Os Escritos de Maria Valtorta

600. La dernière Cène.

600. A última Ceia pascal.

600.1

C’est le commencement de la souffrance du jeudi saint.

Les apôtres — ils sont dix — s’affairent activement à la préparation du Cénacle.

Judas, grimpé sur la table, vérifie s’il y a de l’huile dans toutes les lanternes du grand lampadaire, qui ressemble à une corolle

de fuchsia double, car la tige de suspension est entourée de cinq “ ampoules ” qui ressemblent à des pétales ; un second tour, plus bas, est une vraie couronne de petites flammes ; enfin trois petits lampions suspendus à des chaînettes semblent être les pistils de cette fleur lumineuse.

Ne riez pas de mon dessin !

Puis il saute par terre et aide André à disposer avec art la vaisselle sur la table, sur laquelle on a étendu une nappe très fine.

J’entends André admirer :

« Quel lin splendide !»

Et Judas :

« L’un des meilleurs de Lazare. Marthe a absolument tenu à l’apporter.

– Et ces coupes ! Et ces amphores ! » s’exclame Thomas.

Il a versé le vin dans les amphores précieuses et les regarde avec admiration en se regardant dans leurs fines panses, et il en caresse les poignées ciselées d’un œil de connaisseur.

« Qui sait quelle valeur elles ont, hein ? demande Judas.

– C’est travaillé au marteau. Mon père en serait fou. L’argent et l’or en feuilles se plient facilement à la chaleur. Mais traité ainsi… On peut tout abîmer en un instant, il suffit d’un coup mal porté. Cela demande à la fois de la force et de la légèreté. Tu vois les poignées ? Elles sont tirées de la masse et ne sont pas soudées. Ce sont là des objets de riches… Pense que toute la limaille et le dégrossissement sont perdus… Je ne sais pas si tu me comprends.

– Bien sûr, je comprends ! C’est comme fait un sculpteur.

– Tout à fait cela. »

Tous admirent, puis retournent à leur travail. Les uns disposent les sièges, d’autres préparent les crédences…

600.2

Pierre et Simon entrent ensemble.

« Vous voilà enfin ! Où êtes-vous encore allés? Après être arrivés avec le Maître et nous, vous vous êtes enfuis de nouveau, leur reproche Judas.

– Encore une tâche à faire avant l’heure, répond brièvement Simon.

– Tu es mélancolique ?

– Je crois que, avec ce qu’on a écouté ces derniers jours, provenant de cette bouche que nous n’avons jamais entendu mentir, il y a de bonnes raisons de l’être.

– Et avec cette puanteur de… Bon ! tais-toi, Pierre, grommelle Pierre entre ses dents.

– Toi aussi !… Tu me sembles fou depuis quelque temps. Tu as la tête d’un lapin sauvage qui sent derrière lui le chacal, répond Judas.

– Et toi, tu as le museau de la fouine. Toi aussi, tu n’es pas très beau depuis quelques jours. Tu regardes d’une façon… Tu as même l’œil de travers… Qui attends-tu ou qu’espères-tu voir ? Tu sembles plein d’assurance, tu veux le faire paraître, mais tu as l’air d’avoir peur, réplique Pierre.

– Pour ce qui est de la peur… tu n’es certainement pas un héros, toi non plus ! »

Jean répond :

« Aucun de nous ne l’est, Judas. Tu portes le nom d’un Maccabée, mais tu ne l’es pas. Mon nom à moi signifie : “ Dieu fait grâce[1] ”, mais je te jure que j’ai en moi le tremblement d’un homme qui sait porter malheur, et ne pas être dans la grâce de Dieu. Simon, fils de Jonas, rebaptisé “ la pierre ”, est maintenant mou comme de la cire près du feu. Il ne se cramponne plus par sa volonté. Lui, que je n’ai jamais vu trembler dans les plus violentes tempêtes ! Matthieu, Barthélemy et Philippe ressemblent à des somnambules. Mon frère et André ne font que soupirer. Et observe les deux cousins, qui ont la douleur de la parenté en plus de celle de l’amour pour le Maître : on croirait des vieillards… Thomas a perdu de son entrain, et Simon semble redevenu le lépreux épuisé qu’il était il y a trois ans, tant il est creusé par la douleur, je dirais corrodé, livide, flétri.

600.3

– Oui. Il nous a tous influencés par sa mélancolie » constate Judas.

Jacques, fils d’Alphée, lance :

« Mon cousin Jésus, mon Maître et Seigneur et le vôtre, est et n’est pas mélancolique. Si tu veux dire par là qu’il est triste à cause de la souffrance excessive que tout Israël est en train de lui infliger, et que nous voyons, sans compter l’autre douleur cachée que lui seul voit, je te dis : “ Tu as raison. ” Mais si tu utilises ce mot pour dire qu’il est fou, je te l’interdis.

– N’est-ce pas de la folie qu’une idée fixe de mélancolie ? J’ai fait aussi des études profanes, et je sais. Il a trop donné de lui-même. Maintenant, il a l’esprit épuisé.

– Ce qui signifie de la démence. N’est-ce pas ? demande Jude, apparemment calme.

– Exactement ! Ton père[2], qui était un juste de sainte mémoire et à qui tu ressembles pour la justice et la sagesse, l’avait bien vu ! C’est le triste destin d’une illustre maison trop vieille et frappée de sénilité psychique : Jésus a toujours eu une tendance à cette maladie, d’abord douce, puis toujours plus agressive. Tu as pu constater comment il a attaqué pharisiens et scribes, sadducéens et hérodiens. Il s’est rendu la vie impossible comme un chemin couvert d’éclats de quartz. Et c’est lui qui les a semés. Nous… nous l’aimions tant que l’amour nous l’a caché. Mais ceux qui l’ont aimé sans l’idolâtrer : ton père, ton frère Joseph, et Simon au début, ont vu juste… nous aurions dû ouvrir les yeux en les écoutant. Au contraire, nous avons tous été séduits par sa douce fascination de malade. Et maintenant… Hélas ! »

Jude, qui est aussi grand que Judas et se tient exactement en face de lui, paraît l’écouter paisiblement ; mais il a un déclic violent et, d’un puissant revers de main, il étale Judas sur un des sièges puis, avec une colère contenue, sans éclat de voix, il se penche, et siffle sur son visage de lâche :

« Voilà pour la démence, reptile ! Et c’est seulement parce qu’il est à côté et que c’est le soir de la Pâque que je ne t’étrangle pas. Mais réfléchis, réfléchis bien ! S’il lui arrive du mal et qu’il n’est plus là pour arrêter ma force, nul ne te sauvera. C’est comme si tu avais déjà la corde au cou, et ce seront ces mains honnêtes et fortes d’artisan galiléen et de descendant du frondeur de Goliath qui feront ton affaire. Lève-toi, mollasson libertin ! Et surveille ta conduite ! »

Judas, craignant peut-être que Jude ne soit au courant de son crime, ne réagit pas. Livide, il se relève, sans la moindre réaction. Et, ce qui me surprend, personne ne réagit au nouveau geste de Jude. Au contraire !… Il est clair que tous approuvent.

600.4

L’ambiance s’est à peine apaisée que Jésus entre. Il se présente au seuil de la petite porte par laquelle sa grande taille passe difficilement, met le pied sur le petit palier et, avec un sourire doux et triste, dit en ouvrant les bras :

« Que la paix soit avec vous. »

Sa voix est lasse comme celle de quelqu’un qui souffre physiquement et moralement.

Il descend, caresse la tête blonde de Jean qui est accouru près de lui. Comme s’il ignorait tout, il sourit à son cousin Jude et dit à son autre cousin :

« Ta mère te prie d’être doux avec Joseph. Tout à l’heure, il a demandé aux femmes de mes nouvelles et des tiennes. Je regrette de ne l’avoir pas salué.

– Tu le feras demain.

– Demain ?… Mais j’aurai toujours le temps de le voir… Oh ! Pierre ! Nous allons rester enfin un peu ensemble ! Depuis hier, tu m’a paru être un feu follet. Je te vois, puis je ne te vois plus… Aujourd’hui, je peux presque dire que je t’ai perdu. Toi aussi, Simon.

– Nos cheveux plus blancs que noirs peuvent t’assurer que nous ne nous sommes pas absentés par désir de la chair, assure Simon avec sérieux.

– Bien que… à tout âge on peut avoir cette faim… Les vieux sont pires que les jeunes… » lance Judas sur un ton offensif.

Simon le regarde et s’apprête à répliquer. Mais Jésus le regarde aussi et dit :

« Tu as mal aux dents ? Tu as la joue droite enflée et rouge.

– Oui, j’ai mal. Mais cela ne mérite pas qu’on s’en occupe. »

Les autres gardent le silence, et l’affaire se termine ainsi.

600.5

« Avez-vous fait tout ce qu’il fallait ? Toi, Matthieu ? Et toi, André ? Et toi, Judas, as-tu pensé à l’offrande au Temple ? »

Les deux premiers, aussi bien que Judas, répondent :

« Nous avons fait tout ce que tu nous a demandé pour aujourd’hui. Sois tranquille.

– Moi, j’ai apporté les primeurs de Lazare à Jeanne, femme de Kouza, pour les enfants. Ils m’ont confié : “ Ces pommes étaient meilleures ! ” C’est qu’elles avaient la saveur de la faim ! Et c’était tes pommes » dit Jean souriant et rêvant.

Jésus sourit lui aussi à un souvenir…

« Moi, j’ai vu Nicodème et Joseph, déclare Thomas.

– Tu les as vus ? Tu as parlé avec eux ? demande Judas avec un intérêt exagéré.

– Oui. Qu’y a-t-il d’étrange ? Joseph est un bon client de mon père.

– Tu ne nous l’avais pas dit plus tôt… C’est pour cela que j’ai été étonné ! »

Judas essaie d’édulcorer l’impression qu’il vient de donner par son inquiétude à l’annonce d’une rencontre de Thomas avec Joseph et Nicodème.

« Il me semble étrange qu’ils ne soient pas venus ici pour te vénérer. Ni eux, ni Kouza, ni Manahen… Aucun des… »

Mais Judas, avec un rire faux, interrompt Barthélemy :

« Le crocodile se terre quand il le faut.

– Que veux-tu dire ? Qu’insinues-tu ? demande Simon, agressif comme il ne l’a jamais été.

– Paix, paix ! Qu’avez-vous donc ? C’est la soirée pascale ! Jamais nous n’avons eu un si digne apparat pour consommer l’agneau. Consommons donc la cène dans un esprit de paix. Je vois que je vous ai beaucoup troublés par mes instructions de ces derniers soirs. Mais vous voyez ? J’ai fini ! Désormais, je ne vous troublerai plus. Tout n’est pas dit de ce qui se rapporte à moi. Seulement l’essentiel. Le reste… vous le comprendrez par la suite. Cela vous sera révélé… Oui. Celui qui vous le dira viendra !

600.6

Jean, va avec Judas et un autre prendre les coupes pour la purification. Puis asseyons-nous à table. »

Jésus est d’une douceur déchirante.

Jean, André, Jude et Jacques, apportent la vaste coupe, y versent l’eau et présentent l’essuie-main à Jésus et à leurs compagnons, qui en font de même avec eux. La coupe (qui est un bassin de métal) est mise dans un coin.

« Et maintenant, à vos places. Moi ici, et là (à droite) Jean, et de l’autre côté mon fidèle Jacques. Ce sont les deux premiers disciples. Après Jean viendra ma Pierre forte ; à côté de Jacques, celui qui est comme l’air : on ne le remarque pas, mais il est toujours présent et il réconforte : André. Près de lui, mon cousin Jacques. Tu ne te plains pas, mon doux frère, si je donne la première place à mes premiers apôtres ? Tu es le neveu du Juste dont l’esprit palpite et plane plus que jamais au-dessus de moi en cette soirée. Sois en paix, père de ma faiblesse enfantine, chêne à l’ombre duquel se restaurèrent la Mère et le Fils ! Sois en paix !… Après Pierre, ce sera Simon… Simon, viens ici un moment. Je veux scruter ton visage loyal. Plus tard, je ne te verrai plus très bien, car les autres me couvriront ta figure honnête. Merci, Simon. De tout. »

Et il l’embrasse.

Quand Jésus le laisse, Simon va prendre sa place en portant ses mains à son visage en un geste d’affliction.

« La place en face de Simon est pour mon Barthélemy. Ce sont deux honnêtetés et deux sagesses qui se reflètent. Ils vont bien ensemble. Et tout près, toi, Jude mon frère. Ainsi je te vois… et j’ai l’impression d’être à Nazareth… quand quelque fête nous réunissait tous à table… Ou encore à Cana… Tu te souviens ? Nous y étions ensemble. Une fête… des noces… le premier miracle… l’eau changée en vin… Aujourd’hui aussi, c’est une fête… et aujourd’hui aussi, il y aura un miracle… le vin changera de nature… et il sera… »

Jésus se plonge dans ses pensées, tête penchée, comme isolé dans son monde secret. Les autres le regardent sans mot dire.

Il relève la tête et fixe Judas, auquel il dit :

« Tu seras en face de moi.

– Tu m’aimes à ce point ? Plus que Simon, que tu veux toujours avoir en face de toi ?

– Effectivement. Tu l’as dit.

– Pourquoi, Maître ?

– Parce que tu es celui qui a le plus contribué à cette heure. »

Judas jette sur le Maître et sur ses compagnons un regard entièrement différent. Il dévisage le premier avec compassion, et toise les autres avec un air de triomphe.

« Et à côté de toi prendront place, d’une part Matthieu, de l’autre Thomas.

– Alors Matthieu à ma gauche et Thomas à ma droite.

– Comme tu veux, comme tu veux » dit Matthieu. « Il me suffît d’avoir bien en face de moi mon Sauveur.

– Le dernier, c’est Philippe. Vous voyez ? Qui n’est pas à côté de moi du côté d’honneur, a l’honneur d’être en face de moi. »

600.7

Jésus, debout à sa place, verse le vin dans la grande coupe placée devant lui (chacun en a une grande, mais la sienne l’est encore davantage. Ce doit être la coupe rituelle). Il l’élève, l’offre, la repose.

Puis tous ensemble psalmodient :

« Pourquoi cette cérémonie ? »

Question de pure forme, on le comprend, rituelle.

Jésus, en chef de famille, y répond :

« Ce jour rappelle notre libération de l’Egypte. Que soit béni Yahvé, qui a créé le fruit de la vigne. »

Il boit une gorgée du vin qu’il a offert et passe la coupe aux autres. Il offre ensuite le pain, en fait des morceaux, le distribue, puis les légumes trempés dans une sauce rougeâtre présentée dans quatre saucières.

Une fois terminée cette partie du repas, ils chantent des psaumes tous en chœur.

On apporte de la crédence le grand plateau de l’agneau rôti, que l’on place sur la table en face de Jésus.

Pierre, qui a le rôle de… première partie du chœur, si vous voulez, demande :

« Pourquoi cet agneau, ainsi présenté ?

– En souvenir du moment où Israël fut sauvé par l’agneau immolé. Là où le sang brillait sur les montants de la porte et sur le linteau, aucun premier-né n’est mort. Ensuite, alors que l’Egypte pleurait ses premier-nés qui étaient morts, depuis le palais royal jusqu’aux taudis, les Hébreux, dirigés par Moïse, se mirent en marche vers la terre de la libération et de la promesse. La ceinture à la taille, les sandales aux pieds, le bourdon en main, le peuple d’Abraham s’empressa de se mettre en marche en chantant les hymnes de la joie. »

Tous se lèvent et entonnent :

« Quand Israël sortit d’Egypte et la maison de Jacob de chez un peuple étranger, Juda lui devint un sanctuaire », etc. (si ma recherche est correcte, il s’agit du Ps 113[3]).

Alors Jésus découpe l’agneau, verse une nouvelle coupe, et la passe après en avoir bu. Puis ils chantent encore:

« Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur ! Béni soit le nom du Seigneur, maintenant et pour les siècles des siècles ! Du levant au couchant du soleil, loué soit le nom du Seigneur ! », etc.

Jésus donne les parts et veille à ce que chacun soit bien servi, exactement comme le fait un père de famille pour ses enfants, qui lui sont tous chers. Puis il dit d’un ton solennel, un peu triste :

« J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous. Cela a été mon désir suprême depuis qu’éternellement j’ai été le “ Sauveur ”. Je savais que cette heure en précéderait cette autre, et la joie de me donner m’était à l’avance un réconfort dans mon martyre…

J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous, car jamais plus je ne goûterai du fruit de la vigne jusqu’à la venue du Royaume de Dieu. Alors je m’assiérai de nouveau avec les élus au banquet de l’Agneau, pour les noces des vivants avec le Vivant. Mais seuls y prendront part ceux qui auront été humbles et purs de cœur comme je le suis.

600.8

– Maître, tu as dit tout à l’heure que celui qui n’a pas la place d’honneur, a l’honneur d’être en face de toi. Comment alors pouvons-nous savoir quel est le premier d’entre nous ? demande Barthélemy.

– Tous et personne. Un jour[4]… nous revenions, fatigués… écœurés de la haine des pharisiens. Mais vous n’étiez pas las de discuter entre vous pour savoir qui était le plus grand… C’est alors qu’un enfant accourut vers moi… un de mes petits amis… Et son innocence adoucit mon dégoût de tant de fange ! Votre humanité opiniâtre était loin de disparaître. Où es-tu maintenant, petit Benjamin à la réponse sage, venue à toi du Ciel, puisque c’est l’Esprit qui parlait à l’ange comme tu étais ? Je vous ai dit alors : “ Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier et le serviteur de tous. ” Et je vous ai donné en exemple cet enfant sage. Maintenant, je vous dis : “ Les rois des nations les dominent. Et les peuples opprimés, tout en les haïssant, les acclament et les appellent ‘Bienfaiteurs’, ‘Pères de la Patrie’, mais la haine couve sous le respect fallacieux. ” Il ne doit pas en être ainsi parmi vous. Que le plus grand se comporte comme le plus petit, celui qui gouverne comme celui qui sert. Quel est en effet le plus grand ? Celui qui est à table ou celui qui sert ? C’est celui qui est à table. Et pourtant, moi je vous sers, et d’ici peu, je vous servirai davantage. Vous êtes, vous, ceux qui sont restés avec moi constamment dans les épreuves ; et moi je dispose pour vous d’une place dans mon Royaume, de même que j’y serai Roi selon la volonté du Père.

Vous mangerez et boirez à ma table éternelle et vous siègerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël. Vous êtes restés avec moi dans les épreuves… Il n’y a que cela qui vous donne de la grandeur aux yeux du Père.

– Et ceux qui viendront ? Ils n’auront pas de place dans le Royaume ? Il nous est réservé, à nous seuls ?

– Ah ! que de princes dans ma Maison ! Tous ceux qui se seront montrés fidèles au Christ dans les épreuves de la vie seront des princes dans mon Royaume, car ceux qui auront persévéré jusqu’à la fin dans le martyre de l’existence seront pareils à vous, qui êtes restés avec moi dans mes épreuves. Je m’identifie à ceux qui croient en moi. La souffrance que j’embrasse pour vous et pour tous les hommes, je la donne comme enseigne à ceux qui sont particulièrement élus. Celui qui me sera fidèle dans la souffrance fera partie de mes bienheureux, à l’égal de vous, mes bien-aimés.

600.9

– Nous avons persévéré jusqu’à la fin.

– Tu crois cela, Pierre ? Et moi, je te dis que l’heure de l’épreuve n’est pas encore venue. Simon, Simon, fils de Jonas, Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment. Mais moi, j’ai prié pour toi, pour que ta foi ne défaille pas. Et toi, quand tu te seras ravisé, affermis tes frères.

– Je sais que je suis pécheur. Mais je te serai fidèle jusqu’à la mort. Je n’ai pas ce péché. Je ne l’aurai jamais.

– Ne sois pas présomptueux, mon Pierre. Cette heure changera une infinité de choses, qui seront différentes d’avant. Elles apportent et imposent des nécessités nouvelles. Vous le savez. Je vous l’ai toujours dit, même quand nous marchions sur des chemins écartés, parcourus par des bandits : “ N’ayez pas peur, il ne vous arrivera aucun mal, car les anges du Seigneur sont avec nous. Ne vous préoccupez de rien. ” Vous rappelez-vous quand je vous recommandais : “ Ne vous souciez pas de votre nourriture ou de vos vêtements. Le Père sait ce dont nous avons besoin ” ? Et j’ajoutais : “ L’homme a beaucoup plus de valeur qu’un passereau et que la fleur, qui aujourd’hui est de l’herbe et demain sera du foin. Le Père prend pourtant soin aussi de la fleur et du petit oiseau. Alors pouvez-vous douter qu’il n’en fasse pas autant pour vous ? ” Je vous disais encore : “ Donnez à qui vous demande, présentez l’autre joue à celui qui vous offense. ” Je vous disais : “ N’emportez ni bourse ni bâton. ” Car je vous ai enseigné l’amour et la confiance. Mais aujourd’hui… Aujourd’hui, ce temps n’est plus. Maintenant, je vous dis : “ Avez-vous manqué de quelque chose jusqu’à ce jour ? Avez-vous jamais été offensés ? ”

– De rien, Maître. Toi seul as été offensé.

