Gli Scritti di Maria Valtorta

277. Dans les jardins de Marie de Magdala.

277. A Magdala, nei giardini di Maria.

277.1

Jésus n’est plus au même endroit qu’à la dernière vision, mais il se trouve dans un vaste jardin qui se prolonge jusqu’au lac. La maison se trouve au-delà du jardin, ou plutôt au milieu, précédée et entourée de ce jardin qui en arrière se prolonge au moins trois fois plus que sur les côtés et en avant de la maison. Il y a des fleurs, mais surtout des arbres, des bosquets et de tranquilles coins de verdure clos autour de vasques de marbre précieux, comme des pavillons autour de tables et de sièges en pierre. Il devait y avoir des statues ici et là, le long des sentiers et au centre des vasques mais, à présent, il n’en reste que le piédestal pour rappeler leur souvenir près des lauriers et des buis ou pour se mirer dans les bassins remplis d’une eau limpide.

La présence de Jésus avec ses disciples et celle de gens de Magdala, parmi lesquels le petit Benjamin qui avait osé dire[1] à Judas qu’il était méchant, me fait penser que ce sont les jardins de la maison de Marie-Madeleine… revus et corrigés en vue de leur nouvelle fonction par la suppression de ce qui aurait pu produire le dégoût et le scandale ou rappeler le passé.

Le lac n’est qu’un crêpé soyeux gris-bleu qui reflète le ciel sur lequel courent des nuages chargés des premières pluies de l’automne. Et pourtant il est beau aussi sous cette lumière tranquille et paisible d’un jour qui, pour n’être pas serein, n’est pas tout à fait pluvieux. Ses rives n’ont plus beaucoup de fleurs mais, en revanche, sont colorées par ce grand peintre qu’est l’automne et présentent des coups de pinceaux ocre et pourpre, et la pâleur exténuée des feuilles mourantes pour les arbres et les vignes qui changent de couleur avant de céder à la terre leur vêtement vivant.

Il y a tout un coin, dans le jardin d’une villa sur le lac comme celle-ci, qui rougit comme si du sang avait débordé dans les eaux par la présence d’une haie aux branches flexibles auxquelles l’automne a donné une teinte cuivrée qui reflète un brasier alors que, sur les saules répandus sur la rive à peu de distance, on voit trembler leur feuillage glauque argenté, fin et encore plus pâle que d’ordinaire avant de mourir.

277.2

Jésus ne regarde pas ce que je vois. Il regarde de pauvres mala­des à qui il accorde la guérison. Il regarde des vieux mendiants auxquels il donne de l’argent. Il regarde des enfants que des mères lui présentent pour qu’il les bénisse. Il regarde avec pitié un groupe de sœurs qui lui parlent de la conduite de leur frère unique qui a fait mourir leur mère de chagrin et les a ruinées. Elles le prient, ces pauvres femmes, de les conseiller et de prier pour elles.

« Bien sûr que je prierai. Je prierai Dieu de vous donner la paix et afin que votre frère se convertisse et se souvienne de vous, qu’il vous rende ce qu’il vous doit et surtout qu’il vous aime de nouveau. Car, s’il fait cela, il fera tout le reste. Mais vous, l’aimez-vous ou y a-t-il en vous de la rancœur ? Est-ce que vous lui pardonnez du fond du cœur ou bien est-ce que votre chagrin est du dédain ? Car lui aussi est malheureux, plus que vous. Et malgré ses richesses, il est plus pauvre que vous, et il faut en avoir pitié. Il n’a plus l’amour et il n’a pas l’amour de Dieu. Voyez-vous combien il est malheureux ? Vous, à commencer par votre mère, au moment de votre mort vous terminerez dans la joie la vie triste qu’il vous a fait mener, mais lui, non. Au contraire, il passerait de sa fausse jouissance actuelle à un tourment éternel et atroce. Venez près de moi. Je m’adresserai à tous, en vous parlant à vous. »

Jésus se dirige alors vers le centre d’une pelouse parsemée de buissons de fleurs, au milieu de laquelle il devait y avoir auparavant une statue. Il en reste maintenant la base, entourée d’une haie basse de myrtes et de petites roses.

