Os Escritos de Maria Valtorta

46. Jésus est tenté par Satan au désert.

46. Jesus tentado por Satanás no deserto.

46.1

Je revois la solitude pierreuse que j’avais déjà vue à ma gauche dans la vision du baptême de Jésus au Jourdain. Je dois cependant y avoir pénétré profondément, parce que je ne vois plus le beau fleuve aux eaux lentes et bleues ni la veine verte qui le longe sur ses deux rives, alimentée par cette artère aquatique. Ici, rien d’autre que la solitude, des pierres, une terre tellement brûlée qu’elle en est réduite à l’état de poussière jaunâtre qu’à chaque instant le vent soulève en petits tourbillons. On dirait le souffle d’une bouche fiévreuse tant ils sont secs et brûlants, et la poussière qui pénètre dans le nez et la gorge est une vraie tor­ture. Ici et là, de très rares petits buissons épineux dont on ne sait comment ils peuvent résister dans cette désolation. On dirait des touffes de cheveux sur le crâne d’un homme chauve. Au-dessus, un ciel d’un bleu impitoyable, en bas le sol aride, et tout autour, des rochers et le silence. C’est tout ce que je vois comme nature.

46.2

Un énorme rocher, façonné comme j’essaie de le dessiner, forme un embryon de grotte. Assis sur une grosse pierre traînée à l’intérieur, Jésus se tient adossé à la paroi à l’endroit que je signalepar un +.

Il s’y repose du soleil brûlant. Mon conseiller intérieur m’indique que cette pierre sur laquelle il est assis lui sert aussi d’agenouilloir et d’oreiller quand il prend quelques brèves heures de repos, enroulé dans son manteau à la lueur des étoiles et dans l’air froid de la nuit. En effet, tout près de là, se trouve la besace que je lui ai vu prendre à son départ de Nazareth. C’est tout ce qu’il possède et, comme elle est flasque, je comprends qu’elle a été vidée du peu de nourriture qu’y avait mise Marie.

Jésus est très maigre et pâle. Il est assis, les coudes appuyés sur les genoux, les avant-bras en avant, les mains jointes et les doigts entrelacés. Il médite. De temps à autre il lève les yeux et promène son regard alentour et observe le soleil presque au zénith dans le ciel bleu. En particulier après avoir examiné les alentours et levé les yeux vers la lumière du soleil, il les referme et s’appuie au rocher qui lui sert d’abri, comme pris de vertige.

46.3

C’est alors que je vois apparaître l’horrible gueule de Satan.

Il ne se présente pas sous la forme où nous nous le représentons avec cornes, queue, etc. On dirait un Bédouin enveloppé dans son habit et son manteau qui ressemble à un domino de mascarade. Sur la tête, le turban dont les pans lui descendent jusqu’aux épaules pour les abriter et sur les côtés du visage, de sorte qu’on n’en voit qu’un triangle étroit, très brun avec des lèvres minces et tordues, des yeux très noirs et enfoncés, d’où sortent des éclairs magnétiques. Deux pupilles vous pénètrent jusqu’au fond du cœur, mais on n’y lit rien, sinon un seul mot : mystère. C’est tout le contraire du regard de Jésus qui vous fascine lui aussi par ses effluves magnétiques qui vous pénètrent jusqu’au cœur, mais où on ne lit que bonté et amour pour vous. Le regard de Jésus est pour l’âme une caresse, celui de Satan un double poignard qui vous transperce et vous brûle.

46.4

Il s’approche de Jésus :

« Tu es seul ? »

Jésus le regarde sans répondre.

« Comment es-tu arrivé ici ? Tu t’es perdu ? »

Jésus le regarde de nouveau et se tait.

« Si j’avais de l’eau dans ma gourde, je t’en donnerais. Mais je n’en ai pas moi-même. Mon cheval est mort et je me dirige à pied vers le gué. Là je boirai et je trouverai quelqu’un qui me donne un pain. Je connais la route. Viens avec moi, je te conduirai. »

Jésus ne lève même pas les yeux.

« Tu ne réponds pas ? Sais-tu que si tu restes ici tu vas mourir ? Déjà le vent se lève. Il va y avoir la tempête. Viens. »

Jésus serre les mains en une prière muette.

« Ah ! C’est donc bien toi ? Depuis le temps que je te cherche ! Et maintenant, cela fait si longtemps que je t’observe. Depuis le moment où tu as été baptisé. Tu appelles l’Eternel ? Il est bien loin ! Maintenant tu es sur terre et au milieu des hommes. Or chez les hommes, c’est moi qui suis roi. Pourtant, tu me fais pitié et je veux t’aider parce que tu es bon et que tu es venu te sacrifier pour rien. Les hommes te haïront à cause de ta bonté. Ils ne comprennent qu’or, mangeaille et jouissance. Sacrifice, souffrance, obéissance sont pour eux des paroles mortes, plus mortes que cette terre-ci et ses alentours. Ils sont plus arides encore que cette poussière. Il n’est que le serpent pour se cacher ici en attendant de mordre et aussi le chacal pour te mettre en pièces. Allons, viens. Ils ne méritent pas que l’on souffre pour eux. Je les connais mieux que toi. »

Satan s’est assis en face de Jésus. Il le fouille de son regard terrible et sourit de sa bouche de serpent. Jésus se tait toujours et prie mentalement.