– Vous voyez donc que ma parole était vraie. Mais à présent les anges ont tous été rappelés par leur Seigneur. C’est l’heure des démons… Les anges du Seigneur se couvrent les yeux de leurs ailes d’or, ils s’en enveloppent et souffrent de ce qu’elles n’aient pas la couleur du chagrin, car c’est une heure de deuil, de deuil cruel, sacrilège… Il n’y a pas d’anges sur la terre, ce soir. Ils se tiennent près du trône de Dieu pour couvrir de leur chant les blasphèmes du monde déicide et les pleurs de l’Innocent. Vous et moi, nous sommes seuls… Les démons sont les maîtres de l’heure. C’est pourquoi nous allons prendre les apparences et les mesures des pauvres hommes qui se méfient et n’aiment pas. Maintenant, que celui qui a une bourse prenne aussi une besace, que celui qui n’a pas d’épée vende son manteau et en achète une. Car il faut que s’accomplisse en moi ce qui est écrit[5] : “ Il a été compté parmi les malfaiteurs. ” En vérité, tout ce qui me concerne touche à sa fin. »

600.10

Simon le Zélote s’est levé pour aller au coffre où il a déposé son riche manteau — ce soir tous ont mis leurs plus beaux atours, et ont par conséquent leurs poignards, damasquinés, mais très courts, plutôt couteaux que poignards, à leurs riches ceintures — prend deux épées, deux vraies épées, longues, légèrement courbes, et les apporte à Jésus :

« Pierre et moi, nous sommes armés, ce soir. Nous avons celles-ci, mais les autres n’ont que leur court poignard. »

Jésus prend les épées, les examine, en dégaine une et essaie le tranchant sur l’ongle. C’est très étonnant, et cela fait une impression encore plus étrange de voir cette arme féroce dans les mains de Jésus.

Tandis que Jésus poursuit son examen silencieux, Judas demande :

« Qui vous les a données ? »

Il paraît sur les charbons ardents…

« Qui ? Je te rappelle que mon père était noble et puissant, répond Simon.

– Mais Pierre…

– Eh bien ? Depuis quand dois-je rendre compte des cadeaux que je veux faire à mes amis ? »

Jésus lève la tête après avoir rengainé l’arme et la rend à Simon.

« C’est bien assez. Tu as eu raison de les prendre.

600.11

Mais maintenant, avant que l’on boive le troisième calice, attendez un moment. Je vous ai dit que le plus grand est égal au plus petit, que je suis le serviteur à cette table, et que je vous servirai davantage. Jusqu’à présent, je vous ai donné de la nourriture, qui sert au corps. Cette fois, je veux vous donner une nourriture pour l’esprit. Ce n’est pas un plat du rituel ancien. Il appartient au nouveau rite. J’ai voulu me faire baptiser avant d’être le “ Maître ”. Pour répandre la Parole, ce baptême suffisait. Maintenant, c’est le Sang qui va être répandu. Il faut un nouveau baptême, pour vous aussi qui avez pourtant été purifiés par Jean-Baptiste en son temps, et encore aujourd’hui au Temple. Mais cela ne suffit pas. Venez, que je vous purifie. Suspendez le repas. Il y a quelque chose de plus élevé et de plus nécessaire que la nourriture destinée à remplir le ventre, même si c’est une nourriture sainte comme celle du rite pascal. Et c’est un esprit pur, disposé à recevoir le don du Ciel qui déjà descend pour se faire un trône en vous et vous donner la vie. Donner la vie à qui est pur. »

Jésus se lève, fait lever Jean pour sortir plus facilement de sa place, se dirige vers un coffre et ôte son vêtement rouge pour le plier et le déposer sur son manteau déjà plié. Puis il se ceint la taille d’un grand linge, et va prendre un autre bassin, encore vide et propre. Il y verse de l’eau, le porte au milieu de la pièce près de la table, et le pose sur un tabouret. Les apôtres le regardent avec étonnement.

« Vous ne me demandez pas ce que je fais ?

– Nous l’ignorons. Je te dis que nous sommes déjà purifiés, répond Pierre.

– Et moi, je te répète que cela n’a pas importance. Ma purification servira à celui qui est déjà pur à l’être davantage. »

Il s’agenouille, délace les sandales de Judas et lui lave les pieds l’un après l’autre. Il lui est facile de le faire, car les lits-sièges sont disposés de façon que les pieds sont tournés vers l’extérieur. Stupéfait, Judas garde le silence. Mais lorsque Jésus, avant de chausser le pied gauche et de se lever, fait le geste de lui baiser le pied droit déjà chaussé, Judas retire vivement son pied et frappe involontairement de sa semelle la bouche divine. Ce n’est pas un coup fort, mais il me cause une vive douleur. Jésus sourit et, à l’apôtre qui lui demande : “ T’ai-je fait mal ? Je ne voulais pas… Pardon ”, il répond :

« Non, mon ami. Tu l’as fait sans malice, donc cela ne me fait pas mal. »

Judas pose sur lui un regard troublé, fuyant…

Jésus passe à Thomas, puis à Philippe… Il suit le côté étroit de la table et arrive à son cousin Jacques. Il le lave et, en se levant, lui baise le front. Il en vient à André, qui rougit de honte et prend sur lui-même pour ne pas pleurer, il le lave, le caresse comme un enfant. Puis c’est au tour de Jacques, fils de Zébédée, qui ne cesse de murmurer :

« Oh ! Maître ! Maître ! Maître ! Tu t’anéantis, mon sublime Maître ! »

Jean a déjà délacé ses sandales, et lorsque Jésus se penche pour lui essuyer les pieds, il s’incline pour baiser ses cheveux.

Mais Pierre !… Il n’est pas facile de le convaincre de se prêter à ce rite !

« Toi, me laver les pieds ? Tu n’y penses pas ? Tant que je vivrai, je ne le permettrai pas. Je suis un ver, tu es Dieu. Chacun à sa place !

– Ce que je fais, tu ne peux le comprendre à présent ; par la suite, tu comprendras. Laisse-moi faire.

– Tout ce que tu veux, Maître, mais pas cela. Veux-tu me couper le cou ? Fais-le. Mais me laver les pieds, non, tu ne le feras pas.

– Oh ! mon Simon ! Ne sais tu pas que si je ne te lave pas, tu n’auras pas part à mon Royaume ? Simon, Simon ! Tu as besoin de cette eau pour ton âme et pour le long de chemin que tu dois parcourir. Tu ne veux pas venir avec moi ? Si je ne te lave pas, tu ne viens pas dans mon Royaume.

– Oh ! mon Seigneur béni ! Alors lave-moi tout entier ! Pieds, mains et tête !

– Qui s’est baigné, comme vous, n’a pas besoin de se laver autre chose que les pieds, puisqu’il est entièrement pur. Les pieds… L’homme foule aux pieds les ordures. Et ce serait encore peu car, je vous l’ai dit[6], ce n’est pas ce qui entre et sort avec la nourriture qui souille l’homme, ni ce sur quoi il marche qui le contamine. C’est plutôt ce qui couve et mûrit dans son cœur et sort de là pour entacher ses actions et ses membres. Les pieds de l’homme à l’âme impure lui servent à aller aux orgies, à la débauche, aux commerces illicites, aux crimes… Ce sont donc parmi les membres du corps, ceux qui ont un grand besoin de purification… avec les yeux, avec la bouche… Oh ! homme ! homme ! Toi qui fus une créature parfaite un jour, le premier, avant que le Séducteur ne te corrompe à ce point ! Il n’y avait pas de malice en toi, ô homme, et pas de péché !… Et maintenant ? Tu es tout entier malice et péché, il n’y a pas de partie de toi qui ne pèche pas ! »

Jésus lave les pieds à Pierre, les baise ; en larmes, Pierre prend dans ses grosses mains celles de Jésus, il les passe sur ses yeux puis les baise.

Simon aussi a ôté ses sandales et se laisse laver. Mais ensuite, quand Jésus s’apprête à passer à Barthélemy, Simon s’agenouille et lui baise les pieds en disant :

« Purifie-moi de la lèpre du péché comme tu m’as purifié de la lèpre du corps, afin que je ne sois pas confondu à l’heure du jugement, mon Sauveur !

– Ne crains rien, Simon. Tu arriveras dans la Cité céleste blanc comme la neige.

– Et moi, Seigneur ? Que dis-tu à ton vieux Barthélemy ? Tu m’as vu sous l’ombre du figuier et tu as lu dans mon cœur. Que vois-tu maintenant, et où me vois-tu ? Rassure un pauvre vieillard qui craint de ne pas avoir la force et le temps pour devenir ce que tu veux qu’il soit. »

Barthélemy est très ému.

« Toi aussi, ne crains rien. J’ai dit, à ce moment-là : “ Voici un vrai israélite en qui il n’y a pas d’artifice. ” Aujourd’hui, je dis : “ Voilà un vrai chrétien, digne du Christ.’’ Où je te vois ? Sur un trône éternel, vêtu de pourpre. Je serai toujours avec toi. »

Vient le tour de Jude. Quand il voit Jésus à ses pieds, il ne sait pas se contenir, il penche la tête sur son bras appuyé à la table, et il pleure.

« Ne pleure pas, mon doux frère. Tu es maintenant comme quelqu’un qui doit supporter qu’on lui enlève un nerf, et tu penses que c’est au-delà de tes forces. Mais cette souffrance sera brève. Puis… tu seras heureux parce que tu m’aimes. Tu t’appelles Jude, et tu es comme notre grand Judas[7] : un géant. Tu es celui qui protège. Tu agis comme le lion, et le lionceau qui rugit. Tu débusqueras les impies, qui reculeront devant toi, et les gens iniques seront terrifiés. Moi, je sais. Sois courageux. Une éternelle union resserrera et rendra parfaite notre famille au Ciel. »

Il le baise lui aussi sur le front, comme il l’a fait à son frère.

« Je suis pécheur, Maître. Pas à moi…

– Tu étais pécheur, Matthieu. Maintenant tu es l’Apôtre. Tu es une de mes “ voix. ” Je te bénis. Que de chemin ces pieds ont fait pour avancer sans cesse vers Dieu… L’âme les encourageait, et ils ont quitté tout chemin qui ne soit pas le mien. Avance. Sais-tu où se termine le sentier ? Sur le sein du Père, qui est le mien et le tien. »

Jésus a fini. Il enlève le linge, se lave les mains dans de l’eau propre, remet son vêtement, retourne à sa place, et dit en s’asseyant :

« Maintenant vous êtes purs, mais pas tous : seulement ceux qui ont eu la volonté de l’être. »

Il regarde fixement Judas, qui fait mine de ne pas entendre, et feint d’être occupé à expliquer à son compagnon Matthieu comment son père s’est décidé à l’envoyer à Jérusalem… conversation inutile dont le seul but est de donner une contenance à Judas qui, malgré son audace, doit se sentir mal à l’aise.

600.12

Pour la troisième fois, Jésus verse du vin dans la coupe commune. Il boit, fait boire. Puis il entonne un psaume, que les autres reprennent en chœur :

« J’aime parce que le Seigneur entend le cri de ma prière, parce qu’il tend l’oreille vers moi. Je l’invoquerai toute ma vie. Les lacets de la mort m’enserraient », etc. (Il me semble que c’est le Psaume 114[8]).

Après un temps de pause, il poursuit :

« Je crois, c’est pourquoi j’ai parlé. Mais j’ai été fortement humilié. Et je disais dans mon trouble : “ Tout homme n’est que mensonge. ” »

Il regarde fixement Judas.

La voix de mon Jésus, fatiguée ce soir, retrouve de la force quand il s’écrie :

« Elle coûte aux yeux du Seigneur, la mort de ses amis » et « Tu as brisé mes chaînes. Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâces en invoquant le nom du Seigneur », etc. (Psaume 115).

Un autre bref arrêt dans le chant, puis il reprend :

« Louez le Seigneur, tous les peuples ; fêtez-le, tous les pays. Son amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur ! »

Après encore une pause, un long hymne s’élève :

« Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. »

Judas chante tellement faux que, par deux fois, de sa voix puissante de baryton, Thomas lui redonne la note et le regarde avec insistance. Les autres aussi l’observent, car généralement il est bien dans le ton ; j’ai d’ailleurs compris qu’il en est fier, comme du reste. Mais ce soir ! Certaines phrases, surtout quand elles sont soulignées par des regards de Jésus, le troublent au point qu’il chante faux. L’une d’elles dit : “ Mieux vaut mettre sa confiance en Dieu que se fier en l’homme. ” Une autre : “ On m’a poussé pour m’abattre et j’allais tomber, mais le Seigneur m’est venu en aide. ” Ou encore : “ Non, je ne mourrai pas, je vivrai et je publierai les œuvres du Seigneur. ” Et enfin ces deux, que je dis maintenant, étranglent la voix du traître dans sa gorge : “ La pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle ” et “ Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ”

Le psaume fini, pendant que Jésus découpe des tranches dans l’agneau et les présente, Matthieu demande à Judas :

« Tu te sens mal ?

– Non. Laisse-moi tranquille. Ne t’occupe pas de moi. »

Matthieu hausse les épaules.

Jean, qui a entendu, intervient :

« Le Maître n’est pas bien, lui non plus. Qu’as-tu, mon Jésus ? Ta voix est faible comme celle d’un malade ou d’un homme qui a beaucoup pleuré. »

Et il l’étreint en gardant la tête appuyée sur la poitrine de Jésus.

« Simplement, il a beaucoup parlé, et moi j’ai beaucoup marché et j’ai pris froid » lance Judas nerveusement.

Sans lui répondre, Jésus s’adresse à Jean :

« Tu me connais désormais… et tu sais ce qui me fatigue… »

600.13

L’agneau est presque consommé. Jésus, qui a très peu mangé et n’a bu qu’une gorgée de vin à chaque coupe, mais beaucoup d’eau, comme s’il était fiévreux, reprend la parole :

« Je veux que vous compreniez mon geste de tout à l’heure. Je vous ai dit que le premier est comme le dernier, et que je vous donnerai une nourriture qui n’est pas corporelle. C’est une nourriture d’humilité que je vous ai donnée, pour votre âme. Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, vous devez le faire l’un pour l’autre. Je vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait.

En vérité je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son Maître, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a appelé. Cherchez à comprendre ces images ; bienheureux serez-vous si vous les mettez en pratique. Mais vous ne serez pas tous bienheureux. Je vous connais. Je sais qui j’ai choisi. Je ne parle pas de tous de la même manière, mais je dis ce qui est vrai. D’autre part, il faut que s’accomplisse ce qui est écrit[9] à mon sujet : “ Celui qui a mangé le pain avec moi, a levé contre moi son talon. ” Je vous dis tout avant que cela n’arrive, afin que vous n’ayez pas de doutes sur moi. Quand tout sera accompli, vous croirez encore davantage que Je suis. Celui qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé : le Père Saint qui est dans les Cieux, et celui qui accueillera ceux que je lui aurai envoyés, m’accueillera moi-même. Car je suis avec le Père, et vous êtes avec moi… A présent, accomplissons le rite. »

Il verse de nouveau du vin dans la coupe commune et, avant d’en boire et d’en faire boire, il se lève. Tous se lèvent avec lui, et il chante de nouveau l’un des psaumes d’auparavant : “ Je crois, c’est pourquoi j’ai parlé… ”, puis un autre qui n’en finit pas. Il est beau… mais vraiment interminable ! Je pense le retrouver, si je revois le commencement et la longueur, dans le psaume 118. Ils le chantent comme ceci : une partie ensemble, puis à tour de rôle chacun dit un verset et les autres un morceau ensemble, et ainsi de suite jusqu’au bout. Je suppose qu’à la fin, ils doivent avoir soif !

600.14

Jésus s’assied, il ne s’allonge pas. Il reste assis, comme nous, et il dit :

« Maintenant que l’ancien rite est accompli, je vais célébrer le nouveau. Je vous ai promis un miracle d’amour. Le moment est venu. C’est pour cela que j’ai désiré cette Pâque. Dorénavant, voilà l’Hostie qui sera consommée en un perpétuel rite d’amour. Je vous ai aimés pour toute la vie de la terre, mes chers amis. Je vous ai aimés pour toute l’éternité, mes fils. Et je veux vous aimer indéfiniment. Il n’y a rien de plus grand. Souvenez-vous-en. Je m’en vais, mais nous resterons unis pour toujours grâce au miracle que je m’apprête à faire. »

Jésus prend un pain encore entier, le pose sur la coupe pleine. Il bénit et offre l’un et l’autre, puis il partage le pain, en fait treize morceaux et en donne un à chacun des apôtres, en disant :

« Prenez et mangez. Ceci est mon corps. Faites ceci en mémoire de moi, car je m’en vais. »

Puis il tend la coupe et dit :

« Prenez et buvez. Ceci est mon sang. Ceci est le calice de la nouvelle alliance dans le sang et par mon sang qui sera répandu pour vous en rémission de vos péchés et pour vous donner la vie. Faites ceci en mémoire de moi. »

Jésus est extrêmement triste. Tout sourire, toute trace de lumière, de couleur l’ont quitté. Il a déjà un visage d’agonie. Les apôtres le regardent anxieusement.

600.15

Puis il se lève en disant :

« Ne bougez pas, je reviens tout de suite. »

Il prend le treizième morceau de pain et la coupe, et sort du Cénacle.

« Il va trouver sa Mère » murmure Jean.

Et Jude soupire :

« Pauvre femme ! »

Pierre demande tout bas :

« Tu crois qu’elle sait ?

– Elle sait tout. Elle a toujours tout su. »

Ils chuchotent tous comme devant un mort.

« Croyez-vous donc que, vraiment… demande Thomas, qui ne veut pas encore y croire.

– Tu en doutes ? C’est son heure, répond Jacques, fils de Zébédée.

– Que Dieu nous donne la force de rester fidèles, soupire Simon le Zélote.

– Oh ! moi… » commence Pierre.

Mais Jean, qui est aux aguets, murmure :

« Chut ! Le voici. »

Jésus rentre. Il a dans les mains la coupe vide. C’est à peine s’il reste, au fond, une trace de vin et, sous la lumière du lampadaire, elle ressemble vraiment à du sang.

Judas, qui a la coupe devant lui, la regarde, comme fasciné, puis il détourne les yeux. Jésus l’observe, et il a un frisson que ressent Jean, appuyé comme il l’est sur sa poitrine.

« Dis-moi, mais tu trembles ! s’écrie-t-il.

– Non. Je ne tremble pas de fièvre…

600.16

Je vous ai tout dit et je vous ai tout donné. Je ne pouvais vous donner davantage. C’est moi-même que je vous ai donné. »

Il a son doux geste des mains qui, jointes au-début, se séparent et s’écartent tandis qu’il baisse la tête comme pour dire : “ Excusez-moi si je ne puis davantage. C’est ainsi. ”

« Je vous ai tout dit, et je vous ai tout donné. Je le répète, le nouveau rite est accompli. Faites ceci en mémoire de moi. Je vous ai lavé les pieds pour vous apprendre à être humbles et purs comme votre Maître. Car je vous dis qu’en vérité les disciples doivent être comme leur Maître. Souvenez-vous-en bien. Même quand vous serez haut placés, souvenez-vous-en. Le disciple n’est pas plus grand que son Maître. De même que je vous ai lavé les pieds, faites-le entre vous. En d’autres termes, aimez-vous comme des frères, en vous aidant et en vous vénérant mutuellement, et en étant un exemple les uns pour les autres.

Et soyez purs, pour être dignes de manger le Pain vivant descendu du Ciel et pour avoir en vous et par lui la force d’être mes disciples, dans un monde ennemi qui vous haïra à cause de mon nom. Mais l’un de vous n’est pas pur. L’un de vous me trahira. Mon esprit en est fortement troublé… La main de celui qui me trahit est avec moi sur cette table, et ni mon amour, ni mon corps, ni mon sang, ni ma parole ne le font se raviser et se repentir. Je lui aurais pardonné, en allant à la rencontre de la mort pour lui aussi. »

Terrifiés, les disciples se regardent. Ils se scrutent, se suspectant l’un l’autre. Pierre fixe Judas, tous ses doutes sont réveillés. Jude se lève brusquement pour dévisager Judas au-dessus de Matthieu.

Mais Judas montre une telle assurance ! A son tour, il observe attentivement Matthieu comme s’il le suspectait, puis il regarde Jésus et sourit en demandant:

« Serait-ce moi ? »

Il paraît être le plus sûr de son honnêteté. Il me semble qu’il dit cela pour ne pas laisser tomber la conversation.

Jésus réitère son geste en disant :

« Tu le dis, Judas, fils de Simon. Ce n’est pas moi, c’est toi qui le dis. Je ne t’ai pas nommé. Pourquoi t’accuses-tu ? Interroge ton conseiller intérieur, ta conscience d’homme, la conscience que Dieu le Père t’a donnée pour te conduire en homme, et vois si elle t’accuse. Tu le sauras avant tous les autres. Mais si elle te rassure, pourquoi parler, et pourquoi y penser ? En parler ou y penser est anathème, même pour plaisanter. »

Jésus s’exprime tranquillement. Il semble soutenir la thèse proposée comme peut le faire un savant à ses élèves. L’émoi est grand, mais le calme de Jésus l’apaise.