277.3

Jésus tourne le dos à cette haie et commence à parler. Tous se taisent et se groupent autour de lui.

« Que la paix soit avec vous. Ecoutez.

Il est dit[2] : “ Aime ton prochain comme toi-même. ” Mais, sous ce nom, de qui s’agit-il ? Du genre humain pris dans son ensemble. Ensuite, plus particulièrement, de tous les hommes de la même nation ; plus particulièrement encore, de tous ses concitoyens ; puis, en resserrant toujours plus le cercle, de toute sa parenté ; enfin, dernier cercle de cette couronne d’amour resserrée comme les pétales d’une rose autour du cœur de la fleur, l’amour pour ses frères de sang : ce sont les premiers des prochains. Le centre du cœur de la fleur d’amour, c’est Dieu : l’amour pour lui est le premier qu’il faut avoir. Autour de son centre, voici l’amour pour les parents, le second qu’il faut avoir parce que les parents sont réellement les petits ‘Dieu’, de la terre, puisqu’ils nous créent et coopèrent avec Dieu pour nous créer, sans compter qu’ils s’occupent de nous avec un amour inlassable. Autour de cet ovaire qui flamboie de pistils et exhale les parfums les plus choisis des amours, se serrent les cercles des différents amours. Le premier est celui des frères nés du même sein et du même sang duquel nous naissons.

Mais comment faut-il aimer son frère ? Seulement parce que sa chair et son sang sont les mêmes que les nôtres ? Les oisillons rassemblés dans un nid savent en faire autant. Eux, en fait, n’ont que cela de commun : ils sont nés d’une même couvée et ont en commun sur la langue la saveur de la salive maternelle et paternelle. Nous, les hommes, nous sommes plus que des oiseaux, nous avons plus que la chair et le sang. Nous avons le Père, en plus d’un père et d’une mère. Nous avons une âme et nous avons Dieu qui est le Père de tous. Voilà pourquoi il faut savoir aimer son frère comme frère, à cause du père et de la mère qui nous ont engendrés, et comme frère à cause de Dieu qui est le Père universel.

Il faut donc l’aimer d’un amour spirituel en plus de l’amour charnel. L’aimer non seulement à cause de la chair et du sang, mais à cause de l’esprit que nous avons en commun. Aimer, comme il se doit, l’esprit plus que la chair de notre frère, car l’esprit est supérieur à la chair. Parce que Dieu le Père est plus grand que l’homme père. Parce que la valeur de l’esprit est supérieure à la valeur de la chair. Parce que notre frère serait beaucoup plus malheureux de perdre Dieu le Père que l’homme père. La privation du père homme est déchirante, mais ne rend qu’à moitié orphelin. Elle ne blesse que ce qui est terrestre, notre besoin d’aide et de caresses. Mais l’esprit, s’il sait croire, n’est pas blessé par la mort du père. Au contraire, pour le suivre là où le juste se trouve, l’esprit du fils s’élève, comme attiré par la force de l’amour. Et en vérité, je vous dis que cela est amour, amour de Dieu et du père, monté par son esprit au lieu où réside la sagesse. Il s’élève vers ces lieux où Dieu est plus proche, et agit avec une plus grande droiture parce qu’il ne manque ni de cette aide véritable que sont les prières du père qui maintenant sait aimer complètement, ni du frein que lui donnent la certitude que maintenant son père voit, mieux que pendant sa vie, les œuvres de son fils, et le désir de pouvoir le retrouver en menant une vie sainte.

C’est pour cela qu’il faut se préoccuper davantage de l’âme que du corps de son frère. Ce serait un bien pauvre amour, celui qui s’adresse seulement à ce qui périt en négligeant ce qui ne périt pas et qui, si on le néglige, peut perdre la joie éternelle. Trop nombreux sont ceux qui se fatiguent pour des choses inutiles, qui s’épuisent pour ce qui n’a qu’un intérêt relatif, en perdant de vue ce qui est vraiment nécessaire. Les vraies sœurs, les bons frères ne doivent pas seulement se préoccuper de garder en ordre les vêtements, de préparer les repas ou d’aider leurs frères par leur travail. Mais ils doivent se pencher sur leur âme, en écouter la voix, en percevoir les défauts, et avec une affectueuse patience, peiner pour leur donner une âme qui respire la santé et la sainteté, s’ils reconnaissent en cette voix et en ces défauts un danger pour leur vie éternelle. Et ils doivent, s’ils ont péché contre eux, s’appliquer à pardonner et à obtenir pour eux le pardon de Dieu par leur retour à l’amour sans lequel Dieu ne pardonne pas.

