432.5

Mais voici le Maître. Allons à sa rencontre. Que de gens ! Ils sont tous venus, jusqu’aux enfants… !

– Jésus va être heureux… »

Ils se joignent au Maître qui avance avec peine dans la prairie, pressé comme il l’est par tant de gens qui l’entourent.

– Judas est-il encore absent ? demande Jésus.

– Oui, Maître. Mais si tu veux, nous allons l’appeler…

– Pas besoin. Ma voix l’atteindra là où il est. Et sa conscience, libre, lui parle avec sa propre voix. Il ne faut pas y unir les vôtres et forcer une volonté. Venez, asseyons-nous ici avec nos frères, et pardonnez-moi si je n’ai pu rompre le pain avec vous pour un repas d’amour. »

Ils s’asseyent en cercle autour de Jésus, qui veut avoir autour de lui les enfants qui, confiants et caressants, se serrent contre lui.

« Bénis-les, Seigneur ! Qu’ils voient, eux, ce que nous, nous espérons voir : la liberté de t’aimer ! crie une femme.

– Oui. Ils nous enlèvent même celle-là. Ils ne veulent pas que dans notre cœur soient gravées tes paroles, et maintenant ils nous empêchent de nous rencontrer en nous défendant de venir vers toi… et nous n’aurons plus de paroles saintes ! gémit un vieil homme.

– Ainsi abandonnés, nous deviendrons pécheurs. Tu nous as enseigné le pardon… tu nous as donné tant d’amour que nous pouvions supporter la méchanceté de notre maître… Mais maintenant… » dit un jeune homme.

Je distingue mal les visages et je ne sais pas exactement qui parle, mais je me base sur le ton des voix.

« Ne pleurez pas. Ma parole ne vous fera pas défaut. Je viendrai encore, tant que je le pourrai…

– Non, Maître et Seigneur. Il est méchant, et ses amis également. Ils pourraient te faire du mal, et ce serait à cause de nous. Nous faisons le sacrifice de te perdre, mais ne nous oblige pas à devoir dire un jour avec chagrin : “ C’est à cause de nous qu’il a été pris. ”

– Oui, sauve-toi, Maître !

– Ne craignez rien.

432.6

On voit,[1] dans le Livre de Jérémie, comment celui-ci demanda à son secrétaire Baruch d’écrire ce que le Seigneur lui dictait, et d’aller le lire aux personnes rassemblées dans la maison du Seigneur, à la place du prophète qui, étant prisonnier, ne pouvait pas s’y rendre. C’est ce que je ferai. J’ai de nombreux et fidèles Baruch parmi mes apôtres et mes disciples. Ils viendront vous rapporter la parole du Seigneur, de sorte que vos âmes ne périront pas. Et moi, je ne serai pas pris à cause de vous, car le Très-Haut me cachera à leurs yeux jusqu’à ce que vienne l’heure où le Roi d’Israël doit être montré aux foules pour être connu de tous.

Et ne craignez pas non plus de perdre les paroles qui sont en vous. On lit, toujours dans Jérémie, que, même après la destruction du volume par Joachim, roi de Juda, — qui espérait, en brûlant le rouleau, détruire les paroles éternelles et véridiques —, ce qui avait été dicté par Dieu demeura parce que le Seigneur ordonna au prophète : “ Prends un autre rouleau pour y écrire tout ce qu’il y avait dans le rouleau brûlé par le roi. ” Et Jérémie donna un volume à Baruch, un rouleau qui n’avait pas servi, et il dicta de nouveau à son secrétaire les paroles éternelles et d’autres encore pour les compléter. Car le Seigneur répare les dégâts faits par les hommes quand c’est pour le bien des âmes. Il ne permet pas que la haine anéantisse ce qui est œuvre d’amour.

Eh bien, moi aussi, je peux me comparer à un volume rempli de saintes vérités : si je viens à être détruit, croyez-vous que le Seigneur vous laissera périr sans que vous soyez aidés par d’autres volumes, où se trouveront mes paroles et celles de mes témoins, qui raconteront ce que je ne pourrai pas dire, parce qu’emprisonné par la Violence et détruit par elle ? Et croyez-vous que ce qui est imprimé dans le volume de vos cœurs puisse s’anéantir quand le temps passera sur mes paroles ? Non. L’Ange du Seigneur vous les répétera et les gardera fraîches dans vos âmes qui désirent la sagesse. Qui plus est, il vous les expliquera et vous posséderez la sagesse de la parole de votre Maître. Vous scellez par la souffrance votre amour pour moi. Est-ce que ce qui résiste même à la persécution peut périr ? Non. C’est moi qui vous le dis.

