Os Escritos de Maria Valtorta

90. L’arrivée des disciples et des bergers à Nazareth.

90. A chegada dos discípulos e dos pastores a Nazaré

90.1

Je vois Marie qui, déchaussée et vive, va et vient dans la petite maison aux premières heures du jour. Dans son vêtement d’un bleu tendre, on dirait un gentil papillon qui effleure sans bruit murs et objets. Elle s’approche de la porte qui donne sur la route, l’ouvre en veillant à ne pas faire de bruit, puis la laisse entrouverte après avoir donné un coup œil sur le chemin encore désert. Elle remet de l’ordre, ouvre portes et fenêtres, entre dans l’atelier désormais abandonné par Joseph le menuisier et où se trouvent les métiers de Marie. Là aussi, elle s’active. Elle recouvre avec soin une toile en cours de tissage et sourit à une de ses pensées en la regardant.

Elle sort dans le jardin. Les colombes s’assemblent sur ses épaules. Elles volettent d’une épaule à l’autre pour avoir la meil­leure place, querelleuses et jalouses par amour de leur maîtresse, et elles l’accompagnent jusqu’à une cabane où se trouvent les provisions. Elle y prend du grain pour elles et dit :

« Ici, aujourd’hui c’est ici. Ne faites pas de bruit. Il est si fatigué ! »

Puis elle mesure de la farine et va dans une petite pièce près du four. Elle se met à faire le pain et le pétrit, le sourire aux lèvres. Ah, comme elle sourit, aujourd’hui, la Vierge ! On dirait la toute jeune Mère de la Nativité, tellement la joie la rajeunit. Elle enlève un peu de pâte qu’elle met de côté en la couvrant, puis reprend son travail ; cela lui donne chaud ; ses cheveux sont devenus plus clairs à cause d’une mince couche de farine.

90.2

Marie, femme d’Alphée, entre tout doucement :

« Déjà au travail ?

– Oui, je fais le pain et, regarde, les galettes au miel qu’il aime tellement.

– Occupe-toi d’elles. Il y a beaucoup de pâte pour le pain. Je vais te la pétrir. »

Marie, femme d’Alphée, robuste et d’allure plus populaire, pétrit énergiquement son pain, tandis que Marie mélange miel et beurre pour ses gâteaux et en fait des petits ronds qu’elle dépose sur une plaque.

« Je ne sais comment faire pour prévenir Jude… Jacques n’ose pas… et les autres… »

Marie, femme d’Alphée, soupire.

« Aujourd’hui viendra Simon Pierre. Il vient toujours le surlendemain du sabbat avec du poisson. Nous l’enverrons trouver Jude.

– S’il veut bien y aller…

– Oh ! Simon ne me dit jamais non.

90.3

– Que la paix soit sur votre journée » dit Jésus, en apparaissant. Les deux femmes sursautent au son de sa voix.

« Déjà levé ? Pourquoi ? Je voulais que tu dormes…

– J’ai dormi d’un sommeil d’enfant, Maman. C’est toi qui n’as pas dû dormir…

– Je t’ai regardé dormir… C’est ce que je faisais quand tu étais bébé. En dormant, tu souriais toujours… et toute la journée ton sourire me restait comme une perle sur le cœur… Mais, cette nuit, tu ne souriais pas, mon Fils. Tu soupirais comme lorsqu’on est affligé… »

Marie le regarde avec tristesse.

« J’étais fatigué, Maman. Et le monde n’est pas cette maison où tout est honnêteté et amour. Toi… toi, tu sais qui je suis et tu peux comprendre ce qu’est pour moi le contact avec le monde. C’est comme un homme qui marche sur une route puante et boueuse. Même s’il fait attention, un peu de boue rejaillit sur lui, et la puanteur pénètre même s’il essaie de ne pas respirer… et si cet homme aime la propreté et l’air pur, tu peux imaginer combien cela lui est désagréable…

– Oui, mon Fils. Je comprends. Mais cela me fait de la peine que tu souffres…

– En ce moment, je suis avec toi et je ne souffre pas. C’est le souvenir… mais il sert à rendre plus belle ma joie d’être avec toi. »

Jésus se penche pour donner un baiser à sa Mère.

Il caresse aussi l’autre Marie, qui rentre, toute rouge d’avoir allumé le four.

« Il faudra prévenir Jude. »

C’est la préoccupation de Marie, femme d’Alphée.

« Ce ne sera pas nécessaire, Jude sera ici, aujourd’hui.