277.4

Il est dit dans le Lévitique : “ N’aie pas de haine dans ton cœur pour ton frère, mais reprends-le publiquement pour n’être pas chargé de péchés à cause de lui. ” Mais, de l’absence de haine à l’amour, il y a encore un abîme. Il peut vous paraître que l’antipathie, l’absence de relations et l’indifférence ne sont pas des péchés parce que ce n’est pas de la haine. Non. Je viens vous apporter de nouvelles lumières sur l’amour, et par conséquent sur la haine, car ce qui éclaire le premier dans tous ses détails sait éclairer la seconde dans tous ses détails. L’élévation même du premier vers les hautes sphères entraîne une plus grande séparation d’avec la seconde, car plus le premier s’élève, plus la seconde sombre dans un abîme toujours plus profond.

Ma doctrine est perfection. Elle est finesse de sentiment et de jugement. C’est la vérité sans métaphores ni périphrases. Et je vous dis que l’antipathie, l’absence de relations et l’indifférence sont déjà de la haine. Simplement parce qu’elles ne sont pas de l’amour. Le contraire de l’amour est la haine. Pouvez-vous donner un autre nom à l’antipathie ? Au détachement d’un être ? A l’indifférence ? Celui qui aime éprouve de la sympathie pour celui qu’il aime. Donc, celui qui éprouve de l’antipathie ne l’aime plus. Celui qui aime, même si la vie l’éloigne matériellement de l’être aimé, continue de lui être proche en esprit. Donc, si on se sépare d’un autre par l’esprit, on ne l’aime plus. Celui qui aime n’éprouve jamais d’indifférence pour l’aimé : au contraire, tout ce qui se rapporte à lui l’intéresse. Si donc on est indifférent à un autre, c’est signe qu’on ne l’aime plus. Vous voyez donc que ces trois choses sont des ramifications d’une même plante : celle de la haine.

277.5

Or qu’arrive-t-il dès qu’une personne que nous aimons nous offense ? Quatre-vingt-dix fois sur cent, si la haine n’arrive pas, c’est l’antipathie, l’éloignement ou l’indifférence qui surviennent. Non, n’agissez pas ainsi. Ne glacez pas votre cœur par ces trois formes de la haine. Aimez. Mais vous vous demandez : “ Comment le pouvons-nous ? ” Je vous réponds : “ Comme Dieu le peut, lui qui aime même celui qui l’offense, d’un amour douloureux, mais toujours bon. ” Vous dites : “ Et comment allons-nous faire ? ” Je donne la loi nouvelle sur les rapports avec le frère coupable, et je dis : “ Si ton frère t’offense, ne l’humilie pas en public en le reprenant devant tout le monde, mais pousse ton amour jusqu’à cacher la faute de ton frère aux yeux du monde. ” Car tu en tireras un grand mérite aux yeux de Dieu, en coupant par amour toute satisfaction à ton orgueil.

Ah ! Comme l’homme aime faire savoir qu’il a été offensé et qu’il en a souffert ! Il va comme un mendiant fou, non pas pour demander une obole d’or au roi, mais il va vers d’autres sots et miséreux comme lui quémander des poignées de cendre, du fumier et des gorgées de poison brûlant. C’est ce que le monde donne à celui qui a été offensé et qui va, en se plaignant et demandant quelque réconfort. Dieu, le Roi, donne de l’or pur à celui qui, étant offensé mais sans rancœur, ne va pleurer qu’à ses pieds sa douleur et vient lui demander, à lui, l’Amour et la Sagesse, un réconfort d’amour et un enseignement pour une circonstance pénible. Si donc vous voulez du réconfort, allez à Dieu et agissez avec amour.