Le don de Dieu ne s’efface pas. Seul le péché l’anéantit.

432.7

Mais vous, vous ne voulez sûrement pas pécher, n’est-ce pas, mes amis ?

– Non, Seigneur. Ce serait te perdre même dans l’autre vie, disent plusieurs.

– Mais ils nous feront pécher. Il nous a imposé de ne plus sortir du domaine pendant le sabbat… et il n’y aura plus de Pâque pour nous. Nous pécherons donc, disent d’autres.

– Non, c’est lui qui péchera, lui seul. Car il viole le droit de Dieu et des enfants de Dieu de s’embrasser et de s’aimer en un doux colloque d’amour et d’enseignement le jour du Seigneur.

– Mais lui répare par de nombreux jeûnes et offrandes. Pour nous, c’est impossible, parce que notre nourriture est déjà trop insuffisante en proportion de la fatigue de notre travail. Et nous n’avons rien à offrir… Nous sommes pauvres…

– Vous offrez ce que Dieu apprécie : votre cœur. Isaïe, parlant[2] au nom de Dieu, dit aux faux pénitents : “ Au jour de votre jeûne apparaît votre volonté et vous accablez vos débiteurs. Vous jeûnez pour vous quereller, discutailler et vous battre à coups de poings d’une manière impie. Ne jeûnez pas comme jusqu’à présent si vous voulez faire entendre votre voix là-haut ! Est-ce cela, le jeûne que je désire ? Se borner une journée à affliger son âme, à tourmenter son corps et à dormir dans la cendre, est-ce cela que tu appelleras jeûne et jour agréable au Seigneur ? Tout autre est celui que je préfère : brise les chaînes du péché, délie les engagements qui oppriment, renvoie libres les opprimés, enlève tous les fardeaux. Partage ton pain avec l’affamé, accueille les pauvres et les pèlerins, habille ceux qui sont nus et ne méprise pas ton prochain. ”

Mais ce n’est pas ainsi qu’agit Yokhanan. De par le travail que vous faites pour lui en l’enrichissant, vous êtes ses créanciers. Or il vous traite plus mal que des débiteurs retardataires, il hausse la voix pour vous menacer et lève la main pour vous frapper. Il n’est pas miséricordieux envers vous, et il vous méprise parce que vous êtes ses serviteurs. Mais le serviteur est un homme comme son maître et, s’il a le devoir de servir, il a également le droit de recevoir ce qui est nécessaire à un homme, aussi bien matériellement que pour le bien de son âme. On n’honore pas le sabbat, même en le passant à la synagogue, si, le même jour, on enchaîne ses frères et on les abreuve d’aloès. Quant à vous, faites vos sabbats en parlant du Seigneur entre vous, et le Seigneur sera parmi vous. Pardonnez, et le Seigneur vous glorifiera.

432.8

Je suis le Bon Berger, et j’ai pitié de toutes les brebis. Mais, c’est certain, j’aime d’un amour particulier celles que les bergers idolâtres ont frappées pour qu’elles s’éloignent de mon chemin. C’est pour elles, plus que pour toute autre, que je suis venu. Car mon Père, qui est aussi le vôtre, m’a donné cet ordre : “ Fais paître ces brebis d’abattoir, tuées sans pitié par leurs maîtres qui les ont vendues en disant : ‘Nous nous sommes enrichis !’ et desquelles les bergers n’ont pas eu compassion. ”

Eh bien, je ferai paître le troupeau d’abattoir, les pauvres du troupeau, en abandonnant à leur méchanceté ceux qui vous accablent et affligent le Père, qui souffre en ses enfants. Je tendrai la main aux plus petits des fils de Dieu et je les attirerai à moi, pour qu’ils aient ma gloire.