– Comment le sais-tu ? »

Jésus sourit et se tait.

« Mon Fils, toutes les semaines, ce jour-là, Simon Pierre vient. Il veut m’apporter du poisson pêché au petit matin et il arrive à la fin de la première heure. Il va être heureux, aujourd’hui ! Il est bon, Simon. Pendant le temps qu’il reste, il nous aide. N’est-ce pas, Marie ?

– Simon-Pierre est un homme honnête et bon, dit Jésus. Mais l’autre Simon aussi, que tu vas voir sous peu, est un grand cœur. Je vais à leur rencontre. Ils vont arriver. »

Jésus sort, pendant que les femmes, une fois le pain enfourné, rentrent à la maison où Marie remet ses sandales et d’où elle revient avec un vêtement de lin tout blanc.

Il se passe quelque temps et, pendant l’attente, Marie, femme d’Alphée, dit :

« Tu n’as pas fini ce travail à temps.

– Je l’aurai vite fini. Et mon Jésus y trouvera quelque fraîcheur sans avoir un poids sur la tête. »

90.4

On pousse la porte du dehors.

« Maman, voici mes amis. Entrez. »

Les disciples et les bergers entrent en groupe. Jésus a les mains sur les épaules des deux bergers et les conduit à sa Mère :

« Voici deux fils qui cherchent une mère. Sois leur joie, Femme !

– Je vous salue… Tu es ?… Lévi… et toi ? Je ne sais, mais d’après ton âge, à ce qu’il m’a dit, tu es sûrement Joseph. Ce nom est doux et sacré dans cette maison. Viens, venez. C’est avec joie que je vous dis : ma maison vous accueille et une mère vous embrasse en souvenir de l’amour que vous – et toi par ton père – avez montré à mon bébé. »

C’est pour les bergers un enchantement, une extase.

« Je suis Marie, oui. Tu as vu la Mère heureuse. Je suis toujours celle-là. Heureuse, maintenant aussi de voir mon Fils parmi des cœurs fidèles.

– Et voici Simon, Maman.

– Tu as mérité la grâce parce que tu es bon. Je le sais. Que la grâce de Dieu soit toujours avec toi. »

Simon, plus au fait des usages du monde, se courbe jusqu’à terre et, tenant les bras croisés sur la poitrine, il salue :

« Je te salue, vraie Mère de la Grâce, et je ne demande pas autre chose à l’Eternel, maintenant que je connais la Lumière et toi, son reflet plus doux que celui de la lune.

– Voilà maintenant Judas de Kérioth.

– J’ai une mère, mais mon amour pour elle se voile devant la vénération que j’éprouve pour toi.

– Non, pas pour moi. Pour Lui. Je suis parce que lui, il est. Je ne veux rien pour moi. C’est seulement pour lui que je demande. Je sais comme tu as honoré mon Fils dans ta patrie. Mais j’ajoute : que le lieu où il reçoit de toi le suprême honneur soit ton cœur. Alors, je te bénirai d’un cœur de mère.

– Mon cœur est sous le talon de ton Fils. Heureuse soumission ! La mort seule rompra ma fidélité.

– Et celui-ci, c’est notre Jean, Maman.

– J’ai été tranquille dès que je t’ai su auprès de Jésus. Je te connais et j’ai l’esprit rassuré depuis que je te sais avec mon Fils. Sois béni, mon repos. »

Elle l’embrasse.

90.5

La voix rauque de Pierre se fait entendre de dehors :

« Voici le pauvre Simon qui apporte ses salutations et… »

Il est entré et est resté pétrifié.

Mais ensuite, il lance à terre le panier rond qu’il portait sur le dos et se jette lui-même par terre en disant :

« Ah ! Seigneur éternel ! Mais… Non, tu n’aurais pas dû me faire cela, Maître ! Etre ici… et ne rien faire savoir au pauvre Simon ! Que Dieu te bénisse, Maître ! Ah, comme je suis heureux ! Je n’en pouvais plus de rester sans toi ! »

Et il lui caresse la main, sans écouter Jésus qui lui dit :

« Relève-toi, Simon. Relève-toi donc !

– Je me lève, oui. Pourtant… Dis donc, toi, mon garçon ! (Le garçon, c’est Jean). Toi, au moins, tu pouvais courir m’avertir ! Maintenant, file tout de suite à Capharnaüm, pour l’apprendre aux autres… et d’abord dans la maison de Jude. Ton fils va arriver, femme. Vite ! Imagine-toi que tu es un lièvre avec des chiens à tes trousses. »

Jean part en riant.

