73.1
Une route de plaine, caillouteuse, poussiéreuse, desséchée par le soleil d’été. On passe au milieu d’oliviers plantureux tout couverts de petites olives à peine formées. Le sol, là où l’on n’a pas marché, a encore une couche des minuscules fleurs d’oliviers tombées après la fécondation.
Jésus avance avec ses trois disciples, en file indienne, le long du bord de la route où l’ombre des oliviers a gardé l’herbe encore verte et où il y a moins de poussière.
La route tourne à angle droit et, au-delà, monte légèrement vers une cuvette qui a la forme d’un grand fer à cheval et sur laquelle sont éparpillées des maisons et des maisonnettes assez nombreuses pour former une bourgade. Au point précis où le chemin fait un coude, il y a une construction cubique surmontée d’un petit dôme tout simple. Elle est complètement fermée et semble abandonnée.
« C’est là le tombeau de Rachel, dit Simon.
– Alors, nous sommes presque arrivés. Nous entrons tout de suite en ville ?
– Non, Judas. Je vais d’abord vous montrer un endroit… Puis nous entrerons dans la ville et, comme il fait encore jour et qu’il y aura un clair de lune, nous pourrons parler à la population, si elle veut écouter.
– Pourquoi voudrais-tu qu’elle ne t’écoute pas ? »