Le Seigneur le promet par la bouche des prophètes qui célèbrent ma pitié et ma puissance de Berger. Et moi, je vous le promets directement, à vous qui m’aimez. Je veillerai sur mon troupeau. A ceux qui accusent les bonnes brebis de troubler l’eau et d’abîmer la pâture pour venir à moi, je dirai :

“ Eloignez-vous : c’est vous qui asséchez la source et faites dépérir la pâture de mes enfants. ” Mais je les ai amenés à d’autres pâturages, aux pâturages qui rassasient l’âme, et je le ferai encore. Je vous laisserai à vous ce pâturage pour vos grosses panses, je vous abandonnerai la source amère que vous avez fait jaillir. Mais moi, je partirai avec elles en séparant les vraies brebis de Dieu des fausses, et mes agneaux ne seront plus tourmentés par rien, ils jubileront pour toujours dans les pâturages du Ciel. ”

Persévérez, mes enfants bien-aimés ! Ayez encore un peu de patience, tout comme moi. Soyez fidèles, en faisant ce qui vous est permis par votre maître injuste. Dieu jugera que vous avez tout accompli, et il vous en récompensera. Ne haïssez pas, même si tout conspire à vous enseigner la haine. Ayez foi en Dieu. Vous voyez : Jonas a été soustrait à sa souffrance, et Jabé a été amené à l’amour. Mais le Seigneur agira avec vous de la même façon qu’avec le vieil homme et avec l’enfant, partiellement en cette vie, totalement dans l’autre.

432.9

Je n’ai que des pièces de monnaie à vous offrir pour rendre moins dure votre situation matérielle. Je vous les donne. Matthieu, remets-les-leur, pour qu’ils se les partagent. Il y en a beaucoup, mais c’est toujours trop peu pour vous, qui êtes si nombreux et si nécessiteux. Je n’ai rien d’autre… rien de matériel. Mais j’ai mon amour, la puissance que je tiens de ma qualité de Fils du Père, pour demander pour vous les infinis trésors surnaturels, afin de vous consoler de vos larmes et de donner la lumière à vos brumes.

Oh ! quelle triste vie que Dieu peut rendre lumineuse ! Lui seul, lui seul le peut !

Et moi, je dis :

“ Père c’est pour eux que je te prie. Je ne te prie pas pour les gens heureux et riches du monde, mais pour eux qui n’ont que toi et moi. Fais-les s’élever si haut dans les voies spirituelles, qu’ils trouvent tout réconfort dans notre amour ; et donnons-nous à eux avec l’amour, avec tout notre infini amour, pour recouvrir de paix, de courage, de paix, de sérénité, de force surnaturelle, leurs journées et leurs occupations, afin que, éloignés du monde par amour pour nous, ils puissent résister à leur calvaire, et après la mort, te posséder toi, nous, l’infinie béatitude. ” »

Jésus a prié debout, après s’être dégagé doucement des enfants qui s’étaient endormis sur lui. Il a l’air majestueux et doux en priant.

Puis il baisse les yeux et dit :

« Je pars. C’est pour vous le moment de partir pour arriver chez vous à temps. Nous nous reverrons. Je vous amènerai Marziam. Mais même quand je ne pourrai plus venir, mon Esprit sera toujours avec vous, et mes apôtres vous aimeront comme je vous ai aimés. Que le Seigneur fasse reposer sur vous sa bénédiction. Allez ! »

Il se penche pour caresser les enfants endormis et s’abandonne aux effusions de la pauvre foule, qui n’arrive pas à se détacher de lui…

Enfin, chacun s’en va dans sa direction et les deux groupes se séparent pendant que la lune descend et que l’on allume des branches pour éclairer la route. L’âcre fumée des rameaux encore humides est une bonne excuse pour les larmes qui coulent…

432.10

Judas les attend, adossé à un tronc d’arbre. Jésus le regarde sans mot dire, pas même quand Judas lâche :

« Je vais mieux. »

Ils avancent comme ils peuvent dans la nuit, puis plus aisément à l’aube.

Voyant un carrefour, Jésus s’arrête :

« Séparons-nous. Que Thomas, Simon le Zélote et mes frères viennent avec moi. Que les autres aillent m’attendre au lac. »

Judas intervient :

« Merci, Maître… je n’osais te le demander, mais tu précèdes mes désirs. Je suis vraiment fatigué et, si tu le permets, je m’arrêterai à Tibériade…

– Chez un ami », ne peut s’empêcher de dire Jacques, fils de Zébédée.