Pierre s’est enfin relevé. Dans ses courtes et grosses mains aux veines saillantes, il continue à tenir la longue main de Jésus et la baise sans la lâcher, bien qu’il veuille donner son poisson qui est à terre, dans le panier.

« Non ! Je ne veux pas que tu t’en ailles une autre fois sans moi. Jamais plus, jamais plus autant de temps sans te voir ! Je te suivrai comme l’ombre suit le corps et comme le filin suit l’ancre. Où es-tu allé, Maître ? Je me disais : “ Où est-il ? Que fait-il ? Cet enfant qu’est Jean saura-t-il le soigner ? Veillera-t-il à ce qu’il ne se fatigue pas trop ? Qu’il ne reste pas sans manger ? ” Ah, je te connais bien !… Tu es plus maigre ! Oui, plus maigre. Il ne t’a pas bien soigné ! Je lui dirai que… Mais où es-tu allé, Maître ? Tu ne me dis rien !

– J’attends que tu me laisses parler !

– C’est vrai. Mais… ah ! Te voir, c’est comme du vin nouveau. Rien que l’odeur monte à la tête. Oh ! Mon Jésus ! »

Pierre en pleure presque de joie.

« Moi aussi, j’ai éprouvé le désir de ta présence, de votre présence à tous, même quand je me trouvais avec des amis très chers.

90.6

Voilà, Pierre. Voici deux hommes qui m’ont aimé quand je n’avais encore que quelques heures. Plus encore : ils ont déjà souffert pour moi. Ici, c’est un fils qui, à cause de moi, n’a plus ni père ni mère. Mais il a plein de frères en vous tous, n’est-ce pas ?

– Tu le demandes, Maître ? Mais si, par quelque hasard, le Démon t’aimait, je l’aimerais à cause de son amour pour toi. Vous êtes pauvres, vous aussi, je le vois. Alors nous sommes pareils. Venez que je vous embrasse. Je suis pêcheur, mais j’ai le cœur plus tendre qu’un pigeonneau. Et puis sincère. Ne faites pas attention si je suis rude. La rudesse est au-dehors. A l’intérieur, c’est tout miel et beurre. Avec les bons pourtant… car avec les méchants…

– Celui-ci, c’est le nouveau disciple.

– Il me semble l’avoir déjà vu…

– Oui, c’est Judas et, grâce à lui, Jésus fut bien accueilli dans sa ville. Je vous prie de vous aimer, même si vous êtes de régions différentes. Vous êtes tous frères dans le Seigneur.

– C’est en frère que je le traiterai, s’il l’est lui aussi. Et… oui… (Pierre regarde fixement Judas, d’un regard ouvert qui semble donner un avertissement) et… oui… il vaut mieux que je le dise, pour que tu me connaisses bien tout de suite. Je l’avoue : je n’ai guère d’estime pour les Judéens en général, et les habitants de Jérusalem en particulier. Mais je suis honnête, et tu peux te fier à mon honnêteté : je mets de côté toutes les idées que j’ai sur vous et je ne veux voir en toi qu’un disciple fraternel. Maintenant, c’est à toi de ne pas me faire changer d’idée et de conduite.

– tu as de ces préjugés envers moi aussi, Simon ? demande Simon le Zélote en souriant.

– Oh, je ne t’avais pas vu ! Avec toi ? Ah non ! Pas avec toi. L’honnêteté se lit sur ton visage. La bonté suinte de ton cœur comme une huile odorante à travers un vase poreux. Qui plus est, tu es âgé. Ce n’est pas toujours une qualité. Parfois, plus on vieillit, plus on devient faux et méchant. Mais tu es de ceux qui se comportent comme des vins de qualité. Plus ils vieillissent et plus ils se purifient et se bonifient.

– Tu as bien jugé, Pierre, dit Jésus.

90.7

Maintenant venez. Pendant que les femmes travaillent pour nous, faisons une halte sous la tonnelle fraîche. Comme il est beau d’être avec ses amis ! Nous irons ensuite, tous ensemble, parcourir la Galilée et même plus loin. Ou plutôt, pas tous. Lévi, maintenant qu’il est satisfait, retournera auprès d’Elie pour lui dire que Marie le salue. N’est-ce pas, Maman ?