46.5

« Tu te défies de moi. Tu as tort. Je suis la sagesse de la terre. Je puis te servir de maître pour t’aider à triompher. Vois : l’important, c’est de triompher. Puis, une fois qu’on s’est imposé au monde et qu’on l’a séduit, on le mène où l’on veut. Mais il faut d’abord être comme cela leur plaît, comme eux, les séduire en leur faisant croire que nous les admirons et que nous suivons leurs pensées.

Tu es jeune et beau. Commence par la femme. C’est toujours par elle qu’on doit commencer. Je me suis trompé en menant la femme à la désobéissance. J’aurais dû la conseiller d’une autre manière. J’en aurais fait un meilleur instrument et j’aurais vaincu Dieu. J’ai été trop pressé. Mais toi ! Je te l’enseigne car il y a eu un jour où je t’ai regardé avec une joie[1] angélique et un reste de cet amour est demeuré en moi. Mais toi, écoute-moi et profite de mon expérience. Donne-toi une compagne. Elle réussira là où tu ne le pourras. Tu es le nouvel Adam : tu dois avoir ton Eve.

Et puis, comment peux-tu comprendre et guérir les maladies de la sensualité, si tu ne sais pas ce que c’est ? Ne sais-tu pas que la femme est le noyau d’où naît la plante de la passion et de l’orgueil ? Pourquoi l’homme veut-il régner ? Pourquoi veut-il être riche, puissant ? Pour posséder la femme. Elle est comme l’alouette. Elle a besoin d’un scintillement qui l’attire. L’or et la domination sont les deux faces du miroir qui attire les femmes et la cause des maux du monde. Regarde : derrière mille délits d’apparences diverses, il y en a neuf cents, au moins, qui s’enracinent dans la soif de possession de la femme ou dans la volonté d’une femme qui brûle d’un désir que l’homme ne satisfait pas encore, ou ne satisfait plus. Va vers la femme si tu veux savoir ce qu’est la vie et, après seulement, tu sauras soigner et guérir les maux de l’humanité.

Elle est belle, tu sais, la femme ! Il n’est rien de plus beau au monde. L’homme possède la pensée et la force. Mais la femme ! Sa pensée est un parfum, son contact est caresse de fleurs. Sa grâce est un vin enivrant, sa faiblesse est comme un écheveau de soie ou les boucles d’un bébé entre les mains de l’homme, sa caresse est une force qui se communique à la nôtre et l’en­flamme. La souffrance disparaît, tout comme la fatigue et les soucis quand on s’approche d’une femme. Elle est entre nos bras comme un bouquet de fleurs.

46.6

Mais, imbécile que je suis ! Tu as faim et je te parle de femme. Ta vigueur est épuisée. C’est la raison pour laquelle ce parfum de la terre, cette fleur de la création, ce fruit qui donne et suscite l’amour te paraît sans valeur. Mais regarde ces pierres, vois comme elles sont rondes et polies, dorées sous les rayons du soleil couchant. Ne dirait-on pas des pains ? Toi, le Fils de Dieu, tu n’as qu’à dire : “ Je le veux ”, pour qu’elles deviennent un pain qui sent bon, comme celui qu’à cette heure-ci les ménagères sortent du four pour le repas de la famille. Et, si tu le veux, ces acacias si secs ne peuvent-ils pas se couvrir de fruits délicieux, de dattes sucrées comme le miel ? Rassasie-toi, Fils de Dieu. Tu es le Maître de la terre. Elle se penche pour se mettre à tes pieds et apaiser ta faim.

Tu vois comme tu pâlis et chancelles, rien qu’à entendre parler de pain ! Pauvre Jésus ! Es-tu affaibli au point de ne plus pouvoir commander au miracle ? Veux-tu que je le fasse pour toi ? Je ne suis pas à ton niveau, mais je peux faire quelque chose. Je me priverai pendant un an de ma force, je la rassemblerai toute, mais je veux te servir parce que tu es bon et que je me souviens toujours que tu es mon Dieu, même si maintenant j’ai démérité de te donner ce nom. Aide-moi de ta prière pour que je puisse…

– Tais-toi. “ L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de Dieu. ” »

Le démon a un sursaut de rage. Il grince des dents et serre les poings, mais il se maîtrise et ses dents se desserrent pour ébaucher un sourire.