Judas écarquille les yeux… Mais il se borne à cela.

Jésus se hâte de dire :

« Il me suffit que tu rejoignes tes compagnons à Capharnaüm pour le sabbat. Venez que je vous embrasse, vous qui me quittez. »

Et il embrasse affectueusement ceux qui s’en vont en donnant à chacun un conseil à voix basse…

Personne ne fait d’objection. Seul, Pierre supplie en partant :

« Reviens vite, Maître.

– Oui, reviens vite, reprennent les autres.

Et Jean dit le mot de la fin :

« Sans toi, le lac sera bien triste… »

Jésus les bénit encore et promet :

« Bientôt ! »

Puis chacun part de son côté.

432.1

– Virão? –pergunta Mateus aos companheiros, sentados sob um bosque de azinheiras, nas primeiras encostas da colina sobre a qual está Séforis.

A planura de Esdrelon já não está mais visível, pois fica do outro lado da colina, onde eles se encontram. Mas uma colina muito pequena está entre esta e as de Nazaré, que se distinguem, nitidamente, à límpida claridade do luar.

– Eles o prometeram… E virão –responde André.

– Pelo menos alguns deles. Estavam partindo na metade da primeira vigília, e estarão aqui no começo da segunda –diz Tomé.

– Mais tarde –diz Tadeu.

– Nós levamos menos de três horas –objeta André.

– Nós somos homens, e fortes. Eles estão cansados e deverão estar com suas mulheres –responde Tadeu.

– Contanto que o patrão não o perceba! –suspira Mateus.

– Não há perigo. Ele partiu para Jezrael, e foi hospedar-se com um amigo.

432.2

O intendente está. Ah! Ele também vem, porque não odeia o Mestre –diz Tomé.

– E aquele homem será sincero? –interroga Filipe.

– Sim. Porque não há motivo para deixar de o ser.

– Será? Poderia fazê-lo para cair nas graças do patrão e…

– Não, Filipe. Depois da vindima, ele foi mandado embora por Jocanã justamente porque não odeia o Mestre –responde André.

– Quem foi que vos disse isso? –perguntam muitos.

– Ele e os camponeses… separadamente. E, quando dois de categoria diferente estão de acordo, ao dizerem uma coisa, é sinal de que o que dizem é verdade. Os camponeses estavam chorando, porque o intendente vai-se embora. Ele se havia tornado muito humano. E ele mesmo nos disse: “Eu sou um homem e não um boneco de argila. No ano passado, ele me disse: ‘Presta honras ao Mestre, aproxima-te dele, faze-te um dos fiéis dele.’ Eu obedeci. Agora, ele me diz: ‘Ai de ti, se amares o meu inimigo, e permitires que eles o amem. Eu não quero maldição sobre minhas terras, se eu acolher aquele maldito.’ Mas, como é que eu posso, agora que o fiquei conhecendo, ouvir uma ordem assim? Eu disse ao patrão: ‘Falavas de modo diferente, no ano passado, e Ele é sempre o mesmo.’ O patrão me bateu uma vez. Eu disse: ‘Eu não sou escravo. E, mesmo que o fosse, tu não terias a posse do meu pensamento. O meu pensamento considera um santo ao que tu chamas de maldito.’ Ele tornou a me bater. Esta manhã ele me disse: ‘A maldição de Israel está em minhas propriedades. Ai de ti, se transgredires as minhas ordens. Não serás mais meu servo.’ Eu lhe respondi: ‘Disseste bem. Não serei mais teu servo. Procura um outro que tenha um coração como o teu, e que seja um surripiador dos teus bens, como tu és das almas dos outros.’ Ele me jogou no chão, e me bateu… Mas logo terminará o trabalho deste ano, e, ao chegar a lua de Tisri, eu estarei livre. Eu só sinto por esses…,” e mostrava os camponeses –narra Tomé.

– Mas onde foi que o vistes?

– No bosque, como se fôssemos uns ladrões. Miqueias, com quem havíamos falado, o tinha advertido, pois ele tinha vindo, ainda sangrando, e pouco a pouco foram chegando os servos e as servas –diz André.