– Que je le bénis, tout comme Isaac et les autres. Mon Fils m’a promis de m’emmener avec lui… et je viendrai chez vous, les premiers amis de mon bébé.

– Maître, je voudrais que Lévi porte à Lazare le document que tu sais.

– Prépare-le, Simon. Aujourd’hui, c’est fête. Demain soir, Lévi partira, à temps pour arriver avant le sabbat. Venez, mes amis… »

Ils sortent dans le jardin tout vert, et tout prend fin.

90.1

Vejo Maria que, descalça e diligente, vai e vem pela sua pequena casa, às primeiras luzes do dia. Em sua veste de um azul claro parece uma graciosa borboleta que, roça, sem ruídos, paredes e objetos. Aproxima-se da porta que dá para a estrada, e a abre com cuidado, para não fazer barulho, deixando-a entreaberta, depois de ter dado uma olhada sobre a estrada ainda deserta. Recoloca em seus lugares as coisas, abre portas e janelas, entra na oficina, onde, agora que foi abandonada pelo Carpinteiro, estão os teares de Maria, e também ali trabalha com afinco. Cobre com cuidado um dos teares, no qual um tecido está começado, e sorri a um pensamento que lhe ocorre, ao olhá-la.

Sai para a horta. Os pombos vão pousar sobre seus ombros e, com voos curtos, de um ombro à outro, para ter o lugar melhor, briguentos e ciumentos pelo amor Dela, a acompanham até um depósito onde estão as provisões de mantimentos. De lá, Ela tira grãos para eles, e diz:

– Aqui, hoje é aqui. Não façais barulho. Ele está muito cansado!

Depois pega farinha e vai a um quartinho perto do forno, e começa a fazer o pão. Prepara a massa e sorri. Oh! Como sorri hoje a Mãe. Parece a jovenzinha Mãe da Natividade, de tanto que está rejuvenescida hoje pela alegria. Da massa do pão tira uma boa porção, a põe à parte, cobrindo-a, e depois retoma o trabalho, acalorando-se, enquanto seus cabelos vão se tornando mais claros, por terem ficado empoados com farinha.

90.2

Em silêncio, entra Maria de Alfeu.

– Já estás trabalhando?

– Sim. Estou fazendo pão, e olha, os pães de mel de que Ele tanto gosta.

– Vai fazê-los, então. A massa de pão é muita. Eu vou aprontá-la para ti.

Maria de Alfeu, robusta e mais afeita ao trabalho braçal, trabalha com vigor na preparação do seu pão, enquanto Maria vai empapando com mel e manteiga os seus doces e os faz ficar bem redondos, colocando-os em seguida sobre uma chapa.

– Não sei como fazer para avisar Judas… Tiago não tem coragem… e os outros…

Maria de Alfeu suspira.

– Hoje virá Simão Pedro. Ele vem sempre no segundo dia depois do sábado, com o peixe. Nós o mandaremos procurar Judas.

– Se ele quiser ir…

– Oh! Simão nunca me diz não.

90.3

– A paz esteja sobre este vosso dia –diz Jesus, aparecendo.

As duas mulheres sobressaltam-se, ao ouvirem a voz Dele.

– Já te levantaste? Por quê? Eu queria que dormisses…

– Dormi um sono, como quando estava no berço, Mãe. Tu é que pareces não ter dormido…

– Fiquei te olhando dormir… Eu fazia sempre assim, quando eras pequenino. No sono, sorrias sempre… e aquele teu sorriso me ficava o dia inteiro no coração, como uma pérola… Mas esta noite não estavas sorrindo, meu Filho. Suspiravas como quem está aflito…

Maria o olha com ansiedade.

– Estava cansado, Mãe. E o mundo não é como esta casa, onde tudo é honestidade e amor. Tu… tu sabes Quem Eu sou, e podes entender o que é para Mim o contato com o mundo. É como caminhar sobre uma estrada fétida e lamacenta. Mesmo estando-se atento, um pouco de lama o salpica, e o fedor penetra, ainda que faças força para não respirar… e, se este é homem que ama o asseio e o ar puro bem podes pensar como isso te causa aborrecimento…

– Sim, Filho. Eu entendo. Mas tenho pena de que estejas sofrendo…

– Agora estou contigo e não sofro. Existe a lembrança… Mas serve para tornar mais bela a alegria de estar contigo.

Jesus se inclina para beijar sua Mãe.

Ele acaricia também a outra Maria, que acabou de entrar, toda vermelha, porque estava acendendo o forno.