600.17

Cependant, Pierre, qui soupçonne le plus Judas — peut-être Jude aussi, mais il paraît moins suspicieux, désarmé comme il l’est par la désinvolture de Judas —, tire Jean par la manche. Quand Jean, qui s’est tout serré contre Jésus en entendant parler de trahison, se retourne, il lui murmure:

« Demande-lui qui c’est. »

Jean reprend sa position et lève seulement la tête comme pour embrasser Jésus, et en même temps il lui murmure à l’oreille :

« Maître, qui est-ce ? »

Et Jésus, très doucement, en lui rendant le baiser dans les cheveux :

« Celui à qui je vais donner un morceau de pain trempé. »

Il prend alors un pain encore entier, pas le reste de celui qui a servi pour l’Eucharistie, en détache une grosse bouchée, la trempe dans la sauce de l’agneau dans le plateau, étend le bras par dessus la table, et dit:

« Prends, Judas. Tu aimes cela.

– Merci, Maître. Oui, j’aime cela. »

Ne sachant pas ce qu’est cette bouchée, il mange à pleines dents le pain accusateur, tandis que Jean, horrifié, va jusqu’à fermer les yeux pour ne pas voir l’horrible rire de Judas.

« Bon ! Va, maintenant que je t’ai fait plaisir » dit Jésus à Judas. « Tout est accompli, ici (il souligne fortement ce mot). Ce qu’il te reste à faire ailleurs, fais-le vite, Judas, fils de Simon.

– Je t’obéis aussitôt, Maître. Je te rejoindrai plus tard, à Gethsémani. C’est bien là que tu vas, comme toujours, n’est-ce pas ?

– J’y vais… comme toujours… oui.

– Qu’est-ce qu’il doit faire ? » demande Pierre. « Il part seul ?

– Je ne suis pas un enfant, plaisante Judas tout en mettant son manteau.

– Laisse-le aller. Lui et moi savons ce qu’il doit faire, répond Jésus.

– Bien, Maître. »

Pierre se tait. Peut-être pense-t-il avoir péché en soupçonnant son compagnon. La main sur le front, il réfléchit.

Jésus serre Jean sur son cœur et se tourne pour lui murmurer dans les cheveux :

« Ne dis rien à Pierre pour le moment. Ce serait un scandale inutile.

– Adieu, Maître. Adieu, mes amis. »

Judas salue.

« Adieu » dit Jésus.

Et Pierre :

« Je te salue, mon garçon. »

Jean, la tête posée presque sur le cœur de Jésus, murmure :

« Satan ! »

Jésus seul l’entend, et il soupire.

A ce moment, tout s’arrête, mais Jésus explique :

« Je suspends cette vision par pitié pour toi. Je te montrerai la fin de la Cène à un autre moment. »

600.18

(La vision de la Cène reprend)

Il y a quelques minutes de silence absolu. Jésus, la tête penchée, caresse machinalement les cheveux blonds de Jean.

Puis il se secoue, lève la tête, tourne les yeux, a un sourire qui réconforte les disciples. Il déclare :

« Levons-nous de table et asseyons-nous tous les uns près des autres, comme des fils autour de leur père. »

Ils prennent les lits-sièges qui étaient derrière la table (ceux de Jésus, Jean, Jacques, Pierre, Simon, André et de Jacques, le cousin de Jésus) et ils les portent de l’autre côté.

Jésus prend place sur le sien, toujours entre Jacques et Jean. Mais quand il voit qu’André s’apprête à s’asseoir à la place laissée par Judas, il s’écrie :

« Non, pas là ! »

C’est un cri impulsif que son extrême prudence ne parvient pas à retenir. Puis il se reprend :

« Nous n’avons pas besoin de tant de place. En restant assis, on peut tenir sur ces seuls sièges. Ils suffisent. Je vous veux très proches de moi. »

Par rapport à la table, ils sont maintenant placés comme suit[10] :

Autrement dit, ils sont assis en U. Jésus est au centre et a devant lui la table — débarassée de nourriture désormais —, et la place de Judas

Jacques, fils de Zébédée, appelle Pierre :

« Mets-toi ici. Moi, je m’assieds sur ce petit tabouret, aux pieds de Jésus.

– Que Dieu te bénisse, Jacques ! J’en avais tellement envie ! » dit Pierre,

Et il se presse contre son Maître, qui est ainsi serré de près par Jean et Pierre, avec Jacques à ses pieds.

Jésus sourit :

« Je vois que mes paroles de tout à l’heure commencent à opérer : les bons frères s’aiment. Moi aussi, je te dis, Jacques : “ Que Dieu te bénisse. ” Même ce geste, l’Eternel ne l’oubliera pas, et tu le trouveras là-haut.

600.19

Moi, je puis tout ce que je demande. Vous l’avez vu. Il m’a suffi d’un désir pour que le Père accorde au Fils de se donner en nourriture à l’homme. Avec ce qui vient d’arriver, le Fils de l’homme a été glorifié, car pouvoir opérer un tel miracle — qui n’est possible qu’aux amis de Dieu — est un témoignage. Plus grand est le miracle, plus sûre et plus profonde est cette amitié divine. C’est un miracle qui, par sa forme, sa durée et sa nature, par son étendue et les limites qu’il atteint, est le plus fort qui puisse exister. Je vous le dis : il est si puissant, surnaturel, inconcevable pour l’homme orgueilleux, que bien peu le comprendront comme il doit être compris, et que beaucoup le négligeront. Que dirai-je alors ? Qu’ils doivent être condamnés ? Non. Bien plutôt : pitié pour eux !

Mais plus grand est le miracle, plus grande est la gloire qui en revient à son auteur. C’est Dieu lui-même qui dit : “ Mon bien-aimé l’a voulu, il l’a obtenu, et c’est moi qui le lui ai accordé, parce qu’il possède une grande grâce à mes yeux. ” Il dit encore ici : “ Il a une grâce infinie, comme est infini le miracle qu’il a accompli. ” La gloire que Dieu rend à l’auteur du miracle est égale à la gloire que son auteur rend au Père. Car toute gloire spirituelle, venant de Dieu, remonte à sa source. Et la gloire de Dieu, bien qu’elle soit infinie, s’accroît toujours plus et brille par la gloire de ses saints. C’est pourquoi je vous dis : de même que le Fils de l’homme a été glorifié par Dieu, Dieu a été glorifié par le Fils de l’homme. J’ai glorifié Dieu en moi-même. A son tour, Dieu glorifiera son Fils en lui… et dans bien peu de temps !

600.20

Exulte, toi qui reviens à ton Siège, ô essence spirituelle de la seconde Personne ! Exulte, ô chair qui vas remonter après un si long exil dans la fange ! Et ce n’est pas le paradis d’Adam, mais le Paradis sublime du Père qui va t’être donné pour demeure. S’il a été dit[11] que, sous l’effet de la stupéfaction devant un commandement de Dieu transmis par la bouche d’un homme, le soleil s’est arrêté, que n’arrivera-t-il pas aux astres quand ils verront le prodige de la chair de l’Homme monter prendre place à la droite du Père dans sa perfection de matière glorifiée ?

Mes petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je reste avec vous. Vous me chercherez comme des orphelins leur père mort. En larmes, vous marcherez en parlant de lui ; vous frapperez en vain à son tombeau muet, vous frapperez aux portes azur du Ciel, de toute votre âme lancée dans une suppliante recherche d’amour. Et vous direz : “ Où est notre Jésus ? Nous voulons le retrouver. Sans lui, il n’est plus de lumière dans le monde, ni de joie, ni d’amour. Rendez-le-nous, ou bien laissez-nous entrer. Nous voulons être là où il se trouve. ” Mais, pour le moment, vous ne pouvez venir où je vais. Ce que j’ai dit aux juifs[12] : “ Vous me chercherez, mais là où je vais, vous ne pouvez venir ”, à vous aussi je le dis maintenant.

600.21

Pensez à ma Mère… Elle non plus ne pourra venir là où je vais. Pourtant, j’ai quitté le Père pour venir à elle et devenir Jésus dans son sein sans tache. Pourtant, c’est de l’Inviolée que je suis venu dans l’extase lumineuse de ma nativité ; et c’est de son amour, devenu lait, que je me suis nourri ; je suis fait de pureté et d’amour, car Marie m’a nourri de sa virginité, fécondée par l’Amour parfait qui vit au Ciel. Pourtant, c’est grâce à elle que j’ai grandi, en lui coûtant fatigues et larmes… Quoi qu’il en soit, je lui demande un héroïsme tel que jamais il n’en fut, et auprès duquel celui de Judith et de Yaël apparaît comme le courage de bonnes femmes se disputant avec leur rivale près de la fontaine de leur village. Pourtant, nul ne saurait l’égaler quand il s’agit de m’aimer. Et, malgré cela, je la quitte et je pars là où elle ne viendra que beaucoup plus tard. Je n’adresse pas à ma Mère le commandement que je vous laisse : “ Sanctifiez-vous année après année, mois après mois, jour après jour, heure après heure, pour pouvoir venir à moi quand votre heure viendra ” : d’ores et déjà, elle est toute grâce et toute sainteté. Elle est la créature qui a tout eu et qui a tout donné. Il n’y a rien à ajouter ni à enlever. Elle est le très saint témoignage de ce que peut Dieu.

600.22

Mais, pour être certain que vous avez en vous la capacité de me rejoindre, et d’oublier la douleur du deuil de la séparation de votre Jésus, je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. C’est ainsi que l’on saura que vous êtes mes disciples. Quand un père a de nombreux enfants, à quoi reconnaît-on qu’ils le sont ? C’est moins l’aspect physique qui le montre — car il y a des hommes qui ressemblent à un autre homme avec lequel ils n’ont aucun lien commun de sang ou de nation —, que leur amour commun pour leur famille, pour leur père, et entre eux. Après la mort du père, une bonne famille ne se désagrège pas : c’est le même sang — provenant de la semence du père — qui coule dans les veines de tous, et cela tisse des liens que la mort elle-même ne dénoue pas, parce que l’amour est plus fort que la mort. Or, si vous vous aimez même après mon départ, tous reconnaîtront que vous êtes mes fils et par conséquent mes disciples, et que vous êtes frères, ayant eu un seul père.

600.23

– Seigneur Jésus, où vas-tu ? demande Pierre.

– Là où je vais, tu ne peux me suivre pour le moment. Plus tard, tu me suivras.

– Pourquoi pas dès maintenant ? Je t’ai toujours suivi depuis que tu m’as dit : “ Suis-moi. ” J’ai tout abandonné sans regret… Or, si tu t’en allais sans ton pauvre Simon, en me laissant sans toi, mon Tout, alors que pour toi j’ai quitté le peu de bien que je possédais, ce ne serait ni juste ni beau de ta part. Tu vas à la mort ? C’est bien. Je viens moi aussi. Partons ensemble dans l’autre monde. Mais auparavant, je t’aurai défendu. Je suis prêt à donner ma vie pour toi.

– Tu donnerais ta vie pour moi ? Maintenant ? Non, pas maintenant. En vérité, je te l’affirme : le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois. Nous en sommes encore à la première veille. Puis viendra la seconde… et puis la troisième. Avant que résonne le chant du coq, tu auras par trois fois renié ton Seigneur.

– Impossible, Maître ! Je crois à tout ce que tu dis, mais pas à cela. Je suis sûr de moi.

– Tu en es sûr pour l’instant, parce que tu m’as encore. Tu as Dieu avec toi. D’ici peu, le Dieu incarné sera pris, et vous ne l’aurez plus. Et Satan, après vous avoir déjà appesantis — ton assurance elle-même est une ruse de Satan, un poids pour t’appesantir —, vous effraiera. Il vous insinuera : “ Dieu n’existe pas. Moi, j’existe. ” Et malgré l’aveuglement de votre esprit causé par l’épouvante, vous raisonnerez encore, et vous comprendrez que, lorsque Satan est le maître du moment, le Bien est mort et le Mal est à l’œuvre, l’esprit est abattu et l’humain triomphe. Alors vous resterez comme des guerriers sans chef, poursuivis par l’ennemi ; dans votre frayeur de vaincus, vous courberez l’échine devant le vainqueur et, pour n’être pas tués, vous renierez le héros tombé.

600.24

Mais, je vous en prie, que votre cœur ne se trouble pas. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi, en dépit des apparences. Que tous croient en ma miséricorde et en celle du Père, celui qui reste comme celui qui prend la fuite, celui qui se tait comme celui qui dira : “ Je ne le connais pas. ” Croyez également en mon pardon. Et sachez que, quels que soient vos actes futurs, dans le bien et dans ma doctrine, dans mon Eglise par conséquent, ils vous vaudront une même place au Ciel.

Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures. S’il n’en était pas ainsi, je vous l’aurais dit. Je pars en avant pour vous préparer une place. Les bons pères n’agissent-ils pas ainsi quand ils doivent emmener leur petite famille ailleurs ? Ils partent à l’avance préparer la maison, le mobilier, les provisions, puis ils viennent chercher leurs enfants les plus chers. C’est par amour qu’ils font cela, pour que rien ne manque aux petits et qu’ils ne souffrent pas dans le nouveau village. J’agis de même, et pour le même motif. Maintenant, je m’en vais. Et quand j’aurai préparé une place pour chacun dans la Jérusalem céleste, je reviendrai vous prendre pour que vous soyez avec moi là où je suis, là où il n’y aura ni mort, ni deuil, ni larmes, ni cris, ni faim, ni douleur, ni ténèbres, ni feu, mais seulement lumière, paix, béatitude et chant.

Oh! chant des Cieux très hauts quand les douze élus siègeront sur les trônes aux côtés des douze patriarches des douze tribus d’Israël… Dressés sur la mer des béatitudes, ils chanteront, dans l’ardeur du feu de l’amour spirituel, le cantique éternel qui aura pour arpège l’éternel alléluia de l’armée angélique…

600.25

Je veux que, là où je serai, vous soyez vous aussi. Et vous savez où je vais, vous en connaissez le chemin.

– Seigneur, nous ne savons rien ! Tu ne nous dis pas où tu vas. Comment donc pouvons-nous connaître le chemin à prendre pour venir vers toi et pour abréger l’attente ? demande Thomas.

– Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Vous me l’avez entendu dire et expliquer plusieurs fois et, en vérité, certains qui ignoraient jusqu’à l’existence d’un Dieu, ont progressé sur ce chemin — sur mon chemin — et ont déjà de l’avance sur vous. Oh ! où es-tu, brebis perdue de Dieu que j’ai ramenée au bercail ? Où es-tu, toi dont l’âme est ressuscitée ?

– De qui parles-tu ? De Marie, sœur de Lazare ? Elle est à côté, avec ta Mère. Tu veux la voir ? Ou bien Jeanne ? Elle est sûrement dans son palais, mais si tu veux, nous allons l’appeler…

– Non. Non, je ne parle pas d’elles… Je pense à celle qui ne sera dévoilée qu’au Ciel… et à Photinaï[13]… Elles m’ont trouvé et n’ont plus quitté mon chemin. A l’une, j’ai indiqué le Père comme vrai Dieu et l’Esprit comme lévite dans cette adoration individuelle. A l’autre, qui ignorait même qu’elle avait une âme, j’ai dit : “ Mon nom est Sauveur. Je sauve celui qui a la volonté d’être sauvé. Je suis celui qui vais à la recherche des égarés pour leur donner la vie, la vérité et la pureté. Qui me cherche me trouve. ” Et toutes deux ont trouvé Dieu… Je vous bénis, Eves faibles devenues plus fortes que Judith… Je viens, je viens là où vous êtes … Vous me consolez… Soyez bénies !

600.26

– Seigneur, montre-nous le Père, et nous serons semblables à elles, demande Philippe.

– Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui me voit, voit le Père. Comment peux-tu dire : “ Montre-nous le Père ” ? Tu n’arrives pas à croire que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c’est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit toutes mes œuvres. Vous ne croyez pas que je suis dans le Père et lui en moi ? Que dois-je dire pour vous faire croire ? Si vous ne croyez pas à mes paroles, croyez au moins à cause des œuvres.

Oui, vraiment, je vous l’affirme : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en invoquant mon nom, je le ferai. Mon nom est connu, pour ce qu’il est réellement, de moi seul, du Père qui m’a engendré et de l’Esprit qui procède de notre amour. Et par ce nom tout est possible. Qui pense à mon nom avec amour m’aime, et obtient.

Mais il ne suffit pas de m’aimer. Il faut observer mes commandements pour avoir le véritable amour. Ce sont les œuvres qui témoignent des sentiments et, au nom de cet amour, je prierai le Père, et lui vous donnera un autre Consolateur pour rester à jamais avec vous. C’est l’Esprit de vérité que Satan et le monde ne peuvent atteindre, que le monde ne peut recevoir et ne peut frapper, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Il s’en moquera. Mais lui est si élevé que le mépris ne pourra l’atteindre. Infiniment compatissant, il demeurera toujours avec celui qui l’aime, même s’il est pauvre et faible. Vous le connaîtrez, car il demeure déjà avec vous et sera bientôt en vous.

600.27

Je ne vous laisserai pas orphelins. Je vous l’ai déjà dit : “ Je reviendrai à vous. ” Mais je viendrai avant l’heure de venir vous prendre pour aller dans mon Royaume. Je viendrai à vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus. Mais vous, vous me voyez et vous me verrez, parce que je vis et que vous vivez, parce que je vivrai et que, vous aussi, vous vivrez. Ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous. Car celui qui fait bon accueil à mes commandements et les observe, celui-là m’aime ; or celui qui m’aime sera aimé de mon Père et il possédera Dieu, car Dieu est charité et celui qui aime a Dieu en lui. Et moi aussi je l’aimerai, car en lui je verrai Dieu, et je me manifesterai à lui en lui faisant connaître les secrets de mon amour, de ma sagesse, de ma Divinité incarnée. Tels seront mes retours parmi les fils des hommes, car je les aime, bien qu’ils soient faibles, sinon même ennemis. Mais ceux-ci seront seulement faibles. Je les fortifierai et je leur dirai : “ Lève-toi ! ”, “ Viens dehors ! ”, “ Suis-moi ”, “ Ecoute ”, “ Ecris ”… et vous êtes de ceux-ci.

– Pourquoi, Seigneur, te manifestes-tu à nous et pas au monde ? demande Jude.

– Parce que vous m’aimez et observez mes paroles. Celui qui agira ainsi sera aimé de mon Père, nous viendrons à lui et nous établirons notre demeure chez lui, en lui. En revanche, celui qui ne m’aime pas n’observe pas mes paroles et agit selon la chair et le monde. Maintenant, sachez que ce que je vous ai dit n’est pas parole de Jésus de Nazareth, mais parole du Père, car je suis le Verbe du Père qui m’a envoyé. Je vous ai dit cela en parlant ainsi, avec vous, parce que je veux vous préparer moi-même à la possession complète de la vérité et de la sagesse. Mais vous ne pouvez encore comprendre et vous souvenir. Quand le Consolateur viendra sur vous, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, alors vous pourrez comprendre. Il vous enseignera tout et vous rappellera ce que je vous ai dit.

600.28

Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Je vous la donne, non comme la donne le monde, ni même comme je vous l’ai donnée jusqu’à présent : la salutation bénie du Béni à ceux qui sont bénis. Plus profonde est la paix que je vous donne maintenant. Au moment de ces adieux, je me communique moi-même à vous, avec mon Esprit de paix, comme je vous ai communiqué mon corps et mon sang, pour qu’il reste en vous une force dans la bataille imminente. Satan et le monde vont déchaîner la guerre contre votre Jésus. C’est leur heure. Ayez en vous la paix, mon Esprit qui est un esprit de paix, car je suis le Roi de la paix. Gardez-la pour ne pas vous sentir trop abandonnés. Souffrir avec la paix de Dieu en soi permet d’éviter tout blasphème et tout désespoir.

Ne pleurez pas. Vous m’avez entendu dire : “ Je vais au Père, puis je reviendrai. ” Si vous m’aimiez au-delà de la chair, vous vous réjouiriez, car je vais au Père après un si long exil… Je vais vers celui qui est plus grand que moi et qui m’aime. Je vous le dis maintenant, avant l’événement, comme je vous ai annoncé toutes les souffrances du Rédempteur avant d’aller vers elles afin que, lorsque tout sera accompli, vous croyiez toujours plus en moi. Ne vous troublez pas ainsi ! Ne vous effrayez pas. Votre cœur a besoin d’équilibre…

600.29

Je n’ai plus beaucoup à m’entretenir avec vous… et j’ai encore tant à dire ! Arrivé au terme de mon évangélisation, il me semble n’avoir encore rien dit, et il reste tant à faire ! Votre état augmente cette sensation. Que dirai-je, alors ? Que j’ai manqué à mon devoir ? Ou que vous êtes si durs de cœur que cela n’a servi à rien ? Vais-je douter ? Non. Je me fie à Dieu et je vous confie à lui, vous, mes bien-aimés. C’est lui qui accomplira l’œuvre de son Verbe. Je ne suis pas un père qui meurt et n’a d’autre lumière que l’humaine. Moi, j’espère en Dieu. Je m’avance donc vers mon sort sereinement, malgré mon envie pressante de vous donner les conseils dont je me rends compte que vous avez besoin… mais je vois fuir le temps. Je sais que sur les semences tombées en vous, une rosée va descendre qui les fera toutes germer ; puis viendra le soleil du Paraclet, et elles deviendront un arbre puissant. Le prince de ce monde vient, et je n’ai rien à faire avec lui. D’ailleurs, si ce n’avait été dans un but de rédemption, il n’aurait rien pu sur moi. Mais cela arrive afin que le monde sache que j’aime le Père, que je l’aime jusqu’à l’obéissance qui me soumet à la mort, et que j’agis comme il me l’a ordonné.