432.3

– Hum! Então Judas tinha razão! Ele conhece os humores do fariseu… –observa Bartolomeu.

– Judas sabe coisas demais! –diz Tiago de Zebedeu.

– Cala a boca! Ele te pode ouvir –aconselha Mateus.

– Não. Ele se afastou, dizendo que está com sono e com dor de cabeça –responde Tiago.

– A lua! Uma lua no céu, e outra na cabeça dele. Ele é assim: mais mutável do que o vento –sentencia Pedro, que até agora estava calado.

– Oh! Sim. Uma triste desgraça entre nós… –diz Bartolomeu.

– Não. Não digas isso. Não é uma desgraça. Pelo contrário, é um meio de santificar-nos –diz Zelotes.

– Ou de condenar-nos, pois nos faz perder as virtudes… –diz, terminando a conversa, Tadeu.

– É um infeliz! –comenta com tristeza André.

432.4

Um silêncio. Depois Pedro pergunta:

– Mas o Mestre ainda está rezando?

– Não. Enquanto estáveis cochilando, ele passou e foi ao encontro de João e de Tiago, irmão dele, que estão colocados de guarda na estrada. Ele quer chegar logo perto dos pobres camponeses. Talvez será esta a última vez que os vê –responde o Zelotes.

– Por que última vez? Por quê? Não digas estas palavras. Parecem trazer desgraças! –diz, agitado, Tadeu.

– Mas porque tu o estás vendo… Estamos sempre mais perseguidos… Não sei como iremos fazer no futuro…

– Simão tem razão. Sim! Será muito bonito que sejamos todos espirituais… Mas… se fosse lícito ter um pouquinho de… humanidade, uma pitadinha de proteção de Cláudia não nos haveria de fazer mal –diz Mateus.

– Não. É melhor que estejamos sós… e, sobretudo, livres de contatos com os gentios. Eu… não os aprovo –diz Bartolomeu.

– Um pouco, eu também. No entanto… O Mestre diz que a sua Doutrina deve estender-se por todo o mundo. E que nós é que deveremos fazer isso… Semear por toda parte a sua palavra… E, então deveremos tornar-nos mais aptos para aproximar-nos dos gentios e idólatras… –diz Tadeu.

– Dos imundos. Isso parece-me ser uma coisa sacrílega. Dar a Sabedoria aos porcos!

– Eles também têm uma alma, Natanael! Tu tiveste dó da mocinha ontem…

– Porque… é um… um nada, que vai-se formando. É como uma recém-nascida… Mas, os outros!… Além disso, ela não é romana…

– Achas que os gauleses não são idólatras? Eles também têm os seus deuses cruéis. Não pensas um pouco, se tu tivesses que ir convertê-los? –diz Zelotes, que é muito culto em suas maneiras, ou, como outros diriam, mais cosmopolita.

– Mas ela não é da raça dos profanadores de Israel. Eu nunca irei pregar aos inimigos de Israel, nem aos atuais, nem aos antigos.

– Então terás que ir para muito longe, aos povos hiperbóreos, pois parece que Israel já tenha tentado ir a todos os povos vizinhos –diz Tomé.

– Eu irei para longe…

432.5

Mas, eis que o Mestre está aí. Vamos ao seu encontro. Quanta gente! Parece que vieram todos, até as crianças…

– O Mestre se sentirá feliz…

Reúnem-se ao Mestre, que vem vindo com dificuldade pelo prado, apertado como está, por todos os que o rodeiam.

– Judas ainda não chegou? –pergunta Jesus.

– Sim, Mestre. E, se quiseres, o chamaremos…

– Não é preciso. Minha voz chegará até lá onde ele está. E a sua consciência, livre, lhe fala com a sua própria voz. Não é preciso que unais as vossas vozes para forçar uma vontade. Vinde, sentemo-nos aqui, com estes nossos irmãos. E perdoai, se Eu não pude partir convosco o pão numa refeição de amor.

Assentam-se ao redor de Jesus, ficando Ele no centro. E Jesus quer ao redor de si todos os meninos, os quais se agrupam ao lado dele, carinhosos e confiantes.

– Abençoa-os, Senhor! Que eles vejam aquilo pelo que nós estamos suspirando por ver, a liberdade de te amar! –grita uma mulher.