– Vai ser preciso avisar Judas –é a preocupação de Maria de Alfeu.

– Não é preciso. Judas estará aqui hoje.

– Como é que sabes disso?

Jesus sorri e se cala.

– Filho, todas as semanas, neste dia, Simão Pedro vem aqui. Ele me quer trazer o peixe pescado nas primeiras vigílias. E chega lá pelo fim da primeira hora. Ele vai ficar feliz hoje. Simão é bom. Nas horas que fica aqui, ele nos ajuda. Não é verdade, Maria?

– Simão Pedro é um homem honesto e bom –diz Jesus–. Mas também o outro Simão, que daqui a pouco irás ver, é um grande coração. Eu vou ao encontro deles. Estão para chegar.

E Jesus sai, enquanto as mulheres, tendo posto o pão no forno, voltam para a casa, onde Maria calça de novo as sandálias, e retorna, com o seu vestido de linho branco.

Passa algum tempo, e, enquanto esperam, Maria de Alfeu diz:

– Não tiveste tempo para acabar aquele trabalho.

– Eu o acabarei logo. E o meu Jesus terá, com a sombra dele, um refrigério, sem precisar ter um peso na cabeça.

90.4

A porta é aberta por fora.

– Mãe, eis os meus amigos. Entrai.

Entram em um grupo os discípulos e os pastores. Jesus segura pelos ombros os dois pastores, e os leva até sua Mãe:

– Aqui estão dois filhos, que procuram uma mãe. Sê tu a alegria deles, Mulher.

– Eu vos saúdo… Tu… o Levi?… E tu? Não sei, mas pela idade, que Ele me disse, deves ser o José. Este nome é doce e sagrado aqui dentro. Vem, vinde. Com alegria, eu vos digo: a minha casa vos acolhe, e uma Mãe vos abraça, lembrando o quanto vós, tu na pessoa de teu pai, tivestes de amor para com o meu Menino.

Os pastores parecem encantados, de tão extáticos que estão.

– Eu sou Maria, sim. Tu viste a Mãe feliz. Sou sempre aquela. Agora também feliz por ver o meu Filho entre corações fiéis.

– E este é o Simão, Mãe.

– Tu mereceste a graça, porque és bom. Eu sei. E a Graça de Deus esteja sempre contigo.

Simão, mais experiente quanto aos modos do mundo, se inclina até o chão, tendo os braços cruzados sobre o peito, e saúda:

– Eu te saúdo, ó Mãe verdadeira da Graça, e nada mais peço ao Eterno, agora que conheço a Luz e a ti, que és mais suave que a lua.

– E este é Judas de Keriot.

– Tenho uma mãe, mas o meu amor por ela desaparece, em relação à veneração que sinto por ti.

– Não. Por mim, não. Por Ele. Eu sou, porque Ele é. E nada quero para mim. Mas só por Ele peço. Sei quanto honraste meu Filho em tua pátria. Mas eu ainda te digo: seja o teu coração o lugar em que Ele receba de ti a mais alta honra. Então eu te abençoarei com coração de Mãe.

– O meu coração está sob o calcanhar do teu Filho. Feliz opressão. Somente a morte desfará a minha fidelidade!!

– E este é o nosso João, Mãe.

– Estava tranquila, desde que soube que estavas perto de Jesus. Eu te conheço, e descanso no espírito, quando sei que estás com meu Filho. Sê bendito, minha tranquilidade!!

E o beija.

90.5

A voz áspera de Pedro se faz ouvir lá do lado de fora:

– Eis o pobre Simão, que traz a sua saudação e….

E, tendo entrado, ficou pasmado. Mas depois joga no chão o cesto redondo que trazia pendurado nas costas, e se lança por terra, também ele, dizendo:

– Ah! Senhor eterno! Mas… não, isto não devias ter feito comigo, Mestre! Estar aqui… e não fazer saber nada ao pobre Simão! Deus te abençoe, Mestre! Ah! Como me sinto feliz! Não podia mais estar sem Ti.

E lhe acaricia a mão, sem prestar atenção no que Jesus lhe diz:

– Levanta-te, Simão. Mas levanta-te logo.

– Eu me levanto, sim. Mas… Ei, tu, rapaz (o rapaz é João)! Tu, pelo menos, podias ter ido correndo, para dizê-lo a mim. Agora, vai depressa! Vai a Cafarnaum dizê-lo aos outros… e primeiro, vai à casa de Judas. Teu filho está para chegar, mulher. Rápido! Faz de conta que és uma lebre, que tem atrás os cães.