« Je comprends. Tu es au-dessus des nécessités de la terre et cela te dégoûte de te servir de moi. Je l’ai mérité.

46.7

Mais alors viens voir ce qui se passe dans la Maison de Dieu. Vois comme les prêtres eux-mêmes ne se refusent pas à composer entre l’esprit et la chair, parce que, enfin, ce sont des hommes et non pas des anges. Fais un miracle spirituel. Je te porte sur le pinacle du Temple et là-haut, tu te transfigures en une merveil­leuse beauté. Ensuite, appelle les cohortes angéliques et dis-leur de te faire de leurs ailes entrelacées une estrade pour tes pieds et de te faire descendre ainsi dans la cour principale. Qu’ils te voient et se rappellent qu’il y a un Dieu. Ces manifestations sont parfois nécessaires parce que l’homme a une mémoire bien courte, spécialement pour ce qui est spirituel. Tu sais comme les anges seront heureux de te donner un lieu où poser ton pied et une échelle pour que tu descendes !

– Il a été dit : “ Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. ”

– Tu comprends que ton apparition elle-même n’y changerait rien et que le Temple continuerait à être marché et corruption. Ta divine sagesse sait que les cœurs des ministres du Temple sont un nid de vipères qui s’entredévorent pour arriver au pouvoir. Il n’y a pour les dompter que la puissance humaine.

46.8

Alors, viens. Adore-moi. Je te donnerai la terre. Alexandre, Cyrus, César, tous les plus grands conquérants du passé ou encore en vie seront semblables à de vulgaires chefs de caravanes par rapport à toi qui auras tous les royaumes de la terre sous ton sceptre, et avec eux toutes les richesses, toutes les splendeurs de la terre, et puis les femmes, les chevaux, les soldats et les temples. Tu pourras élever partout ton Signe quand tu seras le Roi des rois et le Seigneur du monde. Alors, tu seras obéi et vénéré par le peuple et les prêtres. Toutes les castes t’honoreront et te serviront parce que tu seras le Puissant, l’Unique, le Seigneur.

Adore-moi un seul instant ! Désaltère ma soif d’être adoré ! C’est elle qui m’a perdu. Mais elle est restée en moi et me brûle. Les flammes de l’enfer sont fraîcheur de l’air au matin, en comparaison de ce feu qui me brûle intérieurement. C’est mon enfer, cette soif. Un instant, un seul instant, ô Christ, toi qui es bon ! Un instant de joie pour l’éternel Torturé ! Fais-moi éprouver ce que veut dire être Dieu et je te serai dévoué, obéissant comme un esclave pour toute la vie, dans toutes tes entreprises. Un instant, un seul instant, et je ne te tourmenterai plus ! »

Alors Satan se jette à genoux en le suppliant.

46.9

Jésus, au contraire, s’est levé. Amaigri après ces jours de jeûne, il semble encore plus grand. Son visage est terrible de sévérité et de puissance. Ses yeux sont deux saphirs qui jettent des flammes. Sa voix est un tonnerre qui résonne dans la cavité du rocher et se répand sur les roches et la terre désolée, quand il dit :

« Va-t’en, Satan. Il est écrit : “ C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras et à lui seul tu rendras un culte. ” »

Satan saute sur ses pieds avec un cri déchirant de damné et de haine inexprimable. Sa fureur, sa colère fumante sont terribles à voir. Puis il disparaît avec un nouveau hurlement de malédiction.

46.10

Jésus, fatigué, se rassied et appuie sa tête contre le rocher. Il paraît à bout, exténué. Mais des êtres angéliques viennent de leurs ailes renouveler l’air dans la chaleur étouf­fante de la grotte, la purifiant et la rafraîchissant. Jésus ouvre les yeux et sourit. Je ne le vois pas manger. On dirait qu’il se nourrit du parfum du paradis et en sort revigoré.

Le soleil disparaît au couchant. Jésus saisit sa besace vide et, accompagné par les anges dont le vol lui fait une douce lumière au-dessus de la tête, tandis que la nuit tombe très rapidement, il se dirige vers l’est ou plutôt vers le nord-est. Il a repris son expression habituelle, sa démarche assurée. Il lui reste seulement comme souvenir de son jeûne prolongé un aspect plus ascétique, avec son visage amaigri et pâle et ses yeux pleins d’une joie extasiée qui n’est pas de cette terre.

46.11

Jésus dit :

« Hier, tu n’avais pas la force que te donne ma volonté et tu n’étais en conséquence qu’un être à moitié vivant. J’ai permis à tes membres de se reposer et je t’ai fait faire l’unique jeûne qui te pèse : celui de ma parole. Pauvre Maria ! Tu as vécu le mercredi des Cendres. En tout tu as senti le goût de la cendre, parce que tu étais sans ton Maître. Je n’ai pas manifesté ma présence, mais j’étais là.