– Sim. Estão tirando-nos também esta. Não querem que em nosso espírito sejam impressas as tuas palavras. E agora nos impedem até de ver-nos, ao nos proibirem de vir a Ti… e não ouviremos mais palavras santas! –diz, gemendo, um velho.

– Assim nos tornarmos uns pecadores abandonados. Tu nos ensinavas o perdão… e nos incutias tanto amor, que podíamos suportar o patrão com sua malevolência… Mas agora… –diz um jovem.

Eu os distingo mal pelo rosto, e não sei exatamente quem é que está falando. Mas me deixo guiar pelo tom das vozes.

– Não choreis. Eu não vos deixarei faltar a minha palavra. E virei ainda, enquanto Eu puder…

– Não, Mestre e Senhor. Ele é mau e os seus amigos também o são. Eles poderiam fazer-te mal, e por causa de nós. Nós faremos o sacrifício de perder-te, mas não queremos dar a nós mesmos a tristeza de ter que dizer: “Por causa de nós é que Ele foi apanhado.”

– Sim, salva-te, Mestre.

– Não tenhais medo.

432.6

Lê-se[1] em Jeremias como ele mesmo disse ao seu secretário Baruque que escrevesse aquilo que o Senhor lhe ia ditar, e que fosse ler o escrito assim conseguido àqueles que estavam reunidos na Casa do Senhor, e que o lesse em lugar do profeta, que estava preso, e não podia ir. Assim vou fazer Eu. Eu tenho muitos e fiéis Baruques entre os meus apóstolos e discípulos. Eles virão dizer-vos a palavra do Senhor, e não perecerão as vossas almas. E Eu não serei apanhado por causa de vós, porque o Altíssimo me esconderá dos olhos deles, enquanto não chegar a hora, na qual o Rei de Israel deverá ser mostrado às multidões para ser conhecido por todo o mundo.

E não temais nem mesmo perder as palavras que já estão entre vós. Ainda em Jeremias se lê também que, depois da destruição do volume por Joaquim, rei de Judá, o qual, enquanto o rolo estava se queimando, tinha ficado esperando destruir as palavras eternas e verdadeiras, o ditado de Deus permaneceu ileso, porque o Senhor assim ordenou ao profeta: “Apanha de novo outro rolo, e escreve nele todas as coisas que estavam no volume que foi queimado pelo rei.” E Jeremias deu um novo rolo a Baruque, um volume sem nenhuma escrita, e ditou novamente ao seu secretário as palavras eternas, e mais outras, como complemento das primeiras, porque o Senhor conserta os estragos humanos, quando o conserto é bom para as almas, e não permite que o ódio anule o que é uma obra de amor.

Pois bem, ainda que Eu, comparando-me a um volume cheio de verdades santas, chegasse a ser destruído, acreditais vós que o Senhor vos deixaria perecer, sem a ajuda dos outros volumes, nos quais também estarão as minhas palavras e as das minhas testemunhas, que narram o que eu não poderei dizer, porque estarei prisioneiro da violência, e destruído por ela? E credes vós que o que está impresso no volume dos vossos corações possa ser anulado pelo correr do tempo sobre as palavras? Não. O anjo do Senhor vos repetirá aquelas palavras, conservando-as frescas em vossos espíritos tão desejosos de Sabedoria. E não só isso, mas ele vo-las explicará, e sereis sábios pela palavra do vosso Mestre. Com a dor é que selais o amor que me tendes. Por acaso, poderá perecer o que resiste até à perseguição? Não pode perecer. Eu vo-lo digo. Dom de Deus não se cancela. Somente o pecado o anula.

432.7

Mas vós certamente não quereis pecar, não é verdade, meus amigos?

– Não, Senhor. Seria perder-te até na outra vida –dizem muitos.

– Mas ele nos fará pecar. Já nos proibiu de sair aos sábados de suas possessões… e para nós não haverá mais Páscoa. Portanto, pecaremos… –dizem outros.

– Não. Vós não pecareis. Ele, sim, pecará. Ele somente, ele que violenta o direito de Deus e dos filhos de Deus, de abraçarem-se e de se amarem, em um doce colóquio de amor, e de ensinamento, no Dia do Senhor.