Moi, je vous le dis, en corrigeant la loi ancienne : “ Si ton frère a péché contre toi, va le reprendre en particulier, de toi à lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère et, en même temps, de nombreuses bénédictions de Dieu. Mais si ton frère, entêté dans sa faute, ne t’écoute pas et te repousse, toi, pour qu’on ne dise pas que tu es complice de la faute ou indifférent au bien spirituel de ton frère, prends avec toi deux ou trois témoins sérieux, bons et sûrs, reviens avec eux vers ton frère et, en leur présence, répète avec bienveillance tes observations afin que les témoins puissent, de leur bouche, dire que tu as fait tout ce que tu as pu pour corriger saintement ton frère ! C’est là le devoir d’un bon frère, puisque le péché qu’il a commis à ton égard est une blessure pour son âme et que tu dois te préoccuper de son âme. Si cela aussi ne sert à rien, fais-le savoir à la synagogue pour qu’elle le rappelle à l’ordre au nom de Dieu. Et s’il ne se corrige même pas dans ce cas et qu’il repousse la synagogue ou le Temple comme il t’a repoussé, considère-le comme un publicain et un païen. ”

277.6

Agissez ainsi envers vos frères de sang ou ceux qui vous sont liés par une fraternité d’amour. Car, même avec votre prochain le plus éloigné, vous devez agir avec sainteté, sans avidité, sans vous montrer inexorables, sans haine. Et quand ce sont des différends pour lesquels il est nécessaire de s’adresser aux juges et que tu y vas avec ton adversaire, je te dis, ô homme qui te trouves souvent par ta faute dans une plus mauvaise situation, de t’efforcer, pendant que tu es en chemin, de te réconcilier avec lui, que tu aies tort ou raison. Car la justice humaine est toujours imparfaite et, généralement, l’astuce l’emporte sur la justice et le coupable pourrait passer pour innocent, et toi, l’innocent, pour le coupable. Il t’arriverait alors, non seulement de ne pas voir ton droit reconnu, mais de perdre aussi ton procès et, alors que tu es innocent, d’être considéré comme coupable de diffamation ; alors le juge t’enverrait à l’exécuteur de justice qui ne te laisserait pas partir avant que tu n’aies payé jusqu’au dernier centime.

Sois conciliant. Ton orgueil en souffre-t-il ? Fort bien. Ta bourse se vide-t-elle ? Mieux encore. Il suffit que ta sainteté grandisse. N’ayez pas un amour nostalgique de l’or. Ne soyez pas avides d’éloges. Faites que ce soit Dieu qui vous loue. Agissez en sorte de vous constituer un grand trésor au Ciel. Et priez pour ceux qui vous offensent, afin qu’ils se repentent. Si cela arrive, eux-mêmes vous rendront honneur et vous restitueront vos biens. S’ils ne le font pas, Dieu y veillera.

Allez, maintenant, car c’est l’heure du repas. Qu’il reste seulement les mendiants pour s’asseoir à la table des apôtres. Que la paix soit avec vous. »

277.1

Gesù non è più dove era nell’ultima visione. Ma è in un vasto giardino che si prolunga fino al lago, oltre il quale, anzi in mezzo al quale, vi è la casa, preceduta e costeggiata da questo giardino che sul dietro, però, si prolunga almeno tre volte tanto quanto è lo spazio ai lati e sul davanti della casa. Vi sono fiori, ma più che altro alberi e boschetti e recessi verdi, quali chiusi intorno a vasche di marmo prezioso, quali come chioschi intorno a tavole e sedili di pietra. E dovevano esserci statue qua e là, sia lungo i sentieri come al centro delle vasche. Ma ora restano solo i piedestalli delle statue a mettere un ricordo di esse presso i lauri e i bossi od a specchiarsi nelle vasche colme di limpida acqua.

La presenza di Gesù coi suoi e quella di gente di Magdala, fra i quali è il piccolo Beniamino che ha osato dire[1] all’Iscariota che egli era cattivo, mi fa pensare che siano i giardini della casa della Maddalena… riveduti e corretti, per il loro nuovo ufficio, con levare dagli stessi quelle cose che potevano disgustare e scandalizzare, e ricordare il passato.