Ce matin, puisque l’angoisse est réciproque, je t’ai murmuré dans ton demi-sommeil : “ Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix. ” Je te l’ai fait répéter plusieurs fois et je l’ai répété en même temps. Tu as cru que j’allais en parler. Non. Il y avait d’abord le sujet que je t’ai montré et que je t’expliquerai. Plus tard, ce soir, je t’expliquerai l’autre.

46.12

Satan, tu l’as vu, se présente toujours sous un jour sympathique, sous un aspect ordinaire. Si les âmes sont attentives et surtout en contact spirituel avec Dieu, elles se rendent compte de cette observation qui les rend circonspectes et promptes pour combattre les embûches du démon. Mais si les âmes sont inattentives au divin, séparées de lui par des attraits charnels qui les envahissent et les rendent sourdes, si elles ne recherchent pas le secours de la prière qui les unit à Dieu et fait couler sa force comme par un canal dans le cœur de l’homme, il leur est bien difficile de se rendre compte du piège dissimulé sous une apparence inoffensive, et elles y tombent. S’en dégager après cela est très difficile.

46.13

Les deux chemins que prend plus communément Satan pour arriver aux âmes sont l’attrait charnel et la gourmandise. Il commence toujours par le côté matériel de la nature. Après l’avoir démantelé et asservi, il porte son attaque contre la partie supérieure.

D’abord le côté moral : la pensée avec son orgueil et ses convoitises ; puis l’esprit, en lui enlevant non seulement l’amour, mais aussi la crainte de Dieu. La vie spirituelle n’existe plus quand l’homme a remplacé l’amour divin par d’autres amours humaines. C’est alors que l’homme s’abandonne corps et âme à Satan pour parvenir aux jouissances qu’il recherche, pour s’y attacher toujours plus.

46.14

Tu as vu comment, moi, je me suis comporté : silence et prière. Silence. Car si Satan exerce son entreprise de séduction et cherche à nous circonvenir, on doit le supporter sans sottes impatiences et sans peurs lâches, mais réagir avec fermeté à sa présence, et par la prière à ses séductions.

Inutile de discuter avec Satan. C’est lui qui serait victorieux car il est fort en dialectique. Il n’y a que Dieu pour le vaincre, c’est pourquoi il vous faut recourir à Dieu qui parle pour nous, par nous, montrer à Satan ce Nom et ce Signe, non pas écrits sur un papier ou gravés sur le bois, mais inscrits et gravés dans les cœurs : mon Nom, mon Signe. Lorsque Satan insinue qu’il est comme Dieu, ne lui répliquez qu’en vous servant de la parole de Dieu[2]. Il ne la supporte pas.

46.15

Après le combat vient la victoire ; les anges servent le vainqueur et le protègent contre la haine de Satan. Ils le récon­fortent par une rosée céleste, par la grâce qu’ils déversent à pleines mains dans le cœur du fils fidèle, par une bénédiction qui est caresse pour l’âme.

Il faut avoir la volonté de vaincre Satan, la foi en Dieu et en son aide, la foi dans la puissance de la prière et la bonté du Seigneur. Alors Satan ne peut faire aucun mal.

Va en paix. Ce soir, je te réjouirai avec le reste. »

46.1

Vejo à minha esquerda, a solidão rochosa, que eu já vi, na visão do batismo de Jesus no Jordão. Mas devo ter penetrado bastante nela, porque não vejo inteiramente o belo rio, vagaroso e azul, nem a veia verde que o acompanha em suas duas margens, como que alimentada por aquela artéria de água. Aqui só se vê solidão, grandes pedras, uma terra de tal maneira árida, que está reduzida a um pó amarelado que, de vez em quando o vento levanta em pequenos redemoinhos, parecidos com o sopro de alguma boca febril, de tão quente e seco. Eles incomodam, porque a sua poeira nos penetra as narinas e a garganta. Há algumas pequenas moitas de espinheiros, muito raras, que não se sabe como é que podem resistir, nessa desolação. Parecem os últimos fios de cabelo numa cabeça calva. Acima, um céu, impiedosamente azul; em baixo, o solo árido; ao redor, penhascos e silêncio. Eis o que vejo como natureza.

46.2

Encostado à uma grande pedra, que pela sua forma, feita para

cima e para baixo assim como tento desenhá­-la, parece um princípio de caverna, está Jesus, sentado sobre numa outra pedra, que foi arrastada para dentro da caverna +. Protege-se assim do sol ardente.