600.30

C’est l’heure de partir. Levez-vous, et écoutez mes ultimes paroles.

Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; tout sarment qui donne du fruit, il l’émonde, pour qu’il en donne davantage. Vous êtes déjà purifiés, grâce à ma parole. Demeurez en moi, et moi en vous pour le rester. De même que le sarment coupé de la vigne ne peut donner du fruit, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis la vigne, et vous les sarments. Celui qui reste uni à moi porte beaucoup de fruit. Mais si l’un se détache, il devient un rameau sec que l’on jette au feu et que l’on brûle : car si vous ne m’êtes pas uni, vous ne pouvez rien faire. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Ce qui glorifie mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit, et qu’ainsi vous deveniez mes disciples.

600.31

Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour, qui sauve. Si vous m’aimez, vous serez obéissants, et l’obéissance fait croître l’amour réciproque. Ne dites pas que je me répète. Je connais votre faiblesse, et je veux que vous soyez sauvés. Je vous ai dit cela afin que la joie que j’ai voulu vous donner soit en vous et soit parfaite. Aimez-vous, aimez-vous ! C’est mon commandement nouveau. Aimez-vous les uns les autres plus que chacun de vous ne s’aime lui-même. Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis et moi, je donne ma vie pour vous. Faites ce que je vous enseigne et commande.

Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, alors que vous, vous savez ce que je fais. Vous savez tout de moi. Je vous ai manifesté non seulement moi-même, mais aussi le Père et le Paraclet, et tout ce que j’ai entendu de Dieu.

Ce n’est pas vous qui vous êtes choisis. C’est moi qui vous ai choisis, et je vous ai élus afin que vous alliez parmi les peuples, que vous portiez du fruit en vous et dans le cœur des personnes qui seront évangélisées, et que votre fruit demeure. Et tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.

600.32

Ne dites pas : “ Si tu nous as choisis, pourquoi avoir aussi choisi un traître ? Si tu connais tout, pourquoi avoir fait cela ? ” Ne vous demandez pas non plus qui est cet homme. Ce n’est pas un homme, c’est Satan. Je l’ai dit à mon ami fidèle, et je l’ai laissé dire par mon enfant bien-aimé. C’est Satan. Si Satan, l’éternel singe de Dieu, ne s’était pas incarné en une chair mortelle, ce possédé n’aurait pu se soustraire à mon pouvoir de Jésus. J’ai dit : “ possédé ”, mais non, il est bien davantage. Il est anéanti en Satan.

– Pourquoi, toi qui as chassé les démons, ne l’as-tu pas délivré ? demande Jacques, fils d’Alphée.

– Demandes-tu cela par amour pour toi, par peur de l’être ? Ne crains rien.

– Moi alors ?

– Moi ?

– Moi ?

– Taisez-vous. Je ne révèlerai pas ce nom. Je fais preuve de miséricorde. Faites-en autant.

– Mais pourquoi ne l’as-tu pas vaincu ? Tu ne le pouvais pas ?

– Si, je le pouvais. Mais pour empêcher Satan de s’incarner pour me tuer, j’aurais dû exterminer l’espèce humaine avant la Rédemption. Qu’aurais-je racheté, dans ce cas ?

– Dis-le-moi, Seigneur, dis-le-moi ! »

Pierre s’est laissé glisser à genoux, et il secoue frénétiquement Jésus, comme s’il était en proie au délire.

« Est-ce moi ? Est-ce moi ? Je m’examine… Il ne me semble pas. Mais… tu as dit que je te renierai… Et j’en tremble… Quelle horreur si c’était moi !…

– Non, Simon, fils de Jonas, pas toi.

– Pourquoi m’as-tu enlevé mon nom de “ Pierre ” ? Je suis donc redevenu Simon ? Tu vois ? Tu le dis toi-même ! C’est moi ! Mais comment ai-je pu ? Dites-le… dites-le, vous… Quand ai-je pu devenir traître ?… Simon ?… Jean ?… Mais parlez !

– Pierre, Pierre, Pierre ! Je t’appelle Simon parce que je pense à notre première rencontre, lorsque tu étais Simon. Et je pense combien tu as toujours été loyal dès le premier moment. Ce n’est pas toi. C’est moi qui te l’affirme, or je suis la Vérité.

– Qui, alors ?

– Mais c’est Judas ! Tu ne l’as pas encore compris ? crie Jude, qui n’arrive plus à se contenir.

– Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt ? Pourquoi ? crie aussi Pierre.

– Silence ! C’est Satan. Il n’a pas d’autre nom. Où vas-tu, Pierre ?

– Le chercher.

– Dépose immédiatement ce manteau et cette arme. Ou bien devrais-je te chasser et te maudire ?

– Non, non ! Oh ! mon Seigneur ! Mais moi… mais moi… Je suis peut-être malade de délire, moi ? Oh ! »

Pierre se jette à terre aux pieds de Jésus et pleure.

600.33

– Ce que je vous commande, c’est de vous aimer et de pardonner. Avez-vous compris ? Si le monde connaît la haine, n’ayez en vous que de l’amour. Pour tous. Combien de traîtres trouverez-vous sur votre route ! Mais vous ne devez pas haïr et rendre le mal pour le mal. Autrement, le Père ne vous pardonnera pas. J’ai été haï et trahi avant vous. Et pourtant, vous le voyez, je ne hais personne. Le monde ne peut aimer ce qui n’est pas comme lui. Il ne vous aimera donc pas. Si vous lui apparteniez, il vous aimerait ; mais vous n’êtes pas du monde, car je vous ai pris du milieu du monde, et c’est pour cela que vous êtes détestés.

Je vous ai dit : le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. S’ils m’ont écouté, ils vous écouteront vous aussi. Mais ils feront tout à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas, ne veulent pas connaître Celui qui m’a envoyé. Si je n’étais pas venu et ne leur avais pas parlé, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant leur péché est sans excuse. Ils ont vu mes œuvres, entendu mes paroles, et pourtant ils m’ont haï, et avec moi le Père, parce que le Père et moi, nous sommes une seule Unité avec l’Amour. Mais il était écrit[14] :

“ Tu m’as haï sans raison. ” Cependant, quand viendra le Consolateur, l’Esprit de vérité qui procède du Père, ce sera lui qui rendra témoignage en ma faveur, et vous aussi, vous me rendrez témoignage parce que vous êtes avec moi depuis le commencement.

Je vous dis tout cela pour que, l’heure venue, vous ne succombiez pas et ne vous scandalisiez pas. Le temps va venir où on vous chassera des synagogues et où quiconque vous mettra à mort s’imaginera rendre un culte à Dieu. Ceux-là n’ont connu ni le Père ni moi. C’est là leur excuse. Je ne vous ai pas autant explicité ces vérités auparavant, parce que vous étiez comme des enfants nouveaux-nés. Mais maintenant, votre mère vous quitte. Je m’en vais. Vous devez vous accoutumer à une autre nourriture. Je veux que vous la connaissiez.

600.34

Personne ne me demande plus : “ Où vas-tu ? ” La tristesse vous rend muets. Pourtant, c’est votre intérêt que je m’en aille, sinon le Consolateur ne viendra pas. C’est moi qui vous l’enverrai. A sa venue, par la sagesse et la parole, les œuvres et l’héroïsme qu’il déversera en vous, il convaincra le monde de son péché déicide et de la justice de ma sainteté. Et le monde sera nettement divisé en réprouvés, ennemis de Dieu, et en croyants. Ces derniers seront plus ou moins saints, selon leur volonté. Mais le prince du monde et ses serviteurs seront déjà condamnés. Je ne puis vous en dire davantage, car vous ne pouvez encore comprendre. Mais lui, le divin Paraclet, vous apprendra la vérité tout entière. Il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira tout ce qu’il aura entendu de l’Esprit de Dieu, et il vous annoncera l’avenir. Il reprendra ce qui vient de moi, c’est-à-dire ce qui encore appartient au Père, pour vous le faire connaître.

Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus. Puis encore un peu, et vous me reverrez.

600.35

Vous murmurez entre vous et dans votre cœur. Ecoutez une parabole, la dernière de votre Maître.

Quand une femme a conçu et arrive à l’heure de l’enfantement, elle est dans une grande affliction, car elle souffre et gémit. Mais une fois que son bébé est né et qu’elle le serre sur son cœur, toute peine cesse, et sa douleur se change en joie parce qu’un homme est venu au monde.

Vous de même, vous pleurerez et le monde se gaussera de vous. Mais ensuite votre tristesse se changera en joie, une joie que le monde ne connaîtra jamais. Vous êtes maintenant dans la tristesse, mais quand vous me reverrez, votre cœur se réjouira et personne ne pourra vous ravir votre joie. Elle sera si grande qu’elle estompera tout besoin de demander, que ce soit pour l’esprit, pour le cœur ou pour la chair. Vous vous repaîtrez seulement de ma vue, oubliant toute autre chose. Dès lors, quoi que vous demandiez au Père en mon nom, il vous l’accordera, afin que votre joie soit parfaite. Demandez, et vous recevrez.

L’heure vient où je pourrai vous entretenir ouvertement du Père. Ce sera parce que vous aurez été fidèles dans l’épreuve et que tout sera surmonté. Votre amour sera parfait, car il vous aura donné la force dans l’épreuve. Et ce qui vous manquera, je vous l’ajouterai en puisant dans mon immense trésor. Je dirai au Père : “ Tu le vois : ils m’ont aimé et ils ont cru que je suis venu de toi. ” Je suis descendu dans le monde ; maintenant, je le quitte, je vais vers le Père, et je prierai pour vous.

600.36

–Ah ! maintenant, tu t’expliques. Maintenant, nous savons ce que tu veux dire et que tu connais tout, et que tu n’as pas besoin qu’on t’interroge pour répondre. Vraiment, tu viens de Dieu !

–Vous croyez à présent ? A la dernière heure? Cela fait trois ans que je vous parle ! Mais déjà opèrent en vous le Pain, qui est Dieu, et le Vin, qui est Sang, qui n’est pas venu de l’homme et vous donne le premier frisson de la déification. Vous deviendrez des dieux si vous persévérez dans mon amour et dans ma possession. Non pas comme Satan l’a dit à Adam et Eve, mais comme je vous le dis, moi. C’est le véritable fruit de l’arbre du bien et de la vie. Le mal est vaincu par qui s’en nourrit, et la mort est morte. Qui en mange vivra éternellement et deviendra “ dieu ” dans le Royaume de Dieu. Vous serez des dieux si vous demeurez en moi. Et pourtant … vous avez beau avoir en vous ce Pain et ce Sang, l’heure vient où vous serez dispersés : vous vous en irez chacun de votre côté et vous me laisserez seul… Mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. Père, Père ! Ne m’abandonne pas ! Je vous ai tout dit… pour vous donner la paix, ma paix. Vous serez encore opprimés. Mais ayez foi, j’ai vaincu le monde. »

600.37

Jésus se lève, ouvre les bras en croix et dit avec un visage lumineux la sublime prière au Père. Jean la rapporte intégralement[15].

Les apôtres pleurent plus ou moins ouvertement et bruyamment. Pour finir, ils chantent un hymne.

600.38

Jésus les bénit, puis il ordonne :

« Mettons nos manteaux et partons. André, demande au maître de maison de tout laisser en l’état, c’est ma volonté. Demain… cela vous fera plaisir de revoir ce lieu. »

Jésus le regarde. Il paraît bénir les murs, le mobilier, tout. Puis il prend son manteau et s’éloigne, suivi des disciples. Près de lui se trouve Jean, auquel il s’appuie.

« Tu ne salues pas ta Mère ? lui demande le fils de Zébédée.

– Non, tout est déjà fait. Au contraire, ne faites pas de bruit. »

Simon, qui a allumé une torche à la lampe, éclaire le vaste corridor qui mène à la porte. Pierre ouvre avec précaution le portail, et ils sortent tous sur le chemin, puis, faisant jouer une clé, ils ferment du dehors et se mettent en route.

[Le 17 février 1944]

600.39

Jésus dit :

« De l’épisode de la Cène, en plus de la considération de la charité d’un Dieu qui se fait nourriture pour les hommes, quatre enseignements principaux ressortent.

Premièrement : la nécessité pour tous les enfants de Dieu d’obéir à la Loi.

La Loi prescrivait que l’on devait, pour la Pâque, consommer l’agneau selon le rituel indiqué par le Très-Haut à Moïse. En vrai Fils du vrai Dieu, je ne me suis pas considéré, en raison de ma qualité divine, comme exempt de la Loi. J’étais sur la terre, homme parmi les hommes et Maître des hommes. Je devais donc accomplir mon devoir d’homme envers Dieu comme les autres et mieux qu’eux. Les faveurs divines ne dispensent pas de l’obéissance et de l’effort vers une sainteté toujours plus grande. Si vous comparez la sainteté la plus élevée à la perfection divine, vous la trouvez toujours pleine de défauts, donc vous êtes tenus de tout faire pour les éliminer et atteindre un degré de perfection autant que possible semblable à celui de Dieu.

600.40

Deuxièmement : la puissance de la prière de Marie.

J’étais Dieu fait chair, une chair qui, pour être sans tache, possédait la force spirituelle de maîtriser la chair. Néanmoins je ne refuse pas, j’appelle au contraire l’aide de la Pleine de Grâce qui, même à cette heure d’expiation aurait trouvé, c’est vrai, le Ciel fermé au dessus de sa tête, mais pas au point de ne pas réussir à en détacher un ange — elle-même, la Reine des anges — pour réconforter son Fils. Non pas pour elle, pauvre Maman ! Elle aussi a goûté l’amertume de l’abandon du Père. Mais par sa douleur offerte pour la Rédemption, elle m’a obtenu de pouvoir surmonter l’angoisse du Jardin des Oliviers et de porter à terme la Passion, dans toute sa multiforme âpreté, dont chacune visait à laver une forme et un moyen de péché.

600.41

Troisièmement : seuls peuvent être maîtres d’eux-mêmes et supporter les offenses — cette charité sublime par dessus tout — ceux qui mettent au centre de leur vie la loi de charité, que j’ai proclamée, et non seulement proclamée, mais pratiquée réellement.

Vous ne pouvez imaginer ce qu’a pu être pour moi la présence à ma table de celui qui me trahissait… devoir me donner à lui, m’humilier devant lui, partager avec lui la coupe rituelle, poser mes lèvres là où lui les avait posées et demander à ma Mère d’en faire autant… Vos médecins ont discuté et discutent encore sur la rapidité de ma fin. Ils en voient l’origine dans une lésion cardiaque due aux coups de la flagellation. Oui, à cause de ces coups aussi mon cœur était devenu malade. Mais il l’était déjà depuis la Cène, il était brisé, brisé sous l’effort de devoir subir à côté de moi le traître. C’est à partir de cet instant que j’ai commencé à mourir physiquement. Le reste n’a été qu’une aggravation de l’agonie qui existait déjà.

Tout ce que j’ai pu faire, je l’ai fait, car je n’étais qu’un avec la Charité. Même à l’heure où le Dieu-Charité s’éloignait de moi, j’ai su être charité car, pendant trente-trois ans, j’avais vécu de charité. On ne peut parvenir à une perfection telle que celle qui demande de pardonner et de supporter celui qui nous offense si on n’a pas l’habitude de la charité. Moi, je l’avais, de sorte que j’ai pu pardonner et supporter ce chef-d’œuvre d’offenseur que fut Judas.

600.42

Quatrièmement : le sacrement de l’Eucharistie opère d’autant mieux qu’on est digne de le recevoir : si on s’en est rendu digne par une constante volonté qui brise la chair et rend l’esprit souverain, en vainquant les concupiscences, en pliant l’être aux vertus, en le tendant comme un arc vers la perfection des vertus et surtout de la charité.

Quand quelqu’un aime, il désire le bonheur de l’être aimé. Jean, qui m’aimait comme personne et qui était pur, obtint de ce sacrement le maximum de transformation. Il commença à partir de ce moment à être l’aigle auquel il est familier et facile de s’élever jusqu’aux hauteurs du Ciel de Dieu et de fixer le Soleil éternel. Mais malheur à celui qui reçoit ce sacrement sans en être tout à fait digne, mais qui au contraire a fait croître sa constante indignité humaine par des péchés mortels. Il devient alors un germe, non pas de préservation et de vie, mais de corruption et de mort. Mort spirituelle et putréfaction de la chair, qui en “ crève ”, comme dit Pierre[16] de celle de Judas. Elle ne répand pas le sang, ce liquide toujours vital et à la belle couleur pourpre, mais son intérieur noircit sous l’effet de toutes les passions, telle la pourriture qui se déverse de la chair décomposée comme de la charogne d’un animal immonde, et objet de dégoût pour les passants.

La mort de celui qui profane ce sacrement est toujours la mort d’un désespéré et ne connaît donc pas le tranquille décès propre à la personne en grâce, ni l’héroïque trépas de la victime qui souffre horriblement, mais garde le regard tourné vers le Ciel et l’âme assurée de la paix. La mort du désespéré est marquée de contorsions et de terreurs atroces, c’est une convulsion horrible de l’âme déjà saisie par la main de Satan, qui l’étrangle pour l’arracher à la chair et la suffoque par son souffle nauséabond.

Voilà la différence entre la personne qui passe dans l’autre vie après s’être nourrie de charité, de foi, d’espérance comme de toute autre vertu et doctrine céleste, ainsi que du Pain angélique qui l’accompagne avec ses fruits dans son dernier voyage — c’est encore mieux avec la présence réelle —, et la personne qui décède après une vie de brute avec une mort de brute que la grâce et l’Eucharistie ne réconfortent pas.

La première, c’est la fin sereine du saint à qui la mort ouvre le Royaume éternel. La seconde, c’est la chute effrayante du damné qui se voit précipité dans la mort éternelle, et connaît en un instant ce qu’il a voulu perdre sans plus aucune possibilité d’y remédier. Pour l’un, c’est l’enrichissement, pour l’autre le dépouillement. Pour l’un la béatitude, pour l’autre la terreur.

Voilà ce que vous vous obtenez selon votre foi et votre amour, ou votre incroyance et le mépris de mon don. C’est l’enseignement de cette contemplation. »

600.1

Começa o sofrimento da Quinta-feira Santa.

Os apóstolos, e agora são dez, entregam-se ao grande trabalho de preparar o cenáculo.

Judas, sobre a mesa, verifica se há azeite em todos os globos do grande lustre, que parece ser uma corola de fúcsia dupla, porque tem uma haste rodeada por cinco luzes em umas ampolas semelhantes a pétalas, e mais abaixo, fazendo um segundo círculo, há toda uma pequena coroa de chamas, e depois, finalmente, há três lâmpadas delgadas suspensas por correntes que se parecem com os pistilos da luminosa flor. (E não ria do meu desenho)

Depois Ele desce, dando um pulo, e vai ajudar André a dispor com arte os pratos na mesa sobre a qual está estendida uma magnífica toalha. Eu ouço André, que está dizendo:

– Que lindo linho!

E Iscariotes:

– Um dos melhores de Lázaro. Marta o quis trazer de todo jeito.

– E estes cálices? E estas ânforas, então? –observa Tomé, que pôs o vinho nas ânforas preciosas, e as fica contemplando e se espelhando em suas saliências delicadas, acariciando as asas delas, feitas a cinzel, com seus olhos de entendedor.

– Quem saberá o valor disso, hein? –pergunta Iscariotes.

– Foi trabalhada a martelo. Meu pai ficaria louco por ela. A prata e o ouro em folha se deixam dobrar com facilidade, quando são esquentados. Mas tratados assim… Basta um momento para estragar tudo. Basta uma martelada mal dada. É preciso usar, ao mesmo tempo, de força e de leveza ao bater. Estás vendo as asas? Foram tiradas do bloco. Não foram soldadas. São coisas de ricos… Pensa só que todo aquele trabalho com a lima e o espaço em branco se perdem. Não sei se me entendes.

– Eu? Se entendo! Afinal é como alguém que faz uma escultura.

– Isso mesmo.

Todos ficam admirados. Depois voltam para o seu trabalho. Uns colocam as cadeiras em seus lugares. E outros preparam as credências.

600.2

Entram juntos Pedro e Simão.

– Oh! Afinal, chegastes! Por onde foi que andastes agora? Depois de terdes vindo ficar com o Mestre, fugistes de novo –diz Iscariotes.

– Recebemos mais uma incumbência antes da hora –responde brevemente Simão.

– Estás triste?