Il lago è tutto un crespo grigio azzurro, riflettendo il cielo su cui scorazzano nubi cariche delle prime piogge dell’autunno. Eppure è bello anche così, in questa luce ferma e pacata di un giorno che non è sereno e che ancora non è del tutto piovoso. Le sue rive non hanno più molti fiori, ma in compenso sono dipinte da quel sommo pittore che è l’autunno, e mostrano pennellate d’ocra o di porpora ed estenuato pallore di foglie morenti per gli alberi e i vigneti, che trascolorano prima di cedere alla terra le loro vesti vive. Vi è tutto un punto, nel giardino di una villa che è sul lago come questa, che rosseggia, quasi traboccasse nelle acque del sangue, per una siepe di rami flessibili che l’autunno ha fatta di un rame acceso da un fuoco, mentre i salici sparsi sulla riva, poco lontano, tremano nelle loro foglie glaucoargentee, sottili, ancor più pallide del solito prima di morire.

277.2

Gesù non guarda ciò che io guardo. Guarda dei poveri malati ai quali impartisce guarigione. Guarda dei vecchi mendichi ai quali dà denaro. Guarda dei bambini che le madri gli offrono perché li benedica. E guarda pietosamente un gruppo di sorelle che gli raccontano della condotta dell’unico fratello, causa della morte per crepacuore della madre e della loro rovina, e lo pregano, queste povere donne, di consigliarle e di pregare per loro.

«In verità che pregherò. Pregherò che Dio vi dia pace e che vostro fratello si converta e si sovvenga di voi, rendendovi ciò che è giusto e soprattutto tornando ad amarvi. Perché, se questo farà, tutto il resto farà. Ma voi lo amate, oppure è rancore in voi? Lo perdonate di cuore, oppure nel vostro pianto è sdegno? Perché anche egli è infelice. Più di voi. E, nonostante le sue ricchezze, è più povero di voi e bisogna averne pietà. Non possiede più l’amore ed è senza l’amore di Dio. Vedete quanto è infelice? Voi, vostra madre per prima, con la morte finirete in giubilo la vita triste che egli vi ha fatto fare. Ma lui no. Anzi, dal falso godere di ora passerebbe ad un tormento eterno e atroce. Venite presso a Me. Parlerò a tutti parlando a voi».

E Gesù si avvia al centro di un prato sparso di cespugli di fiori, al centro del quale un tempo doveva esservi una statua.

Ora resta il basamento, circondato da una bassa siepe di mirto e di rosette minute.

277.3

Gesù si addossa a quella siepe e fa l’atto di parlare. Tutti tacciono e si affollano intorno a Lui.

«La pace sia a voi. Udite.

È detto[2]: “Ama il tuo prossimo come te stesso”. Ma nel prossimo chi c’è? Tutto il genere umano, preso in generale. Poi, più in ristretto, tutti i connazionali; poi, ancora più in ristretto, tutti i concittadini; poi, sempre più stringendosi, tutti i parenti; infine, ultimo cerchio di questa corona d’amore stretta come petali di una rosa intorno al cuore del fiore, l’amore ai fratelli di sangue: il primo dei prossimi. Il centro del cuore del fiore d’amore è Dio, l’amore per Lui è il primo da aversi. Intorno al suo centro ecco l’amore ai genitori, secondo ad aversi perché realmente il padre e la madre sono i piccoli “Dio” della Terra, creandoci e cooperando con Dio per crearci, oltreché curandoci con amore instancabile. Intorno a questo ovario, che fiammeggia di pistilli e esala i profumi degli amori più eletti, ecco che si stringono i giri dei diversi amori. Il primo è quello ai fratelli nati dallo stesso seno e dallo stesso sangue dal quale noi nascemmo.

Ma come va amato il fratello? Solamente perché la sua carne e il suo sangue sono uguali alla nostra? Ciò sanno fare anche gli uccellini raccolti in un nido. Essi, infatti, non hanno che questo di comune: di essere nati da un’unica covata e di avere in comune sulla lingua il sapore della saliva materna e paterna. Noi uomini siamo da più di uccelli. Abbiamo più di una carne e un sangue. Abbiamo il Padre, oltre un padre e una madre. Abbiamo l’anima e abbiamo Dio, Padre di tutti. E allora ecco che bisogna saper amare il fratello, come fratello per il padre e la madre che ci hanno generato, e come fratello per Dio che è Padre universale.