– Mas ele compensa com muitos jejuns e ofertas. Nós não podemos, porque já pouca demais é a comida, em proporção ao cansaço em que ficamos, e não temos o que oferecer… Nós somos pobres…

– Vós ofereceis aquilo a que Deus dá valor: o vosso coração. Diz Isaías[2], falando em nome de Deus, aos falsos profetas: “Eis. No dia do vosso jejum é que aparece a vossa vontade, e fazeis que passem apertos os vossos devedores. Pois vós jejuais para litigardes, questionardes e brigardes, sem piedade, aos socos. Não queirais mais jejuar como até hoje, para fazerdes ouvir bem alto os vossos clamores. Será esse o jejum que Eu quero? Que o homem se limite apenas a afligir por um dia a sua alma, e a atormentar o seu corpo, dormindo sobre as cinzas? A isto chamarás jejum e dia aceito pelo Senhor? Bem outra coisa é o jejum que me agrada: que arrebentes as correntes do pecado, que perdoes as dívidas que oprimem demais ao devedor que ponhas em liberdade o que está em dificuldades, que tires todo o peso de cima dos outros. Parte o teu pão com quem tem fome, socorre e acolhe aos pobres e peregrinos, veste os que estão nus, e não desprezes o teu próximo.”

Mas isso Jocanã não faz. Vós, pelo trabalho que fazeis para ele, tornando-o rico, sois seus credores, e ele vos trata pior do que a devedores em atraso, e ainda levanta a voz para ameaçar-vos, e a mão para bater em vós. Não é misericordioso para convosco, e vos despreza como a servos. Mas o servo é um homem como o patrão; e, se ele tem o dever de servir, tem também o direito de receber o que é necessário a um homem, tanto materialmente, como espiritualmente. Não é honrado o sábado, mesmo quando é passado na sinagoga, se no mesmo dia aquele que o guarda põe correntes em seus irmãos, e os faz beber aloés. Vós guardais os vossos sábados, pensando no Senhor. E o Senhor estará entre vós. Perdoai, e o Senhor vos glorificará.

432.8

Eu sou o Bom Pastor, e tenho piedade de todas as ovelhas. Eu amo com particular amor àquelas ovelhas nas quais os pastores-ídolos andaram dando pancadas, para que elas se afastassem dos meus caminhos. Para elas, mais do que para quaisquer outras, é que Eu vim. Porque o meu e vosso Pai me deu esta ordem. “Apascenta estas minhas ovelhas, que estão esperando o açougue, sendo abatidas sem dó nem piedade por seus donos, que as venderam dizendo ‘Ficamos ricos,’ e das quais os pastores não tiveram compaixão.” Pois bem. Agora Eu apascentarei o rebanho para o açougue, ó pobres do rebanho, abandonando às suas maldades aqueles que vos afligem, e afligem ao Pai, que sofre nos seus filhos. Eu estenderei a mão aos pequenos entre os filhos de Deus, e os trarei a Mim para que tenham a minha glória.

Assim o promete o Senhor pela boca dos profetas que celebram a piedade e o poder de Mim Pastor. E Eu o prometo diretamente a vós, que me amais. Eu tomarei providências, quanto ao meu rebanho. A quem acusa as ovelhas boas de estarem sujando a água e estragando a pastagem, para chegarem até Mim, Eu direi: “Retirai-vos. Vós sois aqueles que fazeis faltar a fonte e ficar seco o pasto para os meus filhos. Mas Eu os levei para outros pastos, e os levarei. Aqueles pastos que saciam o espírito. Deixarei para vós o pasto para as vossas grosseiras barrigas, deixarei a fonte amarga que vós fizestes jorrar, e Eu de lá sairei com estes, separando as falsas ovelhas das verdadeiras de Deus, e não serão mais atormentados por coisa alguma os meus cordeiros, mas se alegrarão para sempre nos pastos do Céu.”

Perseverai, amados filhos! Um pouco de paciência tende ainda, como Eu a tenho. Sede fiéis fazendo aquilo que vos é permitido pelo patrão injusto. E Deus julgará que fizestes tudo, e por tudo vos premiará. Não odieis, mesmo quando tudo conjura para levar-vos a odiar. Tende fé em Deus. Vós estais vendo: Jonas foi aliviado em seu sofrimento e Jabé foi levado ao amor. Mas, como fez com o velho e como fez com o menino, assim o Senhor fará convosco, parcialmente nesta vida, e totalmente na outra.