– Eu creio que com tudo o que temos ouvido nestes dias, e são palavras saídas daqueles lábios que nunca mentem, temos bem motivos para o estarmos.

– E com aquele mau cheiro de… Bem, cala a boca, Pedro –diz por entre dentes o próprio Pedro.

– Tu também!… Há dias que me vens parecendo estares doido. Estás com cara de coelho selvagem, que percebe um chacal atrás de si! –responde Iscariotes.

– E tu tens uma cara de fuinha. Também tu não estás muito bonito, há dias. Ficas olhando de um modo… Estás até com um olho torto… Quem estás esperando, ou o quê esperas ver? Pareces estar seguro, ou queres mostrar que assim estás, mas o que parece mesmo é que estás com medo –replica-lhe Pedro.

– Oh! Que medo!… Mas certamente nem tu és um herói!

João responde:

– Nenhum de nós o é, Judas. Tu tens o nome do Macabeu, mas não o és. O meu significa “Deus faz as graças”[1], mas eu te juro que sinto em mim o tremor de quem sabe que leva consigo a desgraça, e sobretudo de quem está na desgraça de Deus. Simão do Jonas, que foi batizado de novo com o nome de “a pedra”, está agora mole como a cera no fogo. Ele não conta mais com sua vontade. E eu nunca o vi com medo, nem nas mais fortes tempestades! Mateus, Bartolomeu e Filipe parecem sonâmbulos. Meu irmão e André só sabem ficar suspirando. Os dois primos nos quais a dor pelo sangue se une com a dor pelo amor ao Mestre, olha só como eles estão. Parecem já terem ficado velhos. Tomé perdeu aquele ar de alegria. E Simão parece ter voltado a ser aquele leproso extenuado, todo carcomido pela dor, eu diria corroído, lívido, abatido.

600.3

– Sim. Ele nos impressionou a todos nós com sua melancolia –observa Iscariotes.

– Meu primo Jesus, o meu e vosso Mestre e Senhor, está e não está melancólico. Se queres, com este nome, dizer que Ele está triste pela demasiada dor que Israel lhe está causando, e que nós vemos, e por causa da outra dor oculta, que só Ele vê, eu te digo: “Tens razão”. Mas se fazes uso daquela palavra para dizeres que Ele está doido, eu te proíbo –diz Tiago de Alfeu.

– E não é loucura uma ideia fixa de melancolia? Eu também estudei essa matéria! Sei. Ele já deu demais de Si. Agora está com a mente cansada.

– Isso quer dizer demente. Não é verdade? –pergunta o outro primo Judas, aparentemente calmo.

– Isso mesmo! Tinha visto corretamente o teu pai[2], justo de santa memória, com o qual tanto te pareces, na justiça e sabedoria! Jesus, triste destino de uma casa ilustre mas velha demais e atacada pela senilidade psíquica, sempre teve uma tendência para essa doença. É suave a princípio, mas depois vai ficando sempre mais agressiva. Tu viste como Ele atacou os fariseus e os escribas, os saduceus e os herodianos. Ele tornou sua vida impossível, como um caminho que está coberto de lascas de quartzo. E Ele mesmo foi quem as espalhou. Nós… o amamos tanto, que nosso amor a Ele para nós serviu de véu. Mas aqueles que o amaram não de modo idolátrico — como o teu pai, o teu irmão José e Simão no começo — viram o que era certo… Nós devíamos ter aberto os olhos diante das palavras deles. Mas, ao contrário, todos fomos seduzidos por aquele seu doce fascínio de doente. E agora… Mas!

Judas Tadeu, que é da altura de Iscariotes, está justamente na frente dele e parece que o está ouvindo em paz, tem um gesto violento e, com as costas da mão, lhe dá uma violenta pancada, jogando Judas de costas sobre uma das cadeiras; e com uma cólera que ele mal pôde conter na voz, curvando-se sobre o rosto do velhaco, que não reage, talvez por temer que Tadeu esteja ciente do seu crime, vocifera:

– Isto é pela demência, ó animal rastejador! E é somente porque Ele está ali, e hoje é a tarde da Páscoa, que eu não te esgano. Mas pensa, pensa bem! Se Lhe acontecer algum mal e se Ele não estiver presente para deter a minha força, ninguém te salvará. É como se tu já tivesses o cabresto no pescoço, e serão estas minhas mãos honestas e fortes de operário galileu, e de descendente do fundibulário do Golias, que acabarão contigo. Levanta-te, desmiolado e libertino! E toma cuidado!

Judas se levanta, lívido, sem oferecer nenhuma reação. E o que me espanta é que ninguém reagiu diante daquele gesto de Tadeu. Pelo contrário!… É claro que todos o aprovaram.

600.4

Mal se recompôs o ambiente quando Jesus entra. Ele aparece à soleira da portinha e mal pode passar, põe o pé sobre o passadouro, que oferece tão pouco espaço, sempre com o seu manso e triste sorriso, e diz, abrindo os braços:

– A paz esteja convosco.

Sua voz está cansada, como a voz de quem está enfraquecido, tanto no físico, como no moral.

Ele vai descendo. Acaricia João a cabeça loura de João, que correu para perto dele. Sorri, como se não soubesse de nada, ao seu primo Judas, e diz ao outro primo:

– Tua mãe te pede que sejas bom para com José. Ele perguntou por Mim e por ti às mulheres, há pouco. Pena que não o saudei.

– Tu o farás amanhã.

– Amanhã?… Mas eu terei sempre ocasião de vê-lo… Oh Pedro! Estaremos um pouco juntos, finalmente! Desde ontem, me estás parecendo um fogo fátuo. Eu te vejo, depois não te vejo mais. Hoje, quase que eu posso dizer que te perdi de vista. E a ti também, Simão.

– Os nossos cabelos, mais brancos do que negros, te podem assegurar que não estivemos ausentes por fome de carne –diz, de cara fechada, Simão.

– Embora… em todas as idades se possa sentir aquela fome… Os velhos! São piores do que os jovens… –diz, ofensivo, Iscariotes.

Simão olha para ele e está para responder. Mas também Jesus olha para ele, e diz:

– Estás com um dente doendo? Estás com a face direita inchada e vermelha.

– Sim. Está doendo. Mas não vale a pena pensar nisso.

Os outros não dizem nada e o assunto morre assim.

600.5

– Fizestes tudo o que era para fazer? Tu, Mateus? E tu, André? E tu, Judas, pensaste na oferta para o Templo?

Tanto os dois primeiros, como Iscariotes dizem:

– Tudo foi feito daquilo que nos foi mandado que se fizesse hoje. Fica tranquilo.

– Eu trouxe as primícias de Lázaro para Joana de Cusa. E para as crianças. Eles me disseram: “Estavam melhores aquelas maçãs!” Elas tinham o sabor da fome, isto sim! E eram as tuas maçãs –diz, sorrindo e sonhando, João.

Também Jesus sorri, ao ter uma lembrança…

– Eu vi Nicodemos e José –diz Tomé.

– Tu os viste? Falaste com eles? –pergunta Iscariotes, com um interesse exagerado.

– Sim. E que é que há de estranho? José é um bom cliente de meu pai.

– Tu não o havias dito antes… Eu fico espantado com isso!

Judas procura remediar a má impressão causada antes de estar preocupado pelo encontro de José e de Nicodemos com Tomé.

– Eu acho estranho que eles não tenham vindo venerar-te. Nem eles, nem Cusa, nem Manaém… Nenum dos…

Mas o Iscariotes ri com uma risada falsa, interrompendo Bartolomeu. E diz:

– O crocodilo se esconde na hora certa.

– O que queres dizer? O que estás insinuando? –interrompe Simão, agressivo como nunca.

– Paz! Paz! Mas, que é que tendes? Estamos na tarde da Páscoa! Nunca tivemos assim um digno aparato para a consumação do cordeiro. Consumemos pois a ceia em espírito de paz. Vejo que vos perturbei muito com as minhas instruções destas últimas tardes. Mas estais vendo? Terminei. Agora não vos perturbarei mais. Não foi dito tudo o que se refere a Mim. Só foi dito o essencial. O resto… vós o entendereis depois. E vos será dito… Sim. Virá Aquele que vo-lo dirá.

600.6

João, vai com Judas e algum outro buscar os jarros para a purificação. Depois, assentemo-nos à mesa.

Jesus está de uma doçura dilacerante.

João com André, Judas com Tiago, trazem um grande jarro, põem água nele e oferecem a toalha a Jesus e aos companheiros, que depois fazem o mesmo com eles. O jarro grande (que é de metal) é colocado a um canto.

– E agora, cada um em seu lugar. Eu aqui, e aqui –(à direita)– João, e do outro lado Tiago. São eles os dois primeiros discípulos. Depois de João, a minha Pedra forte, e depois de Tiago aquele que é como o ar. Não se deixa perceber. Mas sempre está presente e traz conforto, é André. Perto dele, o meu primo Tiago. Tu não fiques sentido, meu doce irmão, se Eu dou o primeiro lugar aos primeiros? Tu és o sobrinho do Justo, cujo espírito palpita e paira sobre Mim e, nesta tarde, mais do que nunca. Que tenhas a paz, ó pai de minha fraqueza de menininho, carvalho a cuja sombra se abrigaram a Mãe e o Filho! Que tenhas a paz!… Depois vem Pedro, Simão… Simão, vem cá por um momento. Eu quero fitar o teu rosto leal. Depois Eu te verei mal, porque outros cobrirão a tua face honesta. Obrigado, Simão. Por tudo –e o beija.

Simão, quando é deixado, vai para o seu lugar levando, por um momento, as mãos ao rosto, como num gesto de aflição.

– Na frente de Pedro, fica o meu Bartolomeu. São duas honestidades e duas sabedorias que se olham como no espelho, uma à outra. Estão bem os dois juntos. E perto deles, tu, Judas, meu irmão. Assim Eu te vejo… e me parece estar em Nazaré… quando alguma festa reunia todos nós ao redor da mesa… Também em Caná… Tu te lembras? Estávamos juntos. Uma festa… uma festa de núpcias… o primeiro milagre… a água transformada em vinho. Hoje também é uma festa… e hoje também haverá um milagre… o vinho mudará de natureza… e será…

Jesus se imerge em seu pensamento. De cabeça baixa, é como se tivesse se isolado em seu mundo secreto. Os outros olham para Ele e nada dizem.

Ele levanta a cabeça e fixa o olhar em Judas Iscariotes, ao qual diz:

– Tu ficarás na minha frente.

– Será que me amas tanto assim? Mais do que a Simão, para me quereres sempre à tua frente?

– Tanto assim. Tu o disseste.

– Por que, Mestre?

– Porque tu és quem mais fez, mais do que todos, para esta hora.

Judas olha com um olhar muito incerto, ora para o Mestre, ora para os companheiros. Para o primeiro, com uma certa compaixão irônica; para os outros, com um ar de triunfo.

– E perto de ti, de um lado Mateus e Tomé do outro.

– Então que fique Mateus à minha esquerda e Tomé à direita.

– Como quiseres, como quiseres –diz Mateus–. Para Mim, basta estar bem na frente do meu Salvador.

– Por último, Filipe. Eis, vedes? Quem não está a meu lado num lugar de honra, tem a honra de estar à minha frente.

600.7

Jesus, ereto no seu lugar, verte no grande cálice colocado na frente Dele — todos têm cálices altos, mas Ele tem um muito maior do que os que os outros têm; deve ser o cálice ritual —, verte o vinho. Depois o levanta, o oferece e o coloca de novo sobre a mesa.

Depois todos juntos perguntam, cantando na música dos salmos:

– Por que esta cerimônia?

Esta é uma pergunta formal, compreende-se. Faz parte do rito.

E àquela pergunta, Jesus, como o chefe da família, responde:

– Este dia nos lembra a nossa libertação do Egito. Bendito seja Javé, que criou o fruto da vinha.

Ele bebe um pouco desse vinho oferecido e passa o cálice para os outros. Depois oferece o pão, o parte, o distribui, em seguida as ervas mergulhadas no molho avermelhado, que está em quatro molheiras.

Terminada esta parte da refeição, eles cantam uns salmos, todos em coro.

Vem sendo trazido da credência para a mesa, e posto na frente de Jesus, o tabuleiro com o cordeiro assado.

Pedro, que na primeira parte fez o papel de quem pergunta, também aqui toma a palavra:

– Para que este cordeiro assim?

– Para recordação de quando Israel foi salvo pelo cordeiro imolado Não morreu nenhum primogênito onde o sangue brilhava nas ombreiras e arquitraves. E depois, enquanto o Egito chorava os seus primogênitos machos, que haviam morrido, tanto no palácio real, como nos tugúrios, os hebreus, capitaneados por Moisés, puseram-se a caminho da terra da libertação e da promessa. Com os rins cingidos, com as sandálias nos pés, um bordão na mão, estava pronto o povo de Abraão para pôr-se em marcha, cantando os hinos de alegria.

Todos se põem de pé, e cantam:

– Quando Israel saiu do Egito e a casa de Jacó do meio de um povo bárbaro, a Judéia tornou-se o seu santuário, etc., etc. (Se estou certa, é o salmo 113[3])

Agora Jesus está trinchando o cordeiro, vertendo mais um cálice e passando aos outros, depois de ter bebido dele. Depois eles ainda cantam:

– Meninos, louvai o Senhor, bendito seja o Nome do Eterno agora e para sempre pelos séculos. Do oriente ao poente deve ser louvado

–etc. (mas não consigo encontrá-lo).

Jesus distribui as partes, tomando cuidado para que cada um fique bem servido, como faz um pai de família entre os filhos que lhe são todos queridos. Está solene, um pouco triste, quando diz:

– Desejei ardentemente comer esta Páscoa convosco. Tem sido este o meu desejo dos desejos, desde que eu fui escolhido para ser “o Salvador.” Eu sabia que esta hora vem antes daquela. E a alegria de dar-me colocava antecipadamente este consolo ao meu sofrimento… Eu ardentemente tenho desejado comer convosco esta Páscoa, porque nunca mais provarei do fruto da videira, enquanto não tiver chegado o Reino de Deus. E, então, Eu me assentarei novamente com os eleitos no Banquete do Cordeiro para as núpcias dos Viventes com o Vivente. Mas a isso chegarão somente aqueles que tiverem sido humildes e limpos de coração, como Eu sou.

600.8

– Mestre, há pouco tempo Tu disseste que quem não tem a honra do lugar tem a de estar à tua frente. Como é, então, que podemos saber quem é o primeiro entre nós? –pergunta Bartolomeu.

– Todos e ninguém. Certa vez[4]… estávamos voltando cansados… enjoados com aquela aversão dos fariseus. Mas cansados não estáveis para discutir entre vós quem é que era o maior… Um menino chegou correndo até perto de Mim… era um meu pequeno amigo… E a inocência dele veio temperar o meu desgosto por causa de muitas coisas, entre as quais estava o vosso modo humano e teimoso. Onde é que estás agora, ó pequeno Benjamim, que deste a sábia resposta, que do Céu veio para ti, porque, como eras um anjo, era o Espírito que te falava. Naquela ocasião, Eu vos disse: “Se alguém quer ser o primeiro, seja o último e o servo de todos.” E Eu vos apresentei o exemplo do menino sábio. E agora Eu vos digo: “Os reis das nações as dominam. E os povos oprimidos, ainda que os odeiem, os aclamam, e os reis são chamados de Benfeitores, Pais da Pátria. Contudo, o ódio deles vai-se incubando por baixo daquele elogio mentiroso.” No entanto, entre vós não seja assim. O maior seja como o menor, o chefe como aquele que serve os outros. Na verdade, quem é o maior? É o que está à mesa ou o que serve? O que está a mesa. No entanto, Eu vos estou servindo. E daqui a pouco vos servirei ainda mais. Vós é que tendes estado comigo nas provações. E Eu tenho para vós um lugar no meu Reino e nele eu serei Rei segundo a vontade do Pai, a fim de que comais e bebais à minha mesa eterna, e estejais assentados sobre tronos, julgando as doze tribos de Israel. Ficai comigo nas minhas provas… Só isso é que vos dará grandeza aos olhos do Pai.

– E os outros que forem chegando? Não terão lugar no Reino? Só nós é que teremos?

– Oh! Quantos príncipes haverá na minha Casa! Todos aqueles que tiverem perseverado até o fim, no martírio desta vida, serão iguais a vós que comigo perseverastes em minhas provas. Eu me identifico com os que creem em mim. A dor, que Eu abraço por vós e por todos os homens, Eu a dou como insígnia aos mais eleitos. Quem na dor me for fiel será um bem-aventurado igual a vós, ó meus diletos.

600.9

– Nós perseveramos até o fim.

– Tu achas, Pedro? Pois Eu te digo que a hora da prova ainda está por vir. Simão, Simão de Jonas, eis que Satanás pediu para peneirar-vos como o trigo. Mas Eu rezei por Ti, a fim de que a tua fé não vacile. Tu, quando te tiveres arrependido, confirma os teus irmãos.

– Eu sei que sou um pecador. Mas fiel a Ti eu serei até à morte. Não tenho esse pecado. Nunca o terei.

– Não sejas soberbo, meu Pedro. Esta hora vai mudar muitas coisas, que antes eram de um modo e que agora serão diferentes. Quantas!… Elas ocasionam e trazem consigo necessidades novas. Vós o sabeis. Eu sempre vos disse, mesmo quando nós andávamos por lugares longínquos, percorridos por bandidos: “Não temais. Nada vos acontecerá de mal, porque os anjos do Senhor estão convosco. Não vos preocupeis com coisa alguma.” Lembrai-vos de quando eu vos dizia: “Não vos preocupeis com o que tendes para comer e com as vossas vestes. O Pai não sabe de que é que precisamos?” Eu vos dizia também: “O homem é muito mais do que um pardal e do que a flor que hoje é uma erva, e amanhã é feno. Pois bem. O Pai cuida até da flor e do passarinho. Podes agora duvidar que Ele toma cuidado de nós?” Eu vos dizia também: “Dai a todo aquele que vos pede, e a quem vos ofende apresentai-lhe a outra face.” Eu vos dizia: “Não tenhais bolsa nem bastão.” Porque o que eu ensinei foi amor e confiança. Mas agora… Agora não é mais aquele tempo. Agora-Eu vos digo: “Faltou-vos alguma coisa até agora? Fostes ofendidos?”

– Não, Mestre. Mas só Tu é que foste ofendido.

– Vede, pois, como minha palavra era verdade. Mas agora os anjos estão todos chamados pelo Senhor deles. Agora é hora dos demônios… Com suas asas de ouro, eles, os anjos do Senhor, cobrem os olhos, se enfaixam, e se doem por não serem suas asas de uma cor aflitiva, visto que a hora é de luto, de um luto cruel e sacrílego… Não há anjos sobre a terra nesta tarde. Eles estão junto ao trono de Deus, para cobrirem com o seu canto as blasfêmias do mundo deicida e o pranto do Inocente. E nós estamos sozinhos… Eu e vós: sozinhos. E os demônios são os donos da hora. Por isso, agora tomaremos as aparências e as medidas dos pobres homens, que desconfiam e não amam. Agora, quem tem uma bolsa, apanhe também um alforje, quem não tem espada, venda o seu manto e compre uma. Porque isto também está dito[5] sobre Mim nas Escrituras, e se deve cumprir: “Ele foi contado entre os malfeitores.” Em verdade, tudo o que diz respeito a Mim chega ao fim.

600.10

Simão, que se levantou e foi ao banco onde havia colocado o seu rico manto — pois nesta tarde estão todos com suas melhores vestes e por isso estão com punhais tauxiados, mas muito curtos, que são mais umas facas do que uns punhais, em suas ricas cinturas — mas Simão pega duas espadas, duas verdadeiras espadas compridas, levemente encurvadas, e as leva a Jesus, dizendo:

– Eu e Pedro estamos armados nesta tarde. Estas, nós dois temos. Mas os outros só têm um punhal curto.

Jesus pega as espadas e as observa, tira uma delas da bainha e experimenta o gume com a unha. É uma vista estranha ver aquela ferramenta feroz nas mãos de Jesus.

– Quem foi que vo-las deu? –pergunta Iscariotes, enquanto Jesus observa e fica calado. E Judas está ansioso…

– Quem foi que no-las deu? Eu te faço lembrar que meu pai era nobre e poderoso.

– Mas Pedro…

– Pois bem. Desde quando é que eu tenho que prestar contas dos presentes que eu quero fazer aos meus amigos?

Jesus levanta a cabeça, depois de ter embainhado a espada. E a entrega ao Zelotes.

600.11

– Está bem. As duas bastam. Tu fizeste bem em trazê-las. Mas agora, antes de bebermos o terceiro cálice, espera um momento. Eu vos disse que o maior é igual ao menor e que Eu estou com a veste de um servo a serviço desta mesa, e vos procurarei servir bem. Até agora, eu vos dei alimento. Este foi um serviço prestado a vosso corpo. Mas agora quero prestar-vos um serviço ao vosso espírito. Esse não é um prato servido no rito antigo. Mas o é no rito novo. Eu quis fazer-me batizar, antes de ser o “Mestre.” E para divulgar a palavra, bastava o batismo. Agora vai ser derramado o Sangue. Torna-se necessário um outro banho sobre vós que fostes purificados pelo Batista em seu tempo e hoje também no Templo. Mas isso ainda não basta. Vinde a Mim para que Eu vos purifique. Vamos parar esta refeição. Há uma coisa mais alta e necessária do que o alimento que é dado ao ventre para que ele se encha, mesmo que seja um alimento santo como este do rito pascal. E é um espírito puro, pronto para receber o dom do céu, que já desce a fim de fazer para Si um trono em vós e dar-vos a Vida. Dar a Vida a quem estiver limpo.