Meu monitor interior me avisa que aquela pedra, sobre a qual o Senhor está sentado, é também o seu genuflexório e o seu travesseiro, quando Ele tira suas breves horas de repouso, envolto em seu manto, à luz das estrelas e exposto ao ar frio da noite. De fato, a sacola está perto dele, a mesma que eu o vi pegar, antes de partir de Nazaré. É tudo o que Ele tem. E, como está dobrada e frouxa, compreendo que está vazia, sem aquele pouco alimento que Maria havia posto nela.

Jesus está muito magro e pálido. Está sentado com os cotovelos apoiados nos joelhos e os antebraços estendidos para a frente, com as mãos unidas e os dedos entrelaçados. Ele está meditando. De vez em quando, ergue o olhar, e o gira ao seu redor, olha para o sol alto, quase à pino, no céu azul. De vez em quando, e especialmente depois de ter girado o olhar ao redor e de tê-lo erguido em direção à luz solar, Ele fecha os olhos e se apóia ao penhasco, que lhe serve de abrigo, como se estivesse sendo tomado por uma vertigem.

46.3

Vejo, então, aparecer a cara feia de Satanás. Não que ele se apresente na forma com que nós costumamos figurá-lo com chifres, rabo, etc. Parece um beduíno, envolto em sua veste e em seu grande manto, como um dominó mascarado. Na cabeça tem um turbante, cujas extremidades brancas descem como uma proteção sobre os ombros e ao longo dos lados do rosto. De modo que deste aparece um pequeno triângulo muito moreno, de lábios finos e sinuosos, de olhos muito pretos e encavados, cheios de brilhos magnéticos. São duas pupilas que te perscrutam até o fundo do coração, mas nas quais não lês nada, somente esta palavra: mistério. O oposto dos olhos de Jesus, também estes magnéticos e fascinantes e que perscrutam os corações, mas nos quais tu também podes ler que no seu coração há amor e bondade para contigo. O olhar de Jesus é uma carícia para a alma. Enquanto que o olhar de Satanás é como um duplo punhal que te perfura e te queima.

46.4

Ele se aproxima de Jesus:

– Estás sozinho?

Jesus olha para ele, e não responde.

– Como vieste parar aqui? Estás perdido?

Jesus o olha novamente, e continua calado.

– Se eu tivesse água no odre, eu te daria. Mas eu também estou sem. Meu cavalo morreu, e eu vou indo a pé até o vau do Jordão. Lá eu beberei, e hei de encontrar alguém que me dê um pão. Eu sei o caminho. Vem comigo. Eu te guiarei.

Jesus não levanta nem mesmo o olhar.

– Não respondes? Sabes que, se ficares aqui, morrerás? O vento está começando a soprar. Vai vir uma tempestade. Vem comigo.

Jesus une as mãos em muda oração.

– Ah! Então, és Tu mesmo? Há tanto tempo que te procuro! Agora faz tempo que te venho observando. Desde o momento em que foste batizado. Estás chamando o Eterno? Ele está longe. Agora estás sobre a terra e em meio aos homens. No meio dos homens, quem reina sou eu. Eu também tenho dó de ti e te quero socorrer, porque és bom, e vieste sacrificar-te à toa. Os homens te odiarão pela tua bondade. Eles só entendem, se lhes falares de ouro, comida e sentidos. Sacrifício, dor, obediência, são para eles palavras mortas mais do que esta terra, que está ao redor de nós. Eles são ainda mais áridos do que esta poeira. Só a serpente pode esconder-se aqui, esperando a hora de dar o bote; e o chacal, a hora de despedaçar sua vítima. Vem, vamos embora. Não mereces sofrer por eles. Eu os conheço melhor­ do que Tu.

Satanás sentou-se de frente a Jesus e o examina com esse seu olhar­ horrível, sorrindo com a sua boca de serpente. Jesus continua calado, rezando mentalmente.

46.5

– Tu estás desconfiando de mim. Fazes mal. Eu sou a sabedoria da terra. Posso ser teu mestre, para te ensinar a triunfar. Vê: o importante é triunfar. Depois, quando nos impusermos e o mundo ficar fascinado, então o levaremos para onde quisermos. Mas antes, é necessário fazer o que agrada a eles. Ser como eles. Seduzi-los, fazendo-os crer que nós os admiramos e os acompanhamos em seus pensamentos.

Tu és jovem e belo. Começa pela mulher. É sempre por ela que se deve começar. Eu errei, induzindo a mulher à desobediência. Eu devia tê-la aconselhado de outro modo. Eu teria feito dela um instrumento melhor, e teria vencido a Deus. Eu fui apressado. Mas Tu! Vou te ensinar, porque houve um dia em que eu olhei para Ti com um júbilo angelical, e um resto daquele amor [1]ainda ficou, mas Tu, escuta-me, aproveita-te da minha experiência! Arruma uma companheira. Porque o que não conseguires, ela conseguirá. Tu és o novo Adão: deves ter a tua Eva.