Amarlo perciò spiritualmente oltre che carnalmente. Amarlo non solo per la carne e il sangue, ma per lo spirito che abbiamo in comune. Amare, come va dovuto, più lo spirito della carne del fratello nostro. Perché lo spirito è più della carne. Perché il Padre Dio è più del padre uomo. Perché il valore dello spirito è più del valore della carne. Perché nostro fratello sarebbe molto più infelice se perdesse il Padre Dio che perdendo il padre uomo. L’orfanezza del padre uomo è straziante, ma non è che una mezza orfanezza. Lede solo ciò che è terreno, il nostro bisogno di aiuto e carezze. Ma lo spirito, se sa credere, non è leso dalla morte del padre. Anzi, per seguirlo là dove il giusto si trova, lo spirito del figlio sale come attratto da forza d’amore. E in verità vi dico che ciò è amore, amore di Dio e del padre, asceso col suo spirito a luogo sapiente. Sale a questi luoghi dove più vicino è Dio e agisce con maggior dirittura, perché non manca del vero aiuto, che sono le preghiere del padre che ora sa amare compiutamente, e del freno che è dato dalla certezza che il padre ora vede meglio che in vita le opere del figlio e dal desiderio di potersi riunire a lui mediante una vita santa.

Per questo bisogna preoccuparsi più dello spirito che del corpo del proprio fratello. Sarebbe un ben povero amore quello che si rivolgesse solo a ciò che perisce, trascurando quello che non perisce e che, trascurato che sia, può perdere la gioia eterna. Troppi sono coloro che si affaticano di inutili cose, si affannano per ciò che ha un merito relativo, perdendo di vista ciò che è veramente necessario. Le buone sorelle, i buoni fratelli non devono solo preoccuparsi di tenere ordinate le vesti, pronti i cibi, oppure aiutare col lavoro i loro fratelli. Ma devono curvarsi sui loro spiriti e sentirne le voci, percepirne i difetti, e con amorosa pazienza affaticarsi a dar loro uno spirito sano e santo se in quelle voci e in quei difetti vedono un pericolo per il loro vivere eterno. E devono, se egli verso di loro ha peccato, darsi da fare per perdonare e per farlo perdonare da Dio mediante il suo ritorno all’amore, senza il quale Dio non perdona.

277.4

È detto nel Levitico: “Non odiare tuo fratello nel tuo cuore, ma riprendilo pubblicamente, per non caricarti di peccati per causa di lui”. Ma dal non odiare all’amare è ancora un abisso. Può parervi che l’antipatia, il distacco e l’indifferenza non siano peccato, perché odio non sono. No. Io vengo a dare luci nuove all’amore, e necessariamente all’odio, perché ciò che fa lucido in ogni particolare il primo sa fare lucido in ogni particolare il secondo. La stessa elevazione ad alte sfere del primo porta di conseguenza un maggior distacco dal secondo, perché, più il primo si alza, pare che il secondo sprofondi in un basso sempre più basso.

La mia dottrina è perfezione. È finezza di sentimento e di giudizio. È verità senza metafore e perifrasi. Ed Io vi dico che antipatia, distacco e indifferenza sono già odio. Semplicemente perché non sono amore. Il contrario dell’amore è l’odio. Potete dare altro nome all’antipatia? All’allontanarsi da un essere? All’indifferenza? Chi ama ha simpatia verso l’amato. Dunque, se lo ha antipatico, non lo ama più. Chi ama, anche se la vita lo allontana materialmente dall’amato, continua ad essergli vicino con lo spirito. Perciò, se uno da un altro si distacca con lo spirito, non lo ama più. Chi ama non ha mai indifferenza per l’amato ma, anzi, tutto di lui lo interessa. Perciò, se uno ha indifferenza per uno, è segno che non l’ama più. Voi vedete dunque che queste tre cose sono ramificazioni di un’unica pianta: quella dell’odio.