Jesus põe-se de pé, faz que João se levante, para poder sair mais facilmente de seu lugar, vai a um baú, tira a veste vermelha e a põe dobrada sobre o manto, que já está dobrado, põe na cintura uma grande toalha, depois vai a uma outra bacia, ainda vazia e limpa. Põe a água nela e a transporta para o meio da sala, para perto da mesa, colocando-a sobre um escabelo. Os apóstolos, estupefatos, ficam olhando para Ele.

– Não me perguntais o que Eu estou fazendo?

– Nós não sabemos. Eu te digo que nós já nos purificamos –responde Pedro.

– Eu te digo que isso não importa. A minha purificação servirá para que quem já está puro fique ainda mais puro.

Ele se ajoelha. Descalça as sandálias dos pés de Iscariotes e de um por um dos outros, e lhes lava os pés. É fácil fazê-lo, porque os leitos-cadeiras são feitos de tal modo que os pés fiquem do lado de fora. Judas está assombrado e nada diz. Somente quando Jesus, antes de calçar-lhe o pé esquerdo para levantar-se, faz o gesto de ir beijar-lhe o pé dentro da sandália, Judas retira violentamente o pé e bate com a sola na boca divina. Ele o fez sem querer. Não foi uma pancada forte. Mas me causa muita dor. Jesus sorri, e ao apóstolo que lhe pergunta: “Será que te machuquei? Foi sem querer. Perdoa”, Jesus lhe diz:

– Não, amigo. Fizeste isso sem malícia e não faz mal.

Judas olha para Ele… É um olhar perturbado, fugidio…

Jesus passa para Tomé, depois para Filipe… Dá uma volta pelo lado estreito da mesa e vai ao seu primo Tiago. Lava-lhe o pé e o beija, ao levantar-se à frente dele. Passa em seguida a André, que está vermelho de vergonha e fazendo esforço para não chorar, e o lava e acaricia, como se ele fosse um menino. Depois é a vez de Tiago de Zebedeu, que só sabe murmurar:

– Oh! Mestre! Aniquilado, mas sublime Mestre meu!

João já desatou as sandálias e, enquanto Jesus está inclinado, enxugando-lhe os pés, ele se inclina e o beija sobre os cabelos.

Mas Pedro!… Não é fácil persuadi-lo a aceitar aquele rito!

– Tu, lavares os meus pés? Nem penses nisso! Enquanto eu estiver vivo não te permitirei. Eu sou um verme. E Tu és Deus. Cada qual em seu lugar.

– O que Eu estou fazendo, tu não o podes compreender, por enquanto. Mas depois o compreenderás. Deixa-me fazê-lo.

– Tudo o que quiseres, Mestre. Queres cortar-me o pescoço? Podes fazê-lo. Mas lavar-me os pés, não o farás.

– Oh! meu Simão! Não sabes tu que se Eu não te lavar os pés, não terás parte no meu Reino? Simão, Simão! Tu tens necessidade desta água para a tua alma e para o grande caminho que tens ainda que percorrer. Não queres ir comigo? Se Eu não te lavar, não irás para o meu Reino.

– Oh! Senhor meu bendito! Lava-me todo: os pés, as mãos e a cabeça!

– Quem tomou, como vós, um banho, não tem mais necessidade senão de lavar os pés, pois já está inteiramente puro. Os pés… O homem com seus pés anda por cima das sujeiras. E isso ainda seria pouco, pois, como Eu vos disse[6], não é o que entra e sai com o alimento que suja, não é aquilo que pelo caminho suja os pés que contamina o homem. Mas é o que incuba e amadurece me seu coração e dali sai para contaminar as suas ações e os seus membros. Os pés do homem de intenções impuras o levam para as crápulas, para as luxúrias, para os comércios ilícitos, para os delitos. Por isso eles são, entre os membros do corpo, os que tem uma grande parte para purificar… junto com os olhos, com a boca… Oh! O homem! O homem! Outrora ele foi uma criatura perfeita: o primeiro homem! Mas depois até que ponto ele ficou, corrompido pelo Sedutor! Antes não havia em ti malícia, ó homem, não havia pecado!… Mas agora? És todo malícia e pecado, e não há em ti nenhuma parte que não peque!

Jesus já lavou os pés de Pedro e os beija. Pedro chora e toma em suas grossas mãos as mãos de Jesus, as passa sobre seus olhos, e depois as beija.

Também Simão tirou as sandálias e, sem dizer nada, se deixa lavar. Mas, depois, quando Jesus vai passar para Bartolomeu, Simão se ajoelha e lhe beija os pés, dizendo:

– Purifica-me da lepra do pecado, como me purificaste da lepra do corpo, a fim de que eu não seja confundido na hora do juízo, meu Salvador!

– Não tenhas medo, Simão. Tu irás para a Cidade Celeste mais branco do que a neve dos Alpes.

– E eu, Senhor? Ao teu velho Bartolomeu, que é que dizes? Tu me viste sob a sombra da figueira e leste no meu coração. E agora, que é que estás vendo, e onde me estás vendo? Encoraja este pobre velho que tem medo de não ter força nem tempo para chegar a ser como Tu queres que sejamos.

Bartolomeu está muito comovido.

– Também tu, não tenhas medo. Naquela ocasião, Eu disse: “Aí está um verdadeiro israelita no qual não há fraude.” E agora Eu te digo: “Eis aí um verdadeiro cristão, digno do Cristo.” Onde é que te vejo? Sobre um trono eterno, vestido de púrpura. E Eu estarei sempre contigo.

Chegou a vez de Judas Tadeu. Quando ele vê Jesus a seus pés, não sabe conter-se: inclina a cabeça sobre o braço que está apoiado na mesa e chora.

– Não chores, meu querido irmão. Agora és como alguém que precisa suportar a ruptura de um nervo, e te parece que não a vais poder suportar. Mas a dor será breve. Depois… oh! Tu serás feliz, porque me amas, tu. Tu te chamas Judas. E és como o nosso grande Judas[7], como um gigante. Tu és aquele que protege. As tuas ações são as de um leão, de um leãozinho que ruge. Tu tirarás da cova os ímpios, que diante de ti recuarão, e ficarão aterrorizados os iníquos. Uma eterna união formará e tornará perfeito o nosso parentesco no Céu.

E o beija também na fronte, como fez com o outro primo.

– Eu sou pecador, Mestre. A mim, não…

– Tu eras pecador, Mateus. Agora és o Apóstolo. Tu és uma minha “voz.” Eu te abençoo. Estes pés, por quantos caminhos passaram para virem sempre para a frente, para Deus… Tua alma os esporeava e eles iam deixando todos os caminhos, que não fossem o meu caminho. Vai para a frente. Sabes onde é que termina a senda? No seio do Pai meu e teu.

Jesus terminou. Ele tira a toalha da cintura e lava as mãos em água limpa. Torna a vestir-se, volta para o seu lugar, e diz, enquanto vai-se assentando em sua cadeira:

– Agora estais puros, mas não todos. Somente aqueles que tiveram vontade de estar assim.

Jesus olha fixamente para Judas, que fica parecendo que não ouve, ocupado em explicar ao companheiro Mateus como foi que seu pai se decidiu a mandá-lo para Jerusalém. Uma explicação inútil, que só tem por único fim dar um pretexto a Judas que, por mais ousado que seja, deve estar sentindo-se fora do lugar.

600.12

Jesus, verte, pela terceira vez, no cálice comum. Depois Ele bebe e faz que o bebam. Em seguida, entoa um cântico e os outros lhe fazem coro:

– Eu me regozijo, porque o Senhor ouve a voz de minha oração, porque volta os seus ouvidos para mim. Eu o invocarei por toda a minha vida. Pois me haviam cercado as angústias da morte, etc. (Sl 114, me parece[8]).

Um instante de espera. Depois continua a cantar:

– Eu tive fé e por isso falei. Mas eu estava profundamente humilhado. E por isso dizia naquele meu desvario: “Todo homem é mentiroso.”

E olha fixamente para Judas.

A voz do meu Jesus, já cansada esta noite, recomeça suave, quando Ele exclama:

– É preciosa na presença de Deus a morte dos seus santos –e– Tu despedaçaste as minhas correntes. A Ti eu sacrificarei uma vítima de louvor, invocando o nome do Senhor –etc. (Sl 115).

Depois de uma breve pausa no canto, Ele recomeça:

– Louvai todos ao Senhor, ó nações, todos os povos, louvai-o. Porque se estabeleceu sobre nós a sua misericórdia, e a verdade do Senhor dura para sempre.

Uma outra breve parada e depois um longo hino:

– Celebrai o Senhor, porque Ele é bom, porque a sua misericórdia dura para sempre…

Judas de Keriot canta tão desafinado, que por duas vezes Tomé lhe corrige o tom, com sua poderosa voz de barítono, e fica olhando para ele fixamente. Os outros também ficam olhando para ele, porque ele geralmente tem sido bem entoado, e até se gloria, não só de sua voz, mas também dos outros seus dotes. Mas nesta noite! Em certas frases as palavras o perturbam a tal ponto que ele desafina, e assim também acontece quando os olhares de Jesus sublinham certas frases. Uma delas é esta: “É melhor confiar no Senhor do que no homem.” Outra é: “Tendo esbarrado, eu estava cambaleando e ia cair. Mas o Senhor me amparou.” Uma outra é: “Eu não morrerei, mas viverei, e narrarei as obras do Senhor.” E, finalmente, estas duas que agora vou dizer é que fazem que fique sufocada a voz na garganta do Traidor: “A pedra rejeitada pelos construtores tornou-se a pedra angular” e “Bendito o que vem em Nome do Senhor!”

Tendo terminado o Salmo, enquanto Jesus corta e oferece de novo postas do cordeiro, Mateus pergunta a Judas de Keriot:

– Estás te sentindo mal?

– Não. Deixa-me assim. Não te preocupes comigo.

Mateus encolhe os ombros.

Mas João, que ouviu, diz:

– O Mestre também não se sente bem. Que é que tens, meu Jesus? A tua voz está rouca. Está como a de um doente ou como a de um que chorou muito –e o abraça, ficando com a cabeça sobre o peito de Jesus.

– Ele só falou muito, e eu não fiz outra coisa senão ter caminhado muito e apanhado friagem –diz, nervoso, Judas.

E Jesus, sem dar-lhe resposta, diz a João:

– Tu já me conheces… e sabes o que me cansa…

600.13

O cordeiro já está quase consumido.

Jesus, que comeu muito pouco e bebeu somente um pouco de vinho em cada um dos cálices, mas que, em compensação, bebeu muita água, como se estivesse com febre, passa de novo a falar:

– Eu quero que vós compreendais o meu gesto de antes. Eu vos disse que o primeiro é como o último, e que Eu vos darei um alimento não material para o corpo. Mas foi um alimento de humildade o que Eu vos dei. Para a vossa alma. Vós me chamais Mestre e Senhor. E dizeis bem, porque Eu o sou. Se, pois, Eu vos lavei os pés, deveis vós também fazer isso uns aos outros. Eu vos dei o exemplo a fim de que, como Eu fiz, vós o façais. Em verdade, Eu vos digo: o servo não é mais do que o seu Senhor, nem o apóstolo é mais do que Aquele que o fez Apóstolo. Procurai compreender estas coisas. Porque, se vós as compreenderdes e as puserdes em prática, sereis felizes. Mas não sereis todos felizes. Eu vos conheço. Sei quem escolhi. Não me refiro a todos igualmente. Mas digo o que é a Verdade. Por outro lado, há de cumprir-se aquilo que foi escrito[9] a Meu respeito: “Quem come o pão comigo levantou o seu calcanhar contra Mim.” Tudo Eu vos digo antes que aconteça, a fim de que não fiqueis com dúvidas quanto a Mim. Quando tudo tiver acontecido, vós crereis ainda mais que Eu sou Eu. Quem me acolhe, acolhe Aquele que me mandou: o Pai Santo, que está nos Céus, e que acolherá aqueles que Eu enviar como acolherá a Mim mesmo. Porque Eu estou com o Pai e vós estais Comigo. Mas agora vamos chegar ao fim deste rito.

Ele põe outra vez vinho no cálice comum e, antes de beber dele e fazer que os outros bebam, Ele se levanta, e com Ele se levantam todos, e canta de novo um salmo dos de antes: “Eu tive fé e por isso falei…”, e depois outro que parece não acabar mais. Lindo… mas eterno! Eu penso que ele se encontra, pelo modo como começa e pelo seu comprimento, no Salmo 118. E eles cantam assim: um trecho todos cantam juntos. Depois, um de cada vez diz um dístico do salmo e os outros dizem outro trecho, e assim por diante até o fim. Eu creio que no fim todos estão com sede!

600.14

Jesus se assenta. Não vai pôr-se deitado. Fica sentado como os outros. E fala:

– Agora que o canto terminou, Eu celebro o rito novo. Eu vos prometi um milagre de amor. E agora é hora de fazê-lo. Para isto é que Eu desejei esta Páscoa. De agora em diante, esta vai ser a Vítima que será consumida em um perpétuo rito de amor. Eu vos amei durante toda a vida nesta terra, meus diletos amigos. Eu vos amei desde toda a eternidade, filhos meus. E vos quero amar até o fim. Não tendes nada maior do que isto. Mas ficaremos para sempre unidos por meio do milagre que agora Eu realizo.

Jesus toma nas mãos um pão inteiro e o põe sobre o cálice cheio. Abençoa. Oferece tanto um como outro, depois parte o pão, toma na mão treze pedaços, dá um por um aos apóstolos dizendo:

– Tomai e comei. Isto é o meu Corpo. Fazei isto em memória de Mim, que vou embora.

Depois lhes passa o cálice, dizendo:

– Tomai e bebei… Isto é o meu Sangue. Este é o cálice do novo pacto no Sangue e pelo meu Sangue, que será derramado por vós, para a remissão dos pecados e para dar-vos a Vida. Fazei isto em memória de Mim.

Jesus está muito triste. Todo sorriso, todo sinal de luz e de cor o abandonaram. Ele já tem um rosto de agonizante. E os apóstolos o ficam olhando, angustiados.

600.15

Jesus se levanta, dizendo:

– Não vos movais daqui. Eu volto logo.

Ele apanha o décimo terceiro pedacinho de pão, apanha o cálice e sai do Cenáculo.

– Ele vai à Mãe –sussurra João.

E Judas Tadeu suspira:

– Infeliz mulher!

Pedro pergunta no mesmo instante:

– Achas que ela esteja sabendo?

– Ela sabe tudo. Sempre soube tudo.

Todos estão falando em voz muito baixa, como diante de um morto.

– Mas acreditais mesmo que… –pergunta Tomé, que ainda não quer crer.

– Tu duvidas disso? Chegou a sua hora –responde Tiago de Zebedeu.

– Deus nos dê a força de sermos fiéis –diz Zelotes.

– Oh! eu… –estava para falar Pedro.

Mas João, que está atento, diz:

– Silêncio. Ele está aqui.

Jesus torna a entrar. Tem na mão o cálice vazio. Apenas no fundo há uma sombra de vinho e, à luz do lampadário, parece mesmo ser sangue.

Judas Iscariotes, que está diante do cálice, olha para ele como que fascinado e depois desvia o olhar.

Jesus observou isso e sente um calafrio que João, que está apoiado ao peito dele, percebe.

– Mas fala! Tu estás tremendo… –exclama ele.

– Não. Não estou tremendo de febre.

600.16

Eu tudo vos disse e tudo vos dei. Mais Eu não poderia dar-vos. Eu dei a Mim mesmo a vós.

Jesus conserva aquele seu gesto gentil com as mãos, que antes Ele trazia juntas, mas agora se separam e se alargam, enquanto sua cabeça se inclina como a dizer: “Perdoai se não posso fazer mais. Assim é.”

– Tudo Eu vos disse e tudo eu vos dei. E o repito. O novo rito está estabelecido. Fazei isto em memória de Mim. Eu lavei os vossos pés para ensinar-vos a serdes humildes e puros como o vosso Mestre. Porque em verdade eu vos digo que, assim como é o Mestre, assim devem ser os discípulos. Lembrai-vos disso. Mesmo quando estiverdes altamente colocados, lembrai-vos disso. Não há discípulo que seja mais do que o Mestre. Como Eu vos lavei os pés, fazei-o entre vós. Isto quer dizer: amai-vos como irmãos, ajudando-vos um ao outro, respeitando-vos mutuamente, servindo cada um de exemplo para o outro. E sede puros. Para serdes dignos de comer o Pão vivo descido do Céu, e terdes em vós, e por Ele, a força de serdes meus discípulos neste mundo inimigo, que vos odiará por causa do meu Nome. Mas um de vós não é puro. Um de vós me trairá. Por isto estou fortemente conturbado em meu espírito… A mão daquele que me trai está comigo sobre esta mesa e nem o meu amor, nem o meu Corpo e o meu Sangue, nem a minha palavra o corrigem nem o fazem arrepender-se. Eu o perdoaria, indo à morte por ele também.

Os discípulos olham um para o outro aterrorizados. Fazem perguntas uns aos outros. Suspeitam um do outro. Pedro olha para Iscariotes e aí despertam de novo todas as suas dúvidas. Judas Tadeu de repente fica de pé para olhar, por sua vez, por cima do corpo de Mateus.

Mas Iscariotes está tão seguro! Ele olha para Mateus fixamente, como se suspeitasse dele. Depois, olha para Jesus e sorri, perguntando:

– Por acaso serei eu?

Ele parece ser o mais firme em sua honestidade e que fale assim somente para não deixar cair o assunto da conversação.

Jesus repete o seu gesto, dizendo:

– Foste tu mesmo que o disseste, Judas do Simão. E não Eu. Tu o dizes. Eu não falei o teu nome. Por que é que te acusas? Pergunta ao teu conselheiro interior, à tua consciência de homem, a consciência que Deus Pai te deu para te conduzir-te como homem, e escuta se ela está te acusando. E tu ficarás sabendo antes de todos. Mas se ela te garante que sim, por que é que ficas dizendo uma palavra e pensando num fato que só dizer ou pensar por brincadeira já é uma maldição?

Jesus fala com calma. Parece que Ele sustenta a tese proposta como o pode fazer um douto aos seus discípulos. O alvoroço é grande. Mas a calma de Jesus o aplaca.

600.17

Contudo, Pedro, que é o que mais suspeita de Judas — talvez Tadeu também suspeite, ainda que aparente menos, desarmado como ele está diante daquela desenvoltura de Iscariotes — puxa João pela manga, e quando João, que está todo abraçado a Jesus, se vira, por ter ouvido falar de traição, ele lhe diz em voz baixa:

– Pergunta a Ele quem é…

João toma sua posição anterior e apenas levanta levemente a cabeça, como se fosse beijar Jesus, e, nessa posição, murmura ao ouvido dele:

– Mestre, quem é?

E Jesus, em voz muito baixa, dando-lhe um beijo por entre os cabelos, lhe diz:

– É aquele a quem Eu vou dar um pedaço de pão passado no molho.

E tendo apanhado um pão ainda inteiro, e não o resto daquele que foi usado para a Eucaristia, tira dele um bom pedaço, toca com ele no molho deixado no tabuleiro, estende o braço por cima da mesa, e diz:

– Toma, Judas, Tu gostas disso.

– Obrigado, Mestre. Eu gosto, sim –e sem saber a razão pela qual lhe está sendo oferecido aquele bocado, ele o come, enquanto João, horrorizado, até fecha os olhos para não ver o riso horrendo de Iscariotes, enquanto, com seus fortes dentes, morde o pão que o acusa.

– Bem. Agora que Eu te fiz feliz, vai –diz Jesus a Judas–. Tudo está feito aqui –(E Jesus destaca bem esta palavra)–. E o que falta ainda fazer, vai fazê-lo logo em outro lugar, Judas de Simão.

– Eu te obedeço logo, Mestre. Depois eu te alcançarei no Getsêmani. Vais para lá, não é verdade? Como sempre?

– Vou para lá… como sempre… sim.

– Que é que ele vai fazer? –pergunta Pedro–. Ele vai sozinho?

– Eu não sou uma criança –diz, zombeteiro, Judas, que já está pondo o seu manto.

– Deixa-o ir. Eu e ele sabemos o que é para ser feito –diz Jesus.

– Sim, Mestre.

Pedro se cala. Talvez tenha ficado pensando ter pecado por sua suspeita contra o companheiro. E com a mão sobre a fronte ele continua a pensar.

Jesus aperta João sobre o seu coração e torna a sussurrar-lhe por entre os cabelos:

– Não digas nada a Pedro, por enquanto. Seria um escândalo inútil.

– Adeus, Mestre. Adeus, amigos –saudou-os Judas.

– Adeus –diz Jesus.