Além disso, como podes compreender e curar as doenças da sensualidade, se não sabes o que elas são? Não sabes que aí é que está o ponto central do qual nasce a planta da cobiça e da prepotência? Para que é que o homem quer reinar? Para que é que quer ser rico e poderoso? Para possuir a mulher. Ela é como a cotovia. Ela precisa do bri­lho para ser atraída. O ouro e o poder, são as duas faces do espe­lho que atraem as mulheres e são as causas do mal no mundo. Olha bem: atrás de mil delitos de diversas faces, há, pelo menos novecentos que têm suas raízes na fome da posse da mulher, ou na vontade de uma mulher, que arde num desejo que o homem ainda não conseguiu satisfazer ou não mais satisfaz. Se quiserdes saber o que é a vida procura a mulher. Só depois, saberás cuidar e curar as doenças da humanidade.

A mulher é bonita, como sabes! Não há nada de mais belo no mundo. O homem tem o pensamento e a força. Mas, a mulher! O seu pensamento é um perfume, seu contato é carícia de flores, sua graça é como um vinho que desce, sua fraqueza é como uma meada de seda ou anel de cabelo de bebê nas mãos do homem, sua carícia é uma força que se derrama sobre a nossa inflamando-a. Acaba-se a dor, o cansaço, a aflição, quando nos colocamos perto de uma mulher, pois ela, nos nossos braços, é como um feixe de flores.

46.6

Mas, que tolo que eu sou! Tu estás com fome, e eu te falando da mulher. O teu vigor está esgotado. É por isso que essa fragrância da terra, essa flor da criação, esse fruto que dá e suscita o amor, te parece uma coisa sem valor. Mas olha estas pedras, como são redondas e lisas, como são douradas sob à luz do sol que desce. Não parecem pães? Tu, Filho de Deus, só precisas dizer: “Eu quero”, para que elas se transformem em pães cheirosos, como aqueles que as donas de casa tiram do forno para o jantar de seus familiares. E estas acácias, tão secas, se Tu queres, não podem encher-se de maçãs doces e de tâmaras com gosto de mel? Sacia-te, ó Filho de Deus! Tu és o Senhor da terra. Ela se inclina para pôr-se aos teus pés, matando a tua fome.

Não vês que empalideces e vacilas, só de ouvires falar em pão? Pobre Jesus! Estás tão fraco, a ponto de não poderes mais tampouco fazer um milagre? Queres que eu o faça por Ti? Não sou igual a ti. Mas alguma coisa eu posso fazer. Ainda que por um ano eu fique privado das minhas forças, eu as juntarei todas, pois eu te quero servir, porque Tu és bom e eu sempre me lembro de que és o meu Deus, mesmo tendo eu desmerecido agora de poder chamar-te assim. Ajuda-me com a tua oração para que eu possa….

– Cala-te! “Não só de pão vive o homem, mas de toda palavra que vem da boca de Deus.”

O demônio estremece de raiva. Range os dentes e fecha os punhos. Mas ele se contém, e muda o ranger de dentes em um sorriso.

– Compreendo. Tu estás acima das necessidades da terra e tens aversão a servir-te de mim. Bem que eu mereci isto.

46.7

Mas, vem, então, e vê o que está acontecendo na Casa de Deus. Vê como até os sacerdotes não se recusam a fazer transações entre o espírito e a carne. Porque, afinal, eles são homens, não são anjos. Faz um milagre espiritual. Eu te levo até o pináculo do Templo, e Tu, transfigura-te em beleza lá em cima, depois, chama a multidão de anjos, e diz a eles que façam de suas asas entrelaçadas, uma esteira para os teus pés, e que Te levem para desceres no pátio principal. Que todos Te vejam e se lembrem de que Deus existe. De vez em quando é necessária uma manifestação, porque o homem tem uma memória muito fraca, especialmente nas coisas espirituais. Bem sabes como os anjos se sentirão felizes por poderem oferecer um apoio aos teus pés e uma escada para desceres!

– Está escrito: “Não tentes ao Senhor teu Deus.”

– Compreendes que, mesmo com a tua aparição, não se mudariam as coisas, e o Templo continuaria a ser um lugar de mercado e cor­rupção. A tua divina sabedoria bem o sabe, como os corações dos ministros do Templo são um ninho de víboras, que se dilaceram, contanto que consigam prevalecer. Só podem ser dominados com força humana.

46.8

Então, vem. Adora-me. Eu te darei a terra. Alexandre, Ciro, César, todos os maiores dominadores do passado ou do presente serão semelhantes a chefes de umas mesquinhas caravanas, se comparados a Ti, que terás sob o teu cetro todos os reinos da terra. Com os reinos, terás todas as riquezas, todas as belezas da terra, mulheres, cavalos, forças armadas e templos. Poderás erguer em qualquer lugar o teu Sinal, quando serás o Rei dos reis e Senhor do mundo. Então, serás obedecido e venerado pelo povo e pelo sacerdócio. Todas as castas te honrarão e te servirão, porque serás o Poderoso, o Único, o Senhor.