432.9

Eu só tenho algumas moedas para dar-vos, a fim de tornar menos dura a vossa condição material. Eu vo-las dou. Entrega-lhas, Mateus. Que eles as repartam entre si. São muitas, mas, para vós que sois tantos e tão necessitados, elas são poucas. Mas Eu não tenho outra coisa… Outra coisa material. Tenho, ainda, o meu amor, a potência do meu ser como Filho do Pai, para pedir em vosso favor os infinitos tesouros sobrenaturais, a fim de consolar os vossos prantos e dar luz às vossas escuridões.

Oh! Que triste vida, mas Deus a pode tornar luminosa! Só Ele! Só Ele! E Eu digo: “Pai, por eles Eu rezo. Não rezo a Ti pelos felizes e os ricos do mundo. Mas por estes que só têm a Ti e a Mim. Faze que eles se elevem tanto nos caminhos do espírito, que encontrem todo o conforto em nosso amor, e demo-nos a eles com o amor, com todo nosso amor infinito, para cobrir de paz, de serenidade, de força sobrenatural as suas jornadas, as suas ocupações, para que, como uns estranhos para o mundo, por nosso amor possam resistir ao seu calvário e, depois da morte, ter a Ti, a Nós, felicidade infinita.”

Jesus pregou, tendo-se posto em pé, separando-se pouco a pouco das crianças, que haviam adormecido ao lado dele. E está cheio de majestade e de doçura, em sua oração.

Agora Ele volta a baixar seu olhar, e diz:

– Eu já me vou. É hora de fazer-vos voltar para vossas casas em tempo. Ainda nos veremos. E Eu trarei Marziam. Mas, mesmo quando Eu não puder mais vir, o meu Espírito estará sempre convosco, e estes meus apóstolos vos amarão como Eu vos amei. O Senhor derrame sobre vós a sua bênção. Ide!

E se inclina para acariciar os pequeninos adormecidos, e se entrega às expansões da pobre multidão, que não sabe afastar-se dele…

Mas enfim, cada um por sua vez, vai tomando seu rumo, e os dois grupos se separam, enquanto a lua vai descendo, e os ramos acesos vão ter que tornar a clarear o caminho. E a fumaça áspera dos ramos acesos, que estavam um pouco úmidos, é uma boa desculpa para os olhos que começam a brilhar…

432.10

Judas os está esperando, encostado a um tronco. Jesus olha para ele, e não diz nada, nem mesmo quando Judas lhe diz:

– Estou melhor.

Vão indo assim, do melhor modo que podem, pela noite adentro, e depois andam mais despachadamente, ao aproximar-se a aurora.

Diante de um quadrívio, Jesus para, e diz:

– Separemo-nos aqui. Comigo venham Tomé, Simão Zelotes e os meus irmãos. Os outros vão para o lago, e lá me esperem.

– Obrigado, Mestre… Eu não tinha coragem de to pedir. Mas Tu vieste ao meu encontro. Se mo permites, eu paro em Tiberíades…

– Na casa de algum amigo! –não pode conter-se sem o dizer, Tiago de Zebedeu.

Judas arregala os olhos… mas fica só nisso.

Jesus se apressa em dizer:

– A Mim me basta que tu, no sábado, vás a Cafarnaum com os companheiros. Vinde para que Eu vos beije, a vós que aqui me deixais.

E, com afeto, beija os que vão partir, dizendo a cada um, um conselho, em voz baixa…

Ninguém diz nada. Somente Pedro, que já ia andando, é que diz:

– Vem logo, Mestre.

– Sim, vem logo –dizem os outros.

E o João termina:

– Estará muito triste o lago sem Ti.

Jesus os abençoa de novo, e promete:

– Logo!

E depois cada um vai para o seu lado.


Notes

  1. On voit, en Jr 36.
  2. Isaïe, parlant, en Is 58, 3-7.

Notas

  1. Lê-se, em Jeremias 36.
  2. Diz Isaías, em Isaías 58,3-7.