E Pedro diz:

– Eu te saúdo, rapaz.

João, com a cabeça no colo de Jesus, murmura:

– Satanás!

Só Jesus o ouve e suspira.

Aqui minha visão cessa completamente, mas Jesus diz:

– Eu a suspendo por ter dó de ti. Mas Eu te mostrarei o fim da Ceia em outra ocasião.

600.18

(A Ceia continua)

Há alguns minutos de completo silêncio. Jesus está com a cabeça inclinada, acariciando distraidamente os cabelos louros de João. Depois Ele volta a Si. Levanta a cabeça, corre o olhar ao redor e mostra um sorriso que conforta os discípulos. Ele diz:

– Vamos deixar a mesa e sentemos todos bem perto um do outro, como filhos ao redor de seu pai.

Eles pegam os leitos-cadeiras, que estavam atrás da mesa (os de Jesus, de João, de Tiago, de Pedro de Simão, de André e de primo Tiago) e os levam para o outro lado.

Jesus vai para o seu lugar, sempre entre Tiago e João. Mas, quando vê que André vai sentar-se no lugar deixado por Iscariotes, grita:

– Não. Aí não.

É um grito impulsivo, que sua grande prudência não conseguiu impedir. Depois muda o modo de falar, e diz:

– Não precisamos de tanto espaço. Estando sentados, podemos estar assim. Isto basta. Eu vos quero bem perto um do outro.

Ora, em relação à mesa, eles estão dispostos assim:

Ou seja, estão nesta forma com Jesus ao centro, e tendo em frente a mesa já vazia de comidas e o lugar de Judas.

Tiago de Zebedeu chama Pedro:

– Vem sentar-te aqui. Eu me assento sobre este pequeno escabelo, aos pés de Jesus.

– Que Deus te abençoe, Tiago! Eu estava com tanta vontade de fazer isso! –diz Pedro, e se aproxima mais do seu Mestre, que fica apertado entre João e Pedro, com Tiago aos seus pés.

Jesus sorri:

– Estou vendo que começa a produzir efeito a palavra que Eu disse antes. Os bons irmãos se amam. E Eu até te digo, Tiago: “Que Deus te abençoe.” Também esse teu gesto não ficará esquecido pelo Eterno, e tu o acharás lá em cima.

600.19

Tudo Eu posso ter daquilo que peço. Vós já o vistes. Bastou um meu desejo, para que o Pai concedesse ao Filho poder dar-se como alimento ao homem. Com o que aconteceu agora o Filho do homem foi glorificado, porque é um testemunho de poder o milagre que só é possível realizar-se com os que são amigos de Deus. Quanto maior for o milagre, mais firme e profunda se torna esta divina amizade. Este é um milagre que, pela sua forma, duração e natureza, pelos extremos a que ele chega e os limites que ele atinge, não pode haver outro maior. Eu vo-lo digo: é tão poderoso, sobrenatural, inconcebível para o homem soberbo, que poucos o compreenderão como deve ser compreendido, e muitos o negarão. E que direi Eu, então? Condenação para eles? Não. Eu direi: piedade!

Mas quanto maior for o milagre, maior é a glória que ao autor dele recebe. E é o próprio Deus quem diz: ‘Aí está. Este meu querido quis ter isto e ele o teve, e Eu lho concedi, porque ele tem uma grande graça diante dos meus olhos’. E no caso presente Ele diz: ‘Recebe uma graça sem limites, pois é sem limites o milagre por Ele operado’. Igual à glória, que se reverte sobre o autor do milagre da parte de Deus, é a glória que desse autor reverte sobre o Pai. Porque toda glória sobrenatural, vindo de Deus, volta para sua nascente. E a glória de Deus, ainda que já seja infinita, sempre aumenta e brilha pela glória dos seus santos. Por isso, Eu digo: como foi glorificado por Deus o Filho do homem, assim Deus foi glorificado pelo Filho do homem. Eu glorifiquei a Deus em Mim mesmo. Por sua vez, Deus glorificará o seu Filho nele. E daqui a pouco o glorificará.

600.20

Alegra-te, Tu que estás de volta para a tua Sede, ó Essência espiritual da Segunda Pessoa! Ó carne que tornas a subir depois de tanto tempo na lama! E não é somente o Paraíso de Adão, mas o excelso Paraíso do Pai que vai ser-te dado como morada. Porque, se foi dito[10] que, pelo assombro de um comando de Deus, dada pela boca de um homem, o sol parou, que é que haverá entre os astros, quando virem o prodígio da Carne do Homem subindo para ir sentar-se à direita do Pai, em sua perfeição de uma matéria glorificada?

Meus filhinhos, ainda por um pouco de tempo Eu estou convosco. E vós depois ficareis Me procurando como os órfãos que procuram seu pai que morreu. E chorando, andareis falando dele, e batereis em vão no mudo sepulcro, e depois batereis nas portas azuis do Céus com vossa alma prostrada numa suplicante busca de amor e dizendo: “Onde está o nosso Jesus? Nós o queremos. Sem Ele não há mais luz no mundo, nem alegria, nem amor. Ou no-lo entregais ou, então, deixai-nos entrar. Nós queremos estar onde Ele está.” Mas vós não podeis, por enquanto, ir aonde Eu vou. Eu já o disse também aos judeus[11]: “Depois me procurareis, mas aonde Eu vou, vós não podeis ir!” E o digo a vós também.

600.21

Pensai na Mãe… Nem Ela poderá ir aonde Eu vou. E, no entanto, Eu deixei o Pai para vir a Ela e fazer-me Jesus em seu seio sem mancha. E da Inviolada é que Eu vim, no êxtase luminoso do meu Natal. E do seu amor, que se transformou em leite, foi que Eu me nutri. Eu fui feito de pureza e de amor, porque Maria me nutriu com sua virgindade fecundada pelo Amor perfeito que vive no Céu. Por Ela é que Eu cresci, custando-lhe fadigas e lágrimas… Contudo, eu exijo dela um heroísmo tal, como nunca houve quem exercesse, e em comparação com o qual, o de Judite e o de Jael são heroísmos de pobres mulheres, que são contrastantes à sua rival. E, não obstante isso, Eu a deixo e vou para o lugar aonde Ela só irá daqui a muito tempo. Não há de ser para Ela a ordem que agora Eu vos dou: “Santificai-vos ano por ano, mês por mês, hora por hora, para poderdes vir a mim, quando chegar a vossa hora.” Nela está toda graça e santidade. É a criatura que tudo teve e que tudo deu. Nada lhe é necessário acrescentar nem tirar. Ela é o santíssimo testemunho do que Deus pode fazer.

600.22

Mas para ficar certo de que em vós haja capacidade de poderdes chegar até mim e de vos esquecerdes da dor pelo luto, pela vossa separação do vosso Jesus, Eu vos dou um mandamento novo. E é que vos ameis uns aos outros. Assim como Eu vos amei, igualmente amai-vos um ao outro. Disso é que se conhecerá se sois meus discípulos. Quando um pai tem muitos filhos, por onde é que se conhece quais são eles? Não é somente pelo aspecto físico, pois há homens que são em tudo parecidos com algum outro homem com o qual eles não têm nenhum relacionamento de sangue, nem de nação, mas é mais pelo amor de todos à família, ao pai deles e entre si. E mesmo que o pai morra, a boa família não se desune, porque seu sangue é o mesmo, é sempre aquele recebido da semente do pai e forma uniões que nem a morte desfaz, porque mais forte que a morte é o amor. Assim também, se vós me amardes depois que Eu vos tiver deixado, todos reconhecerão que vós sois meus filhos e que por isso sois meus discípulos e irmãos entre vós, e que tivestes um só pai.

600.23

– Senhor Jesus, mas para onde vais? –pergunta Pedro.

– Eu vou para onde, por enquanto, não me podes acompanhar. Mas mais tarde me acompanharás…

– E por que não agora? Eu te acompanhei sempre, desde aquele dia em que me disseste: “Segue-Me.” Eu deixei tudo, sem ficar com saudade… Agora, ires Tu sem o teu pobre Simão, deixando-me privado de tua companhia, de Ti que és o meu Tudo, depois de por Ti eu ter deixado os meus poucos bens de antes, não é bom, nem fica bonito da tua parte. Vais morrer? Está bem. Mas eu também vou. Iremos juntos para o outro mundo. Mas antes eu te defenderei. Estou pronto a dar vida por Ti.

– Tu darás a vida por Mim? Agora? Agora, não. Em verdade, oh! Eu em verdade te digo: o galo ainda não terá cantado e tu já me terás renegado três vezes. Agora estamos ainda na primeira vigília. Depois virá a segunda… e depois a terceira. Antes que ouçamos o cantar do galo, tu, por três vezes já terás renegado ao teu Senhor.

– É impossível, Mestre. Eu creio em tudo o que dizes. Mas nisto, não. Eu estou seguro de mim mesmo.

– Agora, por enquanto, estás seguro. Mas é porque, por enquanto ainda tens a Mim. Tens Deus contigo. Daqui a pouco, o Deus Encarnado será preso e não o tereis mais. E Satanás, depois de vos ter já enganado — e até esta tua segurança já é uma astúcia de Satanás, como um embaraço para vos enganar — vos amedrontará. Ele vos insinuará que “Deus não existe. Mas eu, sim.” E como, por mais obtusos que estiverdes pelo espanto, ainda raciocinareis, vós compreendereis que quando Satanás é o dono da hora, o Bem morreu e quem trabalha é o Mal, estando abatido no homem o seu espírito e triunfante sua parte humana. Então, ficareis como guerreiros sem chefe, perseguidos pelo inimigo; e, com um desânimo de vencidos, curvareis vossos pescoços diante do vencedor e, para não serdes mortos, renegareis o herói que caiu.

600.24

Mas Eu vos peço uma coisa… Que o vosso coração não se perturbe. Crede em Deus. E crede também em Mim. E crede na minha misericórdia e na do Pai, tanto aquele que ficar como o que fugir. Tanto o que se cala, como o que vai abrir a boca para dizer: “Eu não o conheço.” Crede igualmente no meu perdão. E crede que, sejam quais forem no futuro as vossas ações, no Bem e na minha Doutrina, na minha Igreja portanto, elas vos darão um lugar igual no Céu.

Na Casa de meu Pai há muitas moradas. Se assim não fosse, eu vo-lo teria dito. Porque Eu vou na frente, a fim de preparar um lugar para vós. Não é assim que os bons pais fazem, quando precisam levar para outro lugar os seus filhos pequenos? Eles vão na frente, preparam a casa, os móveis e o abastecimento. Depois é que voltam para levar seus caros filhinhos. Assim fazem por amor. Para que nada falte aos pequeninos e eles não se sintam em necessidade no novo lugar. É assim que Eu também faço. E pelo mesmo motivo. Agora Eu vou. E quando tiver preparado a cada um o seu lugar na Jerusalém celeste, virei de novo e vos tomarei comigo, para que estejais comigo onde Eu estou, onde não haverá morte, nem luto, nem lágrimas, nem gritos, nem fome, nem dor, nem trevas, nem calor, mas somente luz, paz, felicidade e canto.

Oh! O canto dos Céus Altíssimos, quando os doze eleitos estiverem em seus tronos com os doze patriarcas das tribos de Israel, e no ardor do fogo do amor espiritual eles estiverem cantando, elevados sobre mar dea felicidade, o canto eterno que terá como eternos arpejos o eterno aleluia do exército angélico…

600.25

Eu quero que onde Eu estiver vós estejais também. E vós sabeis para onde é que Eu vou, e conheceis o caminho para lá.

– Mas, Senhor! Nós não sabemos nada. Tu não nos dizes para onde vais. Como é que nós podemos saber o caminho que devemos tomar, a fim de irmos para Ti e abreviar a espera? –pergunta Tomé.

– Eu sou o Caminho, a Verdade e a Vida. Vós já me ouvistes dizer e explicar isso muitas vezes, mas, na verdade, alguns que nem sabiam que existe um Deus, se encaminharam para a frente, pelo meu caminho, e progrediram mais que vós. Oh! Onde estás tu, ó ovelha separada de Deus e que Eu reconduzi ao aprisco? E tu, renascida em tua alma, onde é que estás?

– Quem é? De quem estás falando? Será Maria de Lázaro? Ela está lá com a tua Mãe. Queres que a chamemos? Ou será Joana? Esta com certeza está em seu palácio. Mas se queres, nós a iremos chamar…

– Não… Não são estas. Eu estou pensando naquela que só será revelada no Céu… e na Fotinai[12]… Essas me encontraram. E não deixaram nunca o meu caminho. A uma Eu indiquei o Pai como Deus verdadeiro e o espírito como um levita nesta adoração individual. E à outra, que nem mesmo sabia que existe um espírito, Eu disse: “O meu nome é Salvador, e Eu salvo os que têm a boa vontade de serem salvos. Eu sou Aquele que procura os perdidos e que dá a Vida, a Verdade e a Pureza. Quem me procura, me acha.” E os dois encontraram Deus… Eu vos abençoo, ó frágeis Evas, que vos tornastes mais fortes do que Judite. Eu vou aonde vós estiverdes, Eu vou… Vós me consolais. Sede benditas!…

600.26

– Mostra-nos o Pai, Senhor, e seremos como estas –diz Filipe.

– Há tanto tempo que eu estou convosco, e tu, Filipe, ainda não me conheceste? Quem me vê, vê o Pai. Por isso, como é que podes dizer: “Mostra-nos o Pai”? Não consegues crer que Eu estou no Pai e que o Pai está em Mim? As palavras que eu vos digo, não as digo por Mim. Mas é o Pai, que está em Mim, que realiza todas as minhas obras. E vós não credes que eu estou no Pai e que o Pai está em Mim? O que Eu devo dizer e fazer para crerdes em Mim? Mas se não credes nas palavras, crede pelo menos nas obras.

Eu vos digo, vos digo com verdade: Quem crê em Mim fará as obras que eu faço, e fará até maiores, pois Eu vou para o Pai. E tudo o que pedirdes ao Pai em meu nome, Eu o farei para que o Pai seja glorificado em seu Filho. E farei tudo o que me pedirdes em nome do meu Nome… O meu Nome é conhecido, por aquilo que ele realmente é, somente por Mim, pelo Pai que me gerou e pelo Espírito, que procede do nosso amor. E por esse Nome tudo é possível. Quem pensa em meu Nome com amor, me ama e recebe.

Mas não basta amar-me, é preciso observar os meus mandamentos para ter o verdadeiro amor. São as obras que dão testemunho dos sentimentos. E por esse amor Eu pedirei ao Pai e Ele vos dará um outro Consolador que fique para sempre convosco, Um sobre o qual Satanás e o mundo não podem enfurecer-se, é o Espírito da Verdade, que o mundo não pode receber nem pode ferir, porque não o vê, nem o conhece. Zombará dele. Mas Ele é tão excelso que a zombaria não o poderá atingir, enquanto que, piedosíssimo acima de toda medida, estará sempre com quem o ama, mesmo que seja um pobre e fraco. Vós o conhecereis porque já mora convosco, e logo estará em vós.

600.27

Eu não vos deixarei órfãos. Eu já vos disse: “Voltarei a vós.” Mas antes que seja a hora de vir a vós e elevar-vos para o meu Reino, Eu virei. A vós virei. Daqui a pouco o mundo não me verá mais. Mas vós me estais vendo e me vereis. Porque Eu vivo e vós também viveis. Pois Eu viverei e vós também vivereis. Naquele dia vós conhecereis que Eu estou no meu Pai, e vós em Mim, e Eu em vós. Porque quem aceita os meus preceitos e os guarda, esse é que me ama, e quem me ama será amado por meu Pai e possuirá a Deus, porque Deus é caridade, e quem ama tem a Deus em si. E Eu o amarei porque nele verei a Deus, e me manifestarei a ele, fazendo-me conhecer nos segredos do meu amor, da minha sabedoria, da minha Divindade Encarnada. Estes serão o meu retorno ao meio dos filhos dos homens, ainda que eles sejam fracos e até inimigos. Mas eles serão somente fracos. E Eu os fortificarei. Eu lhes direi: “Levanta- te!” Direi: “Vem para fora.” Direi: “Acompanha-me.” Direi: “Escuta.” Direi: “Escreve.” E vós estareis entre eles.

– Por que, Senhor, Tu te manifestas a nós e não ao mundo? –pergunta Judas Tadeu.

– Porque vós me amais e prestais atenção em minhas palavras. Quem assim fizer, será amado pelo Pai, e Nós viremos a ele e faremos nele a nossa morada. Mas quem não me ama não observa as minhas palavras, mas age conforme os desejos da carne e do mundo. Agora ficai sabendo que isso que Eu vos disse não é a palavra de Jesus Nazareno, mas é a palavra do Pai, porque Eu sou o Verbo do Pai que me enviou. Eu vos disse estas coisas, falando assim convosco, porque Eu mesmo quero preparar-vos para a posse completa da Verdade e da Sabedoria. Mas ainda não podeis entender nem lembrar. Quando, porém, vier o Consolador, o Espírito Santo que o Pai mandará em meu Nome, então vós podereis entender, e Ele vos ensinará tudo e vos fará lembrar tudo o que Eu vos disse.

600.28

Eu vos deixo a minha paz, Eu não vo-la dou como a dá o mundo. E nem mesmo como o mundo até agora vo-la tem dado. É a saudação bendita do que é Bendito aos seus benditos. Mais profunda é a paz que Eu agora vos dou. Neste adeus Eu vos comunico a Mim mesmo, o meu Espírito de paz, assim como vos comuniquei o meu Corpo e o meu Sangue, para que em vós fique uma força para a batalha que está iminente. Satanás e o mundo fazem guerra ao vosso Jesus. Agora é a hora deles. Tende em vós a Paz, o meu espírito que é espírito de paz, porque Eu sou o Rei da Paz. Tende-a para que não sejais abandonados demais. Quem sofre com a paz de Deus em si, sofre, mas não blasfema nem se desespera.

Não choreis. Ouvistes bem o que Eu disse: “Eu vou para o Pai, e depois voltarei.” Se Me amásseis mais do que à carne, vos alegraríeis porque Eu vou para o Pai depois deste longo exílio… Eu vou para Aquele, que é maior do que Eu e que me ama. Eu vo-lo disse agora, antes que isso aconteça, assim como eu vos falei de todos os sofrimentos do Redentor, antes de Eu ir ao encontro deles, para que, quando tudo se cumprir, vós creiais sempre mais em Mim. Não vos perturbeis assim! Não vos atemorizeis tanto assim. O vosso coração precisa de equilíbrio…

600.29

Pouco tempo Eu tenho ainda que falar-vos… Mas muitas coisas Eu tenho ainda a dizer-vos. Tendo chegado ao fim desta minha pregação, parece-me não ter ainda dito nada, e que muito, muito, muito mesmo ainda reste por fazer. O vosso estado aumenta esta minha preocupação. Que direi, então? Direi que faltei com o meu dever? Ou direi que vós sois tão duros de coração que de nada valeu o que Eu fiz? Deverei duvidar? Não. Eu confio em Deus, e a Ele vos confio, pois sois meus diletos. Ele completará a obra do seu Verbo. Eu não sou como um pai que morre e que não tem outra luz senão a humana. Eu espero em Deus. E mesmo percebendo em Mim serem urgentemente necessários todos os conselhos, dos quais vejo que precisais, e percebendo que o tempo vai passando, vou tranquilamente ao encontro de minha sorte. Eu sei que sobre as sementes que caíram em vós, está para cair um orvalho que fará que todas germinem, e depois virá o Sol do Paráclito e elas se tornarão árvores robustas. Já está para chegar o príncipe deste mundo, aquele com o qual Eu não tenho nada que fazer. E, se não fosse necessário para a redenção, ele não teria podido nada contra Mim. Mas isso acontece a fim de que o mundo conheça que Eu amo ao Pai, e O amo até à obediência da morte, e por isso faço o que me foi ordenado.

600.30

Já é hora de andarmos. Levantai-vos. E ouvi as minhas últimas palavras.

Eu sou a verdadeira videira. E o meu Pai é o Cultivador dela. Todo ramo que não tiver fruto Ele o corta, e o que tiver fruto ele o poda para que tenha mais fruto ainda. Vós já estais purificados pela minha palavra. Permanecei em mim e Eu em vós, para continuardes a ser assim. O ramo arrancado da videira não pode dar fruto. Assim vós sereis se não permanecerdes em Mim. Eu sou a videira e vós sois os ramos. Aquele que fica unido a Mim fica carregado com abundantes frutos. Mas se um é arrancado, torna-se um ramo seco, e é jogado no fogo, e se queima. Porque sem união comigo, vós nada podeis fazer. Permanecei, pois, em Mim, e que as minhas palavras fiquem em vós, e depois pedi tudo o que quiserdes e vos será concedido. Meu Pai será sempre mais glorificado quanto mais frutos apresentardes, e vós sereis meus discípulos.