Adora-me, ainda que por um só momento! Tira-me esta sede que eu tenho de ser adorado! Foi ela que me perdeu. Mas ela ficou em mim, queimando-me. As chamas do inferno são como o ar fresco da manhã, comparado a este ardor que me queima interiormente. Esta sede é o meu inferno. Um momento, um momento só, ó Cristo, Tu que és bom! Um momento de alegria para o eterno Atormentado! Deixa-me sentir o que quer dizer ser deus, e eu serei teu devoto e servo obediente por toda a vida, para todas as tuas obras. Um momento! Um só momento, e não te atormentarei mais!

Satanás se põe de joelhos, suplicando.

46.9

Jesus, ao contrário, se levantou. Tendo-se tornado mais magro nestes dias de jejum, parece ainda mais alto. Seu rosto está cheio de severidade e poder. Seus olhos são duas safiras ardentes. Sua voz é como um trovão, que se repercute na cavidade do penhasco, espanlhando-se sobre o pedregal e a planície desolada, ao dizer:

– Vai-te, Satanás. Está escrito: “Adorarás o Senhor teu Deus e só a Ele servirás!”

Satanás, com um urro de condenado e com um ódio indescritível, levanta-se com ímpeto, tremendo, ao ver-se na sua furiosa e fumante figura. Depois, desaparece, com um novo urro de maldição.

46.10

Jesus se assenta, cansado, apoiando atrás a cabeça no penhasco. Parece estar exausto. Está suando. Mas os seres angélicos vêm soprar levemente, com suas asas no mormaço da caverna, purificando-o e refrescando-o. Jesus abre os olhos, e sorri. Eu não o vejo comer. Eu diria que Ele se nutre do aroma do Paraíso, saindo revigorado.

O sol desaparece no poente. Jesus pega o alforje vazio e, acompa­nhado pelos anjos que, suspensos acima de sua cabeça, produzem uma luz suave, enquanto a noite cai rapidamente, se encaminha para o leste, ou melhor, para o nordeste. Já retomou sua expressão habitual, o passo firme. Só resta, como lembrança do seu longo jejum, um aspecto mais ascético no rosto magro e pálido e nos olhos, arrebatados, numa alegria que não é desta terra.

46.11

Jesus diz:

– Ontem estavas sem a tua força, que é a minha vontade, e eras por isso um ser semivivo. Eu fiz que teus membros repousassem e te fiz jejuar no único jejum que é pesado para ti: aquele da minha palavra. Pobre Maria! Tiveste uma Quarta-Feira de Cinzas. Em tudo sentiste o sabor da cinza, visto que estavas sem o teu Mestre. Eu não me fazia ouvir. Mas Eu estava presente.

Nesta manhã, já que a aflição é recíproca, Eu te murmurei em teu cochilo: “Cordeiro de Deus, que tiras os pecados do mundo, dá-nos a paz”, e te fiz repetir isso muitas vezes, e outras tantas repeti para ti. Pensaste que Eu ia falar sobre isto. Mas, primeiro foi o ponto que Eu já te mostrei, e que vou comentar. Depois, hoje à tarde, te ensinarei sobre aquele outro assunto.

46.12

Satanás, como viste, se apresenta sempre com uma aparência benévola. Com um aspecto comum. Se as almas estiverem atentas, e sobretudo em contatos espirituais com Deus, perceberão aquele aviso, que as tornará cautelosas e prontas para combater as insídias do diabo. Mas, se as almas estiverem desatentas ao divino, separadas por uma carnalidade que as domina e ensurdece, não ajudadas pela oração que as une a Deus e derrama sua força como por um canal no coração do homem, então dificilmente elas notam a cilada escondida sob uma aparência inócua, caindo nela. Livrar-se, depois, é muito difícil.

46.13

Os dois caminhos mais comuns, tomados por Satanás para chegar às almas, são a sensualidade e a gula. Ele começa sempre pela matéria. Desmantelada e dominada esta, aí ele ataca a parte superior. Primeiro, o moral: o pensamento com suas soberbas e cobiças; depois, o espírito, tirando dele não só o amor — este já nem existe mais, quando o homem substituiu o amor divino por outros amores humanos — mas também o temor de Deus. É então que o homem se abandona de corpo e alma a Satanás, contanto que chegue a gozar do que quer, e a gozar sempre mais.

46.14

Como Eu me comportei, tu o viste. Silêncio e oração. Silêncio.

Porque, se Satanás faz seu trabalho de sedutor e vem ao redor de nós, é preciso suportá-lo sem tolas impaciências e temores inúteis. Mas reagir com altivez à sua presença e com oração à sua sedução.