277.5

Or che avviene non appena uno che amiamo ci offende? Nel novanta per cento, se non viene odio, viene antipatia, distacco o indifferenza. No. Così non fate. Non gelatevi il cuore con queste tre forme dell’odio. Amate. Ma voi vi chiedete: “Come possiamo?”. Vi rispondo: “Come può Dio, che ama anche chi l’offende. Un amore doloroso, ma sempre buono”. Voi dite: “E come facciamo?”. Io do la nuova legge sui rapporti col fratello colpevole e dico: “Se tuo fratello ti offende, non avvilirlo pubblicamente col riprenderlo pubblicamente, ma spingi il tuo amore a coprire la colpa del fratello agli occhi del mondo”. Perché ne avrai gran merito agli occhi di Dio, precludendo per amore ogni soddisfazione al tuo orgoglio.

Oh! come piace all’uomo far sapere che fu offeso e che ne ebbe dolore! Va come un mendico folle, non a chiedere obolo d’oro dal re, ma va da altri stolti e pezzenti come lui a chiedere manciate di cenere e letame e sorsi di tossico bruciante. Il mondo questo dà all’offeso che va rammaricandosi e mendicando conforti. Dio, il Re, dà oro puro a chi, offeso, ma senza rancore, va a piangere solo ai suoi piedi il suo dolore e a chiedere a Lui, all’Amore e Sapienza, conforto d’amore e insegnamento per la contingenza penosa. Perciò, se volete conforto, andate da Dio e agite con amore.

Io vi dico, correggendo la legge antica: “Se tuo fratello ha peccato contro di te, va’, correggilo fra te e lui solo. Se ti ascolta, hai guadagnato di nuovo tuo fratello. E insieme hai guadagnato tante benedizioni da Dio. E se tuo fratello non ti ascolta, ma ti respinge cocciuto nella colpa, tu, acciò non si dica che sei consenziente ad essa o indifferente al bene dello spirito fraterno, prendi con te due o tre testimoni seri, buoni, fidati, e con essi torna dal fratello e benignamente ripeti alla loro presenza le tue osservazioni, affinché i testimoni possano di loro bocca dire che tu hai fatto tutto quanto potevi per correggere con santità tuo fratello. Perché questo è il dovere di un buon fratello, dato che il peccato verso di te, fatto da lui, è lesione alla sua anima, e della sua anima tu ti devi preoccupare. Se anche questo non serve, fallo sapere alla sinagoga, acciò essa lo richiami all’ordine in nome di Dio. Se non si corregge neppure con questo, e respinge la sinagoga o il Tempio come ha respinto te, tienlo in conto di pubblicano e di gentile”.

277.6

Questo fate coi fratelli di sangue e con quelli di amore. Perché anche col prossimo vostro più lontano dovete agire con santità, senza avidità, senza inesorabilità, senza odio. E quando sono cause per cui è necessario andare dai giudici e tu ci vai col tuo avversario, Io ti dico, o uomo che sovente ti trovi in mali maggiori per tua colpa, di fare di tutto, mentre sei per la strada, per riconciliarti con lui, sia che tu abbia torto come che tu abbia ragione. Perché giustizia umana è sempre imperfetta, e generalmente l’astuto la vince sulla giustizia e potrebbe il colpevole passare per innocente e tu, innocente, passare per colpevole. E allora ti avverrebbe non solo di non avere riconosciuto il tuo diritto, ma di perdere anche la causa, e da innocente passare al ruolo di colpevole di diffamazione, e perciò il giudice ti passerebbe all’esecutore di giustizia, il quale non ti lascerebbe andare sino a che tu abbia pagato l’ultimo spicciolo.

Sii conciliante. Il tuo orgoglio ne soffre? Molto bene. La tua borsa si smunge? Meglio ancora. Basta che cresca la tua santità. Non abbiate nostalgia per l’oro. Non siate avidi di lode. Fate che sia Dio colui che vi loda. Fate di farvi una gran borsa in Cielo. E pregate per coloro che vi offendono. Perché si ravvedano. Se ciò avviene, essi stessi vi renderanno onori e beni. Se non lo fanno, ci penserà Iddio.

Andate, ora, ché è l’ora del pasto. Restino solo i mendichi a sedersi alla mensa apostolica. La pace sia con voi».


Notes

  1. osé dire, en 184.7.
  2. Il est dit : en Lv 19, 17-18, qui comprend la citation suivante de 277.4.

Note

  1. ha osato dire, in 184.7.
  2. È detto, in: Levitico 19, 17-18, che comprende la successiva citazione di 277.4.