João parte rindo.

Pedro, enfim se levantou. Continua a ter, entre as suas mãos curtas e gordas, de veias salientes, a longa mão de Jesus, e o beija sem soltá-lo, não obstante queira dar o seu peixe, que está no chão, dentro do cesto.

– Ah! Não. Não quero que Tu vás embora uma outra vez sem mim. Nunca mais, nunca mais ficarei tanto tempo assim sem te ver! Te seguirei como a sombra segue o corpo e a corda a âncora. Onde estiveste, Mestre? Eu dizia a mim mesmo: “Oh! Onde estará? Que estará fazendo? E aquele menino que é João, saberá cuidar Dele? Estará atento para que não se canse demais? Que Ele não fique sem comida?” Ah! Eu te conheço!… Estás mais magro! Sim. Mais magro. Não tratou bem de Ti! Vou dizer-lhe que… Mas, onde estiveste, Mestre? Não me dizes nada!

– Estou esperando que me deixes falar!

– É verdade. Mas… ah! Ver-te é como um vinho novo. Sobe à cabeça só com o cheiro. Oh! O meu Jesus!

Pedro quase chora, em sua reação de alegria.

– Eu também senti saudade de ti, de todos vós, mesmo quando Eu estava com queridos amigos.

90.6

Eis, Pedro. Estes são dois que me amaram, desde quando Eu tinha poucas horas de nascido. Mais ainda: eles já sofreram por causa de Mim. Aqui há um filho sem pai e sem mãe, por minha causa. Mas ele tem tantos irmãos em todos vós, não é verdade?

– Estás pedindo isso, Mestre? Mas se, por acaso o demônio te amasse, eu o amaria. Vós também sois pobres, pelo que vejo. E, então, somos iguais. Vinde, para que eu vos beije. Sou pescador, mas tenho um coração mais terno que o de um pombinho. E sincero. Não olheis se sou rude. A dureza é por fora. Dentro, eu sou todo mel e manteiga. Mas sou assim com os bons… porque com os maus…

– E este é o novo discípulo.

– Parece-me já tê-lo visto.

– Sim. É Judas de Keriot, e o teu Jesus, por meio dele, teve boa acolhida naquela cidade. Eu vos peço que vos ameis, ainda que sejais de regiões diferentes. Sois todos irmãos no Senhor.

– E como tal o tratarei, se ele for mesmo assim. E… sim… (Pedro olha fixamente para Judas, um olhar aberto e admoestador) e… sim… é melhor que o diga, assim me conheces logo, e bem. E o digo: não tenho muita estima pelos judeus em geral, e pelos cidadãos de Jerusalém, em particular. Mas sou honesto. E sobre minha honestidade, eu te garanto que deixo de lado todas as ideias que tenho sobre vós, e que quero ver em ti, somente o irmão discípulo. Agora, toca a ti não me fazer mudar de pensamento e decisão.

– Também comigo, Simão, tens esses preconceitos? –pergunta o Zelote, sorrindo.

– Oh! Eu não te tinha visto! Contigo? Oh! Contigo, não. Tens a honestidade estampada em teu rosto. A bondade do teu coração transpira como um óleo aromático transpira de um vaso poroso. E és um ancião. Isto nem sempre é um mérito. Às vezes, quanto mais se envelhece, mais se torna falso e mau. Mas tu és daqueles que fazem como os vinhos muito apreciados. Quanto mais velhos ficam, mais se tornam genuínos e bons.

– Julgaste bem, Pedro, diz Jesus.

90.7

Agora vinde. Enquanto as mulheres trabalham para nós, paremos sob a pérgula fresca. Como é belo estar com os amigos! Iremos depois todos juntos pela Galileia, e além dela. Isto é, todos não. Levi, agora que ficou contente, voltará a Elias para dizer-lhe que Maria o saúda. Não é mesmo, Mãe?

– E que eu o abençoo, assim como a Isaque e aos outros. Meu Filho me prometeu levar-me Consigo… e eu irei a vós, os primeiros amigos do meu Menino.

– Mestre, gostaria que Levi levasse a Lázaro o escrito de que já tens conhecimento.

– Prepara-o, Simão. Hoje é grande festa. Amanhã à tarde, Levi partirá. A tempo de chegar antes do sábado. Vinde, amigos…

Saem no meio dos canteiros verdes das hortaliças e tudo termina.