É inútil discutir com satanás. Ele venceria, porque é forte em sua dialética. Só Deus o vence. Por isso é preciso recorrer a Deus, que fale por nós, através de nós. Mostrar a satanás aquele nome e aquele sinal, não tanto escritos em papel ou gravados em madeira, quanto escritos e gravados no coração. O meu Nome, o meu Sinal. Rebater a satanás, somente quando insinua que ele é como Deus, usando a palavra de Deus[2]. Ele não suporta esta palavra.

46.15

Depois, passada a luta, vem a vitória, e os anjos servem e defendem o vencedor do ódio de satanás. Eles o restauram com o orvalho celeste, com a graça que tornam a derramar às mãos cheias no coração do filho fiel, com a bênção que acaricia o espírito.

É preciso ter a vontade de vencer a satanás e fé em Deus e em sua ajuda. Fé no poder da oração e na bondade do Senhor. Então, satanás não pode fazer nenhum mal.

Vai em paz. Nesta tarde te alegrarei com o que ainda virá.


Notes

  1. joie et amour se rapportent aux anges, ces esprits purs dont la création et la fonction (qui exclut le privilège, réservé à l’homme, de pouvoir coopérer à la Rédemption, comme cela est précisé en 96.5) seront éclaircies en 266.11 et en note en 428.4. Bien qu’ange rebelle, Lucifer possédait à l’origine les prérogatives des anges. L’œuvre de Maria Valtorta parle de sa chute ou du fait qu’il a été chassé du Ciel – ce qui semble esquissé en Is 14, 12 – au moins dans les passages suivants : 17.3 ; 69.4 ; 96.2 ; 131.2 ; 244.6 ; 265.4 ; 317.4 ; 414.8 ; 448.2 ; 483.3 ; 486.4/5 ; 487.6/7 (sur la faute des anges rebelles sans espoir de rédemption) ; 507.9 ; 515.3 ; 537.7. En ce qui concerne notre passage des tentations de Jésus, Maria Valtorta note sur une copie dactylographiée : «Le caractère de serpent de Lucifer est ici pleinement révélé. Chaque parole est un mensonge et voudrait être séduction, et même son affirmation qu’il demeure encore en lui un reste d’amour alors que c’est la haine et la haine seule, envers Dieu, le Christ et l’homme, qui le pousse à essayer de détruire et d’anéantir le fruit de l’Incarnation. Il a tant de haine que sa malice devient sottise : la sottise de penser pouvoir faire pécher le Christ.» De même que Michel est le nom du prince des anges (note de 376.10), Lucifer est devenu le nom du prince des démons (ou encore Satan et Belzébuth). En 243.9, il est assimilé au Serpent tentateur. Le démon porte encore les noms de Mammon (personnification de la richesse matérielle) et Léviathan (note en 254.1).
  2. la parole de Dieu, que Jésus, en répliquant à Satan, à tiré de : Dt 6, 13.16 ; 8, 3.

Notas

  1. júbilo e amor, referem-se aos anjos, espíritos puros, cuja criação e função (que exclui o privilégio, reservado ao homem, de poder cooperar para a redenção, como se diz em 96.5) serão ilustrados em 266.11 e em nota a 428.4. Lúcifer, enquanto anjo rebelde, teve na origem as prerrogativas angélicas. Da sua queda ou expulsão do Céu, que se entrevê em Isaías 14,12, a obra Valtortiana trata pelo menos em: 17.3 -69.4 -96.2 -131.2 -244.6 -265.4 -317.4 -414.8 -448.2 -483.3 -486.4/5 -487.6/7 (culpa dos anjos rebeldes sem esperança de redenção) -507.9 -515.3 -537.7. Em mérito do presente passo das tentações de Jesus, assim anota Maria Valtorta sobre uma cópia dactilografada: O carácter serpentino de Lúcifer revela-se aqui em pleno. Cada palavra é mentira e desejaria ser sedução. Apenas o dizer que nele há ainda um resto de amor, enquanto o ódio e apenas ódio, para Deus e o homem, o impele para esta tentativa de arruinar e destruir o fruto da Incarnação. Tanto ódio que a sua malícia se torna estupidez: a estupidez de pensar que se pode induzir a pecado Cristo. -Como Miguel é o nome do príncipe dos anjos (nota em 376.10), assim Lucífer tornou-se, junto com Satanás e Belzebú (e semelhantes), um dos nomes dos príncipes dos demónios; e em 243.9 vem identificado com a Serpente tentadora). Outros nomes demoníacos são “Mammona” (personificação da riqueza material) e Leviatão (nota em 254.1).
  2. a palavra de Deus, que Jesus rebatendo Satanás, retirou de Deuteronómio 6,13.16; 8,3.