600.31

Como o Pai me amou, assim Eu vos amo. Permanecei no meu amor que salva. Amando-me, vós sereis obedientes, e a obediência aumenta o amor recíproco. Não digais que Eu fico me repetindo. Eu sei qual é a vossa fraqueza. E quero que vos salveis. Eu vos digo estas coisas para que a alegria que Eu quis vos dar esteja em vós e seja completa. Amai-vos, amai-vos. Este é o meu mandamento novo. Amai-vos reciprocamente, mais do que o tanto que cada um queira amar a si mesmo. Não há maior amor do que o de quem dá a sua vida pelos seus amigos Vós sois meus amigos e Eu dou a minha vida por vós. Fazei o que Eu vos ensino e ordeno.

Eu não vos chamo mais servos. Porque o servo não sabe o que seu patrão está fazendo, ao passo que vós, sim, sabeis o que Eu estou fazendo. Vós sabeis tudo sobre Mim. Eu vos manifestei não somente a Mim mesmo, mas também o Pai e o Paráclito, e tudo o que Eu ouvi de Deus.

Não fostes vós que vos escolhestes. Mas Eu vos escolhi e vos elegi, para que vades por entre os povos e produzais frutos em vós e nos corações dos evangelizados, e para que o vosso fruto permaneça, e o Pai vos dê tudo aquilo que lhe pedirdes em meu Nome.

600.32

Não digais assim: “E, então, se Tu nos escolheste, por que é que escolheste também um traidor? Se Tu tudo sabes, por que é que fizeste isso?” Vós nem mesmo vos perguntais quem é esse homem. Ele não é um homem. É Satanás. Eu o disse ao amigo fiel e permiti que fosse dito pelo filho predileto. É Satanás. Se Satanás, o eterno imitador de Deus, não se tivesse encarnado em um corpo mortal, esse homem possuído por ele não poderia ter escapado do meu poder, do poder de Jesus. Eu disse “possuído.” Não. É muito pior: ele se anulou em Satanás.

– Por que Tu, que expulsaste os demônios, não o livraste? –pergunta Tiago do Alfeu.

– Tu assim perguntas por amor a ti, tendo medo de seres como ele? Não tenhas medo.

– Então, sou eu?

– Eu?

– Eu?

– Calai-vos. Eu não digo o nome dele. Eu uso de misericórdia e vós fazei o mesmo.

– Mas, porque não o venceste? Não podias?

– Eu podia. Mas, para impedir que Satanás se encarnasse para matar-me, Eu teria devido exterminar a raça do homem antes da Redenção. E assim a quem é que eu teria redimido?

– Dize-o a mim, Senhor, dize-o!

Pedro está de joelhos e começa a sacudir Jesus freneticamente, como se estivesse dominado por um delírio.

– Sou eu? Sou eu? Devo examinar-me? Não me parece. Mas Tu… Tu disseste que eu te renegarei… Eu fico tremendo… Oh! Que horror! Se for eu!…

– Não, Simão de Jonas. Não és tu.

– E por que é que me tiraste agora o nome de “Pedra”? Então, tornei a ser Simão? Estás vendo? Tu o dizes! Sou eu. Mas como foi que eu pude? Dizei-o, dizei-o, vós. Quando foi que eu pude tornar-me um traidor?… Hein, Simão?… João?… Falai, vós!…

– Pedro, Pedro, Pedro! Eu te chamo Simão, porque penso em nosso primeiro encontro, quando eras Simão. E visto teres sido sempre fiel, desde o primeiro momento, não és tu. Eu, que sou a verdade, o digo.

– Então, quem é?

– Ora, é Judas de Keriot. Ainda não entendeste? –grita Tadeu, que não consegue mais se conter.

– Por que não me disseste isso antes? Por quê? –grita também Pedro.

– Silêncio. É Satanás. Não tem outro nome. Aonde vais, Pedro?

– Vou procurá-lo.

– Deixa já esse manto e essa arma. Ou eu tenho que te expulsar e amaldiçoar?

– Não, não! Oh! Senhor meu! Mas eu… Mas eu… Será que eu estou passando por um delírio? Oh! Oh!

E Pedro, lançado por terra, chora aos pés de Jesus.

600.33

– Eu vos dou o mandamento de amar-vos. E de perdoar-vos. Entendestes? Se no mundo existe o ódio, entre vós exista o amor. Para com todos. Quantos traidores encontrareis em vosso caminho! Mas não os deveis odiar nem pagar-lhes mal com mal. Se assim não for, o Pai vos odiará. Antes de vós Eu fui odiado e fui traído. E, no entanto, vós o estais vendo: Eu não odeio. O mundo não pode amar o que não é como ele. Por isso não vos amará. Se fôsseis dele, ele vos amaria, mas vós não sois do mundo, pois Eu vos tirei do meio do mundo. E por isso sereis odiados.

Foi por isso que Eu vos disse: o servo não é mais do que o seu patrão. Se perseguiram a Mim, perseguirão a vós também. Se me tiverem escutado, vos escutarão também. Mas tudo farão por causa do meu Nome, porque eles não conhecem, nem querem conhecer Aquele que me enviou. Se Eu não tivesse vindo e não tivesse falado, eles não seriam culpados. Mas agora o pecado deles é sem desculpa. Eles viram minhas obras, ouviram as minhas palavras e assim mesmo me odiaram, e odiaram também o Pai. Porque eu e o Pai somos uma só Unidade com o Amor. Estava, porém, escrito[13]: “Odiastes-me sem razão.” Mas quando vier o Consolador, o Espírito da Verdade que do Pai procede, por Ele será dado um testemunho de Mim, e vós também sereis testemunhas de Mim, porque desde o princípio estivestes comigo.

Isto Eu vos digo para que, quando chegar a hora, não fiqueis abatidos e escandalizados. Está para chegar o tempo no qual vos expulsarão das sinagogas e em que quem vos matar ainda pensará estar prestando um culto a Deus assim fazendo. Eles não conheceram nem o Pai nem a Mim. E por isso eles serão escusados. Eu não vos disse estas coisas antes da hora, assim tão amplamente, porque vós éreis como uns meninos que mal acabaram de nascer. Mas agora a mãe vos deixa. Eu vou. Deveis acostumar-vos com um outro alimento. E Eu quero que o conheçais.

600.34

Ninguém mais me pergunta: “Para onde vais?” A tristeza faz que fiqueis mudos. Contudo, é bom também para vós que Eu me vá. Senão, o Consolador não virá. Mas Eu vo-lo enviarei. E quando Ele tiver vindo, através da sabedoria e da palavra, as obras e o heroísmo que infundirá em vós, convencerá o mundo de seu pecado de deicídio e do julgamento feito sobre minha santidade. E o mundo ficará claramente dividido em réprobos inimigos de Deus e nos que acreditam… Estes, serão mais ou menos santos, dependendo de sua vontade. Mas o julgamento do príncipe deste mundo e de seus servos há de ser feito. Mais do que isso Eu não posso dizer-vos, porque ainda não podeis entender. Mas Ele, o Divino Paráclito, vos dará a Verdade inteira, porque não falará de Si mesmo. Mas dirá tudo aquilo que tiver ouvido da Mente de Deus e vos anunciará o futuro. Ele tomará o que vem de Mim, ou seja, o que ainda é do Pai, e vo-lo dirá.

Ainda por um pouco, nós nos vemos. Depois, não me vereis mais. E,depois de passar um pouco, me tornareis a ver.

600.35

Vós estais murmurando entre vós e em vossos corações. Ouvi uma parábola. É a última do vosso Mestre.

Quando uma mãe concebeu e chega a hora do parto, ela fica em grande aflição, sofrendo e gemendo. Mas quando o pequenino filho é dado à luz, ela o aperta sobre o seu coração e todo o seu sofrimento cessa e se transforma em alegria, porque veio um homem ao mundo.

Assim sucede convosco. Chorareis e o mundo rirá de vós. Mas depois vossa tristeza se transformará em alegria. Uma alegria que o mundo nunca conhecerá. Agora vós estais tristes. Mas quando me tornardes a ver, o vosso coração ficará cheio de um regozijo tal que ninguém será capaz de vo-lo arrebatar. Será uma alegria tão completa que fará desaparecer em vós toda necessidade de fazer perguntas, tanto sobre a mente como sobre o coração e a carne. Somente vos alimentareis pelo fato de me verdes, e vos esquecereis de tudo mais. Mas justamente a partir de então podereis pedir em meu Nome e vos será dado pelo Pai, a fim de que tenhais sempre mais alegria. Pedi, pedi e recebereis.

Vem chegando a hora em que Eu poderei falar-vos abertamente do Pai. Será porque tereis sido fiéis na prova e tudo terá passado. Portanto, perfeito será o vosso amor, porque vos terá dado força na prova. E o que vos estiver faltando Eu vo-lo acrescentarei, tirando-o do meu grande tesouro, e dizendo: “Pai, tu estás vendo. Eles me amaram, ao crerem que Eu vim de Ti.” Tendo descido a este mundo, agora o deixo e vou para o Pai, e rezarei por vós.

600.36

– Que bom! Agora Tu te explicas. Agora sabemos o que queres dizer e que Tu tudo sabes, e respondes sem que ninguém te pergunte. Verdadeiramente, Tu vens de Deus!

– Agora credes? Na última hora? Há três anos que Eu vos venho falando! Mas é que em vós já está operando o Pão que é Deus e o Vinho que é Sangue que não veio do homem, e vos dá o primeiro calafrio da divinização. Vós vos tornareis deuses se perseverardes em meu amor e na minha posse. Não como Satanás o disse a Adão e Eva, mas como Eu vos digo: o verdadeiro fruto da árvore do Bem e da Vida. O Mal é vencido em quem se alimenta com ele, e a Morte fica morta. Quem comer dele viverá para sempre e se tornará “deus” no Reino de Deus. Vós sereis deuses se permanecerdes em Mim. Contudo, eis que… mesmo tendo em vós este Pão e este Sangue, está chegando a hora em que sereis espalhados, em que andareis por onde quiserdes e Me deixareis sozinho… Mas Eu não estou sozinho. Eu tenho o Pai comigo. Pai, Pai! Não me abandones. Tudo Eu vos disse… Para dar-vos a paz. A minha paz. Ainda sereis oprimidos. Mas tende fé. Eu venci o mundo.

600.37

Jesus se levanta, abre os braços em cruz e diz, com o rosto iluminado, a sublime oração ao Pai. João no-la transmitiu integralmente[14].

Os apóstolos choram, mais ou menos visivelmente e com algum rumor. E por último, cantam um hino.

600.38

Jesus os abençoa. E depois lhes dá esta ordem:

– Ponhamos nossos mantos agora, E vamos para a frente. André, vai dizer ao chefe da casa que deixe tudo assim, pois assim desejo. Amanhã… vos dará prazer tornar a ver este lugar.

E Jesus olha para ele e parece estar abençoando as paredes, os móveis, tudo. Depois veste o seu manto, põe-se a caminho, acompanhado pelos discípulos.

Ao lado dele está João, no qual Ele se apoia.

– Não vais saudar a Mãe? –pergunta-lhe o filho de Zebedeu.

– Não. Tudo já foi feito. Ide mais devagar.

Simão, que acendeu uma tocha na lâmpada, ilumina o amplo corredor que vai até à porta. Pedro abre com cuidado o portão e saem todos para a rua. Depois, fazendo uso de uma aldrava, fecham o portão por fora. E se põem a caminho.

[17 de fevereiro de 1944]

600.39

Diz Jesus:

– Do episódio da Ceia, além da consideração da caridade de um Deus que se faz alimento para os homens, vêm em evidência quatro ensinamentos principais.

Primeiro: a necessidade para todos os filhos de Deus da obediência à Lei.

A Lei dizia que se devia pela Páscoa consumir o cordeiro, segundo o ritual dado pelo Altíssimo a Moisés, e Eu, Filho verdadeiro do Deus Verdadeiro, não me julguei, por minha qualidade divina, estar isento dessa Lei. Eu estava na Terra como um homem entre os homens e Mestre dos homens. Por isso, Eu devia cumprir meu dever de homem para com Deus, como e melhor do que os outros. Os favores divinos não eximem da obediência nem do esforço de procurar uma santidade cada vez maior. Se comparardes a mais excelsa santidade com a perfeição divina, sempre a encontrareis cheia de defeitos, e por isso obrigada a esforçar-se a si mesma para eliminá-los e a procurar atingir um grau de perfeição, tanto quanto for possível, semelhante ao de Deus.

600.40

Segundo: o poder da oração de Maria.

Eu era Deus feito carne. Uma carne que, por ser sem mancha, possuía a força espiritual para dominar a carne. Contudo, Eu não recuso, mas, pelo contrário, até invoco a ajuda da Cheia de Graça, a qual, mesmo naquela hora da expiação, teria encontrado, é verdade, o Céu fechado sobre sua cabeça, mas não tanto a ponto de Ela não conseguir arrebatar dele um anjo, Ela, a Rainha dos Anjos, para o conforto de seu Filho. Oh! Não para Ela, pobre Mãe! Pois também Ela teve que sentir o sabor amargo do abandono do Pai, mas por aquela sua dor oferecida para a Redenção, Ela me conseguiu a graça de poder passar pela angústia do Horto das Oliveiras e de levar a termo a Paixão em todas suas multiformes asperezas, das quais cada uma estava destinada a lavar uma forma e um meio de pecado.

600.41

Terceiro: O domínio sobre nós mesmos e a aceitação do sofrimento pela ofensa, que é a caridade mais sublime de todas, e que pode ser praticada unicamente por aqueles que fazem de sua vida a Lei da Caridade que Eu tanto havia apregoado. E não só apregoado, mas praticado realmente.

O que tenha sido para Mim ter comigo à minha mesa o Traidor, ter de dar-me a ele, de humilhar-me diante dele, de dividir com ele o cálice ritual, e pôr os meus lábios onde ele havia posto os dele, e fazer que minha Mãe fizesse o mesmo, são coisas em que vós nem podeis pensar. Os vossos médicos discutiram, e ainda discutem sobre o meu rápido fim, e acham que a origem disso estava em uma lesão cardíaca, devido às pancadas recebidas na flagelação. Sim. É verdade que também por isso o meu corpo ficou enfraquecido. Mas ele já estava assim desde a Ceia. Ele foi sendo despedaçado, despedaçado pelo esforço que Eu fazia por ter ao meu lado o Traidor. Foi assim que Eu comecei a morrer fisicamente. Tudo o mais não foi senão um aumento da agonia que já havia começado.

Tudo o que Eu pude fazer Eu fiz, porque eu era uma coisa só com a Caridade. Até na hora em que Deus-Caridade se afastava de Mim, Eu soube ser caridade, porque havia vivido, nos meus trinta e três anos, de caridade. Não se pode chegar a uma perfeição como a que se requer para perdoar e suportar o nosso ofensor, se não se tiver o hábito da caridade. Eu o tinha, e pude perdoar e suportar esta obra-prima de Ofensor, que foi Judas.

600.42

Quarto: o Sacramento atua quanto mais alguém for digno de recebê-lo. E se faz digno disso com uma constante vontade, que dobra a carne e faz que o espírito seja superior e senhor dela, vencendo as concupiscências, acostumando o seu próprio ser na prática das virtudes e esticando-lhe a corda como a de um arco, visando à perfeição das virtudes, sobretudo da caridade.

Porque, quando alguém ama, procura deixar contente o ser amado. João, que me amava como ninguém, e que era puro, recebeu do Sacramento o mais alto grau de transformação. Começou desde aquele momento a ser a águia para a qual é uma coisa familiar e fácil alcançar as alturas do Céu de Deus e fitar o Sol eterno. Mas ai de quem recebe o Sacramento sem estar digno de recebê-lo, mas tendo até aumentado sua humana indignidade com as culpas mortais. Então o Sacramento se torna não uma semente de preservação, mas de corrupção e de morte. Morte do espírito e putrefação da carne, pela qual ela “se arrebenta”, como diz Pedro[15], falando da de Judas. Ela não espalha sangue, esse líquido sempre vital e belo em sua cor de púrpura, mas expõe o seu interior escurecido por todas as sensualidades, uma podridão que extravasa da carne podre, como a carniça de um animal imundo, objeto de náusea para os que passam.

A morte do profanador do Sacramento é sempre a morte de um desesperado e por isso ele não conhece a plácida morte de quem está em graça, nem a morte heroica da vítima que sofre profundamente mas com seu olhar fixo no Céu e a alma tranquila na paz. A morte do desesperado é atroz, contorções e terrores, é uma convulsão horrível da alma, já agarrada pela mão de Satanás que a sufoca, para separá-la da carne com o seu bafo nauseabundo.

Esta é a diferença entre quem passa para a outra vida depois de ter praticado nesta vida a caridade, a fé, a esperança, todas as outras virtudes e a doutrina celeste, nutrido com o Pão dos Anjos, que o acompanha com seus frutos — ou melhor, com a sua presença real — na viagem extrema. E quem morre, depois de ter levado uma vida de animal, tem uma morte de animal, que não é confortado pela Graça e pelo Sacramento. A primeira é o fim sereno do santo, para o qual se abre o Reino Eterno. A segunda é a espantosa queda do condenado, que percebe estar sendo precipitado na morte eterna e fica conhecendo, num instante, o que foi que ele quis perder, e que não pode mais reparar. Para um a morte foi um ganho, para o outro foi um despojamento. Para um foi alegria, para o outro, um terror.

Isto é o que podereis receber, conforme for a vossa fé e o vosso amor, ou a vossa falta de fé e zombaria dos meus dons. Este é o ensinamento dessa contemplação.


Notes

  1. Dieu fait grâce est la signification du prénom Jean en hébreu. On le trouve appliqué à Jean-Baptiste en 22.4 et 24.2, à Jean d’En-Dor en 188.7 et en 366.8, à tous ceux qui portent ce prénom en 275.3, à Jeanne, femme de Kouza, en 638.2, et au “ petit Jean ” qu’est l’écrivain en 638.2.
  2. Ton père… l’avait bien vu : il s’agit du vieil Alphée, dans une invective contre Jésus (100.4/5) que Judas avait accueillie avec perfidie (100.9).
  3. il s’agit d’un psaume 113, devenu dans la Néo-Vulgate le Ps 114. Celui qui suit est l’actuel psaume 113.
  4. Un jour…, en 352.5/14.
  5. ce qui est écrit, en Is 53, 12.
  6. je vous l’ai dit, en 300.9, 301.6, 567.22.
  7. notre grand Judas : Jude et Judas sont le même prénom. Le “ grand Judas ” est Judas Maccabée, célébré en Gn 49, 8-12 ; Dt 33, 7 ; 1 M 3, 1-9.
  8. Il me semble que c’est le Psaume 114. Selon la numérotation de la Néo-Vulgate, les psaumes récités sont, dans l’ordre : le Ps 116 (qui regroupe les 114 et 115 de la Vulgate), le Ps 117, le Ps 118 (un long hymne), le Ps 119 (celui qui n’en finit pas).
  9. ce qui est écrit, en Ps 41, 10.
  10. comme suit : les deux dessins représentent les deux manières successives dont les apôtres sont disposés.
  11. S’il a été dit, en Jos 10, 12-14.
  12. Ce que j’ai dit aux juifs, en 488.2.
  13. Photinaï, la Samaritaine, rencontrée aux chapitres 143-144 et 147.4, et mentionnée en 571.4 ainsi qu’en 572.2 ; l’autre est Aglaé, rencontrée la première fois au chapitre 77.
  14. il était écrit, en Ps 35, 19 ; 69, 5.
  15. Jean la rapporte intégralement en Jn 17.
  16. comme dit Pierre en Act 1, 18.

Notas

  1. Deus fax as graças, de algumas linhas acima, é o significado do nome João em hebráico: como em 22.4 e 24.2 referido a João Batista, em 188.7 e 366.8 referido a João de Endor, em 275.3 referido àqueles e a outros com o mesmo nome, em 400.4 referido a Joana de Cusa, em 638.2 referido ao “pequeno João” que é a escritora.
  2. Tinha visto corretamente o teu pai: o velho Alfeu, num ataque contra Jesus (100.4/5) que o Iscariota tinha recebido com perfídia (100.9).
  3. é o salmo 113, segundo a vulgata. Na neovulgata tornou-se Salmo 114, como o original hebraico. Aquele que está mencionado logo em seguida é o atual Salmo 113.
  4. Certa vez…, em 352.5/14.
  5. está dito, em: Isaías 53,12.
  6. Eu vos disse, em 300.9, 301.6, 567.22.
  7. o nosso grande Judas, celebrado em Gênesis 498-12; Deuteronômio 33,7; 1 Macabeus 3,1-9.
  8. me parece. Segundo a numeração da neovulgata são recitados nessa ordem: Salmo 116 (que reúne o 114 e o 115 da vulgata), Salmo 117, Salmo 118 (hino longo), Salmo 119 (aquele que não acaba nunca).
  9. foi escrito, em: Salmo 41,10.
  10. foi dito, em: Josué 10,12-14.
  11. Eu já o disse também aos judeus, em 488.2.
  12. Fotinai, a samaritana, encontrada nos capítulos 143-144 e em 147.4, e lembrada em 571.4 e em 572.2; a outra é Aglae, encontrada a primeira vez no capítulo 77.
  13. Estava… escrito, em: Salmos 35,19; 69,5.
  14. João no-la transmitiu integralmente, no seu Evangelho: João 17.
  15. como diz Pedro, em: Atti 1,18.